DIJON - REIMS : 0-0

  

Sandryk Bitton

Quel talent !

 

Voilà encore un Dijon-Reims qui va faire causer mais, une fois n'est pas coutume, du côté de la Bourgogne. Il serait étonnant que Rudi Garcia apprécie beaucoup l'expulsion d'Abasse Ba à la suite d'un carton jaune reçu pour une main involontaire. Mais, après tout, les arbitres ont bien aussi le droit de se tromper en notre faveur. Dans ce contexte, l'expulsion de Blayac à deux minutes de la fin relève de l'anecdote distrayante. Rien de plus.

 

Leroy

contre Asuar

 

Pour le reste, c'est-à-dire le jeu proprement dit, il y a déjà beaucoup moins à dire. Appliquer un système défensif contre une équipe privée de ses attaquants, ça produit rarement du beau spectacle et se termine généralement par un partage des points.

Scénario parfaitement respecté par les différents acteurs, au point qu'ils en sont devenus un brin ennuyeux. On aurait souhaité qu'une plus grande part soit laissée à l'improvisation. Remarquez, ça fera sans doute causer aussi, mais du côté de la programmation d'Eurosport cette fois.

Cela dit, voilà qui fait tout de même un point de plus dans l'escarcelle, glané face à une équipe qui n'avait jamais rienpartagé sur sa pelouse. Avec la formation expérimentale alignée lundi soir, on aurait mauvaise grâce à ne pas s'en contenter.

 

 



Le barrage n'a pas cédé



Dans un match fermé à double tour, le Dijon FCO a eu du mal à trouver des solutions offensives, malgré deux grosses occasions d'Asuar. Ca aurait pu suffire, mais les Dijonnais ont fini sur leur premier 0-0 de la saison.


Barbier

contre Esteves

 

Ludovic Asuar a failli trouver la clé d'un problème très épineux. Par deux fois en seconde période, il a été tout près de tromper Balijon, mais le gardien rémois et la barre l'ont mis en échec, empêchant le DFCO d'empocher un succès qui n'eut pas été immérité.
Quand deux adversaires sont aussi proches que Dijon et Reims, qu'ils ont derrière eux plusieurs matches particulièrement accrochés, qu'ils ont tous deux besoin de renouer avec la victoire, il est difficile d'imaginer de grandes envolées d'entrée. On assiste plutôt à une de ces parties d'échec pleine d'intentions mais pauvre en réalisations. Reims se replie très vite dans son camp, laissant la responsabilité du jeu à Dijon qui s'applique mais peine.
Sans l'habituel point d'appui qu'est Sébastien Heitzmann, le DFCO voit en effet vite revenir le ballon. Par sa volonté et le peu d'audace des Rémois, il le récupère certes sans cesse, mais tout cela ne fait guère avancer le schmilblick. Balijon et sa défense assurent en dégageant les quelques ballons chauds parvenus dans leur surface. A l'opposé, Barbier sur coup franc et Diané menacent un peu, mais les Champenois ne génèrent quelques frayeurs que sur des petites approximations défensives dijonnaises, passes en retrait ou relances mal assurées.


Deux expulsions et une barre
S'il veut forcer la décision, le DFCO doit jouer plus vite pour enfin mettre ses attaquants dans le sens du jeu. Même si Diané le taquine, il y parvient en lâchant plus vite le ballon et en jouant davantage en déviation. C'est ainsi que naît la principale occasion, mais un Balijon royal - c'est une habitude contre Dijon - brise dans l'œuf cette magnifique occasion.
Reims se reprend cependant bien vite et refait le coup du 'je suis roulé en boule et je jaillis dès que je peux''. Dijon a toutes les peines du monde à s'en accommoder et perd en plus Ba pour une main à terre qui lui vaut un deuxième avertissement. L'incident a juste l'avantage de donner au public un motif de se réveiller, avec l'arbitre pour bouc émissaire. Les Dijonnais, qui ont déjà perdu Masson sur blessure, doivent alors remplacer un attaquant (Esteves) par un défenseur (Benon).
A dix contre onze à un quart d'heure de la fin, la prudence et la patience de mise jusque-là ne risquent pas d'être abandonnées. Ce match pauvre en événements réserve pourtant encore deux coups de théâtre. D'abord lorsqu'Asuar trouve la barre. Ensuite lorsque le Rémois Blayac trouve le moyen de prendre deux cartons jaunes en une minute ! L'équilibre numérique retrouvé incite les Dijonnais à pousser un peu plus sur la fin, mais en vain.
Philippe CROLY-LABOURDETTE
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Les actions les plus "tranchantes"



