Un
patron en milieu de terrain
21
mai 2002
Stéphane
Laquait (Châteauroux)
Assurément,
"l'affaire" va alimenter les conversations du lundi matin chez DDB,
entre Christophe Chenut, directeur de DDB France et de Rapp Collins Europe (mais
aussi Président du Stade de Reims) et Hervé Brossard, président
du holding pour l'Europe (mais également vice-Président de Châteauroux).
La Berrichonne a, pour le moins, réalisé une mauvaise affaire en
laissant filer son meneur de jeu et capitaine, à l'issue de négociations
menées dans la plus grande discrétion par le staff rémois.
Ce
Milieu récupérateur de 29 ans, qui gravite depuis 1992 dans le championnat
de D2, faisait partie des joueurs les plus expérimentés du groupe,
à tel point que ses jeunes coéquipiers l'avaient surnommé
le "Papa de l'équipe". Un rôle qu'il assume avec le sourire:
"Au début, j'ai eu du mal à l'accepter car je ne me sens pas
aussi "ancien" que cela. Toutefois, mes performances aidant, c'est devenu
plus facile. Je me sers de leur jeunesse pour être enthousiaste et, à
l'inverse, je leur apporte la rigueur nécessaire pour les aider à
progresser. J'avoue que je suis un peu "gueulard" sur le terrain, mais
c'est pour le bien de l'équipe".
D'une
mentalité presque atypique dans le milieu du football, Stéphane
Laquait est l'un des rares à affirmer haut et fort "que l'argent n'est
pas tout et qu'il est important de renouer avec les vraies valeurs". Il cherchait
à rejoindre un club "qui a de l'ambition" pour y prendre du plaisir.
Il y a peu encore, il songeait même à prolonger son contrat à
Châteauroux... mais c'était avant que le Stade de Reims n'obtienne
son ticket pour la D2.
Cet
"homme tranquille" aime les plaisirs simples. La preuve ! Ses vacances
vont se résumer à deux semaines de pêche à la carpe
(de nuit !) en rivière et en étang, un court séjour en bord
de mer et quelques jours dans sa famille. Il devra ajouter à ce programme
pré-établi un déménagement un Champagne qui sonne
comme un imprévu annonciateur de lendemains qui chantent.
Son
profil - Milieu défensif - 29 ans, 1m85, 72kg. Né le 18 janvier
1973 à Désertines (Allier). Capricorne. Marié
à Pierrette, deux enfants (Damien et Samuel).
Ce
qu'il aime - Loisirs : adepte du karaoké et de la pêche à
la carpe; Cinéma : "Forest Gump"; Chanson : Travis (pop-rock),
Jacques Brel, Richard Cocciante ("Coup de soleil"), Acteur : Fabrice
Luccini; Autre sport : le basket.
Son
parcours : Vichy, Montceau-les-Mines (2 ans), Nancy (1 an), Louhans-Cuiseaux
(2 ans), Troyes (2 ans), Sedan (D2) de 1998 à janvier 2000 - A Châteauroux
(D2) depuis cette date. Signature : 25-05-02
"Laquait
relève le défi rémois "
21
juin 2002

«
Originaire de Vichy, Stéphane Laquait a été formé
à Nancy sous la houlette d'Alain Perrin. Il signe son premier contrat pro
avec l'AS Nancy en 1994. Il y restera une saison avant d'être prêté
un an à Louhans-Cuiseaux. Il retrouve ensuite Alain Perrin durant deux
saisons à Troyes avant de migrer à Sedan dirigé alors par
Patrick Remy. Après un an et demi, il part au mercato pour rejoindre Châteauroux
où il passe deux saisons et demi.
En
fin de contrat avec la Berrichonne, il a été séduit par le
challenge proposé au Stade de Reims où l'on compte sur son expérience.
Le milieu de terrain de 29 ans (1,85 m, 72 kg) qui a signé un contrat d'un
an est venu hier midi satisfaire à la visite médicale d'usage chez
le docteur Gonzales. Avant d'aller prospecter pour le logement où il emménagera
bientôt avec sa femme et ses deux fils de 9 et 6 ans, Damien et Samuel...
Stéphane, comment s'est passée votre saison
à Châteauroux ?
« La saison dernière
avait été plus intéressante avec notamment un bon parcours
en Coupe : nous avions éliminé Strasbourg, Bordeaux, Marseille.
et terminé 6es en championnat. Cette année, ce fut plus difficile.
L'équipe était plus jeune, elle avait perdu plusieurs cadres. Des
joueurs sont partis en cours de saison. Nous avons connu des hauts et des bas.
Il y a ainsi eu la victoire contre Lyon en Coupe de France et l'élimination
face à Libourne : ce fut à l'image de la saison».
Pourquoi avez-vous choisi le Stade de Reims ?
