BREST - STADE DE REIMS :  1-3

Samedi 20 septembre 2003 - 10e journée de National - Arbitre : Cédric Cotrel

DIANÉ 45e MOUKILA 57e, 88e pour REIMS

RADDAS, 90e pour BREST

 

ILS L'ONT FAIT...

"Main basse sur Le Blé" (l'u)

 

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Moukila : "Dieu m'a donné la foi"

 

 

La Bande à Lozano s'est imposée - et de quelle manière ! - en terre bretonne. Plutôt que du hold-up annoncé, mieux vaut parler de razzia tant les Rémois ont été maîtres du jeu. Hier soir, ce n'était pas fest-noz à Brest.

 

photo Eugène Le Droff

Le cauchemar brestois - Tous les beaux espoirs placés par Brest dans ce choc pour le pouvoir ont été balayés, peu avant et après la mi-temps, par le solide réalisme des Rémois. Bien aidés dans leur tâche par les errements de la défense stadiste, très éloignée de ses bonnes performances antérieures, les Champenois n'eurent plus qu'à assurer le coup tranquillement, quand l'expulsion de Forest transforma les malheurs brestois en cauchemar.

 

Dans un stade Francis-Le Blé bondé comme il ne l'a jamais été en National, ce qui renvoyait aux belles heures du passé, un tel match ne pouvait pas être ordinaire. En fait, le spectacle pâtit rapidement de l'énorme tension régnant dès le coup d'envoi, et du peu d'espaces laissés du côté rémois aux Brestois soucieux de construire, mais contraints d'être patients.

 

Le coup de poignard de Diané

Une tête plongeante de Bogaczyk, un coup franc de David, une tentative de lob de Giublesi due à une bourde d'Arnaud dans l'axe (21 e ) furent les premières banderilles de Brest. Mais il en fallait plus pour écorner la résistance des Champenois, qui se repliaient très vite à six ou sept joueurs sur leurs 30 mètres.

 

Ribery, en position de voltigeur sur l'aile gauche, et Médard sur un coup franc bien appuyé éprouvèrent encore les réflexes de Balijon. Comme allait le faire Forest, sur un corner de David, son tir de la tête filant au ras de la transversale (40 e ).
Mais les émotions apportées par le jeu étaient bien rares. En manifestant une ardeur toute neuve en contres aux abords de la demi-heure, Reims avait adressé deux avertissements précis : sur un tir lifté au ras du poteau de Leroy (29 e ), sur un lob de Ribas consécutif à une boulette de Billong (30 e ). Ils ne furent pas retenus par Brest, qui allait se faire piéger, dans un silence de cathédrale à la 45 e minute. Exploitant une petite ouverture de Dambury, Diané glissa adroitement le ballon hors de portée de Chauray.

 

Raddas-Ribas - photo Eugène Le Droff

 

Brest boit la tasse

L'espoir d'un retour au score que firent souffler deux percussions et deux frappes à bout portant de Bourgis (50 e ) et Ribery (54e) fut aussi grand qu'éphémère. Une autre leçon de réalisme fut en effet assénée à la fébrile défense brestoise sur un centre de Laquait que Moukila, entré en jeu depuis peu, s'empressa d'exploiter en force (57 e).
Les Brestois n'étaient pas au bout de leurs désillusions puisqu'ils furent réduits à dix à la 65 e minute, avec l'expulsion de Forest en position de dernier défenseur quand il faucha Boutal. Et ils durent à un sauvetage en catastrophe de Chauray face au même joueur (75 e ) ou à une reprise un poil trop croisée de François (82 e ) d'éviter une addition plus lourde infligée par une formation rémoise complètement sereine. Mais Brest n'y échappa pas à la 89 e minute, quand une grosse erreur de relance de Tronche fut mise à profit par Moukila, qui avait bien flairé le coup. Face à de telles avanies, la réduction du score de Raddas sur une belle reprise de volée dans les arrêts de jeu ne put faire office de consolation. Yvon Joncour

 

 

 

 

 

 

 

 

AVANT-MATCH

 

Prends Le Blé et tire-toi !

