Stade de Reims - Vu des tribunes (VDT)

Samedi 17 janvier 2004 - 22e journée du National - Arbitre : Jean-Charles Cailleux

Jour de fête car le public et les supporters ont clairement répondu à l'appel à la mobilisation lancé par le président Caillot. Jour de fête car la météo n'a pas osé mettre ses menaces à exécution, dispensant même les joueurs d'évoluer sur un terrain gelé. Jour de fête surtout car le Stade a franchi le premier grand obstacle de cette deuxième phase du championnat.

Mais, le lendemain de fête méritera cependant que l'on s'arrête sur quelques détails :

- Le premier, c'est la qualité de jeu de l'équipe (notamment en première période). Même si la pelouse bosselée de Delaune et les tacles appuyés des Cannois n'étaient pas de nature à favoriser la fluidité du jeu, on a encore assisté à un festival d'approximations que le précieux résultat engrangé et l'énergie déployée pour l'obtenir aideront cependant à oublier.

Hier soir, les Rémois l'ont emporté sur un exploit personnel d'Amara Diané qui, une nouvelle fois, s'est offert le luxe de dribbler toute une défense pour aller inscrire un but qui ne doit rien à personne, sauf peut-être à Dossevi qui lui a transmis le ballon. Un exploit, mais pas vraiment un coup de dé. Ladislas Lozano avait savamment préparé son coup, injectant son dribbleur fou dans la partie au moment où la défense adverse commençait à être légèrement émoussée. Une mise sur orbite idéale pour l'Ivoirien qui a un bien meilleur rendement lorsqu'il ne fait son apparition qu'en seconde période. Dommage que l'altruisme ne soit pas sa qualité première.

- Le second, c'est la triste image que l'on gardera de ce match : celle d'un combat de rue mettant aux prises 22 sportifs de haut niveau censés pouvoir contrôler leurs émotions mieux que quiconque. Hier soir, le capitaine rémois lui-même a cédé aux provocations des Cannois. Pour avoir fait le coup de poing avec l'un d'eux (Marsiglia) et généré une empoignade générale (d'ailleurs un peu plus violente qu'à "l'accoutumée"), Denis Arnaud sera privé de Coupe de France et (peut-être) des deux prochains matches de championnat. Il a fallu que les Cannois se montrent bien pervers pour parvenir à faire sortir de ses gonds ce joueur irréprochable. Du travail en perspective pour le préparateur mental, et un souci de plus pour Lozano qui a décidément toute les peines du monde à pouvoir aligner sa défense type. Barbier, le "roi du rouge", vient tout juste de revenir dans le groupe.

Le triste spectacle offert sur le terrain a d'ailleurs mis sous l'éteignoir celui, tout aussi déplorable, des tribunes. Tandis que leurs joueurs étaient en train d'en découdre sur la pelouse, les supporters cannois se sont en effet livrés à une attaque en règle contre leurs homologues champenois. Grande première à Reims, la sécurité a dû les expulser manu militari de leur parcage, permettant - pour la petite histoire - aux Ultrem de s'offrir une superbe prise de guerre sous la forme d'une "bâche" adverse abandonnée.

Voilà les quelques fait marquants de cette belle soirée au terme de laquelle les Rémois reprennent leurs distances (six points) avec le(s) quatrième(s) : Brest et... Cannes. Il leur reste maintenant à parachever cette "opération relance" dans quinze jours à Sannois, une équipe qui, en dépit de son classement peu flâteur, vient d'accrocher coup sur coup Ajaccio et Brest.

Et comme le Stade de Reims n'est jamais un invité tout à fait comme les autres, deux petites surprises lui seront réservées le 31 janvier. La première est agréable puisque les Parisiens saisiront cette opportunité pour inaugurer la nouvelle tribune de leur stade Michel Hidalgo. La seconde l'est beaucoup moins puisqu'à l'occasion de cette rencontre, ils lanceront dans le grand bain leur nouvelle recrue, tout droit venue de Dakar. A savoir, l'international espoir Sénégalais Alioune Kébé, 19 ans tout juste et une pointe de vitesse que l'on dit supérieure à celle de notre TGV, Amara Diané.

