LIGUE 2 (2017-2018)

NANCY
REIMS
Samedi 31/03/2018
15h
0-2
Chavarria 55'
Oudin
78'


Pronostics Foot

 


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Reims a continué de tout écraser sur sa route vers la Ligue 1 grâce à sa victoire 2-0 chez une équipe de Nancy en grand danger, samedi lors de la 31e journée de L2.

Après 31 matches, Reims compte déjà 72 points: impressionnant quand on sait que Strasbourg a été titré la saison dernière avec 67 points.
Les joueurs de David Guion poursuivent leur saison quasi-parfaite avec une 23e victoire et tiennent toujours la concurrence à bonne distance. Ils comptent 11 points d'avance sur leur dauphin Nîmes, vainqueur vendredi de Valenciennes (1-0).

Patience et efficacité

Les Champenois précipitent en revanche les Nancéiens dans la zone de relégation pour la première fois de la saison.
Les Lorrains, sortis sous les sifflets des spectateurs de Marcel-Picot, se retrouvent 19e, juste derrière Quevilly.

Nancy avait pourtant réussi à accrocher le leader en première période, empêchant les Rémois de développer leur jeu habituel. Mais à défaut d'être séduisants, les leaders se sont montrés patients et efficaces pour trouver la faille dans la défense lorraine.

Pablo Chavarria a ouvert le score peu avant l'heure de jeu (55e) d'une tête croisée au premier poteau sur un centre parfait de Rémi Oudin. L'Argentin a marqué au passage son 12e but de la saison.
Reims a fait le break à la 78e minute grâce à Oudin, à l'affût sur un coup franc de Diego repoussé par le mur nancéien.

ASNL : un morbide sentiment d’impuissance

Avec la complaisance rémoise, l’ASNL a fait front une mi-temps avant de capituler, comme d’habitude. Même logique cette défaite de plus la plonge en position de relégable. On cherche en vain des indices d’espoir. Tristesse.


On peut se poser une question toute bête : y a-t-il une ou deux divisions d’écart, ce matin, entre les Rémois et les Nancéiens ? La Ligue 1 est donc promise aux premiers, tranquilles de bout en bout samedi à Picot. Du haut de leurs 72 points au compteur, soit… 44 de mieux que l’ASNL ! Presque la démonstration d’une force bien trop tranquille. En face, Nancy, même remanié par tout un tas d’artifices, est relégable directement (19e ) pour la première fois de la saison. Aimanté par le spectre du National ! Le reste, c’est un peu de la littérature.

On retiendra surtout que Nancy n’a pas été capable de bousculer cette solide hiérarchie, ne faisant que retarder une échéance irrémédiable. On pensait que, dans sa situation, l’ASNL serait capable de mettre dans la balance autrement plus de démesure, de sublimation et de folie. Rien du tout !

On a vu un match écrit sur ordonnance, bridé par le contexte, avec un leader avare d’efforts, au ralenti une mi-temps et, pour tout dire, sûr de son fait. C’est-à-dire de sa puissance au sortir d’une circulation de balle méthodique. La preuve : quand Reims a décidé d’accélérer, de monter un peu le curseur après la pause, immédiatement l’ASNL a cédé. Donnant du coup, postérieurement, une lecture nouvelle à un début de match où on pensait qu’elle avait fait le job correctement, défensivement il s’entend.

Si on veut voir les choses avec sympathie, on dira que ce comportement pouvait mériter meilleur sort, ou qu’il pouvait déboucher sur un malentendu. Mais ce serait illusoire. Reims n’avait joué à fond que les coups de pied arrêtés et, le reste du temps, se contentait du minimum syndical. Cela avait tout de même suffi pour allumer deux ou trois étincelles, avec Diego comme artificier (6’, 15’, 21’).
Il distillait aussi un centre pour Jeanvier, dont la tête trouvait l’extérieur du poteau (26’). L’ASNL avait subi, certes, mais sans céder, partageant de temps en temps le ballon. Mais avec une seule occasion à la clé : sur un corner de Bassi, la tête de Diagne (17’) aurait pu ouvrir le score.

