STADE  DE  REIMS - LE MANS : 1 - 2

Samedi 17 août 2002 - Stade Auguste-Delaune - 3ème journée de Ligue 2 - Arbitre : M. Brocas 

LIABEUF (60e) pour Reims - COUSIN (73e) et BONIFACE csc (92e) pour Le Mans

 

Merci les Rouges

C'est assurément ce que songeront les Manceaux puisqu'ils se sont vus offrir la victoire sur un plateau, à la suite d'un but gag d'Eric Boniface qui a lobé son gardien dans le temps additionnel. Affligeant ! photo Thibault Hasch

 

Dans les pires moments du National (lorsque "Mazu" nous donnait quelques frayeurs) jamais on n'avait vu pareille bourde. Nous sommes dans les dernières secondes du temps additionnel et le score semble acquis. Quelques instants auparavant, Gaston Diamé vient de perdre un face à face avec le gardien manceau... pour avoir "oublié" de prendre sa chance dans les 16 mètres. Une bien fâcheuse habitude née d'un manque de confiance récurrent. Sur le dégagement, un ballon aérien atterrit dans la surface rémoise. Aucun attaquant manceau n'apportant le danger, Olivier Tingry sort tranquillement de sa cage pour aller cueillir le cuir. Face à lui, Eric Boniface tente de rabattre la balle mais manque complètement son geste. Le Ballon prend de l'altitude, retombe juste derrière Tingry et roule paisiblement au fond des filets, sous le regard médusé du gardien rémois qui se retourne pour constater les dégâts. Affligeant !

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Marc Collat : "une erreur de gamin" - C'est une grosse déception. Nous avons fait l'essentiel du jeu. Sur l'ensemble du match, on ne doit pas perdre. Nous n'avons pas été bons en fin de match. Ce n'est pas Le Mans qui a gagné. Nous lui avons offert les trois points sur une erreur de gamin. Après l'égalisation, nous sommes bien revenus avec une occasion de tuer le match (Diamé). Une fois de plus, nous payons cash nos erreurs ».

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D'autant plus affligeant que les actuels leaders de la Ligue 2 n'ont guère impressionné en terre champenoise. Sans grand panache (à l'exception d'un premier quart d'heure de feu), mais avec sérieux et application, les Rémois avaient logiquement fait pencher la balance en leur faveur à la 60e à la suite d'une tête de Cédric Liabeuf, sur corner. Un avantage qui allait bientôt constituer un handicap pour des Rouges & Blancs enclins à jouer à reculons pour préserver leur maigre avantage. La défense rémoise (au dispositif "hésitant" depuis le début de saison) ne donnant pas toutes les garanties de sécurité, l'inévitable allait se produire 13 minutes plus tard à la suite d'une mésentente associée à une erreur de placement de certains défenseurs. Daniel Cousin, le numéro 9 du Mans, pouvait armer son tir et faire mouche sur la seule véritable occasion mancelle de la rencontre.

A l'inverse, le gardien manceau avait été sollicité à moult reprises par "l'attaque" rémoise dont l'animation se résume brièvement à Bertrand Tchami - repositionné en tant qu'ailier droit hier soir - et Cédric Liabeuf. Un coup franc de Cyril Lafond et une reprise de Jérôme Frétard, consécutive à un corner, auraient notamment mérité un meilleur sort.

En revanche, ce n'était décidément pas la soirée des Boniface. Si Eric a signé la bévue que l'on sait, Frédéric a préféré jouer la transparence dans les 16 mètres. A défaut de soirée, ce n'est pas non plus - semble t-il - la saison de Gaston Diamé, dont l'entrée en fin de match a libéré les défenseurs manceaux d'une menace, celle de Tchami.

Les jeunes pousses attendent leur heure

Marc Collat a donc du pain sur la planche. Après avoir testé sans grand succès la méthode N'Gomoé sur l'aile droite et Tchami en pointe puis l'association Tchami-Diamé en fers de lance, il lui reste à trouver un attaquant remuant et efficace, susceptible de parachever l'excellent travail d'approche opéré par le milieu rémois. Marc Collat peut encore abattre une carte, celle de Frédéric Formeaux qui fait figure de joker en attaque à l'instar de Theddy Ongoly (le méconnu) en défense. Heureusement, le Stade ne manque pas de ressources pourvu que l'on ose lancer les jeunes pousses dans la bataille pour le maintien.

Car le collectif rémois, en dépit de quelques légères faiblesses techniques, a encore prouvé hier soir qu'il avait l'étoffe de la L2. Les circonstances de la défaite face au Mans n'en sont que plus rageantes et l'on peut comprendre la légitime déception des spectateurs face à un tel gâchis de points. Au cours de la saison, les Rémois auront l'occasion d'être battus à la régulière à Delaune. Ce n'était pas le cas hier soir mais le classement ne tient malheureusement pas compte de ces aléas. M.H.

clic Le fil de match

 

 

Ils ont dit...

