LIGUE 2 (2016-2017)

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REIMS
STRASBOURG
Samedi 08/04/2017
15 h 00
1
-1
Oudin 8'
pour Reims

Saad 23
'
pour Strasbourg




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Reims se saborde



Les Rémois se remettront-ils de ce penalty manqué qui leur avait été offert sur un plateau dans le temps additionnel ? Rien n’est moins sûr…
Ce Reims-Strasbourg était non seulement le match à ne pas perdre, mais surtout celui qu’il fallait impérativement gagner face à un adversaire direct. Trop de pression, sans doute… Les Rémois n’ont jamais été en mesure d’inquiéter un Onze strasbourgeois très combatif qui, usé par la fatigue, a pourtant baissé de pied en fin de rencontre.
Le penalty accordé dans le temps additionnel aurait pu être une délivrance. Il devient un handicap psychologique qu’il sera difficile de surmonter.
A l’issue de cette journée, Reims pointe à la 5ème place. L’écart de points, évidemment, reste faible (Lens jouera lundi) et, dans ce championnat très indécis, rien n'est encore joué. Mais, dans la course à la Ligue 1, Reims a grillé un gros joker.
Avec une seule rencontre gagnée à Delaune depuis la reprise, son parcours n'est plus celui d'un candidat à l'accession.



Anthony Weber :
"Il fallait la mettre au fond, mais voilà..."

"Il n’y a pas 36 000 analyses à avoir. On a la balle pour prendre les 3 points, on ne la met pas au fond. Strasbourg nous laisse à distance. Lens peut aussi faire un trou avec nous.
Ces trois points nous tendaient les bras, il fallait la mettre au fond, mais voilà. Nous allons batailler jusqu’au bout, nous ne lâcherons pas !
"




Oukidja : "Je suis allé lui dire
qu'il allait la mettre au-dessus"

C’est sans doute l’instant décisif du match d’hier, ce penalty obtenu par Reims au bout des arrêts de jeu. Les locaux ont une immense occasion de dépasser leurs visiteurs alsaciens au classement. Et puis boum. Kyei trouve la transversale.
Un brin de chance? Sans doute. Mais pas seulement. Dans le camp rémois, la désignation du tireur, attaquant de 22 ans, a été compliquée.
«Chavarria n’était plus sur le terrain, Oudin non plus, et Diego n’était pas en état», a lâché Michel Der Zakarian, le coach des perdants. Le n°4 dans la hiérarchie a raté mais on l’a bien aidé aussi.

Il y a eu le contexte, un brin avantageux. Kyei s’est retrouvé devant un mur bleu qui l’a enjoint à faire aussi bien qu’Andriatsima, le joueur de Sochaux lundi à la Meinau, à savoir rater son tir. Autour de lui, les adversaires alsaciens ont veillé à déstabiliser le tireur désigné.
«J’ai réussi à lui défaire son lacet dans la confusion juste avant que le Rémois ne tente, a lâché Felipe Saad, le défenseur brésilien, dans un sourire. Mais je le sentais aussi bien pour nous. Je l’ai dit à Devaux, le capitaine d’en face, avant la tentative: faire tirer un remplaçant, ce n’est pas terrible

Le maladroit n’a pas non plus été follement encouragé à réussir par l’homme qui lui a fait face, Alexandre Oukidja : «Je suis allé lui dire qu’il allait le mettre au-dessus et que cela allait arranger tout le monde, sauf lui». Le gardien s’est trompé de quelques centimètres mais en intervenant dans la foulée, il a préservé le nul qui ne vaut pas seulement un point. Il en coûte deux à un concurrent direct.

Ce qu'il faut retenir

STADE DE REIMS – RC STRASBOURG ALSACE : 1-1
Stade Auguste-Delaune. Environ 13 500 spectateurs. Arbitre : M. Lannoy. Mi-Temps : 1-1.
Les buts : Oudin (8′) pour Reims ; Saad (24′) pour Strasbourg.
Avertissements : Diego (87′) à Reims.

STADE DE REIMS : J. Carrasso – Métanire, Jeanvier, Weber (cap.), Bouhours (Berthier, 79′) – H. Traoré, Devaux, Kankava, Diego – Chavarria (I. Baldé, 79′), Oudin (Kyei, 64′). Entr. : M. Der Zakarian.
RC STRASBOURG ALSACE : Oukidja – Dos Santos, Mangane, Saad, Ndour – Gonçalves (Bahoken, 69′), Grimm (cap.), Aholou, Lienard – Boutaib, Guillaume (Blayac, 85′). Entr. : T. Laurey.