« J'arrivais en fin de contrat à Châteauroux. Le club tardait
à le prolonger. J'avais plusieurs contacts. Quand j'ai su que le Stade
de Reims était intéressé par mes services, nous sommes tombés
rapidement d'accord. J'ai vu le match de Coupe de France contre Sedan à
la télé, les Rémois avaient montré une belle qualité
de jeu. Je connais la région pour avoir évolué à Troyes
et Sedan.
Le challenge est intéressant. C'est une ville qui attend
de retrouver un club de haut niveau. C'est vrai qu'il y a un petit risque puisque
le statut pro n'est accordé que pour un an et la Ligue 2 est une division
difficile. J'aurais pu choisir un club possédant plus de certitudes sur
l'avenir mais le défi mérite d'être relevé ici. Il
y a un potentiel au niveau du public qui ne demande qu'à s'enflammer en
cas de bons résultats ».
Quelle a été la teneur du discours de Marc
Collat ?
« C'est simple. Il mise sur les qualités
humaines des joueurs, le talent mis au service du collectif. C'est déjà
grâce cet état d'esprit de groupe que Reims a construit ses succès
cette saison. Il faudra utiliser les mêmes ingrédients cette année,
profiter de la dynamique de la montée ».
Avec votre vécu en D2, vous aurez un rôle
« d'encadrement » à assumer.
« Je ferai
partie des trois ou quatre joueurs qui devront amener leur expérience comme
Eric Boniface, David François ou Olivier Tingry. Je pourrai conseiller
les plus jeunes et ceux qui ne connaissent pas la division ».
Connaissez-vous certains de vos futurs partenaires ?
« J'ai côtoyé David François et Eric Boniface à
Louhans et Olivier Tingry à Troyes. Cela devrait faciliter mon intégration
».
Quels souvenirs conservez-vous de votre passage à
Sedan ?
«
Ce fut une formidable aventure humaine. Nous n'aurions jamais pensé pouvoir
aller au Stade de France (finale de Coupe de France en 1999) et accéder
en D1. Et il y a eu un véritable engouement du public, tout était
réuni pour en faire une épopée riche en grands souvenirs
». Recueilli par Christophe Hébert
La
mésaventure de Bertrand
«Le
monde du football est un univers impitoyable. Ce n'est pas nouveau. La mésaventure
de Bertrand Laquait Ð qui accompagnait son frère Stéphane hier
à Reims Ð en apporte une preuve supplémentaire.
Après
dix ans de bons et loyaux services à Nancy, le portier s'est vu annoncer
que son contrat, qui arrive à son terme à la fin de ce mois, ne
serait pas prolongé. Pas le meilleur moment pour se retrouver sans club
quand on est en phase de rééducation suite à une opération
des ligaments croisés du genou gauche.
Au-delà du fait d'être
« lâché » par son club de toujours, Bertrand Laquait
ressasse une certaine amertume, et même davantage, à l'égard
de certaines personnes qui ont « joué » avec sa santé.
Le manager général Gérard Parentin est dans le collimateur.
Et le corps médical n'est pas très clair sur ce coup. « Le
professeur Hummer et le docteur Gegout ont diagnostiqué un problème
de ménisque et m'ont assuré que je pouvais continuer à jouer,
que l'opération pouvait attendre la fin de la saison. Je leur ai fait confiance
».
Il n'aurait pas dû mais comment pouvait-il s'en douter ? Blessé
au genou à l'entraînement deux jours avant un match contre Le Havre,
on le pousse à jouer. Il faut préciser que Philippe Schuth, l'autre
gardien, a trouvé la mort dans un accident de la route.
Sans club...
Celui qui a connu toutes
les sélections nationales chez les jeunes jusqu'aux Espoirs tient donc
sa place malgré la douleur. « Je ne m'entraînais pas, je ne
faisais même pas les échauffements d'avant-match. Mon genou a tenu
quatre matches et à Gueugnon, il a fini par lâcher complètement
», se souvient le gardien nancéien.
A ce moment évidemment
on l'opère. du ménisque. « Ils n'y ont pas touché car
il n'avait rien. On m'a dit que c'était les croisés ! ». Et
c'est ainsi que ce qui n'était peut-être au départ qu'une
distorsion nécessitant du repos s'est transformé en rupture.
Avec la période d'inactivité inhérente à ce genre
de blessure : « J'ai encore deux mois et demi de rééducation
». Pas évident dans ces conditions de trouver un nouveau club quand
approche la reprise.
Mais à 25 ans, Bertrand Laquait peut miser sur
une certaine notoriété qui devrait lui permettre de rebondir. Même
si dans le football on oublie vite ce (et ceux) qu'on a aimé. Ch.H.
Une
petite tâche quand même

Procès-verbal du Comité directeur
de l'Union Nationale des Journalistes Sportifs de France en date du 7 janvier
2003.