GUEUGNON - STADE DE REIMS : 2-2

Samedi 3 mai 2003 - 20h - 35e journée de L2 - Arbitre : Gaël Lecellier

Boniface csc (4e), Lempereur (32e) pour GUEUGNON

Haddadou (31e), Billong (45e) pour REIMS

17 - Créteil : 38 pts - 18 Reims : 34pts - 19 Wasquehal 34 pts - 20 Beauvais : 34 pts

 

Toujours des raisons d'espérer ?

 

cliquez sur les photos pour les agrandir (photos TH)

Dans le couloir des vestiaires : deux rémois de coeur, François et le facétieux Haddadou.

 

Contrairement au rageur "P... à 4 points du 17ème !" lancé par David François à la fin du match, il n'est pas interdit de penser que ce score de parité acquis avec la manière offre quelques (bonnes) raisons d'espérer.

Il permet au Stade d'accrocher une 18ème place qui pourrait être synonyme de repêchage à l'intersaison et, surtout, confirme les bonnes dispositions de l'équipe avant les trois matches périlleux qu'elle va devoir livrer à Istres, contre Toulouse et à Lorient... un match de clôture pour lequel un déplacement de supporters sera sans doute organisé.

 

LE DIRECT

 

18h30 - Les supporters rémois (Allez-Reims, KRB, Wilfried Boys) sont déjà à pied d'oeuvre. De même que les joueurs, arrivés à 18h30 au stade Jean Laville. Le temps est clément. Une (première ?) bonne nouvelle, car les supporters rémois suivront le match dans une tribune non couverte.

19h30 - Les Rémois pourront compter sur le soutien d'un peu plus d'une centaine de supporters, regroupés dans une tribune excentrée du vétuste stade Jean-Laville. Seuls les Ultrem manquent encore à l'appel. Sur le terrain, pas de surprise : Denis Goavec devrait débuter la partie avec le onze annoncé, Verschave épaulant François en pointe. Christophe Chenut a aussi fait le déplacement de Gueugnon pour épauler son groupe.

 

Charpentier, Goavec, Chenut

 

PREMIERE PERIODE

 

20h00 - C'est parti à Gueugnon devant un peu plus de 4.000 spectateurs. Un match capital pour les Rémois.

4e : 1-0 Première attaque et premier but pour les Gueugnonnais. Eric Boniface, surpris par une incursion côté gauche (à la suite d'un mauvais marquage de Louiron), négocie mal le ballon qu'il dévie au fond des filets de Tingry. L'ancien défenseur gueugnonnais assomme les Rémois ! La rencontre ne pouvait débuter plus mal.

C'est en voulant couper la trajectoire du ballon qui filait droit sur Lempereur (bien servi par Belhadij) qu'Eric Boniface a expédié le cuir pleine lucarne, mortifiant son gardien. Meurtris par ce but gag qui ne prête d'ailleurs pas à sourire, les Rémois sont placés sous l'éteignoir en ce début de rencontre. 15 minutes particulièrement insipides.

- Tristesse footbalistique sur la pelouse de Jean-Laville. Confrontés à une équipe gueugnonnaise bien évidemment repliée en défense, les Rémois essaient désespérément de construire mais ne parviennent pas à échapper au pressing des Forgerons. Rien à signaler depuis près de 25 minutes, sinon un tir des 30 mètres de Stéphane Laquait qui n'inquiète pas le gardien gueugnonnais.

 

- 26e : première incursion dangereuse côté rémois. Stéphane Laquait, encore lui, est à la réception d'un centre de Mohamed Haddadou. Mais sa frappe heurte un défenseur.

- En l'absence de Cédric Liabeuf, Denis Goavec a opté pour une mise en place tactique un peu surprenante, avec trois milieux défensifs (Dudoit, Frétard, Laquait) encadrés par Haddadou côté droit et... François côté gauche. Mais le capitaine rémois n'est guère alimenté en ballons en ce début de rencontre. Dans ce shéma, Verschave évolue seul en pointe.

- Les choses s'accélèrent à Gueugnon. A la suite d'un corner mal repoussé et remis dans le paquet par Liron, Haddadou avait permis aux Rémois de rêver un court instant en revenant au score (1-1 - 31e) mais sur le coup d'envoi, Lempereur, à la réception d'un centre venu de la droite, trompait Tingry sans coup férir : 2-1 pour Gueugnon (32e).

