Le seigneur L O Z A N O

 
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Ses dernières actus

 

 

 

Le jour où le Calaisien a... calé

 


Dé-calé ou re-calé ?

«Je n'ai pas attendu d'avoir 53 ans pour venir me faire insulter à Reims.

Ces gens ne me méritent pas».

(Ladislas Lozano - samedi 13 novembre 2004)



Reims - Guingamp : samedi 13 novembre 2004
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Episode 1 : "Je ne serai pas un boulet"

 

 

 

29 octobre 2004 - "On peut incriminer Pierre, Paul ou Jacques, le principal responsable c'est moi. Nous traversons une période difficile. En ce qui me concerne, je continue à travailler avec mon groupe en qui j'ai totalement confiance. Quant à ceux qui demandent ma démission, qu'ils sachent que je ne serai jamais un boulet pour le Stade de Reims. S'ils pensent que mon départ peut aider le club à se sauver, je partirai" (extrait de l'Union du 30-10-04).
Depuis vendredi soir, Ladislas Lozano fait l'unanimité contre lui. "Lozano à Calais" scandaient d'un même élan Ultrem et KRB en fin de rencontre.

Au lendemain du match, Ladis nous la joue sur le ton de la repentance, sûr de son fait car son départ coûterait une fortune au club. Eh oui ! Souvenez-vous… En juin 2003, son contrat avait quasiment été conclu dans un hall d'aérogare, alors que le Stade était au pied du mur pour avoir focalisé son attention sur un seul entraîneur, Jean-Marc Furlan, qui venait de décliner l'offre. Ladis avait alors pu négocier en position de force. Lire Du coup, aujourd'hui la repentance lozanienne s'apparente un peu à deux Pater, trois Avé et un stock de liasses. Autrement dit, elle ne l'engage à rien et se résume à un "effet de manche" de circonstance. Inutile donc de réclamer son départ puisqu'il ne peut pas partir. Enfin, façon de parler...


Le précédent marocain : un petit air de parenté



Points de vue

 

Info ou intox ? - "Il y a quand même encore une bonne dose de manip' dans L'Union. Hier on lisait en 2ème page que la police étaient intervenue car des supporters attendaient à la sortie pour agresser les supporters lorientais. Aujourd'hui on laisse entendre que pour sa sécurité, LL a dû fuir le stade.
Je précise qu'il m'arrive de critiquer les Ultrem (lorsqu'ils vont trop loin : insultes, amendes..) mais là on nous manipule. J'étais à la sortie et voici ce que j'ai vu : les Ultrem criaient des slogans débonnaires comme "Lozano démission" ou "On nous prend pour des cons"... Honnêtement on était très loin de l'agression physique ! Et le car de Lorient est parti sous les applaudissements des Ultrem. C'était évidemment de la chambrette pour les joueurs du Stade mais pas de quoi en faire un plat.
Non, je crois que JPC est à court d'arguments. Je suis contre toute insulte, menace ou agression, et je reconnais que LL ou JPC doivent être très tristes de la situation, mais rappelons que nous, contrairement aux joueurs et entraîneurs, nous sommes Rouge & Blanc pour toujours et si l'on descend en National ou plus bas, nous n'allons pas dire à notre agent de nous trouver un autre club. C'est nous qui serons dans la galère, car ce club représente une des grandes passions de notre vie. Alors un peu de respect aussi pour notre inquiétude légitime !" (extrait Forum du Stade)


Ayez confiance ! - "Je suis franchement déçu de ces soi-disant supporters : des petits voyous qui ne connaissent pas grand chose au foot. Je suis pas loin d'eux tribune sud. Croyez-moi, nous sommes pas mal de personnes qui pensent qu'il faut faire confiance à Messieurs Lozano et Caillot. Je serais heureux que ces jeunes voient plus loin que le bout de leur nez". (extrait e-mail)


"Je pense que Ladislas Lozano c'est un bon choix, comme avait pu l'être celui de Denis Goavec. D'ailleurs, ils se ressemblent un peu." (Manuel Abreu - L'Union du 09-06-2003)

 

 


Episode 2 : "On me menace"


Néo martyr

Jeudi 4 novembre 2004

 

"Je me sens en danger" clame Ladislas Lozano dans l'Est Républicain. Et une petite couche de plus pour se faire plaindre et excuser par avance de mauvais résultats toujours possibles…


Ladislas, que vous inspire la quinzième place de votre équipe ?
Nous devons faire preuve d'une grande modestie. Notre position de leader à la quatrième journée de championnat a grisé les gens. On ne vise pas la montée. Notre objectif, c'est le maintien.


Dans quel état d'esprit abordez-vous le déplacement à Nancy ?
Nous ne vivons pas dans le même monde que l'ASNL. Pour s'en rendre compte, il suffit de regarder nos conditions d'entraînement, proches de l'amateurisme, ainsi que notre stade de misère. Auguste-Delaune n'a rien à voir avec Marcel-Picot... Mais ce vendredi, nous ne partirons pas battus d'avance. La retransmission du match en direct sur Eurosport me réjouit. Devant leur télé, tous les Rémois vont pouvoir constater notre amour du club. Mes joueurs et moi, nous voulons redresser la tête après avoir pris 3-0 à Angers puis 4-1 à la maison contre Lorient.


