VANNES - REIMS : 1 - 0
Ekobo 25e

Dans le wagon...

Cette fois, il n'y a plus grand chose à ajouter. Il suffit de consulter le classement pour comprendre que Reims a bel et bien réservé sa place dans le wagon pour le National, alors que nous venons de virer au tiers du championnat. D'ailleurs, c'est un symbole, les joueurs voyagent maintenant en TGV, ce qui (accessoirement) leur évite de rentrer trop vite en Champagne.
Rien n'est évidemment joué, mais toutes les statistiques plaident en notre défaveur. Bien sûr, on peut espérer un légitime sursaut vendredi prochain contre Châteauroux mais, de toute manière, il ne permettra même pas de sortir de la zone de relégation avant d'aller la semaine suivante à... Nîmes. Les Gardois, rois de la poisse, ont encore été battus dans les arrêts de jeu après avoir dominé toute la rencontre. Il y a pire que nous dans le championnat à l'endroit.

 

L'essentiel en direct

Vingtième et dernier budget de Ligue 2, Vannes n'est pas vraiment à sa place dans ce championnat. Les Bretons tournent en surrégime depuis le début de la saison et, dans ces conditions, il est quasi inévitable que la mécanique se grippe à un moment ou un autre. Alors, pourquoi pas ce soir ? Pourquoi pas face à notre Dream Team ? Sébastien Moreira, qui dirigera les débats sur la pelouse du stade champêtre de la Rabine, n'est autre que l'arbitre du désormais mythique Guingamp-Reims (0-2) du 15 août 2008. La seule victoire en championnat du Stade cette saison. Faut-il y voir un signe ?

De toute évidence, Didier Tholot a cherché à créer un choc psychologique, en écartant Liébus (pourtant brillantissime contre Brest) au profit de Kossi Agassa. Son brassard de capitaine échoie à Kermorgant, particulièrement critique envers le club dans la presse bretonne. Sans doute faut-il y voir une volonté affirmée de remotiver l'attaquant rémois, l'un des seuls (avec Burle et Didot) à s'être investi contre Brest. Salim Arrache, lui, est resté à la maison. Il serait "malade". Si l'on considère que son salaire mensuel gravite aux alentours des 45/50.000 euros, voilà un arrêt maladie qui va encore accentuer le déficit de la Sécu...
Quoiqu'il en soit, il est plus prudent que notre petite star du milieu de terrain ne prenne pas froid, car il y a une légère brume sur La Rabine. En revanche, le terrain - aussi petit soit-il - n'a rien d'un champ de patates. La pelouse semble même en parfait état. Le Stade va donc pouvoir faire valoir son football technique. (ndlr : pourquoi tu tousses ?)
. Si l'on jette un regard plus réaliste sur le match, on constate que l'on sera plus proche de la guerre de tranchées, avec un milieu rémois particulièrement fourni pour tenter de contrer les velléités bretonnes... devant les yeux des quatre supporters rémois présents.

3e -
Les Rémois sont les premiers en action. Kermorgant est idéalement servi aux 20 mètres, mais il tergiverse trop et perd le ballon.
7e - Une grosse bourde de Costil, le gardien vannetais, a failli coûter cher aux Bretons. Sorti de sa surface, il dégage de la tête sur... les pieds Balde. Le milieu rémois n'a plus qu'à expédier le ballon dans le but vide. Il tente le lob, mais rate son geste.

15e - Il y a quelques secondes, un frisson a parcouru le public... rémois (c'est-à-dire 4 dos). Un centre à mi-hauteur de Martot, côté droit, a trompé la défense. Sammaritano est parvenu à pousser le ballon, obligeant Lucas Deaux à intervenir à l'extrême limite de la faute. Notre arbitre fétiche n'a pas bronché...
18e - Nouvelle chaude alerte sur le but d'Agassa. Coup-franc lointain de Quintin, légèrement excenté côté droit. Delhommeau, en embuscade dans la surface, dévie de la tête. Le ballon flirte avec le montant gauche d'Agassa.
20e - Une-deux Kermorgant-Mandanne. L'attaquant rémois se jette dans la surface et s'écroule devant Costil. Penalty ? Non, carton jaune pour simulation ! Mandanne a encore des progrès à faire s'il veut postuler à un Prix d'interprétation au Festival de Cannes.