Alioune Kébé : "Là où il est impressionant, c'est en détente verticale !

1.200 places... rien que pour les Rémois ! 18-01-03 "L'Entente se fait une joie de recevoir un club comme Reims et, à cette occasion, sera inaugurée une nouvelle tribune couverte de 1.200 places réservée aux visiteurs et placée dans l'axe du terrain. En ce qui concerne l'accès au stade pour les supporters venant en voiture : il est vivement conseillé d'imprimer et de conserver

cette page. car le stade est peu ou pas signalé sur les plans ( papier ou Internet)." Philippe Collin.

Reims 1er : 39 points. Cannes 4e : 36 points. Inutile de faire dans la nuance. Ainsi que le souligne Jean-Pierre Caillot, "c'est un match à six points". C'est aussi un match qui n'arrive peut-être pas au meilleur moment. Alors, comme Superstadix (alias "Christophe Chenux") l'avait fait il y a deux ans pour booster l'équipe qui allait accéder à la L2 quelques semaines plus tard, Caillobelix (alias "JPC reviens !") monte au créneau, se campe en première ligne pour repousser l'envahisseur sudiste et y va de son appel à la mobilisation.

"Le public doit jouer à fond son rôle de douzième homme" lance-t-il ce vendredi dans L'Union, "parce que, sans soutien populaire, notre tâche s'en trouvera encore plus ardue ».

Qu'il pleuve ou qu'il vente (on nous annonce les deux, plus une pincée de neige) le public est donc convié à chausser bottes, impers, doudounes, cirés, bonnets, gants... et à donner de la voix dans les virages, dans la Méano et dans les Latérales, qui seront ouvertes sur les deux flancs (nord et sud) afin que le public puisse choisir ou non d'assister à la rencontre derrière le KRB (désormais campé en latétale nord). Ainsi, les protestataires récurrents n'auront plus voix au chapitre.

Les Ultrem, quant à eux, n'ont pas attendu le légitime appel au peuple du Président pour prévoir de sortir le grand jeu. Ils annoncent un tifo géant réalisé à base de... 1.500 rouleaux de papier toilette. Il y a sans doute là de quoi permettre aux Cannois d'essuyer leur défaite.

Si la météo s'efforcera peut-être de contrarier la fête, l'encombrement des parkings (toujours occupés par les forains) devrait considérablement gêner les spectateurs. Mais les problèmes de stationnement à Delaune, on n'a pas fini d'en parler. On ne fait même que commencer...

Voilà pour l'environnement. Côté équipe, la question est évidemment de savoir qui d'Arnaud Balijon ou d'Olivier Tingry gardera les cages stadistes. Avantage au second pour le moment, si Lozano le veut. La pointe de fébrilité décelée depuis plusieurs rencontres chez le plus jeune des gardiens rémois (en dépit de bonnes prestations d'ensemble) contrarie en effet un peu la défense. Or, beaucoup au sein du club s'accordent à penser qu'aucun détail ne doit être négligé pour tenter de faire le break avec Cannes. Dans ce cadre, la rentrée de Mohamed Haddadou est également programmée...

Attention ! Un faux pas ce samedi soir contre les Cannois, conjugué à des résulats logiques de Dijon contre Angoulême et Ajaccio contre Louhans, et Reims serait rejeté à la quatrième place. Une hypothèse qu'il est évidemment impensable de retenir. A l'inverse, une victoire contre l'ASC agrémentée d'un succès à Sannois-Saint Gratien dans quinze jours, et la passe délicate que nous connaissons ne serait plus qu'un mauvais souvenir à classer au rang des simples péripéties qui émaillent une saison.

Autrement dit, entre Delaune ce samedi soir, la Bourgogne samedi prochain et la banlieue nord de Paris dans deux semaines... les supporters rémois n'ont pas fini de dévorer des kilomètres en cette fin janvier. Mais, c'est effectivement au prix de cette mobilisation populaire que le Stade franchira l'obstacle.

Vu des Tribunes : l'actualité du Stade de Reims - Rédaction-conception : Michel HAMEL