" Tout ça est inacceptable "


Cette dernière défaite paraît très inquiétante...
Ne vous fiez pas à l'ampleur du score. Lors de ce match, mon équipe a montré de bonnes choses. Malheureusement, nous sommes tombés sur un phénoménal Koné qui nous a mis trois buts. La performance de l'attaquant lorientais m'a rappelé une partie exceptionnelle réussie par un certain Djibril Cissé, il y a six ou sept ans, à l'époque où j'entraînais Calais. Ce jour-là, la réserve d'Auxerre nous avait vaincus 3-0 grâce à un triplé de Cissé... Vendredi dernier, Koné m'a vraiment épaté. Face à lui, on ne pouvait rien faire.


Pourquoi, alors, avez-vous évoqué votre départ après ce revers ?
Parce que des énergumènes m'ont insulté moi et ma famille. Du coup, à la fin du match, j'ai dit que je me réservais le droit d'arrêter. A 52 ans, mon avenir n'est pas lié à un contrat. J'ai toujours été maître de mon destin. Souvenez-vous : j'ai quitté Calais sur une montée de CFA en National et le WAC Casablanca sur une place de leader dans le championnat marocain.

 

Ndlr (rappel des faits) : « J'avais cassé mon contrat avec Calais pour être disponible, car je pensais que des présidents allaient me solliciter. Mais hormis Lorient qui ne m'a finalement pas retenu, personne ne m'a contacté et j'ai dû partir au Maroc» (Ladislas Lozano - 2001). Quelques mois plus tard, il est exclu du WAC et suspendu un an par la Fédération marocaine pour avoir " tenu des propos injurieux portant atteinte à l'honneur du football national". Lire


Les entraîneurs sont souvent chahutés par le public lorsqu'ils perdent à domicile. Votre réaction n'est-elle pas exagérée ?
De nombreuses personnes m'ont dit de ne pas faire attention à cette minorité d'imbéciles qui vient au stade avec un haut-parleur pour m'injurier. Mais le problème est plus grave. Je me sens en danger. Il y a trois semaines, j'ai reçu des lettres de menaces.


De mort ?
Je ne tiens pas à m'épancher sur le sujet. Mais maintenant, vous devez comprendre mon ras-le-bol. Tout ça est inacceptable. Je veux bien assumer la jalousie des gens à mon égard. Mais il existe des limites à ne pas dépasser. Mes joueurs et mes dirigeants le savent. Je les ai informés de la situation. Recueilli par R.J.

 

Fable à méditer : "L'enfant qui criait au loup"

 

 

 

SON PARCOURS

 

 

L'avant-Calais, Calais et... l'après Calais

Sa devise : "Porter le maillot d'un club est un honneur, le mouiller est un devoir"

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Né le 24-06-52 à Cuenca (Espagne), a joué à Abbeville de 72 à 83 (avec une interruption d'une saison à Amiens), est ensuite devenu entraîneur à Trouville-Deauville, puis Friville, St Omer, Berck, Calais, Casablanca, Créteil... En 2002, Ladislas Lozano s'était exilé au Qatar.

 

07-06-2003 - Parce qu'il est né en Castille à Valhermoso De La Fuente (Espagne), Ladislas Lozano pourrait être comparé à Don Quichotte. L'ex-entraîneur de Calais, selon ses partisans, a tout de l'idéaliste au grand coeur qui lutte contre les trivialités du football moderne. Le parcours exemplaire des Petits Poucets de la Coupe de France en 2000 est presque une revanche sur un monde professionnel qui, à l'époque, l'a rejeté lui et ses joueurs. Il disait alors : " Je voudrais être le porte-drapeau du football amateur. La grande famille du football, elle n'existe que dans la littérature, il faut arrêter avec ça. On cherche les enfants ! " Aujourd'hui en core, il parle souvent du " manque de considération " des pros du football pour les amateurs. " Pourtant, regrette-t-il, il y a des dizaine d'éducateurs en France qui ont une compétence au niveau social, une vraie abnégation."

Un vieux fond de rancoeur personnelle peut-être à l'encontre d'un milieu qui ne l'a pas accueilli dans son sérail : " Quand vous vous activez pendant des années pour faire vivre un club amateur et que vous êtes sollicité par un club de première division pour prendre en charge le centre de formation et qu'on vous propose un contrat d'un an seulement... Je dis qu'on se fout de ma gueule. "

Emigré espagnol fuyant le franquisme, il débarque en France en 1956 à l'âge de quatre ans. Quatrième d'une famille de sept, il passe toute sa jeunesse à Viry-Châtillon en banlieue parisienne où résident toujours ses parents. C'est là qu'il se révèle comme un espoir du ballon rond. Finaliste de la Coupe Gambardella en 1969, " Ladis " est sélectionné en équipe de France juniors en 1970. Mais de nationalité espagnole, il ne peut honorer les couleurs bleues. " Un crève-coeur ", dit-il aujourd'hui.

Il rejoint alors le Racing Santander en D2 espagnole mais revient dans l'Hexagone une saison plus tard. Il ne se plaît pas sur la terre de ses ancêtres et surtout la menace du service militaire (deux ans) sous l'uniforme de la dictature franquiste se fait pressante. Fin des années d'espoir et de rêve d'une carrière prestigieuse.

A son retour, Lozano joue à Paris-Joinville en deuxième division. Le club dépose le bilan. Ladislas est sur le sable. Il échoue finalement sur les rivages de la baie de Somme et signe en 1972 un contrat de huit mois à Abbeville alors en D3.

L'étape durera onze ans. Le temps de se marier avec Béatrice et de choisir définitivement les rangs de l'amateurisme. En 1983 lorsqu'il met un terme à sa carrière de joueur, il s'assoit aussitôt sur le banc des entraîneurs. · l'AS Trouville-Deauville d'abord puis à Friville-Escarbotin (Somme). Avant de se fixer entre 1988 et 1994 à Saint-Omer (D4). Sous sa direction, le club du Pas-de-Calais atteint les huitièmes de finale de la Coupe de France face à Monaco en 1992. Un limogeage (le seul de sa carrière) pendant l'été 94 alors que Saint-Omer vient de rater d'un point la montée l'envoie pour une saison à Berck-sur-Mer en championnat régional. En 1995 enfin, il est appelé par Calais...

