Les Rémois se remettront-ils de ce penalty manqué qui leur avait été offert sur un plateau dans le temps additionnel ? Rien n’est moins sûr…
Ce Reims-Strasbourg était non seulement le match à ne pas perdre, mais surtout celui qu’il fallait impérativement gagner face à un adversaire direct.
Trop de pression, sans doute… Les Rémois n’ont jamais été en mesure d’inquiéter un Onze strasbourgeois très combatif qui, usé par la fatigue, a pourtant baissé de pied en fin de rencontre.
Le penalty accordé dans le temps additionnel aurait pu être une délivrance. Il devient un handicap psychologique qu’il sera difficile de surmonter.
A l’issue de cette journée, Reims pointe à la 5ème place. L’écart de points, évidemment, reste faible (Lens jouera lundi) et, dans ce championnat très indécis, rien n'est encore joué. Mais, dans la course à la Ligue 1, Reims a grillé un gros joker.
Avec une seule rencontre gagnée à Delaune depuis la reprise, son parcours n'est plus celui d'un candidat à l'accession.
Anthony Weber :
"Il fallait la mettre au fond, mais voilà..."
"Il n’y a pas 36 000 analyses à avoir. On a la balle pour prendre les 3 points, on ne la met pas au fond. Strasbourg nous laisse à distance. Lens peut aussi faire un trou avec nous.
Ces trois points nous tendaient les bras, il fallait la mettre au fond, mais voilà. Nous allons batailler jusqu’au bout, nous ne lâcherons pas !"
Oukidja : "Je suis allé lui dire
qu'il allait la mettre au-dessus"
C’est sans doute l’instant décisif du match d’hier, ce penalty obtenu par Reims au bout des arrêts de jeu. Les locaux ont une immense occasion de dépasser leurs visiteurs alsaciens au classement. Et puis boum. Kyei trouve la transversale.
Un brin de chance? Sans doute. Mais pas seulement. Dans le camp rémois, la désignation du tireur, attaquant de 22 ans, a été compliquée.
«Chavarria n’était plus sur le terrain, Oudin non plus, et Diego n’était pas en état», a lâché Michel Der Zakarian, le coach des perdants. Le n°4 dans la hiérarchie a raté mais on l’a bien aidé aussi.
Il y a eu le contexte, un brin avantageux. Kyei s’est retrouvé devant un mur bleu qui l’a enjoint à faire aussi bien qu’Andriatsima, le joueur de Sochaux lundi à la Meinau, à savoir rater son tir. Autour de lui, les adversaires alsaciens ont veillé à déstabiliser le tireur désigné.
«J’ai réussi à lui défaire son lacet dans la confusion juste avant que le Rémois ne tente, a lâché Felipe Saad, le défenseur brésilien, dans un sourire. Mais je le sentais aussi bien pour nous. Je l’ai dit à Devaux, le capitaine d’en face, avant la tentative: faire tirer un remplaçant, ce n’est pas terrible.»
Le maladroit n’a pas non plus été follement encouragé à réussir par l’homme qui lui a fait face, Alexandre Oukidja : «Je suis allé lui dire qu’il allait le mettre au-dessus et que cela allait arranger tout le monde, sauf lui». Le gardien s’est trompé de quelques centimètres mais en intervenant dans la foulée, il a préservé le nul qui ne vaut pas seulement un point. Il en coûte deux à un concurrent direct.
Ce qu'il faut retenir
STADE DE REIMS – RC STRASBOURG ALSACE : 1-1
Stade Auguste-Delaune. Environ 13 500 spectateurs. Arbitre : M. Lannoy. Mi-Temps : 1-1.
Les buts : Oudin (8′) pour Reims ; Saad (24′) pour Strasbourg.
Avertissements : Diego (87′) à Reims.
STADE DE REIMS : J. Carrasso – Métanire, Jeanvier, Weber (cap.), Bouhours (Berthier, 79′) – H. Traoré, Devaux, Kankava, Diego – Chavarria (I. Baldé, 79′), Oudin (Kyei, 64′). Entr. : M. Der Zakarian.
RC STRASBOURG ALSACE : Oukidja – Dos Santos, Mangane, Saad, Ndour – Gonçalves (Bahoken, 69′), Grimm (cap.), Aholou, Lienard – Boutaib, Guillaume (Blayac, 85′). Entr. : T. Laurey.
90' + 3 - Penalty pour Reims à la suite d'une main dans la surface - Kyei expédie le ballon sur la transversale.
Michel Der Zakarian, hors de lui, est expulsé.
LE POINT A LA MI-TEMPS
Combat physique et âpre sur la pelouse de Delaune. Même s’ils sont parvenus à ouvrir la marque rapidement, les Rémois peinent à trouver leurs marques face à l’armada offensive alsacienne. Match très haché et verrouillé, disputé sur un faux rythme. Michel Der Zakarian devra donner quelques clés à ses joueurs à la mi-temps pour qu’ils tentent de faire pencher la balance en leur faveur. La victoire, en effet, est impérative.