 

Samedi, dans un Stade Francis Le Blé chauffé à blanc, la bande à Lozano entend bien frapper un grand coup et, pourquoi pas, réaliser le hold-up parfait. Mais l'ex-Rémois Silas Billong fera bonne garde. Depuis quelques jours, il l'a dit et répété à qui voulait l'entendre ( sauf aux Champenois, diplomatie oblige), n'oubliant jamais de préciser qu'il n'avait "pas d'amis à Reims" et qu'en signant à Brest, il avait "opté pour un club ambitieux". Voilà qui ne va pas favoriser l'élargissement de son cercle relationnel en Champagne.

 

 

photo Ouest-France

Samedi soir, vers 22 heures, le championnat de National connaîtra son leader. Le seul, l'unique. Car après dix journées de marquage à la culotte, Brestois et Rémois auront enfin la possibilité de se départager. A première vue, ni Albert Rust, ni Ladislas Lozano n'ont l'intention de couper la poire en deux. Il y aura donc un vainqueur. Pour autant, celui-ci ne sera pas aussitôt sacré champion ­ il lui restera la bagatelle de 29 matches derrière ­ mais il prendra un ascendant psychologique évident.

Alors, pour éviter que ce coup de mou n'affecte ses troupes, Ladislas Lozano s'est entouré de quelques précautions. Mais l'homme est peu disert. Ses plans, il les garde pour ses joueurs. En revanche, il ne cache pas ses ambitions : « Nous venons à Brest avec l'idée de poursuivre notre progression jusqu'à la montée. Par avance, j'annonce un match très difficile. »

 

"Je me préoccupe plus de mon groupe que de l'adversaire"

Il connaît les Brestois pour les avoir fait superviser à maintes reprises depuis l'ouverture. De toute évidence, les indications qui lui sont revenues n'ont pas l'air de l'inquiéter. En fait : « Je me préoccupe plus de mon groupe. »

Apparemment, cette méthode lui réussit plutôt bien. À part deux faux-pas consécutifs, contre Cannes (4-3) et Louhans (3-0), cette équipe champenoise impressionne par sa maîtrise technique et sa puissance offensive. Il n'est donc pas étonnant de la retrouver en tête. « Le Stade de Reims est en pleine transformation. Il lui faut encore aujourd'hui assimiler les départs et les nombreuses arrivées survenus durant l'intersaison. Heureusement, mes joueurs ont un coeur énorme et ne rechignent pas devant l'effort. »

Ladislas Lozano s'est tout de même entouré de plusieurs garçons expérimentés tels l'ancien Manceau, Denis Arnaud, Stéphane Laquait (Nancy, Troyes, Châteauroux) ou David François (Saint-Brieuc, Laval, Amiens). Mais aussi de jeunes talentueux comme l'attaquant congolais Noël Moukila, qui évoluait ces deux dernières années à Saint-Malo et Saint-Brieuc. L'ensemble a fière allure. Et son potentiel se révèle journée après journée. « Je ne suis pas de ceux qui tendent la joue une seconde fois. Après la claque reçue à Louhans, on a revu le programme d'entraînement, on a modifié certaines choses. »

Une mise au point plutôt utile puisque l'équipe s'est immédiatement relancée contre Sète (2-1), Valenciennes (1-2) et plus récemment Ajaccio (3-0). Une série que les Rémois entendent prolonger samedi à Brest : « Les ambitions et la valeur d'une équipe se jugent uniquement sur le terrain. C'est la seule vérité que je connaisse. Le National est pour moi une découverte. Le niveau est bien meilleur que ce que l'on m'avait dit. Même si je regrette l'attitude de certains de mes collègues qui ont, semble-t-il, perdu de vue ce qu'est le foot.