 

CALAIS... MAIS APRES ?

Calais et les lumières de la Coupe de France ont mis sur le devant de la scène cet amoureux du jeu. Cet éducateur unique, volontiers grandiloquent lorsqu'il cite ses modèles : " Aimé Mignot (le fondateur de la direction technique nationale - NDLR), un grandissime monsieur, a dit que l'éducateur est debout et de face. Il avait entièrement raison. L'entraîneur doit assumer ses choix. " Manière d'affirmer qu'il est le maître à bord. Après Don Quichotte, Lozano sous ses allures râblées fait immanquablement penser à Napoléon. Tous ses joueurs le vouvoient et tous louent sans exception " le sérieux, la rigueur, le perfectionnisme " du bonhomme.

Mais après Calais, l'image de Lasdilas Lozano s'est un peu brouillée. Après un passage au Maroc (WAC de Casablanca) et à Créteil, c'est au Qatar (Al Khor Sports Club) qu'il avait dû aller chercher un club. Ladislas Lozano avait notamment été suspendu un an par la fédération marocaine pour avoir " tenu des propos injurieux portant atteinte à l'honneur du football national.

A 51 ans, Lozano débarque en Champagne pour une période contractuelle de deux ans. Le "tarif syndical" pour un entraîneur. A suivre...

 

- Ladislas Lozano : "Je viens pour travailler, pour bâtir. La Champagne, la ville de Reims et le Stade de Reims méritent de posséder une équipe en Ligue 1. Je viens aussi pour ça".
- Jean-Pierre Caillot : "Lasdislas Lozano correspond au profil recherché. Il possède des valeurs qui nous conviennent parfaitement et adhère totalement au projet sportif que nous lui avons présenté. L'objectif de la remontée en Ligue 2 lui a été clairement défini."

- Fabrice Harvey : "Le choix s'est porté sur Lozano parce qu'il nous semblait avoir le plus d'atouts."

 


Dur, autoritaire, pugnace, travailleur...

Inlassable travailleur, à Calais, il a d'abord conjugué son activité d'entraîneur à son métier de " technicien territorial principal à la mairie de Calais ". Sous ses ordres, une équipe de soixante personnes entretient les structures sportives de la ville. Comme Napoléon, Lozano dort peu. Surtout en ce moment. Ses journées s'étalent de cinq heures à minuit. " Lorsque j'entends parler des 35 heures, rigole-t-il, je dis d'accord : l'an prochain, j'essaierai de descendre sous les 70. "
Dur, autoritaire, l'air bourru, il n'a pas son pareil pour faire trembler les esprits de sa voix de stentor. Pour recadrer un groupe avant des matches importants, il n'hésite pas à lancer à ses joueurs : " Je défie quiconque de m'assurer qu'il sera titulaire samedi. Si quelqu'un déroge à notre projet commun, il est en très grand danger. " Ou, il tonne à l'intention des journalistes : " Nos matchs, on les gagne bien souvent à la mi-temps. Ce qui s'y dit ? Black-out !" Lozano affirme qu'Aimé Jacquet constitue pour lui une référence…

Sa réaction : "On m'a collé l'étiquette de quelqu'un de dur. C'est dommage, parce que je ne pense pas être réellement ce personnage, je ne suis pas plus dur qu'il ne le faut, je suis simplement rigoureux".


 

"Parole d'ancien Rémois !"

Emmanuel Clément - « Je pense que l'arrivée de Lozano à Reims est une bonne chose pour le club. Je l'ai côtoyé pendant une saison et je peux dire que c'est un gars extra en dépit de tout ce qu'on dit de lui. C'est un entraîneur ouvert au dialogue, proche de ses joueurs, qui sait mener un groupe. Tactiquement, il est très fort. C'est un homme de défis ».
Pour l'ancien Stadiste Emmanuel Clément, l'une des particularités de celui qu'on appelle familièrement « Ladis » dans le Pas-de-Calais, c'est son goût de l'effort.
« Avec lui, les gars vont bosser très dur. Ses vertus, il les a puisées chez les amateurs. La valeur du travail, de l'effort, du sacrifice, il connaît. C'est aussi quelqu'un qui aime créer un esprit de famille autour de lui. Enfin, s'il a souffert de l'image qu'il a donnée de lui pendant l'épopée de la Coupe, c'est parce qu'il a voulu protéger ses joueurs. Ces derniers étaient tellement sollicités qu'à un moment c'était devenu ingérable ».


Manuel Abreu - L'ancien coach du Stade, Manuel Abreu, n'a pas oublié que c'était Ladislas Lozano qui l'avait choisi pour le remplacer à Calais. « Et je lui en suis toujours reconnaissant, même si on a tenté de nous opposer par la suite. Je l'ai connu comme joueur, puis comme entraîneur en CFA. Nous avons presque la même origine. C'est quelqu'un que j'apprécie. C'est une grosse personnalité et on va vite s'en rendre compte. C'est un entraîneur intelligent, rusé, roublard même.
Sincèrement, je pense que c'est un bon choix, comme avait pu l'être celui de Denis Goavec. D'ailleurs, ils se ressemblent un peu. Ce sont des coaches qui ne lâchent rien, qui croient aux vertus du travail ».

