Dimanche 21 septembre 2003
Main basse sur Le Blé
Même nombre de points (21), différence de buts identique (+ 9),
même nombre de joueurs utilisés (20), un position comparable au
regard de la discipline (22 jaunes de part et d'autre mais deux exclusions à
Brest contre une à Reims), même nombre de buteurs (9). Les statistiques
ainsi affichées comme on pourrait étaler ses lettres au scrabble
donnaient le ton. En espérant qu'il ne soit pas celui d'un autre jeu
de société, une partie d'échec.
Dans une enceinte Francis-Le Blé pleine à craquer Ð plus de
10.000 spectateurs Ð comme aux plus belles heures du Brest Armorique en
D1 sous l'ère du président Yvinec, chacun espérait que
les deux meilleures équipes du championnat n'allaient pas disputer une
finale mais plutôt qu'elles laissent la place à ce qu'elles savent
le mieux faire : jouer !
Ce fut chose faite. Avec modération. Connaissant mieux que quiconque
l'importance du premier but dans ce type d'affiche, les 22 acteurs ne se livraient
pas pleinement.
En conséquence, les occasions étaient rares. Aux essais de Bogaczyk
(tête trop croisée, 7e), Médard (coup franc cadré,
29e) et Médard (tête enlevée, 40e), le Stade répondait
par un tir de François, un autre de Leroy et une tentative de lob de
Ribas suite à une hésitation de Billong (30e). Trois opportunités
partout, toujours ce partage.
Diané le récidiviste
Amara Diané allait se charger de le rompre. Servi à l'entrée
de la surface par Dambury, le meilleur buteur rémois, avec cinq réalisations
désormais, se défaisait du marquage de Forest et trompait Chauray
de l'extérieur du droit (45e).
Comme face aux Sétois il y a deux semaines, l'ancien Royen trouvait l'ouverture
juste avant la pause.
Cette réussite récompensait la maîtrise collective des Marnais.
Certes, la possession de balle était finistérienne mais l'occupation
du terrain par Denis Arnaud et ses équipiers (même s'ils défendaient
parfois bas) n'avait laissé que peu d'espaces à des Bretons qui
ne trouvaient pas la clé, en usant et abusant des combinaisons sur la
gauche.
En position idéale, les Stadistes revenaient sur la pelouse avec une
option plus offensive puisque Moukila, placé seul en pointe avec Ribas,
François et Diané derrière lui, avait suppléé
Dambury, laissant à Laquait et Boutal les rôles de récupérateurs.
Et de cinq pour Noël !
Bon coaching puisque le premier nommé récupérait un ballon
et trouvait Moukila pour le break (56e).
Déjà menés à deux reprises sur leur pelouse (par
Raon et Romorantin), les hommes d'Albert Rust avaient toujours su renverser
la vapeur. Hier, les Champenois avaient compliqué la mission des potes
de Billong.
Dans une formation coupée en deux et vaincus dans la bataille du milieu,
les Maritimes finissaient par perdre leurs repères, incapables d'utiliser
un ballon qu'il penaient d'ailleurs de plus en plus à récupérer
tant les « Gris et Rouge » d'un soir leur étaient supérieurs
dans ce domaine, aussi.
Les meilleures occasions étaient d'ailleurs encore marnaises avec Diané
(63e), Boutal (74e) ou François (81e).
Logiquement, l'excellent Diané permattait à Moukila de le rejoindre
au classement des buteurs (86e). La réduction du score, bien que superbe
sur une reprise de volée de Raddas, relevait de l'anecdote (90e).
Après celle du « Druide » Daniel Leclercq, les Stadistes
ont donc eu hier la peau d'autres irréductibles, des Bretons qui annonçaient
leur citadelle imprenable. A l'impossible, le Stade, désormais solide
leader sorti sous les applauddisements, n'est pas tenu.
Philippe LAUNAY
"Vu des Tribunes" : l'actu du Stade - Rédaction-conception : Michel HAMEL