Pas une seule occasion !
Au lieu de cela, quand David Guion ajusta ses réglages, Nancy vola vite en éclats. Malgré Muratori, auteur de deux sauvetages (47’et 50’). On sentait la redistribution des rôles… Confirmation peu après sur un centre d’Oudin, Chavarria passait devant Diagne pour battre Jourdren au premier poteau (1-0, 54’).
Fin du match ou presque, parce que la suite prouva surtout l’impuissance maladive de Nancy à marquer un but, ou même à se montrer menaçant. Voilà bien un motif supplémentaire d’inquiétude. On aurait espéré un final enlevé et le siège du but adverse. Que nenni !
Nancy capitula presque en silence dans un stade hostile, s’exposant à des contres multiples mais mal exploités.
Dans ce festival de maladresses, Oudin paracheva le travail (77’) au nez et à la barbe d’une équipe nancéienne bricolée dans tous les sens. Mais toujours aussi inoffensive. Bref, telle qu’on la connaît depuis trop longtemps. Et pour combien de temps encore ?


A Nancy (Stade Marcel Picot) – Nancy-Reims : 0-2 (mi-temps : 0-0)
Spectateurs : 12.427 - Arbitre : Florent Batta
Buts - Chavarria (55e), Oudin (78e) pour Reims
Avertissements - au Nancéien Abou Ba (21e) et aux Rémois Xavier Chavalerin (41e), Julian Jeanvier (45e)

Nancy : Jourdren - Lang, Muratori, Ba, Diagne, Abergel, Nguessan (Koura, 67e), Cétout, Bassi (Hadji, 67e), Nordin (Eler, 82e), Dalé.
Entraïneur : Patrick Gabriel
Reims : Mendy - Bouhours, Abdelhamid, Jeanvier, Métanire - Chavalerin, Da Cruz (cap.), Mbemba (Ndom, 73e), Diego (Ngamukol, 84e), Oudin (Siebatcheu, 80e), Chavarria.
Entraîneur : David Guion



L'AVANT-MATCH

MATCH A SUSPENSE
Comme le souligne Arnaud Nordin, attaquant de l'ASNL
"Le foot c'est indécis, on ne connaît jamais le résultat à la fin"

De Jeanvier 2013
à Jeanvier 2018


Cinq ans se sont écoulés depuis le départ controversé de Julian Jeanvier, alors pensionnaire de l’AS Nancy-Lorraine.

Le joueur formé à l’ASNL est passé par des moments très compliqués sportivement, il a surtout eu la douleur de perdre sa maman, mais il a trouvé les ressources pour rebondir et pour être aujourd’hui l’un des meilleurs défenseurs de L2 avec Reims.

Le patron de la meilleure défense de L2 est un joueur formé en Forêt de Haye et lancé dans le grand bain professionnel par Patrick Gabriel en 2013.
Le problème, c’est qu’il ne porte pas le maillot au chardon et qu’il a finalement très peu joué à l’ASNL, seulement six matches de L1 lors de sa première et seule année de contrat pro au sein de son club formateur qui n’avait pas osé lui proposer un bail plus longue durée. Pas une grande marque de confiance alors que ses camarades de promotion Junior Joachim et Ziri Hammar, eux, avaient eu droit à un contrat de trois ans…

L’ASNL s’en est mordu les doigts, quelques mois plus tard, quand Julian Jeanvier s’est engagé pour quatre saisons avec Lille en échange d’une simple indemnité de formation de 450.000 euros.
Le LOSC contre lequel le jeune Guadeloupéen avait brillamment connu sa première titularisation en L1 le 12 janvier 2013, au point d’avoir séduit ce jour-là le coach lillois de l’époque Rudi Garcia. Mais à l’intersaison, Garcia est parti à la Roma, il a été remplacé par René Girard qui n’a jamais fait jouer l’ancien Nancéien contraint de rejoindre Mouscron (Belgique) en prêt, avant d’aller au Red Star en 2015 pour réellement relancer sa prometteuse carrière.

