CHERBOURG - STADE DE REIMS : 1-0

Samedi 27 mars 2004 - 30e journée du National - Arbitre: Lionel Jaffredo

Ferret, 68e

 

 

Usaï contre Haddadou et Barbier.

La douche froide

Le fil de match l'u

 

C'est sans doute bien plus qu'un parapluie que devra ouvrir Ladislas Lozano au retour de Cherbourg où le Stade, à l'issue d'une partie dans laquelle son attaque s'est montrée aphone, a encaissé sa huitième défaite en 15 sorties. Un parcours indigne d'un candidat à l'accession.

 

Oui, le Stade est toujours leader à l'issue de cette 30e journée, mais son avance fond comme neige au soleil. A l'abord du sprint final il ne compte plus que trois points d'avance sur Dijon, quatre sur Cannes et Brest (un match en retard).

Dans ces conditions, il est devenu prématuré d'évoquer la Ligue 2. Et pourtant ! Avec un effectif de cette qualité, bien supérieur à celui qui a arraché son ticket pour l'élite en 2002, le Stade de Reims devrait surfer sur le championnat. Alors, pourquoi joue-t-il "petit bras" depuis le début de la saison ?

 

 

 

Cherbourg fait tomber le leader

 

Cherbourg Reims, c'est un peu le Temps des cerises avant l'heure, ne serait ce froid piquant descendu du port. L'affiche rosit avec le soir tombant, impatiente la sanction de la rencontre. Si possible, Champagne à la clé pour les locaux.

Leur frémissement sportif, le public cherbourgeois en a plus que confirmation ces derniers temps. Un redressement pas spectaculaire, mais constant. En face, dans la même période, on a découvert un leader baissant de régime, jamais à l'aise hors de ses bases.

Son démarrage sur les chapeaux de roues douche aussitôt les éventuelles chimères de facilité. Les percées de Dossevi (5e), Boutal (6e, 41e), Petitjean (24e), les courses fulgurantes de Haddadou sollicitent Kokkinis et sa garde rapprochée. Cherbourg appuie ses contres et travaille ses occasions en profitant d'erreurs défensives rémoises : Lecocq (3e, 30e), Gosselin (13e, 36e, 45e) ou Féret (24e) équilibrent les débats entre les deux meilleures attaques du championnat.

Une mi-temps productrice mais sans effets : Lozano sort Petitjean pour Diané, attaquant percutant très courtisé par de gros clubs et dont il attend des étincelles. Le joueur ne tarde pas à se montrer (50e, 51e), Reims occupe un terrain qu'il balaie de droite à gauche.

 

Cherbourg se replie, peine à franchir la ligne médiane, à s'installer dans le camp adverse et Tingry s'ennuierait presque. Il reste d'ailleurs statufié face au boulet de canon placé des 20 m par Féret (68e), qui reprend sans se poser de question un long centre de Lecocq (1-0), un peu inattendu, mais précieux pour la confiance.

Reste à tenir. Voire à pousser les feux (Socrier, 80e). Devant des Champenois touchés mais toujours volontaires, Kokkinis paie de sa personne (devant Dossevi, 79e ; Leroy, 87e). Patrice Garande, qui flaire le fumet des points de la victoire, fait entrer Richer, histoire d'accentuer dans les derniers instants le poids défensif de son équipe. Qui assure jusqu'au bout. Champagne. Olivier CLERC

 

Avertissements : Arnaud (25e), Petitjean (43e), Boutal (72e) à Reims.
Cherbourg : Kokkinis Castets, Barré, Hérauville Usaï, Féret, Lyczak, Gosselin, Romo (Fontenette, 53e) Lecocq, Socrier (Richer, 85e). Ent. : Garande.

Reims : Tingry Louiron (Moukila, 73e), Arnaud, Barbier, Leroy Laquait (Létang, 45e), Petitjean (Diané, 45e), Doukantié, Haddadou, Boutal Dossevi. Ent. : Lozano.

 

 

 

 

"Et le leader chuta..."

Vu de Cherbourg

 

C'était le match que tout le monde attendait, que les joueurs n'avaient pas le droit de rater. Et une fois de plus, ils ont répondu présent ! Dans un match de bonne qualité opposant deux équipes ne fermant pas le jeu, les ascistes ont réussi à inscrire l'unique but de la victoire.
Mais cette victoire fut longue à se dessiner. Lors de la première période les rémois se contentèrent de défendre ce qui permet à l'asc de se procurer plusieurs grosses occasions mais sans réussite. Cependant les contres du leader représentaient un danger de tous les instants.

