Reims
a retrouvé le sourire et le plaisir de la victoire, à défaut
d'avoir renoué avec la manière.
On savait que ce sommet des
profondeurs se jouerait sur un coup de dés.
Ce fut le cas et en notre faveur. On ne boudera donc pas notre plaisir mais, si
Reims a fait "un pas en avant" dans le bon sens, comme le confiait Christophe
Delmotte après la rencontre, rien n'est acquis pour le maintien.
En
revanche, "l'effet Tiburce", auteur à la mi-temps d'un discours
pour le moins musclé, a joué à plein, ce qui a permis de
retrouver pendant un petit quart d'heure un Stade de Reims faisant honneur au
maillot.
-
83e : Mauvaise relance de la défense niortaise qui profite à
Najib Farsanne. L'attaquant stadiste s'enfonce balle au pied dans la surface de
réparation des Chamois, avant d'être déséquilibré.
Penalty ! Pour sa première apparition à Delaune, Farsanne a touché
le bingo après seulement 20 minutes de jeu. Le stade est debout.
Amara
Diané ne se sent pas vraiment d'attaque. Alors, Christophe Delmotte, pourtant
très fatigué en cette fin de match où il a dû assumer
un rôle de milieu de terrain, prend ses responsabilités. Ce sera
lui le tireur. Chacun est conscient qu'il a peut-être au bout du pied le
maintien du Stade en Ligue 2.
Marichez
plonge du bon côté, mais ne peut rien contre le missile décoché
par le capitaine rémois.
C'est
presque miraculeux car, à cet instant, la tournure du match commençait
à devenir inquiétante. Après une embellie en début
de la seconde période, le Stade replongeait imperceptiblement dans la léthargie
et l'on semblait s'acheminer, au mieux, vers un score de parité qui n'aurait
fait l'affaire de personne.
Pourtant, une demi-heure plus tôt on s'en
serait presque contenté, tant les Rémois avaient flirté avec
les bas-fonds du football en première période.
Sans un excellent,
pour ne pas dire un sublime Tingry, les Niortais auraient immanquablement pris
l'avantage aux alentours de la 20e minute. A la suite d'une partie de billard
dans ses 16 mètres, ce n'est pas un, mais trois tirs consécutifs
que le gardien dût repousser devant Rivière, Ferret et Coulibaly.
Et
pourtant, les Chamois n'avaient vraiment rien de foudres de guerre. Ils nous avaient
tout bonnement fait tourner chèvres. Rien de plus.
Tiburce
superviseur depuis la plateforme télé
Injection
d'EPO à la mi-temps
Mais,
il faut croire que Tiburce est maître dans l'art de transformer les larves
pathétiques en papillons frénétiques. Il ne faisait pas bon
traîner à oreilles découvertes dans les vestiaires à
la mi-temps ! Après injection d'une bonne dose d'EPO (engueulade particulièrement
odieuse), les Rémois allaient revenir sur la pelouse tous crampons dehors
et se jeter à l'assaut des cages de Marichez. Pour un peu, on se serait
cru revenus à l'ère de David François (première époque).
Diané
le surdoué s'était même souvenu qu'il évoluait encore
au Stade pour un mois. Et il faut bien avouer que, lorsqu'il se décide
à jouer avec application, c'est un régal. Le but dianesque de la
94e ne doit d'ailleurs rien à personne. Parti balle au pied du milieu de
terrain, il s'en est allé tromper Marichez sans coup férir, après
s'être offert le luxe de tricoter devant Couturier (ndlr
: l'attrait du jeu de mots facile a pris le pas sur la réalité
de l'action, une simple accélération de l'Ivoirien).
Malheureusement,
l'Ivoirien n'a pas encore le don d'ubiquité et lorsqu'il se mue en passeur,
il ne se trouve personne dans l'équipe pour pousser la balle au fond, y
compris lorsqu'il délivre des "caviars".
Personne ? Si ! Najib
Farsanne. Mais il faut suivre les matches de la réserve pour le savoir.
Hier soir, l'entrée en jeu du joker stadiste au maillot floqué du
numéro 33, celui des amateurs, fut déterminante. Après quelques
beaux mouvements, c'est lui qui est à l'origine du penalty qui scelle le
sort du match, celui de Niort en National et, qui sait, peut-être celui
du Stade en Ligue 2.
Clermont-Laval
| 3-1 |
Créteil-Amiens | 1-0 |
Le
Havre-Lorient | 3-1 |
Grenoble-Angers | 0-0 |
Peut-être
seulement, car les autres résultats de la soirée ont jeté
le trouble. A l'exception d'Angers, auteur d'ailleurs d'un bon nul à Grenoble,
tous les mal classés ont gagné. Pire ! La victoire de Créteil
sur Amiens a mis les Picards dans l'obligation de faire un résultat contre
Reims, sous peine de voir le gruppetto fondre sur eux. On ne pourra donc pas compter
sur leur mansuétude.
A
suivre |
Clermont-Créteil | |
Nancy-Le
Havre | |
Angers-Brest | |
La
semaine prochaine, la Stad'Ac poursuit donc sa tournée à Amiens.
Et, entre autres sanctions, Tiburce aurait déjà concocté
une sorte de supplice chinois pour les joueurs ne mouillant pas suffisamment le
maillot. Ils se verront imposer au retour la diffusion en alternance, et en boucle,
des fameux tubes virtuels d'Elodie Frégé et Grégory, "Je
te dis non" et "Ecris l'histoire". Te voilà prévenu
Amara. Alors, "Je te dis, cours maintenant !". Sinon, voilà un
avant-goût de ce qui t'attend.
Christophe
Delmotte : "Une chouette soirée" -
"On a fait un pas en avant ce soir. C'est vraiment une chouette soirée
pour nous. On est d'autant plus heureux que la victoire a été longue
à se dessiner. Nous avons fait une première mi-temps qui n'était
vraiment pas de bonne facture. Mais, je crois que sur l'ensemble du match nous
méritions de gagner. Nous l'avons fait avec l'aide du public".
Pascal
Gastien (entraîneur de Niort) : "Triste " -
"C'est la soirée la plus triste que j'aie vécue avec Niort,
un club avec lequel j'ai connu la L1 il y a quelques années. Aujourd'hui,
nous sommes condamnés au National. Il nous faudra rebondir dès l'an
prochain. Ce match est un peu à l'image de notre saison. Une première
mi-temps où l'on se montre brillants, sans parvenir à concrétiser
nos occasions. Un seconde mi-temps où l'on se liquéfie petit à
petit et où l'on finit par offrir la victoire à nos adversaires."
Jean-Claude
Cloet : tête à queue - "Quand on est solides derrière,
on a devant des attaquants qui peuvent poser beaucoup de problèmes à
l'adversaire quand ils se remuent. En première mi-temps, les joueurs étaient
tétanisés par l'enjeu. Mon discours à la mi-temps a été
de leur redonner confiance. Vous pouvez me croire, on ne va pas se relâcher.
Nous sommes encore maîtres de notre destin. Il nous fallait deux victoires
pour nous sauver et nous avons fait la moitié du chemin".