STADE DE REIMS - TROYES : 2-0

Diané 27e, Stéphanopoli 74e

 

Aubois aux abois

 



Delaune et son virage nord surréaliste

 


Renaissance en championnat, arrivée d'un buteur que l'on espère providentiel, brillante qualification en Coupe de la Ligue… Après septembre noir, voici peut-être que se profile octobre rouge. C'est en tout cas avec la manière que les Stadistes ont mâté une équipe auboise bien moins fringante et séduisante qu'on ne l'imaginait. Ainsi que les Ultrem ont vainement tenté de le faire savoir à grands coups de banderoles, "c'était saucisse party à Delaune". "Les andouillettes de Troyes" ont tout bonnement été dévorées.

 



Vendredi soir, même Barbier a été au poil. C'est dire si l'équipe a progressé en l'espace d'une quinzaine de jours. Dans ces conditions, il serait malvenu de faire la fine bouche. Le Stade a livré une superbe première mi-temps. L'une des meilleures de la saison, sans doute, face à une équipe troyenne qui en fut réduite à jouer les pleureuses pour limiter la casse : un plongeon par ci, une fausse douleur par là… Tout cela a donné des ailes à M. Moulin qui n'aime visiblement pas que l'on brasse de l'air. Les sanctions sont donc rapidement tombées : un jaune par ci, un rouge par là.
Côté rémois, à l'inverse, une bonne circulation de balle, du jeu rapide, en mouvement, en passes courtes, en profondeur… Bref, un bel échantillonnage de ce que l'on désigne sous le vocable "football".
Et pourtant, Samy Boutal n'était pas au mieux. Il est même "passé au travers", comme on dit trivialement. Mais, après tout ce qu'il a apporté dans l'entrejeu depuis le début de saison, on ne peut lui en tenir rigueur… C'est d'ailleurs encore bien plus facile à dire après une victoire.
En revanche, j'ai cru lire quelque part que "Blayac s'était battu comme un chien". C'est vrai, et ça explique aussi pourquoi il a eu tendance à jouer à la baballe en plusieurs occasions… manquées d'ailleurs. A la décharge de l'ex-Toulousain, il faut dire que, psychologiquement, ce n'était pas un match facile à vivre, car Julien Viale attendait son heure sur le banc.
Entré à l'heure de jeu et sevré de ballons, il n'a pas montré grand chose pour le moment sinon que, lui aussi, savait se battre. En revanche, il n'a pas été possible de juger de ses qualités de finisseur car Amara Diané, comme à son habitude, a préféré jouer la carte perso plutôt que de lui transmettre une balle de but. C'était en toute fin de rencontre. Auparavant, il faut admettre que l'Ivoirien avait fait le show. Et l'on va aussi à Delaune pour ça…

 


Même si Reims (n')a fait la différence (que) sur coups de pied arrêtés - dont un superbe coup-franc de Jean-Marie Stéphanopoli -, tout cela est un rien encourageant pour la suite. Pour se relancer définitivement, il reste maintenant à bien négocier le "Virage d'Angers" et, si c'est le cas, parfaire ensuite ce tableau idyllique par une victoire contre Lorient, condition sine qua non pour que l'on ne soit pas tenté d'évoquer un hypothétique "Mirage d'Angers".
Et voilà ! Je les ai placés. Encore deux jeux de mots que Gérard Kancel n'osera plus faire… J'avoue que c'est un peu cruel.

 

 

Lozano faux modeste - «On ne va pas se lancer des satisfecits. Disons qu'on a fait le nécessaire pour gagner. Malheureusement, par moments, nous avons fait preuve d'une très grande maladresse, ce qui nous a privés d'un succès plus ample. Mais ça aurait été sévère pour cette équipe de Troyes qui a fait preuve d'un excellent esprit. A un moment, ce match ressemblait à une partie de basket pour son côté spectaculaire. On allait tellement vite d'un but à l'autre ».
Liron vrai perdant - « Nous avons raté notre match. Vous n'avez pas vu le meilleur visage de l'Estac. C'est dommage car, pendant 25 minutes, nous avions réussi à faire douter notre adversaire. Par la suite, nous avons été incapables de maîtriser le match et Reims a su accélérer au bon moment. Nous encaissons deux buts sur coups de pied arrêtés. J'espère qu'on va vite oublier ce derby et bien se préparer pour la réception du Mans».

