Lundi 13 janvier 2003

 

Stade : ça se réchauffe

 

Vaincus mais rassurés, les Rémois espèrent tirer au plus vite les bénéfices du bon match réalisé face aux Nantais.

 

Point de miracle à Delaune. Reims n'aura pas été la cinquième équipe de Ligue 2 à faire tomber un ténor de Ligue 1 à ce stade de la compétition. Sans être passée très près de la qualification, la formation marnaise ne méritait pas moins de poursuivre sa route que son adversaire. Le dernier choc de ces 32es, disputé dans des conditions difficiles, s'est finalement joué sur un ou deux détails, ce qui, de l'avis même des éliminés, s'avérait aussi rageant que rassurant.
Déjà sorti de la Coupe de la Ligue (par Martigues), le Stade de Reims ne dépasse donc pas cette saison le cap des 32es de la Coupe de France. En mauvaise posture en championnat, il peut désormais se consacrer à plein temps à son objectif prioritaire qui demeure le maintien.
Dans cette optique, la partie disputée samedi face aux Canaris, semble porteuse d'espoir. Même si un match ne ressemble jamais à un autre, même si une compétition sanction s'aborde différemment qu'une sortie en championnat, la troupe de Denis Goavec a fait montre d'un nouvel état d'esprit qui devrait favoriser ses desseins.


Retour en questions sur ce premier match de l'année 2003 des Rouge et Blanc.


LE MATCH DEVAIT-IL AVOIR LIEU ?
Poser la question après coup semble sans fondement. Pourtant, de l'avis même des visiteurs, il aurait été plus prudent de reporter une nouvelle fois ce match, ou de le jouer à. Nantes.
« C'était injouable », soulignait Angel Marcos, faisant comprendre aussi qu'une défaite de son équipe aurait été illogique sur une aire de jeu qu'il estimait « impraticable ».
Pour Stéphane Ziani dont la technique s'est trouvée limitée sur ce terrain gelé, « c'était à la limite du praticable, pour ne pas dire injouable ».
Denis Goavec n'était pas de cet avis : « On pouvait jouer », admettait le coach breton, « la pelouse était gelée mais pas verglacée. D'ailleurs, il n'y a pas eu de grosses glissades. Les conditions de jeu étaient délicates mais légales, sinon l'arbitre n'aurait pas donné le coup d'envoi ».


LE SCORE EST-IL LOGIQUE ?
« Comme souvent, ça s'est joué sur un ou deux détails », convenait Goavec. Pour son président, Christophe Chenut, « Nantes a un bon ballon et ça fait but, le haut niveau ce sont ces petits détails ».
Olivier Quint, le célèbre voisin, estime pour sa part que « la qualification nantaise est assez logique », alors que pour son compère Stéphane Ziani « il ne fallait retenir que la qualification ».
En fait, Reims a manqué de maturité pour surprendre un adversaire prudent, sans doute effrayé par les conditions de jeu et les résultats des équipes de L1 une semaine plus tôt.
Finalement, la qualification s'est jouée sur un « un contre un » perdu par William Louiron face à Pujol, alors que David François perdait son « face à face » avec Landreau.
Quant au deuxième but, il semble anecdotique, même si Denis Goavec aurait souhaité ne pas l'encaisser.


LA TACTIQUE GOAVEC ETAIT-ELLE LA BONNE ?
« Pour nous, il s'agissait d'étirer au maximum cette équipe de Nantes, de la couper en deux, de l'obliger à jouer en profondeur ». Goavec avait tout prévu. Perturbé au milieu du terrain Ð son point fort Ð, Nantes s'est contenté de faire tourner le ballon sans jamais pouvoir alimenter ses attaquants.
Après une première mi-temps bien terne, les Stadistes se montrèrent plus audacieux à la reprise, bousculant nettement l'arrière-garde des Jaune, sans parvenir toutefois à la déstabiliser. « Si on marque, on gagne », voulait se rassurer Mohamed Haddadou, très en jambes durant une heure. Mais les occasions franches furent bien rares.


DE QUELS ATOUTS DISPOSE CE NOUVEAU REIMS ?
Le changement le plus notoire concerne l'état d'esprit. Aujourd'hui, les dirigeants, le staff technique et les joueurs tirent dans le même sens, parlent d'une même voix. Les plaies d'hier sont en passe d'être cicatrisées, même si quelques-uns ne semblent pas satisfaits de leur statut de remplaçants.
Sur le terrain, l'équipe semble évoluer dans une meilleure harmonie. « La défense affiche le sérieux nécessaire et les milieux bossent sans rechigner. Reste à trouver les bons ajustements en attaque », soupirait Goavec qui espère un retour rapide de Cédric Liabeuf.
Sur le plan individuel, Eric Boniface, Ludovic Liron et Jérôme Frétard, sont ressortis du lot. Denis Goavec a misé sur eux et s'en trouve récompensé. « Les gars savent désormais se battre. A eux de rééditer ce genre de match en championnat. Si c'est le cas, on s'en sortira ».


POUR UNE CONFIRMATION AU MANS ?
Rien n'est acquis, tout semble encore si fragile. Mais l'optimisme est de retour. Les Stadistes, on l'a remarqué, ont envie de se retrousser les manches. « Sur ce match, on comprend difficilement que Reims soit en difficulté en championnat », faisait remarquer Olivier Quint. Et pourtant.
Dès après-demain au Mans, chez le leader incontesté du groupe, vainqueur chanceux à l'aller à Delaune, il faudra trouver les solutions pour grappiller au moins un point. Il faudra y mettre du cœur, comme face aux Canaris.
Gérard KANCEL

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"Vu des Tribunes" : l'actu du Stade - Rédaction-conception : Michel HAMEL