Schumacher
33e, Goulard 57e pour Dijon Fauré 48e sp Taïder 76e pour Reims
La
Cave se rebiffe
Ce titre,
vous l'aurez compris (car les lecteurs de VDT sont cultivés) est une alitération
qui a pour objet de ne pas heurter la susceptibilité de notre coach préféré. La
cave se rebiffe en effet car Thierry Froger peut
faire péter le champagne (1)
au nez de son rival bosniaque, contraint de noyer sa déception dans le
gros rouge (du Bourgogne tout de même). Après que ses hommes soient
revenus deux fois au score avec une petite de dose de chance, il a réussi
à neutraliser celui qui a failli l'évincer en novembre dernier de
son siège d'entraîneur. Et son siège, Dieu sait qu'il y tient
notre Crazy Frog. La preuve en est qu'il le quitte rarement durant les rencontres. Le
"cave", cette fois, n'est autre que le poissard Faruk Hadzibegic qui
a dit toute sa déception après la rencontre. "Vu le contenu
dé match on a largement mérité victoire. Mais trop d'errors
individuelles. Ca être inacceptable. Sur deuxième but (ndlr: dé Reims), ma impression à chaud y sérait trop broutale
pour qué jé lé dise. Jé préfère vidéo
regarder avant. Mais j'avoir exigence de jouer meillor" (sic).
En
direct Les
Rémois ne s'attendaient pas à un tel coup de froid. Il fait moins
3 à Dijon et, même si la pelouse est en parfait état, cet
élément météo aura sans doute une incidence sur le
déroulement du match... d'autant qu'on le promet musclé. Quoique...
La stratégie annoncée de Thierry Froger est claire et s'appuie sur
fait que Dijon est meilleur en contre. Or, il aura besoin de marquer ce soir et,
du coup, devra se découvrir. Crazy Frog, qui sait se montrer patient (trop
parfois) a donc demandé à ses hommes d'attendre pour procéder
en contre. Mais, si Dijon attend aussi... la partie promet d'être palpitante.
Moralement, le Stade aborde la partie en position de force puisque le groupe
reste sur deux victoires consécutives (contre Niort et Gueugnon). Il n'en
va pas de même pour les Bourguignons qui n'ont engrangé qu'un seul
succès (contre Libourne en octobre) depuis leur victoire surprise du match
aller à Delaune, en août dernier. Mais attention, Dijon réussit
rarement aux Stadistes.
15e - Le scénario est conforme aux
prévisions de Thierry Froger. Les Dijonnais jouent haut et poussent. Faruk
Hadzibegic, scotché au bord de la touche avec le bras tendu vers le but
de Kossi Agassa, ne donne qu'une seule indication visuelle : Montez ! Idéal
en somme pour placer un contre meurtrier... C'est pourquoi Thierry Froger, terré
dans sa cahute, ne donne aucune indication à son équipe, sinon celle
de rester groupée dans sa surface.
33e
1-0 Schumacher - Lors de l'élaboration de sa stratégie,
Crazy Frog avait pensé à tout, sauf au fait que la défense
rémoise pouvait encaisser un but. Et pourtant ! Servi par Tacalfred à
l'extrême limite du hors-jeu, le Brésilien Thiago Maïer Dos
Santos, dit "Schumacher", se présente face à Agassa qu'il
dribble avant de s'avancer vers le but vide et d'y pousser le ballon. Les Dijonnais,
qui n'ont plus réussi à ouvrir le score dans une rencontre depuis
le 29 octobre dernier (contre Libourne) sont si heureux qu'ils se jettent sur
leur buteur... et lui écrasent la cheville. "Schumi" doit aller
se faire soigner sur la touche, mais peut reprendre sa place.
40e -
Schumacher, le joueur prêté par l'Udinese, est à un souffle
de doubler la mise sur un service de Mangione qui fait touner Giraudon en bourrique
sur l'aile. Le ballon arrive dans les pieds de "Schumi", près
de la ligne de but, mais Giraudon fait échouer l'action. Corner... Le quatrième
déjà pour les Dijonnais. Mi-temps.
47e
1- 1 Fauré - Duel aérien devant le but de Mouko. Poussette
sur Fauré et... penalty ! La décision est peut-être un peu
généreuse mais qu'importe. Cédric Fauré transforme
et marque son onzième but de la saison. Un but qui va peser lourd sur le
moral des Dijonnais. Il faut noter que Thierry Froger a changé sa stratégie
d'épaule dès la reprise en lançant dans la bataille Yann
Kermorgant, en lieu et place de Sylvain Didot. En face, le buteur de la première
période ne marquera plus. Blessé sur l'action de but après
avoir été frictionné par les défenseurs rémois
pendant 45 minutes, il est resté au vestiaire pour cause de tendon douloureux.
50e - Mangione s'infiltre dans la
surface. Il est fauché par Agassa. Nouveau Penalty, mais en faveur des
Dijonnais cette fois ! Mangione veut se faire justice et Agassa... détourne.
Il convient de préciser que l'arbitre s'est contenté d'accorder
un penalty, sans sanctionner le gardien rémois qui aurait pu être
expulsé sur l'action.