09-06-2003

 

 


Sa mésaventure marocaine

clic

Venu au WAC en mai 2001 après avoir été sollicité par le président Nasreddine Doublali, Ladislas Lozano était pressenti alors comme le messie. Celui qui allait remettre sur les rails un Wydad qui avait beaucoup perdu de son lustre d’antan. Cruelle désillusion.

 

Alors peu connu sur la scène footballistique dans l'Hexagone, Lozano s'était illustré en 200 en qualifiant une équipe amateur (Calais) en finale de la Coupe de France. Depuis, on parlait de lui comme adjoint de Wahid Hallilohdzic, l’entraîneur de Lille. Mais rien ne fut concrétisé. Un an après, il casse sont contrat avec Calais. Toujours rien. Par dépit il choisit de tenter une expérience à l'étranger. Elle s'avèrera désastreuse.

 

Il casse son contrat avec Calais pour se rendre disponible... mais personne ne le sollicite

« C'est vrai, j'aurais préféré rester en France. Tout le monde le sait, et je ne l'ai d'ailleurs pas caché au président du WAC. J'avais cassé mon contrat avec Calais pour être disponible, car je pensais que des présidents allaient me solliciter. Mais hormis Lorient qui ne m'a finalement pas retenu, personne ne m'a contacté », déclarait-il alors.

Il gardera toujours un sentiment d’amertume de n’avoir pas été estimé en France. « Beaucoup de personnes m'ont dit que c'était à moi de me «bouger le cul», comme on dit dans le milieu, mais ce n'est pas dans ma manière de fonctionner. Le fait est que j'ai tout simplement fait l'objet d'un boycott. Nombreux sont ceux qui ont été agacés par ma manière d'être. Ma franchise en fait. Alors ont m'impose l'exil », avait-il expliqué.

 

Fin de la lune de miel
Avec le WAC, Ladislas Lozano effectue un travail tout à son honneur. Il réussit à bâtir un groupe solide et homogène. Les Moyens financiers ne permettant pas le recrutement de nouveaux joueurs comme il l’aurait souhaité, il se contente des éléments dont il dispose.

« Etant donné la conjoncture financière du club, je n'ai pas pu pas faire venir des joueurs chers. Le club n’avait pas d’argent pour cela. Mais, avec la discipline et la rigueur qu’on a installées, nous sommes arrivés à avoir un effectif presque idéal. Le groupe fonctionnait bien".

Au fil du temps, le WAC gagnait en confiance. Il se permit même le luxe de battre son éternel frère-ennemis le Raja 2-0. Par la suite, l’équipe réussit à prendre la tête du classement, mais pas pour longtemps. Et cela ne facilita pas la tâche de Lozano qui devint peu à peu la cible des critiques même de la part des Wydadis qui, au début, l’encensait.

 

Une pluie de reproches

Sur le site du WAC, on pouvait alors lire : «Il faut que Lozano cesse ses balbutiements tactiques, qu’il offre au WAC une équipe qui tienne la route et qu’il cesse ses changements incompréhensibles par l’ensemble des observateurs.» Ceci vint en réaction à la défaite du WAC à Meknès face au CODM. Mais lors de ce match Lozano n’était pas sur le banc de touche. Suspendu par la Commission de discipline du GNF, il se contentait de suivre les matches des tribunes et de donner ses instructions à son adjoint Moujahid par téléphone cellulaire.

Dans une déclaration d'après-match, Lozano s'était alors révolté. « S’il y a des reproches à me faire, qu’on me le dise directement ». Sans doute s’adressait-il aux responsables du WAC.

Le ton était alors monté avec le club Rouge & Blanc, jusqu'au divorce. Un accord amiable fut trouvé avec le WAC, mais pas avec la Fédération marocaine qui décida de le suspendre un an pour avoir " tenu des propos injurieux portant atteinte à l'honneur du football national".

 

 

 
SES DÉCLARATIONS EN LIGUE 2 (saison 2004-2005)

 


 

"La L2 est un révélateur des potentiels"

27 septembre 2004

 

Vaincu à domicile par Montpellier, le Stade traverse une zone de turbulences.

Malgré sa déception, son entraîneur se veut combatif.

 


Ca leur pendait au nez. Depuis quelques semaines, des indices sérieux et concordants laissaient penser que les Stadistes ne pouvaient pas évoluer en permanence sur le fil du rasoir à domicile. Jusqu'à samedi soir, ils avaient toujours bénéficié du soupçon de réussite nécessaire pour s'extirper sans dommages du piège tendu par leurs adversaires. Cette fois, la fine branche sur laquelle ils étaient perchés a fini par céder. Depuis le 16 mai 2003 et un succès de Toulouse (1-0, but de Sylvain Didot), le Stade de Reims avait toujours fait la loi sur sa pelouse. Parfois, le coup passa très près, comme ce 4 avril 2004 face à Wasquehal, en National. Menée 2-0 après 56 minutes, l'équipe de Lozano, grâce à deux pénalties transformées par Denis Arnaud (le second à la 97e minute !), parvenait à sauver les meubles.

Samedi, la jeune troupe montpelliéraine a su profiter de la maladresse des attaquants locaux et d'une certaine fébrilité collective, pour décrocher son troisième succès en cinq matches joués à l'extérieur. Après un brillant début de compétition, les Rémois eux, restent sur 3 points glanés lors de leurs six dernières rencontres. Un constat alarmant dressé par leur coach, dont le coup de colère de fin de match n'a épargné personne.