C'est lors de la seconde mi-temps, vers la 70ème minute, que la délivrance arriva d'une superbre frappe enroulée de Julien Féret. La fin du match ressembla en tout point à celle d'il y a deux semaine face à Ajaccio. Reims poussa de toute ses forces pour égaliser, montrant une grande aisance technique, mais en vain. Une fois de plus la grande solidarité asciste permit de conserver les 3 points !

Côté supporters un petit groupe de Rémois a fait le déplacement, mais de là où nous étions il est impossible de juger leur prestation (seul un fumi craqué après le match et jeté sur la piste atteste de leur passage...). Côté cherbourgeois ce fut très correct, mais encore un peu irrégulier.

En bref une nouvelle très belle soirée à Postaire où à la surprise générale le leader est tombé ! Ce qui ne fait que confirmer le renouveau manchot. En continuant de la sorte le maintien ne devrait pas tarder à être acquis. www.ascherbourg.com

 

 

 

L'AVANT-MATCH

 

Postaire : l'antre des Cherbourgeois

C'est pas

dans la manche

Une autre paire de manches l'union

 

 

 

En proie à un manque évident de constance depuis le début de la saison, les Cherbourgeois semblent avoir, ces derniers temps, gagné en régularité. Invaincus lors de leurs cinq dernières prestations, tombeurs d'Ajaccio, il y a quinze jours, auteurs d'un bon nul à Brest le week-end dernier... les hommes de la Manche sont en forme. Voilà de quoi laisser présager une opposition sérieuse pour les Rémois.

 

Les Cherbourgeois restent sur cinq résultats positifs : trois nuls face à Sannois, Louhans et Brest, deux victoires face à Sète (4-2) et Ajaccio (2-1). Ce groupe, jusque-là instable dans ses résultats, a donc progressé dans sa constance. "A l'extérieur, les joueurs ont toujours fait des matches cohérents, expliquait il y a quelques semaines Patrice Garande, l'entraîneur cherbourgeois. A domicile, ce n'était pas le cas. Mais ils sont en train de renverser la vapeur et de prendre du plaisir en jouant ici", ajoutait-il.

12e avec 33 points, soit deux de plus que le premier relégable, Raon-l'Etape, les Nord-Cotentinois restent sur une série encourageante, mais il ne leur faut pas musarder en chemin. Souhaitons que Reims n'en fasse pas les frais. Sinon, Ladislas Lozano devra ouvrir le parapluie…

 

 

En route pour une soirée champagne

 

Forts d'un collectif retrouvé, les Cherbourgeois ont sans doute les moyens de faire trembler le leader, ce soir. Une éventualité à laquelle rêvent les supporters, qui devraient garnir en masse les travées de Maurice-Postaire.

 

 Socrier, serial buteur

Son essai à Reims

 

«Cherbourg a écarté Brest du podium, samedi dernier. Les Normands n'ont évidemment pas les moyens d'infliger punition identique à Reims, bien calé en tête avec 5 points d'avance sur Cannes, mais disposent en revanche d'armes propres à faire trébucher le leader pour la seconde fois en huit jours. Romorantin y est parvenu. On se demande bien pourquoi la troupe de l'ASC, dotée d'une solide attaque et d'un secteur défensif retrouvé, n'y parviendraient pas. À nouveau parée du rouge qui lui sied bien depuis l'adoption du nouveau costume, elle se prépare à donner du fil à retordre aux aspirants à la Ligue 2.

 

Vers l'équilibre idéal

Ladislas Lozano, fâché sans doute de la récente mésaventure et des prestations en demi-teinte de sa formation à l'extérieur, annonce d'ores et déjà que «cinq, six, voire sept joueurs qui n'avaient pas débuté la partie à Romorantin, seront là d'entrée de jeu.» Info ou intox, peu importe. Les Rémois sont moins fringants en cet ultime quart de saison. Leur dernière série avec un seul succès en cinq matches en atteste. Le confort de leur position peut du reste encourager leur entraîneur à tester un dispositif inédit au milieu duquel les Cherbourgeois trouveraient la place de passer.

C'est en tout cas ce qu'imagine Patrice Garande : «Je ne pense pas qu'ils viennent pour attaquer. Si on ne prend que les matches joués depuis la trêve, Reims est 12e, comme nous.»

En leur antre, ses protégés ont pris l'habitude de soigner le tableau d'affichage. Les coups de pieds arrêtés de Gosselin (Brest en a encore pris un et Reims s'est incliné sur une situation de ce type à Romorantin), la finesse de Socrier, pour peu que Lecocq lui aussi soit efficace en dernière intention, sont susceptibles de prolonger les bonnes habitudes. D'autant qu'avec le retour de Mickaël Barré, comme tourelle arrière et charismatique porteur de brassard, la garde rapprochée de Thomas Kokkinis a singulièrement gagné en sérénité, et pèse plus qu'hier sur les attaquants adverses. « Dès que Mika a repris l'entraînement, ça a opéré comme un déclic.