25e - 1-0 - Ekobo -
Encore un coup-franc lointain, côté droit. Quintin joue les artificiers et Ekobo, habituelle tour de garde de la défense vannetaise, place une tête imparable - disons même magistrale - qui va se loger dans la lucarne droite d'Agassa.

28e -
Faut pas les lui casser ! Burle sait se faire respecter sur le terrain, mais ne fait pas toujours dans la dentelle. Il écope d'un carton jaune pour une intervention par derrière sur Sammaritano.

36e - Un caviar de Kermorgant pour Baldé... mais Vannes a aussi un gardien. Corner qui ne donne rien. C'était l'action la plus chaude des Rémois depuis le début de la rencontre. Comme quoi, tout espoir n'est pas perdu... même si un match nul ne changerait pas grand chose à l'affaire dans le contexte actuel.
40e - Le fameux crachin breton vient de s'inviter à la Rabine. Voilà qui va rafraîchir les idées de Didier Tholot... Méfiance cependant ! Si son jean "moule-b.." est de mauvaise qualité et qu'il rétrécit, il n'aura plus aucune chance de pouvoir le retirer sans recours à la désincarcération.
41e - Moins drôle. Burle sort sur civière et doit céder sa place à Gamiette. Se contenter de Gamiette, c'est d'ailleurs un peu logique en période de disette.
43e - Le jeu se durcit et les esprits s'échauffent. Gimbert et Balde ont droit à un carton jaune à la suite d'une altercation.
44e - Deaux vide son sac et se fait justice sur Gimbert qui reste au sol.
45e - Reims rentre au vestiaire en position de lanterne rouge. Châteauroux, Brest et Sedan, eux, mènent au score.

A priori, pour Burle il ne s'agirait que d'une grosse entorse.

DEUXIEME PERIODE
50e - Les Rémois affichent enfin de bonnes intentions.
Centre en retrait parfait de Sylvain Didot. Reprise à ras de terre de Moimbe qui est détournée par un Vannetais... sur le poteau. Costil était battu !
60e - Le renouveau rémois se confirme. En fait, il est principalement dû à une baisse de régime très sensible des Vannetais. En tout cas, le monopole du ballon est rouge depuis la reprise. Et ça fait quelques longues minutes que ce n'était pas arrivé. Il faut dire que si les joueurs ne se réveillent pas, alors qu'ils viennent de glisser à la dernière place, autant préparer le retour en National dès ce soir.
Mais attention ! Dominer n'est pas marquer. Surtout quand on se découvre en défense pour faire le surnombre devant.
62e - Le vent a encore tourné... Sammaritano chipe le ballon à Ielsch avant de frapper et de trouver... le petit filet extérieur du but d'Agassa.
66e - Samaritano lance Diguiny en profondeur côté droit. Le jeune espoir vannetais élimine Liron d'un crochet et frappe en pivot. Le ballon, contré par la défense rémoise, file au dessus de la barre d'Agassa.
70e - Pour ce qui est des jeunes espoirs, voilà le nôtre. Fortes le Cap-Verdien remplace Mandanne.

74e - Tâcle appuyé de Lucas Deaux sur le remuant Sammaritano au milieu du terrain. Et voilà un carton jaune supplémentaire. Mais, les Vannetais ont aussi reçu leur lot de cartons ce soir, match musclé oblige.
75e - Il y a du spectacle sur la pelouse de La Rabine... Et Kermorgant est aux manettes. Mais les Vannetais ne sont pas en reste. La preuve : la frappe sèche de Kermo est dégagée d'un retourné acrobatique par Boudarène.
90e - Les Rémois se sont battus. Au moins, on ne pourra pas le leur reprocher cette fois. Mais quelle stérilité ! Liron, monté aux avants-postes place une dernière frappe, dérournée du pied par Costil. Dans le temps additionnel, Tacalfred expédie un missile au ras de la transversale. Et c'est fini.
Les Stadistes ont enregistré une nouvelle défaite mais ont repris in-extremis leur 19ème place, laissant la lanterne rouge aux Nîmois, battus par Boulogne dans les arrêrts de jeu. Il y a donc pire que Reims dans ce championnat. En revanche, devant le trou est fait. Et nous sommes déjà au tiers du championnat...