Heureusement, selon lui, il y a des équipes comme Libourne ou Valenciennes qui ont ce souci du beau jeu. Si Brest occupe la première place, ce n'est certainement pas par hasard. Ça devrait donc donner lieu à une belle rencontre. » François LE DIFFON

 

 

 

Le groupe rémois - Le Stade de Reims se déplacera à Brest avec le groupe victorieux d'Ajaccio. A l'exception d'Allann Petitjean qui, suspendu, sera remplacé par Noël Moukila. Nouvelle contrariante pour Ladislas Lozano, l'échographie passée par Mohamed Haddadou a révélé une petite déchirure au droit antérieur. Un arrêt de travail de huit jours a été prescrit : « Pourtant, nous avions pris toutes les précautions », commente l'entraîneur stadiste.
Pour trois cartons, Ludovic Leroy encourait un match de suspension. La sanction devant être prise hier soir par la commission de discipline, l'arrière latéral pourra être aligné à Francis-Le Blé, mais il sera «puni» pour le derby de Coupe de la Ligue à Sedan, mardi. (l'union)
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- Balijon (Charpentier), Comminges, Barbier, Arnaud, Leroy, Ongoly, Louiron, Laquait, Dambury, Létang, François, Boutal, Diané, Ribas, Moukila.

 

Le groupe brestois - Silas Billong ne se ressentant plus du choc au genou connu face à Romorantin, le groupe brestois aura la même composition que samedi dernier. Boulic, Ottou, Synaeghel, Diallo et Sissoko affronteront avec la réserve stadiste l'équipe de Plabennec (B) en match amical samedi après-midi.
- Chauray (Cado), Bourgis, Billong, Forest, Vanoukia, Médard, Tronche, Gautier, Hammouti, David, Ribery, Giublesi, Bogaczyk, Abiven, Raddas.

 

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Souvenirs, souvenirs...

Billong, version... champenoise

 

Le Brestois Silas Billong verrait d'un bon oeil son équipe s'installer seule aux commandes du National, samedi prochain. Rémois la saison dernière, il vit cette prochaine confrontation entre les deux leaders sans réelle pression, motivé par le seul désir de réaliser un match plein au sein d'un stade qu'il espère comble.

 

"Je n'ai aucun ami à Reims"

« De toute façon, toutes les équipes sont à battre si on veut monter. Reims est une formation comme une autre et je ne ressens pas de pression particulière sur ce match. »

La dégaine musculeuse et le sourire enjôleur, Silas Billong va droit au but. Même s'il a en charge un poste défensif. Pour preuve, sa longue chevauchée, samedi soir dernier face à Romorantin, qui s'est soldée par un terrible tir d'une vingtaine de mètres. « Le gardien sort une super parade ! Dommage, sur ce match c'est ma seule sortie, et je me suis contenté de faire mon job derrière, car je ne me sentais pas tout à fait à l'aise. » La pression du match, ajouté au fait qu'il célébrait son 29e anniversaire ce jour-là. « C'était une ambiance étrange et je jouais contre deux copains, Beyrac que je connais depuis mon séjour à Lyon et Capoue. On a évolué tous les trois ensembles à La Roche-sur-Yon. »

Un scénario qui ne se reproduira pas samedi soir devant Reims, puisque Silas Billong n'y a pas conservé de liens d'amitiés particuliers avec la formation dont il portait les couleurs l'an dernier. « Apparemment, le groupe a pas mal changé en raison de la descente de Ligue 2. Il reste le gardien Balijon, un milieu (Laquait) et un latéral (Louiron). Pour le moment, ils réalisent un bon parcours et je pense que cela donnera un bon match. »

 

En face, la meilleure attaque

Le défenseur brestois espère que le public répondra présent samedi soir pour cette affiche au sommet. « Le match peut se résumer ainsi, la meilleure défense face à la meilleure attaque. Contre Romorantin, on a fait des petites erreurs qui, heureusement, ne nous ont pas porté préjudice puisqu'on gagne. Mais il faut mettre les bouchées doubles pour gommer ces petits errements. Si le milieu de terrain et l'attaque fonctionnent aussi bien et si derrière on est plus rigoureux... »

Recruté pour ses qualités physiques et son expérience, Silas Billong s'est rapidement révélé comme une pièce maîtresse du dispositif brestois, même s'il s'en défend. « Derrière, je ne suis pas tout seul. On joue quatre ou cinq. Christophe (Forest) et moi sommes les plus anciens et on essaye d'apporter un peu de recul. Mais les jeunes, Yvon (Bourgis), Cédric (Vanoukia) et Ulrich (Médard) savent ce qu'ils ont à faire. Je n'ai rien à redire, si ce n'est encore une fois cette fébrilité qu'on a ressentie devant Romorantin. »

