STADE DE REIMS - CRÉTEIL : 2-1
Ligue 2 - 1ère journée Vendredi 6 août 2004 - Arbitre : Olivier Lamarre
Classement : 5
Blayac 56e, Diané 66e pour Reims
Rui Pataca 12e pour Créteil
La rage de vaincre
"Je
pense que Blayac nous sera très utile en L2. Ce sera, à mon sens,
un excellent joker
" Il n'aura pas fallu attendre plus d'une cinquantaine
de minutes dans cette saison pour que la prophétie formulée au soir
de Roye-Reims par Jean-Pierre Caillot se matérialise. Passe lobbée
d'Hebbar au-dessus de la défense parisienne, contrôle et reprise
en pleine course de l'ex-Toulousain. Trivino va ramasser le ballon au fond de
ses filets, Reims égalise. Si ce n'est pas de la parole de président
avisé
Piégé par Créteil en première
mi-temps, Ladislas Lozano a joué ce joker avec bonheur en le lançant
dans le grand bain dès la reprise, prenant du même coup le risque
de déployer quatre attaquants sur le front cristolien tout en affaiblissant
son milieu de terrain (sortie du jeune Walter, un peu pâle en première
période). Du très bon coaching, il convient de le souligner, puisqu'il
a permis de faire basculer la rencontre en offrant aux Rémois les moyens
de débloquer leur compteur, eux qui avaient passé le plus clair
de leur temps à s'empêtrer dans les 16 mètres en première
période.
Pour un peu, on se serait cru revenu deux ans en arrière. Le staff allait-il nous rejouer " Recherche buteur désespérément " pour, finalement, enrôler un nouvel Olivier Pickeu ? Mais non, le cauchemar n'allait pas recommencer Cette fois, c'est juste de petits réglages dont il s'agissait.
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Même la bourde de Denis Arnaud (remise involontaire sur un attaquant cristolien) ne s'apparentait pas vraiment à du Boniface dans l'esprit. Certes, ça ressemblait à du Boniface et ça avait le goût du Boniface, mais il y avait surtout de la malchance dans ce geste, bien plus encore que de la maladresse. D'ailleurs, le but de Rui Pataca n'aurait pas dû être validé. Le Portugais avait contrôlé le ballon de la main avant de le loger dans les filets de Balijon.
Ca,
c'était pour la mise en appétit. Et puis, il y a eu cette seconde
période de feu qui nous a fait regretter la disparition prématurée
des vieilles tribunes de Delaune, elles qui n'avaient pas eu l'occasion d'assister
à un vrai match de football depuis des lustres.
Déboulés
sur les ailes, percées dans l'axe, en dribbles, en force, en finesse
Ouvertures en profondeur, slaloms de Diané dans la défense (un classique),
coups de boule de l'impérial Delmotte sur les corners, numéros de
Didot sur son aile. Et j'en passe
comme la prestation de Boutal en seconde
période, car les moteurs Diesel sont toujours un peu long à l'allumage.
Tout ça pour dire qu'on l'avait, semble-t-il, enterré trop vite.
Et c'est tant mieux.
Tiens ! Et excellente partie de Stéphanopoli qui a beaucoup moins de déchets dans son jeu, mais s'est cependant assez peu risqué aux avant-postes. Voilà, en tout cas, un joueur qui a "l'esprit club" et n'hésite pas à solliciter le soutien du public. A Delaune, c'est le genre d'attitude qui plaît.
Bon
d'accord, il y a aussi eu un nouveau ratage de Dossevi, seul face au but. Mais,
c'est Dossevi
Il court, il court le furet.
Inutile de s'apesantir sur
les imperfections. Ce qu'il faut retenir de cette entrée en matière,
c'est que le Stade a une équipe de guerriers qui mettent du cur à
l'ouvrage et savent se battre sur tous les ballons et jusqu'à la dernière
seconde. Et quand j'aurai ajouté que tout ce beau monde a "du ballon",
il ne sera plus nécessaire de vous préciser que ça fait un
bout de temps qu'on n'avait pas vu cela en Champagne.
Après cette brillante
entrée en matière qui répond positivement à la plupart
des questions que l'on était en droit de se poser depuis quelques semaines,
voilà Reims 5e. Encore une victoire la semaine prochaine contre Laval et
le Président Caillot va commencer à s'inquiéter... et se
mettre en demeure de trouver un stade de repli pour évoluer en Ligue 1.
C'est qu'on s'emporte vite à Reims
Attendons la suite.
On pourrait peut-être commencer par engager un renard des surfaces. Celui qui nous était promis sera bien présent à Delaune vendredi prochain, mais dans le camp d'en face. C'est ennuyeux.
