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• Tourisme


Houche au milieu de l'amer

A 28 ans, Houche l'Ardennais a pris le risque de s'exiler à Chypre. Un drôle de contre-pied pour relancer sa jeune carrière pro.

Boussad ici sous le maillot rémois : « L'esclavage est aboli mais pas dans le football... » Angel GARCIA
 

 


24-04-06 - Chypre, île réputée pour sa flotte navale et son tourisme, ses première et deuxième sources de revenus, mais aussi pour ses gisements de cuivre qui ont fait la richesse des Grecs de l'Antiquité.
C'est à ces milliers de kilomètres de ses Ardennes natales que Boussad Houche a choisi de se forger une nouvelle cuirasse de footballeur.
Pas de gré mais par la force des choses. En dehors de cette petite portion de terre méditerranéenne sans chemin de fer, le Revinois n'avait plus d'autre voie.

Des abus

Au sortir d'une première expérience pro à Reims l'été dernier (29 matches dont 21 en L2 depuis son arrivée à l'automne 2003), ses pistes s'étaient en effet terminées en cul-de-sac. Il a bien eu des touches en National (Pau et Sannois notamment) et CFA mais « aucune proposition n'était intéressante. On me proposait de jouer en National pour à peine 1.000 euros. C'est de l'exploitation. L'esclavage est aboli mais pas dans le football ».
Le défenseur axial, déjà passé par la Belgique (Marienbourg), ne rechigne alors pas à effectuer les essais les plus improbables.
L'un d'eux le mène au Mouloudia d'Alger, actuel 8e d'un championnat algérien dominé par la JS Kabylie et un autre club algérois, l'USM. Le test n'est pas concluant car « les infrastructures n'étaient pas idéales ».
La polyvalence de « Boubousse » Ð qui peut aussi jouer milieu Ð ne laisse pourtant pas indifférent. La proposition arrive au mercato d'hiver. Elle émane d'un agent grec et décide l'ancien Rouge et Blanc à enfiler la tunique rose de l'Apep Pitsilia.
Un petit cours de géographie s'impose alors. Aujourd'hui avant-dernier de la D1 chypriote avec 8 pts en 24 des 26 matches que compte le championnat, l'Apep est le club d'un village de montagne niché à 40 km de Limassol.

Chypre ? Chiche !

« Cela représente une heure de route. Nous nous entraînons à Limassol où je réside et nous jouons à Nicosie, explique l'ancien Carolo. Nous évoluons devant 1.000 personnes. Ce n'est pas l'idéal mais j'avais besoin de jouer. Sans cela, je perdais le rythme. Ici, même dans notre équipe qui n'est pas au mieux, il y a de bons joueurs de quartier. Techniquement et physiquement, c'est bon mais, tactiquement, c'est de l'improvisation. Le championnat n'est pas aussi faible qu'on veut le dire. Son problème est qu'il n'est pas homogène. Mais, quelques équipes ont le niveau haut de tableau L2 voire L1. »
Des clubs qui ont approché Houche. Mais, là-bas comme ailleurs, un contact ne précède pas forcément une proposition. « Je me méfie. Certains clubs qui seront européens auraient des vues sur moi mais ils prennent parfois des joueurs pour faire de l'effectif. Moi, je veux jouer. Il reste quatre ou cinq saisons devant moi pour gagner cinq à dix ans dans ma vie active. »

Le mal du pays

Des exercices que l'Ardennais aimerait plutôt vivre en France même si « je ne regrette pas mon choix. Je ne peux pas me plaindre tant il y a du chômage en France. Je n'ai pas rejoint Chypre pour l'argent même si, ici, certains peuvent gagner jusqu'à 20.000 euros par mois. D'autres sont payés au lance-pierres. Pour moi, c'est aussi une expérience mais il faut être anglophone au minimum ».
Un isolement parfois rompu par la rencontre avec d'autres Français exilés ou source de gamberge quand l'ancien Rémois repense à sa vie en Rouge et Blanc. « Je pensais être prolongé. J'ai gardé ce regret comme celui d'avoir été constamment sifflé. J'étais l'ennemi n° 1 de l'équipe. Je remercie d'ailleurs Christophe Delmotte de m'avoir soutenu. J'en garde un grand souvenir. »
Une trace indélébile que ce passage au Stade qui l'avait sorti de l'anonymat de la DH.
Son portable désespérément silencieux, le titulaire d'une licence en mécanique a failli y retourner l'hiver dernier. « J'ai pensé reprendre ma vie d'avant Reims lorsque j'étais technicien dans un bureau d'études. » Un projet remis à plus tard puisque Chypre a été plus séduisant.
Philippe Launay



reimsvdt.com



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