90' + 3 - Penalty pour Reims à la suite d'une main dans la surface - Kyei expédie le ballon sur la transversale.
Michel Der Zakarian, hors de lui, est expulsé.


LE POINT A LA MI-TEMPS
Combat physique et âpre sur la pelouse de Delaune. Même s’ils sont parvenus à ouvrir la marque rapidement, les Rémois peinent à trouver leurs marques face à l’armada offensive alsacienne. Match très haché et verrouillé, disputé sur un faux rythme. Michel Der Zakarian devra donner quelques clés à ses joueurs à la mi-temps pour qu’ils tentent de faire pencher la balance en leur faveur. La victoire, en effet, est impérative.


23’ Saad 1-1 -
Reims avait ouvert la marque sur corner. Strasbourg réplique sur le même type d’action. A la réception d'un centre enroulé de Liénard, Saad place une tête piquée qui ne laisse aucune change à Carrasso.

8' Oudin 1-0 -
Sur un corner de Diego dévié de la tête par Chavarria, Rémi Oudin vient crucifier Oukidja d'un puissant coup de tête à bout portant.





Un Racing à la hauteur

Le Racing a décroché un excellent point, hier en Champagne. Dans un match accroché, où Reims a globalement dominé, les Alsaciens ont assuré l’essentiel et restent sur le podium de Ligue 2.

Le Racing avait un bon coup à jouer, hier, en Champagne. En cas de succès, les Alsaciens pouvaient mettre un « coup de massue » à Reims, leur adversaire du jour (selon Baptiste Guillaume), tout en confortant leur position sur le podium. Mais hier, au vu de la configuration de cette rencontre, les Strasbourgeois se contenteront largement du point du match nul, Saad ayant égalisé après une ouverture du score signé Oudin.
«On a fait le match qu’on voulait faire, à savoir être solide, soulignait Thierry Laurey. Le seul bémol est d’avoir pris ce but d’emblée, mais sinon, je suis très content de mes joueurs».

«J’aurais trouvé cruel d’encaisser ce but dans le temps additionnel»

Sous un soleil estival, les Rémois vont être les plus prompts à se montrer dangereux. Diego, le maître à jouer du Stade de Reims, tire un corner concédé par Mangane. Le ballon trouve la tête de Chavarria, qui dévie pour Oudin. Le jeune attaquant rémois place son coup de boule hors de portée d’Oukidja (8e’ , 1-0).

Pris à froid, les Strasbourgeois peinent à réagir. Le pressing du milieu rémois est efficace et le Racing a bien du mal à poser son jeu. Mais passé ce premier quart d’heure un peu compliqué, les coéquipiers de Grimm sortent de leur camp.
À la 15e’ , Mangane pique trop mollement sa balle, sur un corner au cordeau de Lienard. Le même Lienard voit sa balle terminer dans les nuages, après un bon boulot de Grimm (19e’ ), mais le onze strasbourgeois arrive enfin à se défaire de l’étau rémois. Une minute plus tard, Gonçalves rate son centre, mais le danger s’approche du but de Carrasso.
Et le Racing va rapidement être récompensé. Lienard tire un corner, toujours côté gauche. Cette fois, il trouve Saad, dont la tête piquée et décroisée ne laisse aucune chance au gardien rémois (1-1, 23e’ ).

Passée cette première demi-heure pimentée, le jeu s’équilibre. Sauf en tribunes, où les milliers de supporters strasbourgeois écrasent littéralement leurs homologues rémois, transformant Auguste Delaune en une «petite» Meinau.
Reims se crée quelques opportunités, sur coups de pied arrêtés (26e’ , 31e’ ), mais le Racing place aussi quelques banderilles. Comme ce centre de Dos Santos pour Boutaïb, difficilement repoussé par la défense rémoise (36e’ ) ou encore ce coup franc, non cadré, de Lienard (38e’ ).

Reims démarre pied au plancher la seconde période, comme il l’a fait en début de rencontre. Les coups francs de Diego sèment la pagaille dans la surface alsacienne et Traoré appuie côté droit, faisant passer des frissons dans la défense alsacienne (51e’ , 53e’ , 54e’ ). Mais les Strasbourgeois restent solides face à des Rémois qui gâchent un peu, à l’image de ce centre tir raté de Diego, à la 57e’
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Béni des dieux

En face, même si le onze strasbourgeois cherche avant à tout à préserver le point du nul, il continue à faire planer une menace diffuse sur le but de Carrasso. Comme à la 61e’ , quand Lienard bute sur le gardien après un bon travail du duo Guillaume/Boutaïb. Ou à la 85e’ , quand Aholou dévisse complètement sa frappe sur une remise en retrait parfaite de Blayac.