Balijon
Leroy - Arnaud - Ongoly - Stephanopoli
Didot - Barbier (Walter)- Houche - Dossevi (Haddadou)
Diané (Blayac) - Hebbar



19e - Sur un coup franc de 25 mètres légèrement décalé sur la gauche, Barbier place une belle frappe puissante; Le cuir est contré et passe de peu à côté.

33e - Masson pour Diers. L'attaquant dijonnais est à la lutte avec Balijon pour reprendre le cuir de la tête. C'est finalement le portier rémois qui remporte le duel et repousse le danger.
51e - Amara Diané s'échappe sur la droite. Il rentre dans la surface et centre au deuxième poteau. Mais aucun Rémois n'a suivi. La ballon file en touche.
55e - Ludovic Asuar avait la balle de but au bout du pied, mais quel arrêt de Balijon ! Après une belle action collective, Diers hérite du ballon sur la gauche. Il centre en force au ras du sol. Asuar surgit aux six mètres et place un plat du pied à bout portant. Balijon, d'un incroyable réflexe, détourne le cuir du pied en corner. C'est la plus grosse occasion du match.

75e - Expulsion d'Abasse Ba. Le Dijonnais est sanctionné d'un deuxième carton jaune pour une main jugée volontaire par l'arbitre. Ba a bien effleuré le cuir de la main mais de façon fortuite, semble-t-il.
81e - Asuar trouve la barre. Bon coup-franc obtenu au niveau du poteau de corner gauche. Asuar enveloppe sa balle et cherche la lucarne opposée. Il lobe tout le monde et voit son tir repoussé par la transversale.

88e - Blayac qui vient de rentrer est expulsé. Deux cartons jaunes sur deux tacles irréguliers. Il n'a pas même eu le temps de toucher un ballon.

 

 

DIJON - REIMS


Le potentiel rémois au révélateur


Arnaud Balijon vient d'être présélectionné en équipe de France Espoirs. Preuve qu'il n'est pas aussi "tendre pour la L2" qu'on ne veut bien le prétendre parfois
.

 


En Bourgogne, on appelle ça un "choc télévisé", en mettant en exergue la notion de spectacle. A Reims, on espère aussi crever la petite lucarne, mais avec d'autres considérations en tête.

En effet, avant cette rencontre contre Dijon, le Stade est un peu dans la position du PSG à la veille du déplacement au CSKA Moscou : il est à la recherche d'un match référence susceptible de le relancer dans ce championnat. En tout état de cause, la défaite est interdite, sous peine de côtoyer d'un peu trop près la ligne rouge.

Deux voyants sont cependant au vert côté champenois. Le premier, c'est l'aptitude de l'équipe à briller lorsque les caméras d'Eurosport sont au bord du terrain. Le second, plus footbalistiquement correct, c'est que Rudi Garcia - aussi excellent soit-il - sera privé d'une partie de son armada offensive. Heitzmann, Mangione et Laurent sont tous trois suspendus, et ça c'est une vraie bonne nouvelle.

A l'inverse le coach bourguignon espère pouvoir compter sur Esteves, de retour de blessure, un joueur qui est capable du "meilleur comme de l'un peu moins bon". En regard de son potentiel et de son rendement, Reims l'avait jugé "trop cher" lors de la première phase de recrutement.