A propos de buteur, Willy Kieffer, le goleador rémois du début des années 80 était de passage à Delaune. Il a abandonné la pratique de ses légendaires "salto".
"Des types bien..."
Ladislas
Lozano : «Nous avons mérité
de gagner ce match. C'était mal engagé mais les garçons ont
su faire preuve d'un gros mental pour arracher la victoire. Il a fallu s'arracher.
A la pause, nous avons patiemment recadré les choses. Cela a fonctionné.
Mais, nous nous sommes mis en danger en ne concrétisant pas nos balles
de 3-1. Il faudra être plus performant dans ce domaine».
Jean-Pierre
Caillot : «C'est une belle victoire qui récompense tous ceux
qui ont travaillé pour le club. Le public a été comblé.
C'est encourageant pour l'avenir. Nous avions dit que nous avions des types bien.
Ils l'ont montré ce soir car le résultat n'est pas venu tout seul».
Réactions extraites de L'Union du 07-08-04
Créteil
en demi teinte - Mener n'est pas gagner. Jean-Michel Bridier l'a vérifié
à ses dépens hier soir sur la pelouse de Reims à l'occasion
de l'ouverture de la saison de Ligue 2. Pour son premier match en solo sur le
banc de l'US Créteil-Lusitanos, le successeur de Jean-Michel Cavalli, démissionnaire
le 27 juillet, a longtemps cru mener ses troupes vers le succès. Mais,
pris à défaut par une attaque rémoise pétillante,
les Béliers n'ont pas su conserver l'avantage offert par Rui Pataca en
début de rencontre.
«Etre vaillant ne suffit pas, déplore un Bridier clairement déçu de la prestation de ses joueurs. Ce n'est pas seulement à l'énergie qu'on gagne des matchs. Il faudrait peut-être aussi penser à jouer. Mais j'ai l'impression que les gars ont eu peur de le faire. C'est bien simple, entre les vingt premières et les vingt dernières minutes de la partie, on a fait un non-match.»
Une aubaine pour le champion de National n'a pas manqué de saisir. Si Pataca, avait profité d'une tête approximative d'Arnaud pour lober Balijon (0-1, 15e), les Diables Rouges n'ont pas eu besoin de coup de pouce pour renverser la vapeur. Après avoir placé son retourné acrobatique au ras du poteau de Trivino (55e), Blayac remettait les pendules à l'heure d'une frappe de l'extérieur du pied (59e).
Dans un stade Delaune rempli jusqu'à la gueule (6 704 spectateurs), Amara Diané n'avait plus qu'à faire le reste. Impressionnant de facilité et d'audace, le meilleur buteur rémois de la saison passée (19 buts en National) a d'abord donné le tournis à ses adversaires avant de d'inscrire le but de la victoire à bout portant (69e).
Malgré le sursaut d'orgueil de leurs partenaires, Sessegnon (72 e ) et
Paulino (80 e ) ne connaîtront pas la même réussite dans leurs
tentatives. Jean-Michel Bridier devra donc attendre la dernière journée
pour prendre sa revanche sur un Ladislas Lozano avec qui il a partagé le
banc cristolien durant quelques mois en 2001. Stéphane
Bianchi
Tribune D - univers carcéral
L'an
dernier, ils n'étaient pas rétribués et ne se bousculaient
donc pas au portillon pour jouer les gros bras. Cette année, il le sont
et tirent sur tout ce qui bouge. Sans doute brimés par leurs patrons durant
la semaine, les cow-boys du Stade en font un peu trop, ce qui ne manque pas de
choquer le public. D'autant qu'ils n'hésitent pas à se montrer particulièrement
rigoureux avec les hooligans
en culotte courte. Au-delà de 10 ans,
ils sont beaucoup plus prudents. A partir de 15 ans, ils renoncent. Après,
ils se font carrément oublier
Le
public de la tribune carcérale D a ainsi pu voir un sbire bleu dévaler
les marches quatre à quatre pour s'emparer d'une corne de brume de pacotille,
actionnée par un enfant d'une dizaine d'années. Il paraît
que c'est interdit. Soit ! De toute manière ce n'est qu'un inoffensif signe
extérieur de mastre-attitude
Mais le sbire bleu ne s'en est pas
tenu là. Quelques minutes plus tard, il a évacué manu militari
l'auteur du délit qui, du même coup, a été privé
de match pendant un bon quart d'heure. Fort heureusement, le zélé
vigile n'a pu identifier l'origine des quolibets qui ont fusé des travées.
Sinon, il aurait fallu évacuer un quart de la Méano.
Pas bégueule,
le rustre ! Il a repointé le nez un peu plus tard pour calmer deux enfants
qui, sur un but rémois, avaient manifesté leur joie de façon
un peu trop démonstrative à son goût.