Ambitieux, l'ancien Rémois donnera le meilleur de lui-même pour participer à une montée avec les Rouge et blanc. « Je me plais beaucoup à Brest et c'est bien de poser ses valises dans un club ambitieux. Même si, par notre statut de favori, tout le monde nous attend au virage et qu'à l'extérieur c'est dur. Ce n'est pas la pire des façons de souffrir ! Ici, on a tout pour réussir.» Christine PENNEC

 

 

Silas Billong : "j'ai choisi un club... ambitieux"

 

Tu es arrivé à Brest cet été après une saison avec Reims en L2. Qu’est-ce qui a motivé cette décision ?

C’est avant tout le discours de Philippe Goursat. Il m’a parlé de Brest et des ambitions du club. Son discours était assez prometteur. Et puis, je me suis dit que, quitte à redescendre en National, autant essayer de jouer dans un club ambitieux ! Pour l’instant, ça se confirme et j’espère que cela va continuer. En tout cas, par rapport à ce que j’attends, je ne peux pas espérer mieux avec ce bon début de championnat ! Et puis, même si nous étions très nombreux à arriver, l’intégration s’est bien passée. Je pense d’ailleurs que l’intégration se passe mieux et est plus facile quand il y a beaucoup de nouveaux que quand un joueur arrive dans un groupe déjà formé et peu remanié où parfois, il est difficile de se faire accepter. En effet, l’arrivée massive de nouveaux joueurs oblige chacun à faire des efforts envers l’autre, ce qui s’est passé ici.

Document : www.stade-brestois.com

 

 

 

Comment Brest renaît

Le point de vue du webmaster brestois

 

Match nul, défaite, la saison dernière fut un véritable enfer pour le public brestois. En plus de voir une nouvelle saison dans ce championnat batard, il fallait se faire à l'idée qu'une autre saison en National se profilait. Un an, c'est long.

 

Finalement, les résultats de fin de saison se sont effacés face à l'agitation au sein du club brestois. Une quinzaine de joueurs remerciés avant même la dernière journée, l'arrivée d'un ambitieux manager général, Philippe Goursat, venu d'Angoulême et victime d'actes de vandalisme à la suite de la 38ème journée (pavé dans le pare-brise, tags, menaces...), l'intersaison qui s'annonçait ennuyeuse est devenu réellement excitante !
Pensez-donc, 17 nouveaux joueurs ont rejoint la pointe bretonne, le budget prévisionnel a doublé, passant de 1.3M€ à 2.6 M€. En bref, une club tout neuf, un remaniement qui était devenu inévitable après 2 années de disette.
Le groupe Leclerc, qui avait quitté le bateau du Brest Armorique en 91 est même revenu aux affaires. Ici c'est un gage de bonne santé !
Mais comment allait réagir, lors de la première journée, cette équipe formée de toute pièces deux mois auparavant. L'inconnue était totale malgré une longue préparation. Le premier match face à Raon fut une réussite, plébiscité par les supporters, et victorieux sur le terrain à la dernière minute ! On ne fait pas mieux pour repartir enchanté du stade.
S'ensuit la série de cinq victoires qui a fait parler de Brest. Un véritable engouement
est revenu dans la ville, la phrase magique est revenue dans les conversations brestoises: "Z'ont encore gagné Brest samedi, vont p'tet monter !". La première défaite à Sète a vite été effacée par une démonstration 3-0 face à Valenciennes. La ville s'est vraiment prise à rêver, repensant à ses anciennes idoles, Cabanas, Ginola, Martins, Le Guen...
Samedi dernier la rencontre entre Brest et Romoratin a attiré près de 7.000 personnes dans une ambiance énorme, preuve s'il en était encore nécessaire de l'engouement autour du club.
Le choc de samedi arrive a point nommé. Les 10.000 places disponibles seront peut-être insuffisantes, un tel match était attendu depuis belle-lurette. Dans les têtes finistériennes, ce match ne peut avoir qu'une issue, la victoire. Reims n'a qu'a bien se tenir.

Maxime T.

allez-brest.com

 


Vu des Tribunes : l'actualité du Stade de Reims - Rédaction-conception : Michel HAMEL

www.reimsvdt.com