Côté rémois, Delmotte, Comminges et Boutal (le maître à jouer de l'équipe) seront absents, tandis que Hebbar fera son retour.

En défense, même s'il s'en défend Ladislas Lozano songe à appliquer une organisation inédite à cinq défenseurs, Ongoly évoluant devant le quatuor Leroy, Arnaud, Barbier, Stéphanopoli.

Sur le papier, semble-t-il, égalité parfaite entre les deux équipes. La L2 étant un "révélateur des potentiels", lundi soir on saura lequel des deux promus a le mieux digéré l'accession.

 

 

Qui sera le meilleur promu ?


On s'en lèche les babines par avance. Les confrontations entre Dijon et Reims étaient déjà animées en National (voir ci-dessous) et voilà que les deux équipes, promues cette saison, font parler d'elles en bien en Ligue 2. Elles ont cependant connu un fléchissement au niveau comptable ces derniers temps (trois matches sans succès pour Dijon, six pour Reims), ce qui ne donne que plus piment à la rencontre de ce soir.
Autre élément qui renforce l'incertitude de la partie, chaque formation doit se passer de joueurs importants. Du côté de Dijon, Rudi Garcia n'en a cure : « Peu importe le système, peu importe l'équipe, ce qui compte c'est de gagner. » Le coach dijonnais ne s'étend donc pas trop sur ce qui constitue un handicap indéniable : les absences conjuguées de Heitzmann, Mangione et Laurent, soit le poids de sept buts et huit actions décisives depuis le début de saison. «Si nous n'avons pas les arguments pour marquer, les spectateurs nous aideront à mettre le ballon au fond», estime l'entraîneur dijonnais. « Il faut un stade plein pour montrer que, à Dijon aussi, il y a un public.»


Appel au peuple
Car si Rudi Garcia lance cet appel au peuple, c'est aussi parce que l'adversaire n'est, pour lui, pas comme les autres : « Je n'oublie pas les confrontations de la saison dernière. Il y a des choses qui se sont passées, pas toujours dans le cadre du foot. Ca ne change rien à ce que nous devons faire, mais ça doit nous donner une motivation supplémentaire. »
On le voit, le débat est placé sur le terrain du mental, là où les Dijonnais avaient fait la différence deux fois sur trois la saison dernière, à chaque fois sur leur pelouse. Tout cela n'avait cependant tenu qu'à un fil. Le DFCO sait qu'il va devoir livrer une drôle de partie, de celle où les considérations stratégiques peuvent primer entre deux équipes bien rodées, mais peuvent également s'effacer en des instants de folie. Un Dijon-Reims n'est pas un match comme les autres, ne serait-ce qu'en raison du prestige attaché au maillot champenois.
Les Dijonnais restent sur une prestation de grande qualité sur leur pelouse face à Clermont, seulement entachée de quelques fautes défensives. Ils viennent également de se sortir d'un fameux guêpier à Créteil, avec une mi-temps médiocre. Ils savent donc qu'ils n'ont pas le droit de se relâcher s'ils veulent reprendre leur marche en avant.


Tout près de la tête
L'occasion est belle. En cas de victoire, le DFCO reviendrait en effet à deux longueurs des co-leaders, Nancy et Sedan ! Un simple constat qui vaut bien des grands discours. Pour être le meilleur des deux promus en lice ce soir, il faut sortir le grand jeu. Chiche ?
Philippe CROLY-LABOURDETTE

 

 

 


Adepte des symboles, Lozano choisira t-il de titulariser "Greg" sur ses terres ou,
plus précisément, sur des terres où il a une revanche à prendre




Super Rémois sera-t-il là ?

L'historique
Un choc traditionnel du National
16 avril 2004
11 février 2004
25 octobre 2003
3 mai 2002
8 décembre 2001

 

 

 

Vu des Tribunes : l'actualité du Stade de Reims - Rédaction-conception : Michel HAMEL