Ladislas Lozano, y a-t-il une explication à cette première défaite à domicile ?
« C'est Noël avant l'heure. C'est suicidaire, chez les pros, de faire autant de cadeaux à un adversaire. Que ce soit sur le plan offensif ou défensif. Le premier but que nous avons encaissé est inacceptable. Comment peut-on accorder autant de liberté sur un corner ? ».


La tactique employée par Montpellier vous a-t-il surpris ?
« Je constate qu'en L2, il vaut mieux développer une conception défensive du jeu plutôt d'avoir des idées d'ouverture et de création. Ce qui n'empêche pas de constater nos insuffisances. J'en suis le premier conscient. Une chose est sûre : on devra s'adapter à la compétition et apprendre à mieux défendre ».


En voulez-vous à vos joueurs ?
« Je ne veux pas tirer à boulets rouges sur mon équipe aujourd'hui, ce serait trop facile. Je pense que sur ce match, elle a beaucoup donné, quelques fois maladroitement. Mais le plan de travail établi a été respecté. N'attendez pas de moi que je me décharge sur mes joueurs ».
Le fait est que Reims s'est incliné pour la première fois sur son terrain depuis 16 mois.
« C'est la fin d'un cycle, d'une longue période d'invincibilité. Toutes les séries ont une fin. C'est peut-être aussi le début d'une autre aussi glorieuse ».
On a souvent mis l'accent sur les deux visages présentés par votre équipe. Ce fut encore le cas contre Montpellier.
« C'est vrai, dans un premier temps on a vu une équipe de Reims qui avait de l'allant, du caractère, de la présence. Il a fallu cette coupable inattention pour nous déstabiliser et nous sortir du match. On a essayé de rétablir la situation. En vain ».


Qu'aurait-il fallu faire pour éviter cette défaite ?
« Jouer notre jeu, insister, tenter, percuter. Là, on a vu notre niveau d'un soir. Certains joueurs ont montré leurs limites. La Ligue 2 est un révélateur des potentiels et nous avons été fixés. Pour gagner ce match, il nous fallait évoluer à un niveau supérieur, il fallait de la percussion pour perforer une défense resserrée. Il a fallu que je mette Barbier en position d'attaquant pour voir la meilleure frappe du match, après 75 minutes de jeu. »


Comment rebondir après une telle déception ?
« A moi de passer le message afin de définir les bases d'un renouveau. Le Stade de Reims a été battu, mais a su garder la tête haute, en donnant tout ce qu'il avait. Nous sommes déçus mais la vie continue. Il faut féliciter Montpellier qui a fait le nécessaire pour s'imposer. On doit prendre exemple sur cette équipe, sa manière de faire et on gagnera nous aussi des matches à domicile et à l'extérieur ».


Ce revers renforce-t-il votre décision de recruter un attaquant supplémentaire ?
« Certaines forces nous ont manqué avec les absences de quelques joueurs (Delmotte, Hebbar). Je n'ai pas pour habitude de regretter les absences, mais il est évident que ce groupe mérite du renfort. Je ne fais pas de procès à mes dirigeants, j'ai confiance en eux. Ils se démènent pour trouver des solutions. Ce sera très difficile car le club ne dispose pas de moyens illimités et il n'est pas question de faire n'importe quoi ».
Recueilli par Gérard Kancel


 

 

SES DÉCLARATIONS EN NATIONAL (saison 2003-2004)

 

"Je suis déjà au travail"
09-06-2003

 

Ladislas Lozano, pourquoi avoir accepté l'offre du Stade de Reims ?
« Avant de vous répondre, je tiens à préciser une chose : après deux expériences enrichissantes tant sur le plan professionnel que sur le plan humain à l'étranger, séparées par un court séjour à Créteil, j'avais jugé que cette situation était suffisamment pénalisante pour ma famille et je souhaitais y mettre un terme. J'avais décidé de rentrer en France. Ce fut chose faite mercredi dernier et je ne disposais d'aucune piste pour retrouver du travail ».


La proposition rémoise est donc tombée à point.
« L'opportunité rémoise s'est alors présentée. J'étais flatté. Reims demeure un club prestigieux, historique. Comme je suis quelqu'un qui a toujours respecté le passé, mais qui adore se projeter dans l'avenir, la mission proposée me semblait intéressante ».


Vous êtes vous entouré de garanties avant d'accepter ce challenge ?
« J'étais honoré que l'on pense à moi. J'ai accepté cette mission sans trop approfondir les discussions. La Champagne, la ville, le Stade de Reims ont été trop longtemps privés de football de haut niveau. C'est un peu comme Valenciennes. On sent pourtant un engouement, un engagement positif au service d'un projet sain. Pour moi, Reims véhicule une image de continuité et de sérénité ».


On vous jugera sur un bilan. Quel sera l'objectif de l'équipe cette saison ?
« Je vais signer un contrat de deux ans. L'objectif sera la remontée en L2 le plus rapidement possible. On ne peut pas s'arrêter sur le court terme. Un club comme celui-ci doit déjà penser à la Ligue 1. C'est une obligation ».


Avant de se projeter si loin, il va falloir batailler ferme pour sortir sans dommages de la jungle du National.
« C'est en effet un championnat très difficile, avec pour nous l'étiquette de favori sur le dos. On doit s'attendre à faire face à un engagement physique total ce qui n'est pas pour me déplaire. Le recrutement des joueurs ira dans ce sens. La dimension physique et mentale sera primordiale ».


