Jeudi 5 décembre 2002

 

C'est encore insuffisant.

 

En recevant coup sur coup deux rivaux directs pour le maintien, le Stade de Reims avait là l'occasion de se mettre au chaud au classement avant la trêve. Las, Gueugnon samedi, puis Istres hier soir, n'ont laissé qu'un point à leur hôte, nettement insuffisant pour relancer l'espoir.
Moins de deux heures plus tôt, Delaune, engourdi par le froid, pouvait encore douter de la faculté de son team à renverser la montagne au pied de laquelle il semble s'assoupir depuis le 2 août dernier. 10 points sur les 27 possibles accrochés à domicile, voilà qui fait désordre. Le promu rouge et blanc avait beau se gratter la tête, c'était bien devant ses supporters qu'il semblait creuser sa tombe. En inscrivant moins d'un but par match sur sa pelouse, il savait parfaitement où se situait sa principale faiblesse.
Mohamed 1.
Avec François en tête de pont, le Stade avait-il misé sur le bon numéro lorsqu'on sait que lors de la saison 2000-2001 l'attaquant rémois avait inscrit trois buts lors des deux confrontations en National ? Istres réussit bien au grand David. Pour preuve, le but qu'il inscrivait au bout de seize minutes de jeu, malheureusement annulé pour un hors jeu discutable.
Comme l'avait prévu Marc Collat, Istres produisait du jeu et ses milieux parvenaient trop facilement à perforer la défense locale pour tenter de servir le dangereux duo Remy-Hebbar. Reims, paradoxalement, s'exprimait en contres, usant de la rapidité de Liabeuf et des débordements de Billong.
C'est pourtant sur une phase statique que François inquiétait encore Quiévreux, le portier istréen, ancien élève de Collat au Paris SG. La reprise à ras de terre du gauche du Stadiste étant difficilement repoussé par le n° 1 d'en-face.
Sur un sol de plus en plus difficile, les Rémois, progressivement, trouvaient leurs marques. Leurs prises de risque allaient être récompensées. Quiévreux, sur le qui-vive, se trouait sur un long centre de Louiron. Liabeuf reprenait instantanément du gauche. Son centre-tir raté se transformait en passe décisive pour Haddadou qui ouvrait la marque du plat du pied (40e).
. Hebbar 2.
Le premier but de Mohamed en rouge et blanc Ð le neuvième seulement des Stadistes à domicile Ð plaçait son équipe, une fois de plus, sur les rails du succès. Un scénario identique à celui qui leur a valu d'enregistrer les trois victoires à leur capital à ce moment de la saison, contre Valence, Nancy et à Amiens. Mais qui ne les avait pas empêchés de perdre face au Mans.
Cet instant d'euphorie n'allait durer que sept minutes après la reprise. Sur son flanc droit, Hebbar se jouait de Gondouin grâce à un une-deux avec Aïchour, crochetait Ongoly dans la surface et ajustait une reprise du droit qui trompait Tingry (52e).
A peine le temps de se remettre de ce mauvais coup au foie que les Stadistes encaissaient un crochet à la pointe du menton sous la forme d'un nouveau but de Hebbar Ð son 5e de la saison Ð, après un excellent travail de Rémy. L'ex-Strasbourgeois se jouait d'Ongoly sur le côté gauche et son centre en retrait trouvait Hebbar seul aux six mètres (55e).
. et Tchami 3 !
Secoués, les Stadistes tentaient courageusement de remettre leur jeu à l'endroit. Pas évident face à un adversaire à l'affût de la moindre erreur. Collat lançait d'un coup dans le bain Létang, Tchami et Liron et, toujours sous une pluie battante, les Stadistes repartaient à l'assaut. Liabeuf décalait Louiron dont le tir était bien bloqué par Quiévreux (58e), un autre centre du petit gaucher démarquait François dont le tir n'était pas cadré (67e). La pression locale se faisait manifestement plus vive.
Alors, cette égalisation attendue et méritée arrivait à la 75e minute, lorsqu'un coup franc d'Haddadou était détourné d'une pichenette dans la surface par Tchami. Ce troisième but de la saison du Camerounais valait sont pesant de cacahuètes. Synonyme de neuvième nul en L2, il permettait aux Rémois d'éviter la douche froide, qui aurait été bien trop cruelle.
Gérard Kancel

 

       

 Fermer la fenêtre


"Vu des Tribunes" : l'actu du Stade - Rédaction-conception : Michel HAMEL