Il y a des gens comme
ça que l'uniforme virilise. Et ça coûte moins cher qu'une
grosse voiture
Pour autant, et au-delà de la triste image qu'ils
véhiculent, les sbires bleus ne rendent pas forcément de "bons
et loyaux services" au Stade. Il y a en effet beaucoup de zèle dans
les tribunes, mais
trop de laxisme à l'entrée où il
est à peu près possible de faire entrer n'importe quoi, puisque
les sacs ne sont même pas fouillés. A l'inverse, comme leurs confrères
des tribunes, les sbires des bas étages manquent tout autant de tact puisqu'ils
sont capables d'interdire à un père de famille de passer par le
portail abonnés avec son jeune fils, sous prétexte que cet enfant
en bas âge n'a pas de carte d'abonnement mais un simple billet. " Pas
de dérogation. Les ordres, c'est les ordres "
Président,
essayez de calmer vos molosses ! Le foot n'est qu'un jeu
REIMS - CRETEIL : 2-1
Par le premier train de banlieue.
Chacun
le répétait à l'envi. Après six semaines de travail,
foncier d'abord puis technique et tactique ensuite, il était grand temps
d'entrer dans la compétition officielle. Celle qui procure « stress
et inquiétude », indiquait Ladislas Lozano.
Hier, c'était
donc l'heure et demie de vérité pour le Stade. Celle-ci s'est en
fait résumée à quarante-cinq minutes. Les dernières.
En
entame pourtant, les Rouge et Blanc, peu contractés en apparence, s'appliquaient
dans la construction. Les premiers échanges de balles étaient fructueux.
Et
Rui... Patatras !
Beau mais court puisque la machine se grippait
avant même d'être réellement lancée. Sur un ballon haut
dans l'axe, Arnaud assurait mal sa tête. Rui Pataca récupérait
et lobait Balijon qui n'avait pas eu un ballon à négocier. Il n'en
aura d'ailleurs pas un autre au cours du premier acte.
Rapidement menés,
comme samedi face à Valenciennes et dans des circonstances identiques (fébrilité
de la défense), les Stadistes allaient connaître la même longue
période de flottement.
Ils passaient alors en revue tout ce qu'il ne
fallait pas montrer en ce jour de reprise : approximations dans les transmissions
y compris les premières relances, mauvaise gestion du ballon, déficit
d'engagement physique. Rien d'étonnant à ce que ce premier acte
manqua de rythme.
Servie par une masse athlétique au-dessus de la moyenne,
la défense val-de-marnaisen'en demandait pas tant pour gérer son
avance. Même si elle trembla sur un geste acrobatique de Diané (19e)
ou sur une tête trop enlevée de Ribas (42e).
A la reprise, ce
n'était plus la même partie. Les Rouge et Noir avaient-ils prévu
d'entrer dans la compétition à 20 h 45 seulement ? Plus sérieusement,
devant le manque de puissance des siens, Ladislas Lozano décidait de le
muscler en sortant Walter pour Blayac. Un attaquant pour un milieu défensif,
des kilos et des centimètres en plus, ne restait plus au reste du groupe
qu'à se lancer plus franchement dans la bataille. Ce qu'ils firent en déclenchant
un pressing plus haut.
Diané
n'a pas changé
Sur la lancée du National, Diané
était celui qui donnait le tempo. D'abord en se faisant contrer in extremis
par Blondeau (50e), après un service de Hebbar. L'ex-Gueugnonnais remettait
cela six minutes plus tard. Diané et Blayac était au point de chute.
L'ancien Toulousain était le premier pour égaliser du gauche.
Voilà
pour la première couche. Denis Arnaud, peu à son avantage hier,
et ses hommes n'allaient pas attendre pour passer la seconde. Après une
frappe de peu hors cadre (66e), Diané se signalait en débordant
sur la gauche. Son centre était cafouillé par la défense
et lui revenait dans les pieds pour le 2-1 en finesse.
Passées ces vingt
minutes beaucoup plus enlevées, le Stade allait connaître une fin
de match plus laborieuse. Plus exactement, Créteil ne se contentait plus
de réactions sporadiques et se décidait à produire plus de
jeu. Balijon devait ainsi sauver les siens devant Paulino (78e), deux minutes
après une balle de break ratée par Dossevi.
Le dernier coup franc
de Moreira ne changeait rien. Le Stade tenait bon, arc-bouté sur son bien
: trois points qui font le plus grand bien. Le retour en L2 est réussi.