- Nouveau coup d'assommoir pour les Rémois qui pensaient avoir fait le plus difficile en égalisant. Mais ils ont payé cash ces quelques secondes de relâchement.

- Reims a rapidement repris ses esprits et domine son sujet de la tête et des épaules en cette fin de mi-temps. Verschave, notamment, se fait de plus en plus pressant sur les buts de Trivino.

Les Wilfried et leur célèbre casquette Cochonou


- 45e : 2-2 : Billong. On sentait bien que les choses ne pouvaient en rester là, tant les Rémois étaient dominateurs depuis quelques minutes. C'est sur coup-franc qu'ils ont réussi à rétablir l'équilibre à quelques secondes de la mi-temps. Coup-franc de Liron renvoyé par le mur dans les pieds de Billong qui prend sa chance et marque. 2-2 pour Reims.

Ce n'est que justice car les Bourguignons n'ont réellement tiré qu'une fois au but tout au long de cette première mi-temps, bénéficiant des largesses de la défense qui les a laissés évoluer à leur guise dans la surface.

Côté rémois, à l'inverse, de très bonnes phases. Un jeu à une touche de balle, incisif, rapide... Dommage que ce soir les défenseurs pointent aux abonnés absents.

Mais il reste 45 minutes pour faire pencher la balance du bon côté. Au vu de la qualité de jeu affichée par les Bourguignons, c'est dans le domaine du possible si les Stadistes entament la seconde période comme ils ont terminé la première.

Cette équipe, en tout cas, a un mental inaltérable !

 

- A noter que des incidents ont affecté la tribune rémoise en première période (à la 32e, sur le but de Lempereur), après que les Ultrem se soient mis à scander "On est derniers !". Une manifestation de mauvaise humeur au bon goût contestable qui n'a pas été appréciée par les Wilfried Boys. Sans une intervention musclée de la sécurité, les deux kops en seraient venus aux mains. En réalité, peut-être les Ultrem faisaient-ils simplement allusion au fait qu'ils étaient arrivés les derniers à Jean-Laville...

 

 

 

Tchami a du ballon.

DEUXIEME PERIODE

 

- Le mauvais sort continue de s'acharner sur les Rémois. Très en vue en fin de première période, Verschave ne reprendra pas sa place sur le terrain. Victime d'un coup à la tête à quelques secondes de la mi-temps, il est remplacé par Tchami.

- Reims a repris l'initiative dans ce match. Tir de François, débordement d'Haddadou... L'attaque stadiste, orchestrée par un brillant Stéphane Laquait, repart sur de bonnes bases. Mais le score n'évolue pas.

- 54e : tête piquée de Liron à quelques millimètres du poteau droit. L'action : Tchami hérite d'un centre qu'il ne parvient pas à contrôler. Le ballon file jusqu'à Liron qui reprend de volée. Trivino détourne. Sur le corner, c'est encore Liron qui est à la réception. Tout le monde croit au but, mais sa tête piquée frôle le montant du poteau droit de Trivino.

- 59e : Les Rémois dominent, mais offrent des espaces aux Bourguignons. Une reprise de volée de Lempereur aurait pu faire mouche...

. 70e : Les Rémois ont un peu baissé de pied mais continuent à se montrer dangereux. Une tête de Tchami (particulièrement maladroit ce soir) échoue de peu. Mais, gare aux Gueugnonnais qui ont décidé de modifier leur dispositif sur le terrain pour jouer davantage en attaque. Deux joueurs à vocation offensive viennent de se substituer à deux joueurs à vocation défensive.

- 75e : Les Gueugnonnais ont passé la vitesse supérieure contraignant les Rémois à s'adapter. Désormais, les Rouge & Blanc jouent en contre... et se montrent toujours dangereux. Témoin ce "contact" Tchami-Trivino ou cette tentative de lob de Frétard.

 

76e : blessé dans son orgueil et dans sa chair, Boniface sort.

 

- 76e : "Héros" de la soirée, Eric Boniface s'est blessé. Il est remplacé par Theddy Ongoly.

- 77e : Tir de François aux 18 mètres. Juste au-dessus de la barre de Trivino. Les Rémois ne baissent pas les bras.

- 78e : A titre d'échange de bons procédés, un ballon gueugnonnais file à ras de terre devant le but de Tingry... mais ne trouve pas preneur. Ca sent le KO !