57e
2-1 Goulard - On avait cru les Dijonnais sonnés par ces coups
du sort en série. Mais non ! Linares emprunte à son tour le boulevard
du côté droit où il sert Tacalfred qui expédie une
balle dans le paquet. A la réception, Antoine Goulard se fend d'une tête
croisée qui laisse Agassa de marbre. C'est le tout premier but professionnel
de ce jeune joueur qui évoluait encore à Fréjus (CFA) il
y a quelques mois.
75e - Faruk Hadzibegic tire le verrou, en intégrant
deux défenseurs de métier, en lieu et place de deux milieux de terrain.
Les Rémois, qui n'ont plus vraiment le choix, tentent de prendre les choses
en main mais - à l'exception d'Agassa - ils le font balle au pied.
76e
2-2 Taïder - Cette fois, les Dijonnais en ont sûrement pris
u coup sur la carafe car le but de Taïder est limite "casquette".
Coup-franc plein axe au 45 mètres, alors que tous les Dijonnais sont regroupés
dans leur surface. La balle de Taïder n'est pas très puissante, mais
elle rebondit devant Mouko qui se fait avoir comme un bleu.
85e -
Dijon a repris l'initiative du jeu mais, quelque part, le moral n'y est plus vraiment
côté bourguignon. Reims est sur le point de ramener un point de Bourgogne.
C'était l'objectif inavoué de Thierry Froger. Baldé prend
un petit carton jaune, Cédric Fauré détruit rageusement quelques
panneaux publicitaires à coups de pied, Agassa ramasse un ballon sur la
tête de Goulard, Batomenilla mange la feuille de match alors qu'il n'avait
plus qu'à pousser la balle dans le but vide et... l'affaire est entendue.
Reims reprend ses bonnes habitudes en raflant un petit point en déplacement.
Thierry
Froger va faire péter le champagne (1)
tandis que son rival bosniaque noiera sa déception dans le gros rouge.
J'exagère un peu pour soigner la tournure de phrase, car c'est tout de
même d'un excellent Bourgogne dont il s'agit. ---------- (1)
La réalité est plus brutale, car Crazy Frog ne consomme que de la
1664.
Froger
: "Jouer le maintien n'est pas un manque d'ambition"
Match
dans le match, celui des entraîneurs. En novembre, Faruk Hadzibegic avait
été pressenti pour remplacer Thierry Froger. Il a finalement remplacé
Serge Romano à Dijon, tandis que Crazy Frog sauvait sa tête sur le
fil. Mais l'affaire ne s'arrête pas là. Deux joueurs du Stade, Tourenne
et Liron, soupçonnés de délit d'initiés par Froger
(ils ont cotoyé Hadzibegic à Troyes), sont tombés en disgrâce.
L'un d'eux a même quitté le club. Crazy Frog a le glaive vengeur.
Pas
vraiment réputé pour sa régularité, le Stade de Reims
semble vouloir aller contre cette idée reçue. Ses deux derniers
résultats (deux victoires) sont là pour en témoigner. L'un
de ses deux succès a même été obtenu à l'extérieur,
là où justement le club est plutôt en souffrance depuis le
début de la saison.
Si Thierry Froger, le technicien champenois, est bien sûr satisfait de cette
embellie, il ne veut surtout pas s'enflammer. "Nous allons essayer de faire
durer cette période car globalement depuis le début de la saison,
nous sommes dans l'inconstance." Il continue : "Ca commence à
être une bonne série."
Quant
aux défaillances hors de leurs bases, Froger a du mal à trouver
l'explication : "A l'extérieur, nous prenons trop de buts. Nous sommes
moins solides. Pourquoi ? Peut-être est-ce un problème mental, c'est
difficile à dire." Avec ses résultats en dents de scie,
le Stade de Reims bloque à la onzième place. Pas de quoi s'extasier
pour un club qui espère depuis quelque temps renouer avec son glorieux
passé et enfin retrouver la Ligue 1. Cette saison, c'est encore raté
et aujourd'hui, s'il n'y a pas le feu à la maison, l'idée est d'abord
d'assurer le maintien avant de penser à mieux.
Thierry
Froger : "Lorsqu'au mois de février, vous vous trouvez dans la seconde
moitié du classement, ce n'est que du bon sens que de parler de maintien.
Mais le problème, lorsqu'on évoque le maintien, c'est qu'on nous
répond qu'on manque d'ambitions. Mais pour moi, ce n'est pas un manque
d'ambition. Toute l'expérience emmagasinée sera utile pour la suite.
De plus, notre effectif a pas mal bougé au mercato." (ndlr
VDT: en janvier, Crazy Frog affirmait souhaiter ce délestage.
Il ne peut donc aujourd'hui l'ériger en problème.) Et d'ajouter
: "Le foot n'est pas un milieu où l'on est très patient."
Face
à Dijon, Reims sait qu'il a une opportunité de continuer le travail
engagé et de se rapprocher par la même occasion de ce maintien nécessaire
aux volontés futures du club. « Nous savons que nous allons affronter
une équipe de Dijon qui est dans le dur », remarque encore Froger.
Voilà peut-être une occasion à saisir afin de démontrer
que les Rémois savent voyager. J.-Y.
R.
>>> Barbier est suspendu,
Liébus a été opéré d'un poignet (absent depuis
le 8 octobre), Féret rentre de suspension. Kermorgant est grippé
mais devrait tenir sa place. Enfin Cherfa avait un genou gonflé en début
de semaine.