23’ Saad 1-1 - Reims avait ouvert la marque sur corner. Strasbourg réplique sur le même type d’action. A la réception d'un centre enroulé de Liénard, Saad place une tête piquée qui ne laisse aucune change à Carrasso.
8' Oudin 1-0 - Sur un corner de Diego dévié de la tête par Chavarria, Rémi Oudin vient crucifier Oukidja d'un puissant coup de tête à bout portant.
Un Racing à la hauteur
Le Racing a décroché un excellent point, hier en Champagne. Dans un match accroché, où Reims a globalement dominé, les Alsaciens ont assuré l’essentiel et restent sur le podium de Ligue 2.
Le Racing avait un bon coup à jouer, hier, en Champagne. En cas de succès, les Alsaciens pouvaient mettre un « coup de massue » à Reims, leur adversaire du jour (selon Baptiste Guillaume), tout en confortant leur position sur le podium. Mais hier, au vu de la configuration de cette rencontre, les Strasbourgeois se contenteront largement du point du match nul, Saad ayant égalisé après une ouverture du score signé Oudin.
«On a fait le match qu’on voulait faire, à savoir être solide, soulignait Thierry Laurey. Le seul bémol est d’avoir pris ce but d’emblée, mais sinon, je suis très content de mes joueurs».
«J’aurais trouvé cruel d’encaisser ce but dans le temps additionnel»
Sous un soleil estival, les Rémois vont être les plus prompts à se montrer dangereux. Diego, le maître à jouer du Stade de Reims, tire un corner concédé par Mangane. Le ballon trouve la tête de Chavarria, qui dévie pour Oudin. Le jeune attaquant rémois place son coup de boule hors de portée d’Oukidja (8e’ , 1-0).
Pris à froid, les Strasbourgeois peinent à réagir. Le pressing du milieu rémois est efficace et le Racing a bien du mal à poser son jeu. Mais passé ce premier quart d’heure un peu compliqué, les coéquipiers de Grimm sortent de leur camp.
À la 15e’ , Mangane pique trop mollement sa balle, sur un corner au cordeau de Lienard. Le même Lienard voit sa balle terminer dans les nuages, après un bon boulot de Grimm (19e’ ), mais le onze strasbourgeois arrive enfin à se défaire de l’étau rémois. Une minute plus tard, Gonçalves rate son centre, mais le danger s’approche du but de Carrasso.
Et le Racing va rapidement être récompensé. Lienard tire un corner, toujours côté gauche. Cette fois, il trouve Saad, dont la tête piquée et décroisée ne laisse aucune chance au gardien rémois (1-1, 23e’ ).
Passée cette première demi-heure pimentée, le jeu s’équilibre. Sauf en tribunes, où les milliers de supporters strasbourgeois écrasent littéralement leurs homologues rémois, transformant Auguste Delaune en une «petite» Meinau.
Reims se crée quelques opportunités, sur coups de pied arrêtés (26e’ , 31e’ ), mais le Racing place aussi quelques banderilles. Comme ce centre de Dos Santos pour Boutaïb, difficilement repoussé par la défense rémoise (36e’ ) ou encore ce coup franc, non cadré, de Lienard (38e’ ).
Reims démarre pied au plancher la seconde période, comme il l’a fait en début de rencontre. Les coups francs de Diego sèment la pagaille dans la surface alsacienne et Traoré appuie côté droit, faisant passer des frissons dans la défense alsacienne (51e’ , 53e’ , 54e’ ). Mais les Strasbourgeois restent solides face à des Rémois qui gâchent un peu, à l’image de ce centre tir raté de Diego, à la 57e’
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Béni des dieux
En face, même si le onze strasbourgeois cherche avant à tout à préserver le point du nul, il continue à faire planer une menace diffuse sur le but de Carrasso. Comme à la 61e’ , quand Lienard bute sur le gardien après un bon travail du duo Guillaume/Boutaïb. Ou à la 85e’ , quand Aholou dévisse complètement sa frappe sur une remise en retrait parfaite de Blayac.
Reims pousse en fin de rencontre, mais sans succès. On s’achemine lentement vers un match nul quand Ndour détourne le ballon de la main, sur un centre de Berthier. M. Lannoy siffle un penalty, mais le Racing est décidément béni des dieux, Kyei lâchant une lourde frappe sur la transversale.
«J’aurais trouvé cruel d’encaisser ce but dans le temps additionnel, même si par moments, on n’a pas eu toute la maîtrise et l’expérience voulues», exposait encore Thierry Laurey. Certes, mais ce matin, le Racing est toujours sur le podium de Ligue 2. Et à six journées de la fin de saison, ça commence à sentir franchement bon. |