>>> Voir la feuille de match


 
 


VANNES - REIMS


K
ermorgant : "On est à notre place"
Le Breton est pessimiste et reconnaît s'être trompé en signant à Reims


Vannes sur ses gardes  Le Télégramme


V
annes n'est peut-être pas une terre de foot, - ce qui est loin d'être une évidence -, il n'empêche qu'elle a tout de même vu pousser de nombreuses graines de champion. Il y a d'abord les plus connues : Gaël Danic (Valenciennes), les frères Marveaux (Sylvain le Rennais et Joris le Montpelliérain), Mathieu Berson (Toulouse) ; et ensuite celles qui ont mis plus de temps à éclore. Comme Yann Kermorgant qui, après avoir failli renoncer au football à l'adolescence, victime d'une leucémie lymphoïde aiguë, fait aujourd'hui partie des attaquants que l'on s'arrache. Même s'il traverse à nouveau des moments difficiles avec Reims (19e du classement avec 7 points), il reste une valeur sûre que certains clubs de l'élite seraient d'ailleurs prêts à engager.


Et comme les autres, il lui tarde de revenir dans ce pré de la Rabine où il s'y sent comme chez lui. « Je suis hyper content de rentrer à la maison. De revoir la famille et les copains. D'ailleurs, je me suis déjà procuré une trentaine d'invitations. »

Un retour aux sources mais aussi une source de réconfort après trois mois de compétition délicats, pour ne pas dire pénibles, à Reims: « On se trouve actuellement dans une situation extrêmement compliquée. » Et un peu plus encore depuis la récente défaite contre Brest (1-0, but de Ferradj à la 90'). « On est très loin des objectifs fixés au départ. Et vu le niveau de jeu que l'on produit, il y a de gros risques pour que la situation ne s'arrange pas tout de suite.»

Autant dire que pour ses retrouvailles avec le Voc, Yann Kermorgant espérait un contexte moins lourd: « On est dans l'urgence, insiste-t-il. Il va nous falloir prendre au moins un point sinon... » Sinon, les Champenois s'apprêtent à passer de mauvais moments. Ce serait un comble pour ce club qui visait, il y a de ça quelques mois, le premier tiers du championnat. « On est à notre place. La saison dernière, il y avait plusieurs grosses individualités mais pas de collectif. Cette année, on est toujours en difficulté collectivement et, en plus de ça, les grosses individualités sont parties. »

Mais il lui en faudrait plus pour se décourager et même regretter d'avoir quitté Grenoble il y a deux ans pour rejoindre Reims: « Si, aujourd'hui, j'envie mes partenaires de l'époque d'être en Ligue 1, rien ne laissait penser qu'ils accéderaient à l'élite. Alors que nous venions de terminer à la 5e place, les dirigeants isérois avaient pris la curieuse décision de changer d'entraîneur et plusieurs cadres. J'ai donc préféré miser sur Reims, un club ambitieux avec un passé et, je l'espère, un avenir proche. » Même s'il assume son choix, il reconnaît s'être trompé: « Une carrière de footballeur est faite de hauts et de bas. » Et après une première saison plutôt encourageante sur les bords de la Marne (4 buts et 15 passes), il est aujourd'hui dans le creux.

Ce qui n'est pas le cas de Vannes: « Je suis vraiment heureux de voir ce qu'est devenu le club. Car en quittant le Morbihan il y a 5 ans, j'étais loin d'imaginer revenir un jour dans ce stade surtout pour y disputer un match de Ligue 2. Le Voc en Ligue 2, c'était inimaginable ! En tout cas, j'espère qu'il va continuer ainsi son très bon parcours. Il a les hommes qu'il faut pour réussir. Je ne suis pas inquiet pour le Voc. » Il l'est visiblement plus pour le Stade de Reims. 23-10-08

> Kermorgant peut-il signer au Voc ? « Mon objectif dans l'immédiat, ce n'est pas de revenir à Vannes. A 26 ans, ce ne serait pas une bonne chose pour ma carrière. Je ne veux pas paraître prétentieux, mais je rêve d'évoluer un jour en Ligue 1. Avec le Voc, ça me paraît difficile. Et puis, quand on revient chez soi, c'est souvent pour boucler la boucle. Plus tard, je ne dis pas non. »
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Vannes, 20ème budget de Ligue 2

