RETOUR A VU DES TRIBUNES

 

Lundi 19 janvier 2004

 

Amara avait la haine

photo Solocin

 

Amara avait la haine. Alors, dès son entrée en jeu à la place d'Allann Petitjean en début de seconde période, l'international ivoirien se lança tête baissée dans la bagarre. Il voulait tous les ballons, sûr de sa force et de son talent.

Durant les quarante-cinq minutes passées sur le banc, l'ex-attaquant de Royes s'était juré, dès que son coach ferait appel à ses services, de dynamiter l'excellente défense cannoise. Le mur jaune ne l'impressionnait pas.

Alors, au sortir d'une série de dribbles, Amara Diané s'en alla planter le but dont il rêvait, son septième de la saison. Celui de la première victoire 2004 en championnat. Celui qu'il fallait pour stopper cette maudite spirale négative.
Poing levé, porté par ses coéquipiers, Diané, star d'un soir, fonça partager son bonheur avec un public délivré.

 

Amara, on vous a senti très remonté dès votre entrée en jeu ?
« Ce match était important, il fallait le gagner. Mes partenaires ont un peu peiné pour contourner la défense cannoise. Je me suis dit, tu rentres et tu donnes le maximum. C'est ce que j'ai fait ».
Vous étiez peiné de vous retrouver sur la touche ?
« Je restais, c'est vrai, sur une bonne prestation à Libourne. Mais le coach m'a fait comprendre qu'il allait adopter une nouvelle tactique face à Cannes qui venait pour défendre, pour jouer derrière. Je démarrais sur le banc, mais je devais me tenir prêt à entrer en jeu ».
Vous sembliez décidé à tout faire sauter ?
« En première mi-temps, sur le banc avec Claude (Dambury), on avait bien étudié le jeu de Cannes. Il fallait éviter de redoubler les passes car la concentration de joueurs était trop importante au milieu et derrière.
Claude m'a dit : il faut y aller seul, il faut tenter des dribbles. C'est ce que je me suis appliqué à faire, en tentant d'atteindre rapidement la surface de réparation. Soit je passais, soit on me fauchait et il y aurait eu penalty ».
C'est ce qui s'est passé sur l'action du but.
« Sur cette action, je suis allé au bout de mes idées. Une fois lancé, tu ne dois plus t'arrêter. Il faut aussi avoir de la réussite ».
Recueilli par Gérard Kancel

 

 

A chaque jour suffit sa peine

 

Au bout de l'effort, la délivrance. S'il semble bien que rien ne sera facile cette saison pour un Stade de Reims engagé épée en avant et casque baissé dans la grande bataille de la remontée en Ligue 2, ses récentes prestations confirment aussi que le seul talent des joueurs arborant les mythiques couleurs rouge et blanc, ne suffira pas.
« Le niveau de ce championnat est monté d'un cran », affirmait encore récemment un Ladislas Lozano agréablement surpris par l'organisation défensive proposée par ses adversaires. « Il faut admettre que certaines équipes défendent avec intelligence ».


« L'objectif était de gagner »
Cannes est de celles-là. Rassurée par sa série en cours de trois matches sans défaite, la formation azuréenne présenta comme prévu un onze disposé assez bas avec l'intention évidente de contrer un hôte réputé pour sa force offensive.
Et même si Ladislas Lozano adapta son dispositif, il faut reconnaître que Cannes n'est pas passé bien loin du résultat escompté. « Ce match s'est joué sur quelques détails », regrettait René Marsiglia. « Après notre nul à domicile contre Brest, nous espérions bien réussir un coup à Reims. Avec un peu de chance, nous aurions pu ouvrir le score et un autre match se dessinait. C'est dommage. Mais pour jouer les premiers rôles, nous devons rivaliser avec nos adversaires directs ».
Battu, Cannes rentre dans le rang, tout en pointant à trois points seulement de la troisième place. « Il faut reconnaître que cette équipe a fait preuve d'une meilleure maîtrise collective que nous », concédait Lozano. Le technicien rémois s'empressait aussi de rappeler que « l'objectif prioritaire était de gagner et de repousser mathématiquement un adversaire direct ».
Ce premier succès de l'année Ð le 13e de saison, le 4e sur le score de 1-0 Ð devenait impérieux. Il était attendu par le public de Delaune depuis le 29 novembre 2003 (1-0 contre Beauvais). « Nous en étions conscients », admet Lozano, « nous avions décidé de hausser notre niveau de jeu. C'était la seule façon de nous rassurer et de faire douter l'adversaire ».


Amara piqué au vif
La première période ne fut pas conforme aux prévisions : « Après avoir bien débuté, nous avons marqué un recul mental qui s'est répercuté sur notre positionnement. Notre travail de harcèlement s'est avéré moins efficace ».
En lançant Diané à la place de Petitjean (blessé), l'entraîneur champenois souhaitait remettre de la pression dans le camp d'en face. Un coaching payant. « Amara n'avait pas démérité. Il a été piqué au vif en se retrouvant sur la touche, son amour propre a été titillé. Il a réussi en deuxième mi-temps ce qu'Haddadou a réalisé en première. Son pouvoir d'accélération a fait la différence ».
L'obstacle cannois à peine franchi, il faut déjà se préparer à aller défier les Forgerons de Gueugnon dans leur antre. Sans Boutal et Arnaud (suspendus). « Une autre paire de manche », selon « LL ». A chaque jour suffit sa peine.
Gérard Kancel

 


"Vu des Tribunes" : l'actu du Stade - Rédaction-conception : Michel HAMEL