JOKER

 

Matthias Verschave à la pointe de l'attaque

 

27 décembre 2002 - Reims s'est donné une chance d'améliorer sa force de percussion pour la deuxième partie d'une saison plutôt mal engagée. Ce jeudi, il a fait signer l'un des seuls attaquants encore disponibles sur le marché : Matthias Verschave. Pressenti depuis quelque temps pour venir renforcer le secteur offensif du Stade, le Clermontois (condamné au banc de touche depuis le début de saison) a été prêté jusqu'en mai au Stade de Reims. On le dit doté d'un bon jeu de tête.

 

Le commentaire de Christophe Chenut : "Nous étions en discussion avec trois attaquants et leurs clubs. Nous avons choisi Matthias Vershave car il nous apparaissait le plus en adéquation avec ce que nous recherchions, tant en état d'esprit qu'en capacité d'adaptation immédiate et de challenge personnel à relever. Il aurait été le choix de Marc Collat et il a été celui de Denis Goavec. De mon côté, cela fait deux saisons que je lorgne dessus. Ensuite nous avons réussi à le faire signer en tant que joker avant le mercato pour qu'il soit qualifié dans les temps pour Nantes. Bref, du travail de pro !"

 

Premières réactions

Quels ont été les mots de M. Chenut et de Denis Goavec pour vous décider à venir ?
"Ils m'ont dit qu'il y avait un beau potentiel ici à Reims, que l'équipe manquait seulement d'efficacité offensive et parfois défensive et qu'en y ajoutant un ou deux joueurs un peu bagarreurs, gagneurs, ayant la "gnaque" cela allait peut être redynamiser le groupe. Ce discours m'a plu puisque ça correspond tout à fait à mon style de jeu."

Quel est votre état de forme ?
"Je n'ai joué que par intermittence ces six derniers mois. Donc, je ne suis pas forcément à 100 %. Je vais faire toute la préparation à fond avec le groupe et j'espère être vraiment bien d'ici à quinze jours."

 


 

30-12-02 - Avant son éviction, Marc Collat s'intéressait à Matthias Verschave, qu'il avait connu au centre de formation du PSG. Son successeur, Denis Goavec a également été convaincu par les qualités Ð dans le jeu et mentales Ð de l'attaquant qui a inscrit 14 buts en National lors du dernier exercice avec le Clermont Foot. Barré cette saison, il a voulu rebondir et a décidé de tenter d'aider le Stade de Reims dans son opération maintien pour les six mois à venir.
Matthias, quel a été votre parcours ?
« J'ai été formé au Paris SG où j'ai signé un contrat professionnel à 22 ans. J'ai fait six mois avant d'être prêté à Swansea (Pays de Galles, D2 anglaise). A mon retour, il me restait un an de contrat avec Paris mais Fernandez avait fait comprendre qu'il ne comptait pas trop faire jouer les jeunes. J'ai demandé à partir et je me suis retrouvé à Clermont pour la saison 2001-2002. J'avais opté pour un contrat de deux ans ».
Vous avez finalement été barré cette saison.
« Normalement je devais jouer devant avec Thomas Deniaud mais Stéphane Samson est arrivé après la reprise, ce qui n'était pas trop prévu. Je suis passé 3e attaquant. Au bout de six mois, j'en avais marre et j'ai préféré demander à partir ».
Pourquoi avoir choisi Reims ?
« J'avais des touches avec Reims depuis quelque temps mais Marc Collat ayant été démis de ses fonctions, les négociations sont restées en suspens. Plusieurs clubs de National, notamment des gros comme Angers ou Cannes, m'ont fait des propositions mais je souhaitais rester en L2. Le National, j'en ai fait le tour. Caen était intéressé également mais ne voulait pas prendre de décision avant le mois de janvier. Finalement, l'affaire s'est conclue avec Reims. C'est un challenge intéressant. Apparemment, il y a un public chaleureux ».
Denis Goavec est intéressé par votre profil.
« Il veut des gagneurs sur le terrain, cela me correspond. J'estime être assez vif. J'aime prendre les espaces, les appels en profondeur, je possède un bon jeu de tête ».
Quel est votre sentiment sur l'équipe que vous rejoignez ?
« Elle avait fait une super première mi-temps à Clermont mais elle souffre d'un manque de sérénité, elle est en difficulté dès qu'elle encaisse un but. Il y a problème de réussite offensive et défensive. On va essayer de corriger cela, tous ensemble. Il reste 19 matches mais il ne faut pas perdre de temps ».
Pour commencer, il y a le match de Coupe contre Nantes samedi.
« Je n'ai jamais disputé de match comme ça, face à une D1, avec la ferveur populaire qu'il peut y avoir autour. Même si nous n'aurons pas encore tous les automatismes, c'est dans ce genre de rencontre, où il faudra être très solidaire qu'on peut nouer quelques liens avant de s'attaquer au championnat et à l'opération maintien, l'objectif n° 1 ».
Comment vivez-vous le fait de changer ainsi de club en cours de saison ?
« Je reste dans le même championnat, je connais les équipes. Je n'aurai aucun problème de motivation. J'attends ça depuis six mois. Si je peux montrer à Clermont qu'ils ont eu tort de ne pas me faire confiance, je ne vais pas me gêner. Je vais tout donner, tout faire pour m'imposer ici ».
Recueilli par Christophe HÉBERT

