Fais-moi mal Johny !
Les stats sont faites pour être démenties, et Johny Placide s’y emploie avec conviction. Dans un match capital, il a permis à Bastia, l’équipe la plus pitoyable hors de ses bases, d’engranger sa première victoire à l'extérieur de la saison. Même si le 13 porte souvent malheur, le jour était mal choisi…
Tout s’est joué à la 48ème minute. Sur un contre bastiais, Ayité (qui avait promis de briller à Delaune) s'échappe côté droit et repique dans l'axe avant de frapper. Son tir enroulé manque de puissance mais Placide, coupable d'une nouvelle faute de main (sa collection de bourdes est aussi riche que variée) ne parvient pas à capter la balle qui file vers le but. En embuscade et au duel avec Brandao, Traoré tente de sauver sur sa ligne en taclant mais glisse et envoie le ballon dans son propre but.
Dès lors, la messe est dite. Solide à l'arrière et tranchant en contre, Bastia ne sera ne sera plus réellement mis en difficulté. Trop brouillon, Reims n'a jamais réussi à emballer la rencontre et ne s'est procuré que trop peu d'occasions pour espérer faire un résultat.
Dans son malheur, le Stade peut pourtant conserver une pointe d’optimisme car il existe trois équipes encore plus faibles. En effet, si Toulouse vole en éclats match après match, le Gazelec Ajaccio s’étiole peu à peu, au point d’avoir été défait sur sa pelouse par Troyes, le bonnet d’âne du championnat.
Désormais, il va donc falloir s’intéresser de très près aux (contre) performances des Corses du sud qui plafonnent à deux longueurs de Reims et dont le calendrier est plutôt compliqué jusqu’à la fin de la saison.
Le prochain week-end livrera déjà un premier verdict sur l’état des forces en présence puisque le Gazelec se déplacera à Toulouse… tandis que Reims évoluera sur la pelouse du Parc des Princes.
Or, comme nous découvrons semaine après semaine que les stats sont faites pour être démenties (Olivier Guégan est parvenu à gagner deux rencontres, Bastia a réussi à l’extérieur...) Reims sera peut-être la première équipe à faire tomber le PSG cette année.
Il n’est pas encore interdit de rêver, me semble-t-il.
L’homme en colère
Olivier Guégan (Ent. Reims) - "Je suis très déçu, très frustré et en colère aussi, parce qu’on avait l’opportunité de faire de gros écarts. On a manqué de beaucoup de choses : de qualité technique évidemment, mais aussi de cohésion. J’ai décidé de changer de plan de jeu à la mi-temps, pour apporter du poids devant, et puis on encaisse le but. Après… Il y a un penalty qui ne nous est pas sifflé. C’est vraiment décevant, on devait montrer un autre visage pour espérer mieux. C’était un match charnière pour nous."
François Ciccolini (Ent. Bastia) - "On a fait deux périodes différentes. Une bonne première, une seconde un peu moins bonne. On a souffert en fin de match, en partie en raison de certains changements que nous avons fait et qui nous ont déstabilisés. Mais on n’a pas volé cette victoire, on a produit du jeu. Les dix dernières minutes, on a souffert, oui, mais sur l’ensemble du match, c’est mérité. Le terrain a gêné les deux équipes. Si ça s’était terminé sur un match nul, on n’aurait pas crié au scandale."
Une boulette de Placide
et Bastia refroidit Reims
Alors qu'ils restaient sur deux succès de rang, les Rémois n'ont jamais pu trouver l'opportunité face à Bastia et ont cédé sur une erreur de leur gardien Johny Placide (0-1). Reims est premier non-relégable, Bastia s'échappe du bas.
Le gagnant : la solidarité bastiaise
Avec la réception de Troyes et le déplacement à Reims, le SC Bastia devait parfaitement maîtriser ces deux rencontres dans l’optique du maintien. Une semaine plus tard, les voilà avec six points sur six. Les coéquipiers de Cahuzac viennent d’enchaîner deux succès de rang pour la première fois de la saison. Et malgré les difficultés (limogeage de Printant, Brandao peu utile), Modesto et consorts n’ont jamais lâché.
Une solidarité remarquable qui s’est encore vu à Reims. Dans un Delaune endormi et sur une pelouse indigne de ce niveau, Bastia n’a jamais été mis en danger. C’était même le contraire puisque le centre de Palmieri trouvait le poteau (11e) et la frappe de Cahuzac n’était pas cadrée (36e).
Pour sa cinquième saison de rang dans l’élite, Bastia est encore bien parti pour se sauver. Ça mérite des applaudissements.
Le perdant : Johny Placide
C’est le genre de gardiens spectaculaires. Cette saison, Johny Placide nous a plusieurs fois montré qu’il pouvait se montrer décisif sur sa ligne. Des parades, des arrêts réflexes, bref, digne des meilleurs du Championnat.
Seulement voilà, ce constat ne résume pas toutes les caractéristiques du gardien rémois. Il fait malheureusement souvent parlé de lui pour ses erreurs, ses boulettes. Et c’est d’ailleurs pour ça qu’il n’a jamais été le titulaire indiscutable du Stade de Reims cette saison.
Ce samedi soir, face à Bastia, il a bien parfaitement dévié une lourde frappe de Brandao (5e), mais il est passé au travers en seconde période (48e). Sur un déboulé côté droit, le Bastiais Floyd Ayité, très actif face à son ancienne équipe, se débarrassait trop facilement d’El Kaoutari.
Seul à dix-huit mètres, le Togolais armait du gauche et voyait son ballon être raté par Johny Placide. Le cuir filait vers les buts et Traoré, sous la pression de Brandao, ne réussissait pas à dégager et marquait contre son camp (0-1, 49e).
Dommage, Olivier Guégan venait pourtant d’effectuer deux changements et d’abandonner sa défense à cinq pour porter davantage le danger. La boulette de son portier a clairement perturbé ses plans. Derrière, ils n’ont jamais été en position d’égaliser. Mandi ne réussissait pas à conclure après une toile de Vincensini (67e).
Néanmoins, Lionel Jaffredo, peu à l’aise à Delaune, a tout de même oublié un penalty pour Bangoura (70e). En fin de rencontre, Vincensini sortait parfaitement une frappe d'Oniangué (90e). Mais c’est tout et c’est bien peu. Le maintien est encore loin.