Reims pousse en fin de rencontre, mais sans succès. On s’achemine lentement vers un match nul quand Ndour détourne le ballon de la main, sur un centre de Berthier. M. Lannoy siffle un penalty, mais le Racing est décidément béni des dieux, Kyei lâchant une lourde frappe sur la transversale.
«J’aurais trouvé cruel d’encaisser ce but dans le temps additionnel, même si par moments, on n’a pas eu toute la maîtrise et l’expérience voulues», exposait encore Thierry Laurey. Certes, mais ce matin, le Racing est toujours sur le podium de Ligue 2. Et à six journées de la fin de saison, ça commence à sentir franchement bon.





AVANT-MATCH
Blayac et Gragnic
remontent le temps

En 2004, lors de l’accession du Stade de Reims en Ligue 2 après une longue période de disette, un jeune transfuge de Toulouse faisait partie de l’effectif de Ladislas Lozano. C’était Jérémy Blayac.  
« J’ai fait mon apprentissage lors de cette saison à Reims, explique celui qui est  demeuré un an en Champagne. C’est une saison qui m’a permis d’apprendre le métier. Pour le club, c’était une phase de reconstruction. »


« Le passé, il ne faut pas l’occulter, même si ça peut desservir »

Reims connaît alors une transition majeure, avec l’arrivée à sa tête de Jean-Pierre Caillot, encore président plus de 12 ans après.
« A l'époque, iIl n’y avait pas de centre d’entraînement et le stade était en travaux, se rappelle l’attaquant, 26 matches, trois buts sous le maillot rouge. Mais il y avait un groupe avec des anciens comme Christophe Delmotte et des jeunes prometteurs comme Amara Diané. »
Ce dernier rejoindra le Racing, l’été d’après, tandis que Jérémy Blayac, souvent confiné au banc, cherchera bonne fortune ailleurs.
Mais le Stade de Reims parvient progressivement à enterrer les fantômes de son passé.
« Il est clair que l’on parle énormément du passé à Reims, souligne l’attaquant strasbourgeois. Mais il ne faut pas l’occulter, même si ça peut desservir. »

Il reste que, depuis 13 ans, le Stade s’est réinstallé chez les pros. Même si cela n’a pas toujours été limpide. Vincent Gragnic (l’autre « Rémois » du Racing Club de Strasbourg) peut en témoigner. En trois saisons, de 2008 à 2011, il a côtoyé quatre entraîneurs, Didier Tholot, Luis Fernandez, Marc Collat et Hubert Fournier, une descente en National, une remontée en L2, mais s’est finalement forgé d’agréables souvenirs.
« Les choses ont beaucoup changé depuis, explique le milieu offensif. Mais j’ai connu le nouveau stade Delaune, la mise en place des infrastructures. »

Reims a renoué un peu plus avec sa glorieuse histoire, retrouvant l’élite, en 2012, retombant d’un cran l’été dernier.
« Le passé était effectivement présent au sein du club mais ce n’était pas pesant, explique Vincent Gragnic.
Cela donnait surtout des responsabilités et l’envie de ne pas laisser tomber. Raymond Kopa donnait parfois le coup d’envoi quand j’y étais, mais la grande période ça remonte quand même à loin, les années 50-60.
»


«Ils sont obligés de remonter»

Aujourd’hui, le club champenois, l’un des plus gros budgets de L2, entend, en fait, s’inscrire durablement parmi les gros bras de l’Hexagone, tout du moins dans l’élite.
« J’ai discuté avec le président au match aller (ndlr : à la Meinau lors d’une victoire du Stade de Reims, 1-2 ), conclut Vincent Gragnic. Et la pression est là. Ils sont obligés de remonter.
Franchement, ce week-end, ça va être un bon match à jouer. Mais avec la confiance emmagasinée, il y a quelque chose à faire. On va le faire. »

Et tant pis pour le passé.

LES GROUPES
Reims : Carrasso, Mendy - Bouhours, Jeanvier, Metanire, Traore, Weber - Kankava, Berthier, Devaux, Diego, Rodriguez, Da Cruz - Kyei, Chavarria, Baldé, Oudin.
Strasbourg : Oukidja, Schmittheissler ; Aholou, Bahoken, Blayac, Boutaib, Dos Santos, Gonçalves, Gragnic, Grimm, Guillaume, Lienard, Mangane, Ndour, Ndoye, Saad, Salmier.


 


Vu des Tribunes : l'actualité du Stade de Reims - Rédaction-conception : Michel HAMEL  

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