- 85e : l'intensité de jeu à chuté à Gueugnon... comme si les Rémois considéraient que ce nul est une bonne affaire. Elle l'est, en effet car Wasquehal vient d'encaisser un but à Créteil. A cet instant, les Rémois sont 18èmes. Une place de repêché ?

- 87e : Diamé remplace Dudoit.

- 4 minutes de temps additionnel. Les Rémois poussent à nouveau, multipliant les raids dans la surface bourguignonne. Et si jamais...

- C'est fini à Gueugnon... après une grosse occasion des Bourguignons sur un tir mal négocié par Tingry. Les Rémois ne réalisent pas une aussi mauvaise affaire. Ils ont en tout cas montré qu'ils avaient "du ballon", confirmant leurs deux dernières prestations à Delaune.

 

- A l'issue du match, les joueurs ont accueilli les résultats de leurs adversaires directs avec scepticisme... Wasquehal a certes réalisé un mauvais résultat mais, par voie de conséquence, Créteil en a enregistré un bon. Ce qui a inspiré cette réflexion désabusée à David François : "P..., à quatre points du 17e !".

- Jérôme Frétard, auteur d'un bon match hier soir, est allé serrer la main de nombreux supporters avant de rejoindre les vestiaires. Une initiative appréciée.

 

Le onze de départ

Tingry

Liron - Billong - Boniface - Louiron

Haddadou - Dudoit - Frétard - Laquait

François - Verschave

 

Remplaçants : Charpentier - Ongoly - Tchami (46e)- Pickeu - Diamé (89e)

Souffrant depuis de longues semaines des adducteurs,

Liabeuf sera absent à Gueugnon, mais sans doute aussi lors des trois derniers matches de la saison.

 

 

Un match aller dans la tradition

 

 

 

Au compte des pertes et profits

 

Les Forgerons ont terriblement déçu leurs supporters en ne gagnant pas face à une équipe qui était largement à leur portée.

Emeran, buteur à l'aller.


Il est tentant, quoi qu'il en soit, de passer cette demière contre performance au compte des pertes et profits. En prenant l'expression dans son sens littéral, on peut dire que dans la colonne perte nous pouvons mettre deux choses : les deux points qui séparent le match nul d'une victoire, mais aussi, et pourquoi le nier surtout, une partie du crédit accumulé ces derniers temps.

Pourquoi ? Tout simplement parce que l'on a revu avec un certain effroi certaines choses à l'origine des 6 premières défaites. Une défense hésitante, mal placée, manquant de conviction. Un milieu de terrain reculant trop au fil des minutes au point de créer un " non man's land " qui aurait fait le bonheur d'une équipe plus affûtée que ne l'était celle de Reims. Manifestement ce Gueugnon-là est à l'opposé de celui que l'on a vu et que l'on veut continuer à voir en cette fin de saison et la saison prochaine.

Examinons la colonne des profits. Elle est remplie de choses qui découlent de la colonne perte. En effet, alors que l'on croyait le F.C.G définitivement guéri de certaines errances, on a pu vérifier que le mal est toujours là. Qui rôde avec une belle insistance au point de mettre en péril l'ensemble de l'édifice. Les responsables du club peuvent donc mettre à profit, c'est vraiment le cas de le dire, cette leçon de choses grandeur nature pour préparer le prochain championnat.

A voir la mine déconfite de Gilles Perrin, le Président, on peut être assuré qu'elle sera retenue. Il va falloir trier par le menu ce qui doit l'être et ne pas oublier qu'en certaines circonstances l'équipe se liquéfie, se volatilise, oublie son football avec une candeur désarmante.

 

Quatre buts en deux matchs

Nous avions déjà eu un doute lors du déplacement de Caen et les trois buts encaissés. Mais nous nous étions dit qu'il s'agissait d'un accident. Or en 120 minutes les trente dernières de Créteil et les 90 de Reims, le F.C.G a concédé quatre buts alors que l'objectif de l'équipe est d'être le plus solide possible en défense. En allant encore plus loin l'observateur le plus averti mettra en exergue un point incontestable : NGambi qui ne jouait pas à Caen et contre Reims, et est sorti blessé à Créteil au bout d'une heure de jeu. Une constatation troublante qui tend à prouver l'importance de ce joueur dans le dispositif défensif Forgeron.

Vous nous direz aussi que sans NGambi et sans Emeran, Gueugnon est allé gagner 3-0 à Lorient ! Soit. Mais nous croyons quand même que le fonctionnement de la défense est soumis à des variations qui n'ont rien de saisonnière. Or, et nous le savons, tous sans une défense de qualité on ne peut rien construire.