Ce n'est pas par ses moyens financiers que Vannes se distingue. Vingtième budget de Ligue 2, il était déjà parmi les moins bien nantis en National. Cela ne l'a pas empêché de réussir un superbe parcours, toujours en tête. « Cette accession a été logique sur la saison, mais je comprends qu'elle ait surpris par rapport aux autres clubs », raconte Stéphane Le Mignan, l'entraîneur breton. « Le groupe a très bien fonctionné, nous avons créé une énorme dynamique d'entrée, mais sans doute nos adversaires n'ont-ils pas fait ce qu'il fallait.»
Le club vannetais a pourtant choisi de modifier profondément son groupe à l'intersaison : dix joueurs seulement sont restés, quinze sont arrivés. « La saison dernière, nous étions tout le temps aux taquets, sans marge physique ni technique », explique Stéphane Le Mignan. « Il était donc nécessaire de recruter beaucoup. Les graves blessures de Bridonneau et Ahamada nous ont en plus obligé à chercher d'autres joueurs. »
La préparation a d'ailleurs été compliquée, avec les arrivées progressives des nouveaux. « Nous étions un peu inquiets car nous avions fourni de mauvaises prestations lors des matches amicaux.» Une fois le championnat arrivé, tout s'est pourtant bien enchaîné : l'ogre nordiste de Lens, mais aussi le gros poisson troyen sont notamment tombés dans le petit stade de la Rabine. Mais, ça ne signifie rien. Vannes est souvent moins à l'aise contre les petites équipes.

 
 


LENDEMAIN DE (DÉ)FÊTE



Le Stade a tiré les leçons de la crise

Caillot reste. Tholot ne part pas
Solution alternative envisagée : Caillot ne part pas - Tholot reste


Reims, monument en péril - "Un stade digne de la L 1 enfin retapé à neuf, mais une équipe proche du National. Echoué à la 19 e place, alors qu’il rêvait du top 10, le mythique Stade de Reims nage en plein paradoxe. Revenu de nulle part au cours de la dernière décennie, il tente néanmoins de s’inventer un futur. Mais vendredi dernier, contre Brest, lors de l’ouverture officielle de ses nouvelles tribunes, le vénérable stade Auguste-Delaune (22 000 places) a vite déchanté.
Les 15 293 supporteurs champenois sont repartis fâchés au terme d’un spectacle navrant assorti d’une 4e défaite à domicile (1-0).

« On a démarré un nouveau cycle, mais on ne pensait pas qu’il serait infernal, déclare le président Jean-Pierre Caillot, promu récemment à la vice-présidence de l’UCPF (Union des clubs professionnels français). La sagesse voudrait que je démissionne, car cette situation me rend malade. Mais ce n’est pas dans ma nature. » Coincé entre un passé encombrant et un public légitimement colérique (« des attaques personnelles qui m’ont fait souffrir »), le président rémois assume : « Il y a une très grosse attente, mais il faut la prendre comme un atout. »

Et l’entraîneur ? Dans ces cas-là, on imagine sa tête proche du billot. Mais autour de Didier Tholot, nouveau technicien en provenance de Libourne-Saint-Seurin, point d’odeur de sang. « Le limoger ne changerait rien, estime Caillot, sollicité par des entraîneurs "peu scrupuleux" lui proposant déjà leurs services. "Maintenant, si on a 10 points de retard à la trêve, on réfléchira. »

Le principal intéressé ne s’en offusque pas. « Un entraîneur n’ayant pas de résultats est toujours menacé, reconnaît Tholot. Mais je ne vais rien lâcher. Je sens les joueurs concernés, mais pas révoltés. » A l’image de l’ex-attaquant marseillais Salim Arrache, recrue phare de l’été, mais sifflé contre Brest. Caillot plaide coupable : « On pensait que c’était une bonne opportunité, mais il fait partie des grosses déceptions. »

Pour colmater les brèches et compenser ce recrutement en partie raté, le tandem Caillot-Tholot mise beaucoup sur le retour d’une flopée de cadres actuellement sur le flanc (Barbier, Samson, Granic, Giraudon, Pollet et Liron). A Reims, on se raccroche aux branches. 21-10-08

 

 
 

Vu des Tribunes : l'actualité du Stade de Reims - Rédaction-conception : Michel HAMEL

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