Philippe
Launay
L'AVANT-MATCH
Le grand oral
Ce soir, le Stade affronte une équipe de Créteil ambitieuse, mais privée d'entraîneur. Une situation qui n'est pas sans incidence, même si, au grand jeu du poker menteur, les deux camps prétendent le contraire.
Ce test a échelle réelle n'aura donc que plus de signification pour Ladislas Lozano et son groupe. Sur le coup de 22 h, nous aurons une indication sur la qualité de la préparation menée depuis un mois et sur la faculté d'adaptation ou de réaction du groupe Rouge & Blanc en situation de compétitition.
Cette fois, il ne s'agira plus de bâtir sa stratégie de jeu devant les micros, après la rencontre. Le National n'est pas la Ligue 2...
Faute
d'avoir su trouver un remplaçant à Jean-Michel Cavalli, c'est à
son adjoint, Jean-Michel Bridier, que les dirigeants de Créteil ont confié
les rênes de l'équipe.
Créteil-Lusitanos ouvrira bien
la saison de Ligue 2 avec un nouvel entraîneur. Pas avec le technicien expérimenté
et titulaire du DEPF tant attendu. Mais avec Jean-Michel Bridier, entraîneur
adjoint de son état, propulsé au premier plan suite à la
démission de Jean-Michel Cavalli, le 27 août dernier.
Une semaine
après le départ surprise du coach le plus "résistant"
depuis la remontée en Ligue 2 en 1999 (1 an, 3 mois et 27 jours), c'est
l'information que le président Lopes a d'ailleurs donnée à
ses joueurs avant de repartir en vacances mardi soir. Faute d'avoir été
convaincu par les discours de François Brisson, ex-attaquant et entraîneur
du RC Lens et de Didier Christophe, ancien coach de Bourg-Péronnas, principaux
candidats à la succession de Cavalli qu'il a rencontrés mardi entre
deux avions pour le Portugal, l'homme d'affaires lusitanien a en effet décidé
de prolonger le bail de celui qui occupe le rôle d'adjoint depuis mars 2001.
Si
son maintien à la tête de l'équipe est davantage lié
à une absence de solution qu'à un audacieux pari, l'ancien joueur
du Matra Racing (84-87) prend néanmoins son rôle très au sérieux.
Et pour cause. S'il a discrètement assuré l'intérim après
les limogeages de Vukicevic, Croci et Tosi, " coach Bridier ", qui débutera
pour la première fois une saison sur le banc, se voit offrir une chance
inespérée de montrer ce dont il est vraiment capable.
"
Les choix des joueurs, la tactique, les remplacements, cette fois, tout me revient,
commente Bridier. 10, 15, 20 jours... je ne sais pas combien de temps cela durera.
Mais une chose est sûre, c'est l'occasion de faire ses preuves. "
Seuls les sangliers blessés sont dangereux
Créteil visant une place dans le trio de tête cette saison, l'équipe portugo-francilienne du redoutable Rui Pataca avait initialement prévu de faire un coup à Reims. Mais, c'était avant la démission couperet de Jean-Michel Cavalli. Depuis, les Cristoliens, sont très clairement destabilisés. Jean-Michel Bridier a pris provisoirement les rênes du groupe, en attendant l'arrivée du nouvel entraîneur que le président Lopes recherche désespérément depuis une semaine. Créteil devra se contenter d'un deuxième choix, car ses pistes privilégiées de recherche ont toutes débouché dans un cul-de-sac. Exit les Faruk Hadzibegic, Bernard Casoni, Artur Jorge... Exit aussi Didier Christophe et François Brisson, contactés dans un deuxième temps.
Créteil n'a pas encore retrouvé ses esprits, et c'est peut-être une opportunité pour Reims. La preuve : quand on demande à Jean-Michel Bridier dans quelle optique il entend aborder le match de Reims, il se contente d'une réponse à la Lozano, du style "Demain sera un autre jour" ou "Après la première mi-temps il y aura encore 45 minutes à jouer". Trève de digression, que répond Jean-Michel Bridier ? Tout bonnement ceci : "Nous savons que nous serons attendus au tournant par cette équipe qui disputera son premier de match en L2 devant son public. Lentraîneur de Reims, Ladislas Lozano, aura aussi à cur dobtenir un résultat positif face à une formation quil a déjà dirigée. (1)" Je vous avais prévenus, c'est sans intérêt mais "riche d'enseignements" comme dirait un célèbre coach biérologue converti au Dom Pérignon depuis quelques mois.
Tout cela incline en effet à penser que Créteil est bon à prendre, car seuls les sangliers blessés sont dangereux.
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(1) ndlr : voir Calais-Reims du 21 juillet dernier.
Vu des Tribunes : l'actualité du Stade de Reims - Rédaction-conception : Michel HAMEL |