Quand allez-vous débuter votre campagne de recrutement ?
« Mais je suis déjà au travail. Il s'agit de faire vite sans se précipiter. Il y a beaucoup de bons joueurs sur le marché. J'ai une vision pragmatique de la situation. Il nous faudra des éléments de niveau L2 pour nous renforcer. Je souhaite élaborer un projet sérieux. Ma nomination semble bien perçue par l'effectif en place. Il me faut installer un climat de confiance. Il y a certes l'effectif, mais le plus important demeure le travail. Avec moi, c'est sûr, les joueurs vont beaucoup travailler. Ils découvriront ma méthode dès le stage d'avant-saison ».

Gérard KANCEL

09-06-2003

 

"Il n'y avait pas de temps à perdre"
14-06-2003

 

Comment se sont noués les contacts avec le Stade de Reims ?

Très simplement ! Par le biais d'un ami, agent de joueurs, Franck Bellassene. Je l'ai connu à Créteil et je tiens à préciser que ce n'est pas mon agent, car je n'en ai pas.

Ayant appris par Jean-Pierre Caillot, le Président délégué du Stade de Reims, que le club cherchait un entraîneur, il a proposé d'entrer en contact avec moi.

Cela s'est passé le mardi 3 juin dernier, vers 11 heures du soir, dans l'aéroport de Doha, au Qatar, où je me trouvais prêt à embarquer dans l'avion qui me ramenait en France où j'entendais chercher un club... malgré les très importantes offres qui m'avaient été faites là-bas. Le mercredi matin, à ma descente d'avion, j'ai eu un entretien téléphonique avec Jean-Pierre Caillot. Reims était alors dans l'attente de la réponse définitive de Jean-Marc Furlan qu'il a connue le jeudi 5. Comme promis, Jean-Pierre Caillot m'a donc rappelé le lendemain et nous avons convenu de nous rencontrer le samedi à Reims.

Il n'y avait pas de temps à perdre. Après deux heures de discussions à bâtons rompus, nous nous sommes mis d'accord.

 

Pour quelles raisons avez-vous accepté de prendre en main les destinées de l'équipe rémoise ?

Les éléments qui ont alimenté ma réflexion sont de quatre ordres :

 Parce que le Stade de Reims est un grand club du football français et que je considère que c'est un honneur de la diriger.

 Parce que cette opportunité me permet de retrouver le football français après deux années passées à l'étranger.

 Parce que, pour moi, c'est l'occasion de travailler dans un club sérieux qui a un projet cohérent. L'image globale que le club renvoie est très positive dans le milieu, tandis que sa philosophie de jeu et de travail est très proche de mes idées.

 Les objectifs sont jouables et accessibles malgré leur difficulté.

A court terme, remonter en L2 le plus rapidement possible.

A moyen terme, aider le club à se renforcer et à grandir en vue d'échéances plus ambitieuses.

 

Quelles valeurs préconisez-vous en matière de football ?

Les miennes avant tout !

Je préfère travailler selon ma conscience et ma philosophie. Ceux qui me connaissent bien savent que je souhaite une équipe très forte mentalement.

Concernant le jeu par lui-même, je prépare mon équipe pour gagner les matches et non pas pour essayer de ne pas les perdre. C'est totalement différent. Cela ne veut pas dire non plus que nous allons gagner tous les matches. La défaite fait partie du sport et devient un paramètre positif si on sait en faire toute l'analyse.

 

 

 

"Nous aurons des résultats"
01-08-2003

Gérard KANCEL & Ladis LOZANO

 

Le Stade de Reims possède le plus gros budget du championnat, cela le condamne-t-il à une montée immédiate ?
« Un gros budget ne veut rien dire. En football, la décision se fait sur le terrain, pas ailleurs. Évoquer précipitamment le mot « montée », est un manque de respect pour nos adversaires, pour la compétition. D'ailleurs, j'ai interdit aux joueurs et conseillé au président de ne pas en faire état publiquement. Nous nous préparons en professionnels pour se donner à fond dans une compétition difficile. Le cadre de travail est défini, il faut nous faire confiance ».


Avez-vous déjà ressenti l'attente des supporters ?
« Les gens qui viendront à Reims cette saison ne verront pas Kopa, Piantoni ou Fontaine sur la pelouse. J'ai un immense respect pour ces grands champions, mais aujourd'hui, nous travaillons pour le présent et l'avenir. Les Rémois devront intégrer le paramètre de la patience. L'impatience ne favorise jamais la performance. Lozano n'est pas Abreu, Collat ou Goavec. Je demande que l'on me juge sur mon travail. Je demande aussi du respect, de la patience, de la sagesse ».


Avez-vous ciblé vos principaux adversaires ?
« Huit, neuf, dix équipes peuvent ambitionner de terminer aux trois premières places. Je n'ai pas étudié nos adversaires. Nîmes, Dijon, Valenciennes, Brest, Cannes semblent costauds. Dès la fin du mois d'août, après six journées, on y verra déjà un peu plus clair ».*


L'effectif a été totalement bouleversé. Un choix délibéré de votre part ?
« Sachez que nous n'avons renvoyé personne. Tous les anciens joueurs du club ont eu en main des propositions concrètes et réalistes. Certains les ont refusées, d'autres les ont acceptées. Je rends hommage à un garçon comme Haddadou qui a consenti un gros sacrifice pour rester au Stade de Reims. Tous ceux qui sont partis n'ont pas à critiquer le club. Le Stade de Reims ne peut pas se retrouver otage de quelques joueurs ».


