Lundi 27 octobre 2003
Reims, un leader trop passif
L'invocation des dieux ne trompe personne, et notamment pas Cédric Goure (L'Union) : cette fois, le Stade n'a pas le droit de rejeter la faute sur les autres. Il serait sans doute plus porteur pour l'avenir d'assumer la défaite et d'organiser un barbercue ou, si ce n'est plus de saison, tout au moins une soirée moules-frites, méthode traditionnellement employée par Jean-Pierre Caillot pour relancer la dynamique de groupe. Mais encore faudrait-il commencer par ne pas nier l'évidence.
Les Rémois n'accordaient-ils pas trop d'importance à la fatalité
dans l'analyse critique de leur défaite à Dijon ? « Les
dieux du football n'étaient pas avec nous », lançait ainsi
Jean-Pierre Caillot, moins excessif que son entraîneur, dont le taux d'adrénaline
avait du mal à retomber face au scénario à rebondissements
de la dernière demi-heure du match.
« Le sentiment est mitigé, car un résultat est tombé.
Mais il est tout sauf acquis », réagissait en effet Ladislas Lozano,
particulièrement remonté contre l'arbitre. Outre la réserve
technique déposée par son capitaine (lire par ailleurs), le technicien
champenois regrettait ainsi amèrement certaines décisions.
« Parodie »
« A la reprise, un penalty flagrant nous est refusé, déplorait-il.
Nous avions toutes les cartes en main pour l'emporter, mais nous avons aussi
été pénalisés par l'expulsion imméritée
de Samy Boutal. Ensuite, nous avons assisté à une parodie de football
pendant dix minutes. Pourtant, je demande simplement que le règlement
soit appliqué. Ultime signe du destin, nous manquons le penalty de la
dernière chance ».
La prudence affichée par les Dijonnais aurait cependant dû permettre
aux Stadistes de s'éviter une telle déconvenue. « L'attitude
des Bourguignons s'est effectivement révélée un peu étonnante,
car nous imaginions qu'ils pousseraient beaucoup, confiait le président
marnais. Or, nous avons plutôt bien géré et finalement concédé
peu d'occasions dangereuses. Sur la physionomie de la rencontre, le nul aurait
été plus équitable ».
Mais l'application dans la construction a toutefois quelque peu décliné
au fil des minutes, au point d'autoriser Dijon à s'enhardir.
Poursuivants au galop
« C'est une énorme déception, car nous ne sommes pas tombés
sur une grosse équipe, confirmait Arnaud Balijon. Je pense qu'elle n'avait
pas forcément les atouts pour nous battre, mais la tournure des événements
en a décidé autrement, au moment où le coach allait opérer
un changement pour passer à cinq derrière ».
Les Marnais ont également souffert des absences, car les attaquants côte-d'oriens
Ð en particulier le buteur Sébastien Heitzmann Ð, sans se créer
une multitude d'occasions, ont régulièrement trouvé des
espaces dans la défense commandée par un Claude Dambury souvent
décisif dans ses interventions.
« Nous nous sommes montrés plus constants en première période,
ajoutait Ladislas Lozano. Malheureusement, nous avons manqué de lucidité,
même si je n'ai pas de reproche à faire à mes joueurs. Nous
avons mis davantage de pression en fin de match où nous avons trouvé
de la verticalité dans la profondeur. C'est dommage ! ».
Moins que Brest, tenu en échec à Bourg-Péronnas, Reims
voit désormais en Ajaccio et Cannes, vainqueurs à l'extérieur,
deux de ses principaux poursuivants revenir à grande vitesse. Un coup
d'arrêt ? Non pour Jean-Pierre Caillot. Oui pour Arnaud Balijon. «
Nous souhaitions conserver notre avance au classement et ce revers nous donne
un coup au moral, concède le gardien rémois. A nous de rebondir
dès samedi en Coupe de France ».
Même si Ladislas Lozano jure qu'il s'agit d'une autre compétition,
pourquoi ne pas se servir du déplacement à Saint-Dizier (CFA2)
pour préparer la réception de Bourg-Péronnas ? Il n'y a
pas de petit profit. Cédric GOURE
"Vu des Tribunes" : l'actu du Stade - Rédaction-conception : Michel HAMEL