Olivier Létang - On sait que le maintien passe par des victoires à la maison. Il faut vite que l'on se ressaisisse et que l'on fasse de nouveau la loi à Reims car, si cela continue comme cela, on ne va plus faire peur chez nous et nous risquons de jouer avec la peur au ventre.

A propos de la "toile" de Boniface : « Une erreur de concentration dont on n'est jamais à l'abri ».

Marc Collat - « En deux matches à domicile, nous concédons cinq buts en cinq occasions ».


 

Bien malin qui pourrait différencier Rémois et Manceaux sur cette photo

à la qualité artistique certes contestable. A la mi-temps, l'arbitre s'est rendu

à l'évidence et Le Mans a évolué sous ses véritables couleurs.

C'était tellement plus simple...

 

 

clic Cyril Lafond livre son sentiment sur le début de saison

 

 

 

Professionnalisme en rodage

Pour satisfaire le large public attendu à Delaune cette saison, le Stade s'est doté d'une buvette spacieuse dans le virage sud. Elle compte un bar long d'une quarantaine de mètres. Seul problème, il n'y avait hier soir que trois bénévoles pour le tenir et servir quelque 700 personnes en un quart d'heure. Inutile de préciser qu'aucune âme charitable n'est venue les secourir. Morale de l'histoire : il est plus confortable d'être bénévole dans les services de sécurité que dans la restauration collective. Au-delà de son aspect anecdotique, cette situation a contribué à stresser les spectateurs dont une bonne part a manqué l'entame de la seconde mi-temps. Fort heureusement, la sécurité faisait bonne garde...

 

 

L'AVANT MATCH

 

Les journalistes manceaux n'ont pas dérogé à la tradition du mythe

 

Auteur d'une bonne rentrée à Metz, William Louiron devra endiguer les attaques de son frère, défenseur central du Mans, mais aussi buteur contre Gueugnon.

 

clic Louiron contre Louiron

 

Après 10 ans d'absence, le Stade de Reims est de retour parmi le monde du football professionnel. C'est une légende ressuscitée, avec ses 6 titres de champions de France et ses deux finales de coupe d'Europe des clubs champions, qui se dressera devant le Muc samedi soir. Autant dire que Reims est bien plus qu'un simple promu.

 

Le Mans, joueur par joueur

 

Le poids de la tradition en football n'est pas négligeable. Le retour de Reims en L2 cette saison n'a laissé insensible aucun amateur du ballon rond. Quand on évoque Reims, on pense encore à Roger Piantoni, Just Fontaine ou Raymond Koppa. On se rappelle les deux finales de coupe d'Europe (1956 et 1959) perdues contre le Real Madrid. On s'imagine un stade Auguste-Delaune plein comme un oeuf, en train de savourer le fameux jeu à la rémoise.

La réalité de 2002 est quelque peu différente. Le Stade vient de retrouver l'élite après 10 ans de purgatoire. En 1991 le jouet semblait définitivement cassé. Rétrogradé en DH suite à un dépôt de bilan, Reims était relégué aux oubliettes. Mais voilà, les mythes ne meurent jamais, et après quatre montées en cinq ans, les Rémois retrouvent cet été le goût des joutes professionnelles. Le contexte a changé. Le stade Delaune est un vaste chantier et les ambitions sont plus modestes. Mais quel plaisir de retrouver ce géant du football face aux Sarthois samedi.

Deux frères face à face

Le groupe qui a obtenu l'accession l'an passé (2e de National) a été considérablement remanié. Treize arrivées ont été enregistrées à l'intersaison. Marc Collat (ancien de Saint-Brieuc), qui est arrivé aux manettes en novembre 2000, peut s'appuyer sur un groupe cohérent auquel il manque cependant un leader. Sur le terrain les Rémois n'ont pas abandonné les vieilles habitudes. Le Stade de Reims reste une équipe très joueuse (trop par moments ?), dans le plus pur style rémois (football total et offensif). À ce petit jeu les protégés de Marc Collat se sont faits corriger par les Lorientais en ouverture (3-1 à domicile), mais ont rectifié le tir la semaine suivante à Metz (0-0). Les Rémois ont d'ailleurs hérité d'un calendrier démentiel, puisque après Le Mans il leur restera à affronter Saint-Etienne dans son « chaudron » ! Ce début de saison difficile pourrait compliquer la tâche de Rémois qui n'ont pour seule ambition que de se maintenir.

Pour affronter Le Mans ils seront privés de François (inflammation de la voûte plantaire) et de l'ancien Manceau Létang. Mais ce dernier n'est pas le seul Champenois à avoir des amitiés sarthoises. Les frères Louiron seront face à face samedi soir ! William le frère aîné du Manceau Grégory, sera titulaire sur le flanc droit rémois. Une curiosité de plus dans un match qui promet de nombreuses surprises aux Manceaux. Yann LALANDE