Concernant le recrutement, quels principes ont guidé vos choix ?
« D'abord, tous les joueurs qui sont au club ont été choisis, en étroite relation avec MM. Caillot et Harvey, en fonction de critères sportifs, mais aussi de leur état d'esprit. Seuls, pour des raisons particulières, Freddy Lefort et Alexis Rouquette n'ont pas été directement choisis par moi, mais ils sont dans le groupe et travaillent avec nous. L'objectif de ce recrutement colle à la recherche d'une cohérence dans le jeu.
Un autre entraîneur aurait sans doute jeté son dévolu sur d'autres joueurs.
Si vous analysez bien, ceux qui sont arrivés étaient en situation d'échec ailleurs et je compte sur leur désir de prouver leur valeur réelle. On y a adjoint quelques jeunes (Oliveiras, Comminges, Moukila, Diané), des garçons au potentiel intéressant, mais qui ont encore un travail de formation à terminer. Ils représentent l'avenir du Stade de Reims ».


Lors de la préparation, vous avez utilisé plusieurs schémas de jeu. Comment jouera le Stade cette saison ?
« Nous avons préparé plusieurs schémas, mais l'essentiel demeure la recherche du meilleur équilibre et de la volonté des joueurs d'appliquer les consignes. Ma philosophie de jeu me pousse vers l'avant. L'essentiel est de marquer des buts. Pour cela, il faut avoir la balle, donc nous devons soigner le travail de récupération.
J'ai mis 4 ans pour mettre en place ce projet de jeu à Calais, là on y travaille que depuis quatre semaines. Mais notre progression est encourageante, malgré le coup de frein constaté contre Beauvais. Lors de ce dernier match de préparation, le travail de récupération a été négligé et le système a connu des ratés. C'est un avant-goût de ce qu'on trouvera tous les samedis. Nous devrons apprendre à poser le jeu, à être plus conquérants également».


Votre foi semble inébranlable.
« J'entame ma 21e saison d'entraîneur et je peux m'appuyer sur quelques certitudes. Aujourd'hui, j'évolue dans un cadre de travail qui me convient. Avec Jean-Claude Cloet, nous ne sommes pas inquiets car les joueurs ont de la qualité. Notre job est de les mettre en mouvement le plus rapidement possible. J'ai confiance. Il y a une bonne écoute, une bonne mentalité de travail au sein du groupe. Nous aurons des résultats ».

Gérard KANCEL

09-06-2003

 

"Nous avons l'ambition de gagner tous les matches,

mais nous n'en avons pas la prétention"

25-10-2003

 

Réussir à remonter à peine relégué ? « Simple et compliqué à la fois », répond Ladislas Lozano, l'entraîneur rémois, lorsque l'on lui pose la question.

Pour se donner toutes les chances de réussir là où on ne compte plus les échecs d'équipes présumées supérieures et concrètement à la peine, l'ex-coach de Calais a d'abord sondé le paysage : « J'avais refusé de rester à Créteil malgré le challenge réussi du maintien parce que le projet ne me paraissait pas cohérent. Au contraire, je me suis engagé avec Reims parce que l'environnement me paraissait sérieux. »


Le grand ménage
Le technicien a ensuite cherché à bien s'entourer : « Il était vital de bénéficier d'un encadrement compétent, très professionnel, capable de me suivre dans mon engagement. » Ladislas Lozano a fait table rase : « J'ai refusé de travailler avec des gens qui étaient au club la saison passée. Ca a créé quelques remous, mais j'ai fait fi de tout ça. »
L'adjoint est donc Jean-Claude Cloet, ancien joueur à Valenciennes, Nancy, Cannes et Saint-Dizier, puis entraîneur à Nancy (centre de formation), Gravelines, Lille (conseiller technique), Epinal et l'EF Bastia. « C'est mon confident, mon double, un grand pro. »


Psychologie avant tout
Pour le reste, un entraîneur de gardiens qui s'occupait des jeunes la saison passée, un prof de sport « avec qui le feeling est passé » pour s'occuper de la remise en forme des joueurs blessés et un préparateur mental qui le suit depuis cinq ans : « A Calais, nous avons réussi avec des joueurs délaissés par le milieu pro parce que nous avons su les remettre en situation. Derrière le joueur, je vois toujours l'individu. Je suis viscéralement attaché à l'aspect psychologique. Jean-Jacques Berne, mon préparateur mental, me permet de bien appréhender les échéances, d'avoir la bonne attitude. Il s'adresse aussi aux joueurs qui le souhaitent. »
Cet encadrement mis en place, encore fallait-il constituer un groupe de joueurs à même de jouer les premiers rôles. « J'ai tapé dans la fourmilière de l'effectif de l'an dernier qui était miné, avec des gens qui n'étaient là que pour leur intérêt personnel. Nous n'avons gardé que sept joueurs sur vingt-huit, puis nous avons recoupé nos infos et refusé beaucoup de candidatures. Nous n'avons finalement accepté que des joueurs méconnus qui voulaient franchir un palier ou bien des joueurs qui sont venus remettre en cause leur carrière. Bien nous en a pris. Je suis très fier d'être à la tête de cette bande d'hommes sincères et sains. Le pourcentage de transfert du verbal sur le terrain est très élevé. »
A ce groupe de qualité, Ladislas Lozano a appliqué sa méthode : « Le volume de travail a été considéré par la plupart des joueurs comme inhabituel. Le bénéfice, on l'a aujourd'hui, non seulement par les résultats, mais aussi par l'identité de jeu. Reims est une équipe conquérante, qui ne doute pas. »


Un esprit de renouveau
Et quand la défaite arrive (trois fois à l'extérieur), Reims rebondit aussitôt : « Ce n'est pas parce que l'on prend une claque qu'il faut tendre l'autre joue. On rectifie, on travaille. Nous avons l'ambition de gagner tous les matches, mais nous n'en avons pas la prétention. Je le répète tous les jours dans le vestiaire, rien n'est acquis. Nous devrons toujours et encore prouver. Notre objectif n'est pas de gagner le championnat, mais de finir dans les trois premiers. C'est pourquoi seul l'écart avec le quatrième nous intéresse. »

