ITINÉRAIRE


L'Homme qui voulait être Coach

Extrait d'un portrait de Thimothé Crépin paru dans France Footbal (2015)

 

 

 
MAI 2016

L'After Foot et l'Affaire Guégan

LE CAVE
SE REBIFFE
Après avoir trouvé
la soupe très bonne
pendant 6 ans


GUÉGAN CHARGE CAILLOT


POKER MENTEUR
JPC RECADRE
GUÉGAN



 

Désigné "plus mauvais entraîneur du Stade de Reims depuis 40 ans" par les stats (source : RTL), Olivier Guégan a pourtant le coaching dans la peau. Ce n'est peut-être est pas suffisant pour briller. En janvier 2016, il n'était parvenu à gagner que 27,6% de ses matchs. A Reims, un seul a fait pire : Jean-Claude d'Armenia à la fin des années 70 (7%). Portrait de "L'Homme qui voulait être coach".


Olivier Guégan, celui qui a toujours voulu devenir coach après sa carrière de joueur qui l’a mené à Angers, au Paris FC, à Brest ou encore à Reims, là où il a pris sa retraite sportive en 2010. Avec un projet de reconversion au sein du club champenois. Guégan a observé, a été patient et s’est formé avec ses idées pour s’approcher un jour du poste de titulaire, tel un jeune premier qui débarque sur la pointe des pieds dans le monde pro.

Et pour arriver avec le meilleur bagage possible, Guégan a voyagé, pour aller s’imprégner des méthodes des plus expérimentés dans des championnats tout aussi variés. À Southampton, chez Mauricio Pochettino d’abord. «C’est quelqu’un que j’apprécie, je me retrouve un peu dans son management. Son adjoint est un ami proche, que j’ai connu dans ma carrière, il m’a permis de venir
Puis direction Rome et les Giallorossi de Rudi Garcia. «Fred Bompart, son adjoint, est un ami donc j’ai pu observer comment ils fonctionnaient de l’intérieur
Et enfin Madrid, chez les Colchoneros de l’Atletico de Diego Simeone. «C’est un coach qui m’inspire beaucoup. J’aime sa façon de fédérer. Ces trois coaches ont des convictions différentes, mais j’aime ce qu’ils mettent en action. C’est marrant, il y a deux Argentins et un Français. Je pense que les sud-américains ont quelque chose de particulier, notamment dans la grinta et dans la façon de transmettre

Un road-trip spécial coaching où il a observé, observé et encore observé.
«On ouvre grands les yeux et on apprend, avoue Guégan. C’est surtout la façon dont ils managent qui m’intéressait et je tenais à savoir comment ils vivaient ça, comment ils transmettaient. Ça m’a aussi convaincu de la manière dont je voulais mettre en action certaines choses
Et lorsqu’on lui demande s’il pouvait prendre un peu de chaque : «Le charisme de Mauricio, l’intelligence de Garcia ainsi que le mental et la qualité de chef de meute de Simeone. Si on arrive à faire un mix des trois, je pense que ce sera l’entraîneur parfait

Des idées plein la tête donc et une confiance en soi pour aller se frotter au très haut niveau qu’exige la Ligue 1. Et c’est finalement là qu’il a toujours imaginé arriver.
«J’avais l’ambition d’être numéro 1, confirme-t-il. Je voulais avoir une équipe et être dans l’élite, c’est très valorisant mais le plus dur commence. On n’a pas le temps de se gratter le ventre et de s’en satisfaire. J’avais ça dans le sang. Je savais que j’allais faire ça, peu importe la division. Je suis quelqu’un d’ambitieux et de travailleur.
J’ai grandi avec le club. En cinq ans, on est passé du National à la Ligue 1 et ma carrière d’entraîneur a été aussi très rapide

Un poste d’adjoint d’Hubert Fournier puis de Jean-Luc Vasseur pour arriver comme coach principal à 42 ans. De là à dire que cette promotion arrive un peu trop tôt dans son parcours ?
«Les bilans, on les fera en temps et en heure. Ce n’est jamais trop rapide ou trop tôt. Quand on peut entraîner très rapidement, c’est que, quelque part, on a j’espère un peu de qualité. J’ai des convictions mais aucune certitude. Je sais où je veux aller. A partir de là, on ferme les écoutilles et on avance.»

Son leitmotiv à lui, c’est l’équipe, pas les stars. Un caractère bien trempé qu’il avait déjà lorsqu’il était joueur en position de milieu de terrain défensif.
«Le collectif sera toujours plus fort que l’individu. Il y a des joueurs de talents, bien évidemment, mais ils doivent continuellement être au service du collectif. Je serai impitoyable là-dessus."

Des idées et des principes clairs qui n’empêchent pas d’avoir l’ambition de produire un jeu capable de lever les foules au stade Delaune en Champagne.
«Je veux une équipe dynamique, engagée, rigoureuse, avec, à l’intérieur, le talent des joueurs qui doit briller. Il y a une grosse ambition de créer quelque chose. Peu importe le système, je veux un football total.»

Rendez-vous dans quelques mois pour faire le bilan.

 


Vu des Tribunes : l'actualité du Stade de Reims - Rédaction-conception : Michel HAMEL

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