« Gaby, je le considère comme mon deuxième papa »
Natif de Clichy, Julian Janvier a retrouvé ses racines en région parisienne. Le temps de sa saison au Red Star, il est revenu habiter chez son père, entouré de ses frères et sœurs, après avoir eu la douleur de perdre sa maman. Une épreuve qui l’a profondément marqué et qui l’a changé à tout jamais.
« J’étais très proche de ma mère. Encore aujourd’hui, tout ce que je réussis, je le fais en pensant à elle et en voulant rendre fiers tous mes proches dont mon père toujours là pour moi. J’ai grandi humainement et sportivement. J’arrive maintenant à relativiser tout ce qui concerne le football. Je sais qu’il n’y a rien de plus important que la famille. Ma vie sera une réussite si je parviens à mettre mes proches à l’abri, à leur offrir la plus belle existence possible ».

Des confidences poignantes qui donnent un sens encore plus fort aux mots choisis par Julian Jeanvier pour parler de l’entraîneur nancéien Patrick Gabriel : « Gaby, je le considère comme mon deuxième papa ».
Et pourtant, les deux hommes ont eu quelques désaccords, notamment lorsque le jeune défenseur a préféré rejoindre Lille plutôt que prolonger à Nancy en 2013.
« Je sais que Gaby m’en a voulu mais ça ne change rien à l’estime et à l’affection que j’ai pour lui. C’est lui qui m’avait recruté au centre de formation avec Jacques Le Quéré.
Je serai très content de croiser Gaby samedi à Picot. Je reverrai aussi avec plaisir Modou (Diagne), Tobias (Badila), Alexis (Busin) et Youssouf (Hadji) avec lesquels je suis resté en contacts ».

« Je suis passé pour quelqu’un qui ne pensait qu’à l’argent »
Julian Jeanvier est quelqu’un de reconnaissant mais il ne vit pas avec le passé et encore moins avec les regrets. « Je l’ai déjà dit, j’aurais sûrement pris une décision différente si j’avais su ce qui m’attendait au LOSC après le départ de Rudi Garcia à l’origine de ma venue. Mais le projet de Lille en 2013 me paraissait top.
En partant de Nancy, je suis passé pour quelqu’un qui ne pensait qu’à l’argent mais c’était injuste, c’était un choix sportif, uniquement sportif. Je n’ai pas joué au LOSC mais j’ai beaucoup appris en côtoyant de grands joueurs comme Kalou, Mavuba ou Basa. Tout ça m’a endurci. Dans une carrière, il faut être capable de gérer des passages compliqués ».

Et puis, cela permet de savourer encore plus les périodes dorées comme celle vécue avec le Stade de Reims, leader incontesté de la L2 sur le point de valider sa montée. De Jeanvier 2013 à Jeanvier 2018.
Cinq ans. Le temps dont Julian aura eu besoin pour retrouver cette L1 correspondant à son talent..

Nancy : Jourdren, Ndy Assembe, Cétout, Yahia, Lang, Diagne, Badila, Muratori, Abergel, N'Guessan, Clément, Ba, Bassi, Hadji, Dalé, Nordin, Koura, Eler.

Reims :
Carrasso, Mendy, Abdelhamid, Bana, Bouhours, Jeanvier, Metanire, Berthier, Chavalerin, Da Cruz, Mbemba, Ndom, Rigonato, Chavarria, Kyei, Ngamukol, Oudin, Siebatcheu.


 
 


Vu des Tribunes : l'actualité du Stade de Reims - Rédaction-conception : Michel HAMEL  

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