Certains
l'aiment show
05-01-09
- C'est la sensation
du mercato hivernal dans l'Hexagone et elle ne concerne pas un joueur mais un
homme du banc. Luis Fernandez, membre du carré magique de l'équipe
de France dans les années 80, technicien au parcours cahoteux et surprenant
depuis, star des antennes de RMC, déboule à Reims pour tenter de
maintenir le mythique Stade en L 2. Loin de se démonter devant l'ampleur
de la tâche, il exprime sa confiance habituelle à travers son verbe
original. Entretien.
Vous êtes aux manettes du Stade de Reims depuis la nouvelle année.
Quel est votre regard sur le groupe dont vous héritez ?
Vous savez,
quand vous arrivez dans un club qui est dernier, vous ne vous attendez pas à
une folle ambiance. Les joueurs sont dans une situation qui n'a rien d'évident
et je viens avec ma passion et ma détermination. Ce n'est pas un groupe
joyeux, il est peut-être un peu démobilisé, j'ai trouvé
des garçons affectés. Mais je suis là pour changer les choses.
Vous avez manifesté votre foi dans sa capacité à s'en sortir,
donc à se maintenir. Quels sont les éléments qui vous poussent
à y croire ?
C'est un vrai beau challenge. Il y a trois ans, le
président m'avait contacté pour reprendre son équipe. Cela
n'avait pas été possible pour des raisons personnelles, liées
à la famille de ma femme. Mais j'ai depuis travaillé en Espagne
pour relever ce type de challenge (ndlr : il a notamment préservé
la place de l'Espanyol Barcelone, dans une situation assez similaire en Liga ces
dernières saisons). Et je me dis que c'est également possible dans
un club avec un grand passé.
"Le
Racing est un club de L1"
Admettez tout de même que vous vous êtes trouvé loin de la
L 2. Ne s'agit-il pas d'une lacune ?
Tout d'abord, je vous rappellerai
que j'ai commencé avec l'AS Cannes à cet échelon. Fondamentalement,
ce championnat n'a pas changé depuis.
Tous les mardis, dans mon émission
(Luis Attaque sur RMC), on passe deux heures à échanger avec les
entraîneurs et les joueurs de L 2, on lui rend hommage, on s'y intéresse,
on regarde, on observe. C'est un championnat qui demande un état d'esprit
particulier, de la volonté, de l'engagement. C'est très différent
de la L 1 et cela demande un niveau athlétique irréprochable.
Dans ce cadre, que vous inspire la perspective de croiser la route des Strasbourgeois
dans quelques jours, pour votre première ?
Tout d'abord que je
préférerais être sur le banc de Strasbourg que de Reims. Le
Racing est un club de L 1. Ensuite, il y a des hauts et des bas. Mais cela n'empêche
pas de le considérer comme l'un des phares de l'Est, notamment avec son
palmarès et son titre de champion de France sous l'ère Gress.
Le Racing fait partie des favoris, comme Metz, Lens et Montpellier. Mais Boulogne
et Angers sont là. Et ils montrent qu'on se retrouve dans un championnat
ouvert où les gros ne dominent pas aussi facilement qu'ils aimeraient les
petits, où personne n'est à l'abri d'une mauvaise surprise.
"Les
acteurs, ce sont les joueurs" (ndlr vdt
: prononcer "jouor")
Le Stade de Reims vit une mauvaise surprise depuis août. Ressentez-vous
de la pression devant l'ampleur de la tâche et en particulier pour le match
de vendredi ?
La pression, je ne sais pas ce que c'est. Ou alors on a
tous la pression. J'ai entraîné en haut, j'ai entraîné
en bas. Moi, ce que je souhaite, c'est tout mettre en oeuvre pour que les joueurs
donnent tout ce qu'ils ont et sortent du terrain la tête haute.
Je viens
avec de l'envie, mais après, les acteurs, ce sont les joueurs. Je vais
tenter de leur amener mon expérience, penser à des tactiques et
des stratégies qui leur permettent de réussir.
Et ça
ne changera pas grand-chose à mon quotidien depuis des années. Tous
les soirs, on essaye de faire la meilleure audience à la radio, on essaye
d'être bon à l'antenne et de satisfaire les auditeurs, comme sur
le banc, on essaye de faire plaisir aux supporteurs et à l'entourage du
club. Et dans les deux cas, on s'appuie sur une équipe. En fait, oui, c'est
ça, on a tous la pression.
F.N.
- 05-01-09
Ses
premiers mots avant des tonnes d'autres
Pourquoi
avoir accepté de venir entraîner Reims ?
Il y avait
déjà eu des contacts par le passé. Ça fait mal au
cœur de voir Reims dans cet état. Le challenge est difficile mais j’ai
envie de réussir. Je viens avec beaucoup de motivation et de conviction.
Je veux apporter mon expérience de ce genre de situations, qui m’aide à
mieux faire comprendre les choses aux joueurs. A eux ensuite de se mettre dans
les conditions idéales pour s’exprimer.
Pour moi, le Stade de Reims
a aujourd’hui besoin d’un déclic, d’un match-référence.
Comment
s’est passée la prise de contact ?
Les joueurs vous ont-ils regardé comme un monstre sacré ? Non, je
ne suis pas un monstre sacré. J’ai une certaine expérience en tant
que joueur et entraîneur. Mon parcours a commencé en Ligue 2, à
l’AS Cannes. On avait réussi une belle aventure humaine qui nous avait
emmenés dans l’élite. J’espère recréer la même
chose à Reims. Mais on doit se serrer les coudes pour ça. Je n’arrive
pas avec un esprit de revanche. Je veux juste mettre tout le monde dans les conditions
pour relever ce challenge.
Comment
avez-vous vécu l’accueil que vous a réservé la foule ?
J’ai beaucoup apprécié. C’est aussi ce qui me donne envie de me
montrer à la hauteur de cette confiance. Je vais tout faire pour que tous
ces spectateurs ne soient pas déçus par Luis.
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