Extraits de L'union du 16-10-04


Laconique - Le site officiel de Troyes ne s'étend pas sur la question. Le compte-rendu du match se résume en trois phrases, mais il a au moins le mérite de situer les actions de but, ce que ne fait même pas VDT. Qu'on en juge : "Le stade de Reims a mis fin à la belle série de matches sans défaite de l'ESTAC en s'imposant 2 buts à 0 au stade Delaune. Grâce à deux coups de pieds arrétés (Diané sur corner à la 27' et Stéphanopoli sur coup franc à la 72'), les Rémois remportent la première manche du derby champenois. Damien Perquis a été expulsé à la 66' et sera suspendu pour la venue du Mans vendredi prochain au stade de l'Aube."




Décryptage : "11 andouillettes sur le terrain, 400 dans les tribunes.
Ce soir c'est saucisse party"

 

On ne gagne pas à tous les coups. Cette fois, les Tonton-Macoutes de JPC ont été plus prompts et les Ultrem n'ont pu déployer leurs banderoles qui disaient "11 andouillettes sur le terrain, 400 dans les tribunes. Ce soir, c'est saucisse party". Ils se consoleront sans doute en apprenant que la photo du tifo de Reims-Sedan est actuellement l'une des plus recherchées et des plus téléchargées sur internet, les outils de stats de VDT en attestent. Paradoxalement, cette photo exceptionnelle dont il est reproché qu'elle ne soit pas disponible au format "fond d'écran" (oubli qui sera bientôt réparé) a été réalisée par un ancien supporter sedanais, aujourd'hui naturalisé rémois, que l'on connaît mieux sous le pseudonyme de "Fifty One FC", dit "Le renégat".

 

 

STADE DE REIMS - TROYES

Petit derby entre amis

 

Jean-Marc Furlan : attention, stratège !

Ce n'est pas la grande passion. Et pour cause… Les Rémois n'ont jamais considéré les Troyens comme des rivaux régionaux. Il faut dire que la "Champagne pouilleuse", ce n'est déjà plus la Champagne…

Non, du côté de Reims on a toujours jeté un regard bienveillant sur les performances du lointain voisin du sud et les deux clubs entretiennent aujourd'hui des relations amicales, multipliant les coups de main (prêt de stade lors du dernier Reims-Sedan en Coupe) et les échanges.

D'ailleurs, Jean-Marc Furlan aurait pu être sur le banc rémois ce vendredi soir. C'était en tout cas le choix du staff après le départ de Denis Goavec. Mais, le technicien girondin avait finalement préféré rester une saison de plus à Libourne, laissant Jean-Pierre Caillot dans le plus grand embarras. Heureusement, l'avion de Ladislas Lozano passait par là…

 


Au chapitre des échanges, notons que Ludovic Liron est à Troyes depuis 2003, après avoir rendu de bons et loyaux services au Stade. Durant la saison maudite où Reims a joué à l'ascenseur, il fut même l'un des rares, avec Cédric Liabeuf, à n'avoir pas sombré dans la médiocrité de la dream team du moment. On ne peut en dire autant de Carlos Pinho, dit "Pinho simple coach", l'adjoint de Denis Goavec. Lui aussi a rejoint Troyes en juin 2003.
Autrefois, c'est-à-dire en juin 2002, Arnaud Balijon aurait également pu suivre le même chemin. Mais l'histoire officielle retiendra que les choses sont censées avoir tourné court… pour notre plus grand bénéfice.
Voilà pour la petite histoire extra-sportive. Et ce n'est sans doute pas celle qui vous préoccupe le plus. Côté terrain, l'Estac reste en effet sur une impressionnante série de six matches sans défaite (4 victoires et 2 nuls). C'est actuellement l'équipe la plus en forme du championnat alors que les Rémois pointent à la 18ème place.
Jean-Marc Furlan se déplacera avec le groupe suivant, dans lequel il y a du beau monde : Peiser, Liron, Dallet, Tourenne, Grax, Nivet, Perrone, Adam, Grandel, Amzine, Perquis, Bangoura, Florentin, N'Dour, Montero. Côté rémois, on surveillera évidemment d'un œil particulier la prestation de Julien Viale.
Que l'on ne s'y trompe pas. Les Troyens ne viennent pas faire de la figuration. Ils sont même redoutables à l'extérieur. C'est la troisième meilleure formation en ce domaine derrière Amiens et… Montpellier, notre dernier hôte en date.
Amis oui, mais plutôt… faux amis.


 

 

 

Vu des Tribunes : l'actualité du Stade de Reims - Rédaction-conception : Michel HAMEL