Avec sept points d'avance sur Romorantin et Cannes, le Stade de Reims a pour l'instant de la marge. Le fléchissement de ces derniers temps n'inquiète d'ailleurs pas son entraîneur : « Après la rencontre de coupe de la Ligue contre Sedan, à cause des matches répétés et de la pression importante, nous avons été un petit peu en dedans pendant trois matches. Nous avons géré tout ça grâce à une décompression complète et de la régénération. Nous sommes maintenant en phase de redressement, avec un esprit de renouveau. » Dijon est prévenu. Philippe CROLY-LABOURDETTE

 

 

 

"J'aurais pu être Dijonnais"

25-10-2003

 

Ce samedi soir, les routes de Dijon et de l'actuel entraîneur de Reims, Ladislas Lozano, vont se croiser une fois de plus.


Si tout le monde du foot connaît forcément cet homme, qui a signé avec Calais, en 2000, l'un des plus beaux parcours qu'un club puisse écrire en coupe de France, les Dijonnais se souviennent aussi que c'est contre lui qu'ils ont obtenu l'accession en National la même année.

Mais, si Calais et Lozano semblent deux noms indissociables dans l'histoire du foot français, le parcours de cet entraîneur que l'on dit parfois atypique est loin de se borner à cette performance.
Alors qu'il effectue sa formation de joueur à Viry-Châtillon, il se qualifie pour sa première finale de coupe de France, en cadets, avec une sélection parisienne. « C'est un très bon club formateur, qui a toujours eu et qui a toujours de très bons éducateurs.»
Après un bref aller-retour d'une saison en D2 espagnole à Santander à 19 ans, il retrouve la région parisienne. Mais Paris-Joinville (D2) dépose le bilan. « Sans arrêt Bosman à l'époque, il ne pouvait y avoir que deux étrangers par équipe. Je n'avais donc aucune chance de jouer. »
Sans que ça l'enchante au départ, Lozano rejoint Abbeville. « Et au lieu de finir la saison, je suis resté 11 ans. » Une expérience déjà très riche, avec une ascension de la DH à la D2.
« J'ai connu 7 ans de très grandes émotions, avec des matches importants. C'était très intense. En plus, Abbeville avait des valeurs de formation, de travail, d'abnégation. Ca m'a servi par la suite. Je me rends compte que j'ai toujours connu des clubs à caractère. »


La vocation d'entraîneur
« Mais Abbeville avait des problèmes d'ambition, de moyens. » En 1983, à 31 ans, Ladislas Lozano devient entraîneur. « Je ne me suis jamais posé la question de savoir ce que je ferai après ma carrière de joueur. Être entraîneur, c'est une vocation. J'ai passé mes premiers diplômes à 23 ans et j'ai toujours voulu encadrer la jeunesse, transmettre, diriger, rencontrer des gens, découvrir des cultures.»
A Deauville (D4) pendant trois ans, il côtoie Jacques Santini, qui est à Lisieux (D3) et Philippe Troussier, à Alençon.
Alors, Lozano rejoint Friville-Escarbotin (D4), pour deux ans, puis St-Omer (D4), où il reste 6 ans, de 88 à 94, et accède en D3. « C'est mon premier contrat d'entraîneur professionnel. » Jusqu'à présent, le Castillan avait dû concilier sa passion avec son travail de maître d'œuvre dans le bâtiment.
St-Omer joue d'ailleurs un 8e de finale de coupe de France en 92, contre le Monaco de Wenger, avecPassi, Djorkaeff, Ettori, qui rencontre le Feyenoord en demi-finale de coupe d'Europe 10 jours plus tard.
« Alors que nous avions un budget pour éviter de descendre, nous avons raté la montée en D2 contre St-Quentin lors du dernier match. Ensuite, pour la sérénité, je n'ai pas voulu rester. »
Comme aucune proposition ne se concrétise, l'homme donne son accord au président de Berck-sur-Mer, un ami intime.
« Ce fut une sacrée expérience de passer du niveau national au niveau régional. Une grosse remise en cause. Mes entraînements étaient inadaptés par rapport aux gars que j'avais en face de moi. »


Un œil spécial
En 95, Lozano est contacté par Calais. Il y reste six ans, manque la montée en National en 99 lors de la dernière journée, et perd contre Nantes en finale de la coupe de France en 2000.
Arrivé « au bout du bout » avec Calais, il entraîne le Widad Casablanca pendant un an, sauve Créteil de la relégation de mars à juin 2002, puis passe un an au Qatar.

A peine a-t-il posé un pied sur le sol français, que Jean-Pierre Caillot, vice-président de Reims, lui propose la direction de l'équipe première du Stade. « J'ai trouvé un homme, puis des hommes, autour d'un projet cohérent. L'objectif de Reims de remonter en L2 ne me paraît pas une ambition déplacée. »
« Venir à Dijon, c'est un peu particulier pour moi », continue Ladislas Lozano. « Je connais des gens et j'ai bien failli venir à Dijon lors des deux dernières années. Lors des confrontations entre Calais et Dijon, j'ai ressenti une ambiance dans ce club, au sein de l'équipe. Je suis très « famille », je suis un « affectif ». Alors je regarde toujours les résultats de Dijon avec un œil spécial. » Stéphan LETOURNEAU

 

 


Vu des Tribunes : l'actualité du Stade de Reims - Rédaction-conception : Michel HAMEL

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