Pour être tout à fait complet nous dirons aussi que le milieu de terrain n'a pas joué son rôle de premier écran comme il avait l'habitude de le faire. D'où ces décalages accentués par les nombreux changements de postes intervenus en cours de rencontre.

En clair, Gueugnon, qui avait sans doute la tête ailleurs, s'est replacé dans un contexte qui peut être salutaire pour la saison prochaine. Les responsables savent ce qu'il leur reste à faire pour éviter de vivre encore des moments aussi difficiles. Gilbert BATUT

 

 

MÉTHODE COUÉ


Goavec y croyait encore
5 mai 2003

 

 

A quatre points du premier non relégable, le Stade doit-il encore se bercer d'illusions ? Après son voyage à Istres, il devrait être définitivement fixé sur son sort.

 

DG comme Denis Goavec

 

Au pays de la forge, les Rémois étaient pris, samedi soir après le match, entre l'enclume et le marteau. Partagés entre la satisfaction de prendre un point à l'extérieur en enchaînant un troisième match sans défaite et la déception de laisser filer Créteil, vainqueur de Wasquehal (2-1) et désormais nanti de quatre unités d'avance.
Le Stade, comme le club nordiste et Beauvais, est désormais décroché. A trois rencontres du terme, l'opération maintien est mal engagée. Mais la bataille n'est pas perdue selon Denis Goavec : « la 17e place reste accessible ». Mathématiquement certes mais les Cristoliens, titulaires de cette position, doivent livrer deux matches à Duvauchelle (Valence et Nancy) pour un voyage à Caen.

Un calendrier a priori plus simple à négocier que celui des Rémois (déplacement à Istres et Lorient contre la réception de Toulouse). Denis Goavec le sait : « Si on doit descendre, ce ne sera pas dû au nul concédé à Gueugnon mais plutôt aux deux mois difficiles passés en février et mars », (3 points en sept matches).

 

Manque de lucidité

Le coach marnais disait ne rien reprocher à ses hommes, irréprochables dans l'engagement : « Mais on manque de lucidité dans les 30 m adverses. Par précipitation, on ne joue pas juste et on perd des ballons. » La dépense d'énergie occasionnée pour récupérer le cuir coûte cher à l'heure d'effectuer le dernier geste même si les Gueugnonnais ne se sont pas montrés intraitables. Le nombre de ballons rendus aux Rouge et Blanc, sur des erreurs de relance non provoquées, fut significatif.
Des munitions que les Champenois n'ont pas su utiliser mais ce manque d'application a fait réagir Albert Cartier : « Nous avons été un peu empruntés par rapport à ce que nous sommes capables de faire. Les garçons ont fonctionné individuellement. Ils ont oublié le collectif. Ce n'est pas l'état d'esprit de Gueugnon où nos aînés nous ont transmis des valeurs de solidarité et de combativité. »
Un héritage pas totalement négligé par les hommes de Cartier. Soucieux de ne pas plier contre l'équipe qui les a le plus dominés depuis l'ouverture de la saison, c'était à l'aller (1-1, 17e journée), ils n'ont pas cédé samedi soir même quand le Stade a jeté toutes ses forces dans la bataille, s'exposant aux contres, notamment lorsque Liron a sauvé un ballon chaud (92e) face à des Bourguignons plus ambitieux avec les entrées de Théophile et Mulak.


Nouvelle erreur d'inattention
Une telle sanction aurait été injuste pour les Marnais qui avaient déjà, dans l'ensemble, la sensation d'avoir abandonné deux points. Olivier Tingry évoquait un « résultat frustrant ».
Eric Boniface aussi mais le capitaine champardennais avait le net sentiment que le coche avait été raté durant le premier acte. « On se met dans la difficulté seul. On manque encore d'attention sur le deuxième but de Gueugnon. En seconde période, on a toujours voulu jouer mais il fallait être vigilant s. »
Et préserver ce point qui permet aux Rémois de grimper d'un cran, à la 18e place à la faveur de sa différence de but (-10 contre -12 à Wasquehal et Beauvais), devenue, par défaut, un objectif à atteindre : « Il faut conserver ce rang » (dixit Tingry). Le gain n'est pas anodin.
La DNCG pourrait en effet jouer le rôle du 12e homme en sanctionnant un club pour mauvaise gestion.
Philippe Launay