 

 

LA CARRIERE DE MATTHIAS VERSCHAVE

MATCHS
BUTS
25 ans - Né le 24 décembre 1977 à Lesquin - 1m75 pour 72kg - droitier
99-2000
Paris-Saint-Germain (CFA)
-
-
2000-2001
Swansea City (Pays de Galles) D2
12
3
2001-2002

 

Clermont Foot (National)

35
14
Août 2002 à décembre 2002
Clermont Foot (L2)
14
2
Décembre 2002 à juin 2003
Stade de Reims (L2) prêt
12
1

 

Formé au PSG par Marc Collat, Verschave a été ensuite prêté à Swansea City (Pays de Galles) lors de la saison 2000-2001, où il a disputé 12 matches et inscrit 3 buts. En 2001-2002, il prend la direction de Clermont (National) où il inscrit 14 buts en 35 matches, prenant ainsi une part prépondérante dans l'accession en Ligue 2. Cette saison, il n'a disputé que 14 matches dont 5 comme titulaire (2 buts), Hubert Velud lui préférant Deniaud et Samson. Droitier réputé " bouffeur d'espaces ", Verschave possède un bon jeu de tête malgré sa taille moyenne.

 

 

UN AN APRES

14-11-03

 

Tiens, revoilà Verschave !

 

Il ne fut que de passage à Reims. Après une intersaison agitée, Mathias a rebondi à Nîmes, qui accueille le Stade ce soir. C'est Marc Collat qui souhaitait le faire venir à Reims. Mathias Verschave est finalement arrivé au mois de janvier dernier alors que Denis Goavec avait repris le Stade en main. Dans un contexte difficile, le joker venu de Clermont n'a pas apporté tout ce qu'il espérait (un seul but). Alors qu'il comptait repartir en L2, l'attaquant, formé à Paris, a rejoint le Nîmes Olympique fin septembre. Il n'a inscrit qu'un but mais se verrait bien améliorer ses stats face aux Rémois ce soir.


Mathias, comment s'est déroulée votre intersaison ?
« Dans un premier temps j'ai envisagé de continuer à Reims. Mais il me restait une année de contrat à Clermont et l'entraîneur du Stade tardait à être désigné. Quand il est arrivé, on s'est simplement croisé car il a repris la maison que j'occupais. »


Mais, finalement, vous n'êtes pas reparti avec Clermont ?

« Non, j'ai résilié mon contrat à l'amiable pensant signer à Valence (L2) car mon essai s'était bien passé. Mais la DNCG a refusé le dossier, il fallait attendre le 15 novembre ! Comme j'avais des contacts avec plusieurs clubs de National (Dijon, Brest.), j'ai opté pour Nîmes fin septembre ».


Qu'est-ce qui a conditionné votre choix ?

« Au départ je voulais rester en L2. Comme cela devenait compliqué, j'ai cherché un club ambitieux de National. A Nîmes, il y a les structures d'un club de L1 : un superbe stade, des conditions d'entraînement qui n'ont rien à voir avec Reims ni même Clermont d'ailleurs. Et j'ai pu signer un contrat pro puisque le club a gardé le statut ».


Vous êtes arrivé dans une équipe mal en point.

« J'ai signé en même temps que Frédéric Arpinon. On a eu l'impression qu'il y avait un déclic. On a battu Le Havre en Coupe de la Ligue.
Mais ensuite, il y a eu des blessés, des suspendus et des joueurs qui ne se rendaient pas compte des difficultés du National, un championnat où tout le monde semble pouvoir battre tout le monde ».


Nîmes connaît de gros soucis à domicile.
« On a du mal face aux équipes qui, souvent, viennent pour fermer le jeu. Et puis il y avait un problème d'état d'esprit, chacun jouait sa partition, il faut dire que beaucoup de nouveaux joueurs sont arrivés. Mais cela semble aller mieux. Nous sommes aussi crispés car nous avons besoin de points et le public nous a pris en grippe. C'est normal, il n'a vu qu'une victoire ».


Quel souvenir gardez-vous de votre passage à Reims ?

« Obligatoirement mitigé. C'est ma première descente même si je n'ai pas fait les cinq premiers mois. Je n'ai pas beaucoup joué, je ne m'entendais pas trop avec Goavec. Mon intégration a été compliquée. La solidarité faisait défaut dans le groupe. Mais j'ai gardé contact avec quelques joueurs.
Même si je ne l'ai pas croisé à Reims, je vais retrouver avec plaisir Alexandre Barbier. On a fait notre formation à Paris ensemble. Pour le moment dans nos confrontations, il a plutôt eu l'avantage mais cela peut vite s'inverser ! »
Recueilli par Christophe Hébert


Vu des Tribunes : l'actualité du Stade de Reims - Rédaction-conception : Michel HAMEL

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