À Brest, il s'est bien installé dans le dispositif mis en place depuis quelques temps. Il a fait son match, crédibilisé tout ce qu'il représente et a été performant dans son domaine, salue le tacticien. Devant, depuis qu'on a gagné en animation offensive, on trouve des buteurs différents. Je pense que Romo devrait maintenant commencer à en mettre aussi... » Que des bonnes choses, en somme, à attendre de ce groupe qui, de 90 minutes en 90 minutes, tend vers l'équilibre idéal. Olivier CLERC

 

 

 

Lozano a du mal à assumer

 

Ce samedi, la venue de Reims à Cherbourg doit attirer les foules. À tout seigneur, tout honneur : les Champenois occupent la place la plus enviable au classement depuis 25 rencontres. Mais en 14 déplacements, ils se sont inclinés à 7 reprises, ont gagné 4 fois et ont concédé 3 nuls.

 

«Ça fait maintenant 25 matches qu'on est premiers. Croyez-moi, ce n'est pas si facile à assumer.» Ladislas Lozano, à Cherbourg comme ailleurs, sait son équipe attendue comme le loup au coin du bois.

Si les Rémois se montrent intraitables à domicile (12 victoires et 3 nuls en 15 matches), où seuls Romorantin, Raon et Valenciennes peuvent se vanter de les avoir tenus en échec, ils rencontrent plus de difficultés hors de leurs bases.

«Depuis des semaines, mon sentiment reste le même, avoue l'entraîneur. Tous les matches à l'extérieur sont très fermés, serrés, engagés, ils basculent sur peu de chose. Ce groupe est beaucoup plus fort que ce qu'on veut bien en dire.»

 

Une réputation à défendre...

Le réputé fort en gueule regrette, tout en «respectant la vision du foot» de ses collègues, d'avoir souvent vu ses protégés buter sur des lignes arrières plus que renforcées : «Moi, je ne me suis jamais présenté avec cinq défenseurs. Quelques équipes en mettent six, sept voire parfois huit. Cherbourg avait blindé comme ça au match aller, mais on avait quand même gagné.» Justement, sur une erreur défensive sanctionnée par un but contre son camp de Gambillon.

Cette fois, Lozano se prépare à tout autre chose. Il a examiné à la loupe la sortie des Cherbourgeois à Brest, samedi dernier, prestation jugée de « grande qualité ». Reims sort d'un échec à Romorantin (3-1), et sait que loin de Champagne les pelouses lui réservent souvent de mauvaises surprises (4-3 à Cannes ; 3-0 à Louhans ; 1-0 à Wasquehal, Dijon, Nîmes et Libourne).

«Peu importe, on reste dans notre créneau de jeu, on travaille dans le respect de nos valeurs, assure le tacticien maison. Si aujourd'hui on me présentait un papier à signer pour une 3e place dans ce championnat et l'accession à la Ligue 2 à la clé, je signerais tout de suite. On n'a jamais eu la prétention de battre tout le monde. Sur le papier, j'ai vu des équipes plus fortes que la nôtre, comme Valenciennes, Nîmes, ou Brest.»

Ce n'est que ce matin, à l'issue de l'ultime entraînement et avant de monter dans le bus (les Rémois passeront la nuit à Bayeux), que l'entraîneur déterminera qui sera du voyage. Sa seule certitude est qu'il devra se passer de son gardien titulaire, Arnaud Balijon, expulsé à Romorantin. La 3e défense du championnat aura fort à faire face à la 2e attaque, mais entend bien tenir le choc pour renouer avec le succès à l'extérieur dont le dernier remonte au 31 janvier, contre Sannois. Olivier CLERC

 

 

 

Barré, El Hajri se barre

 

L'aventure de Jawad El Hajri à Cherbourg n'aura duré que sept mois. L'avant-centre cherbourgeois, arrivé de Guingamp en août dernier, a présenté sa démission cette semaine au président Gérard Gohel. Il n'accepte pas le jeu de la concurrence.

 

El Hajri est tout de même le deuxième meilleur buteur de Cherbourg

 

L'anecdote prête maintenant à sourire. Contacté à l'intersaison par des clubs de National, le jeune avant-centre de l'En Avant Guingamp, Jawad El Hajri avait répondu que « s'il devait jouer en National un jour, ce serait à Cherbourg avec Monsieur Garande.»

Recruté par le club cherbourgeois à la mi-août, l'ancien guingampais s'apprête pourtant, sept mois plus tard, à faire ses valises et à quitter le nord-Cotentin. «Jawad m'a présenté sa démission, commente Gérard Gohel, joint hier au téléphone. Il a estimé qu'il n'était pas assez souvent titulaire et a pris la décision de quitter le groupe. j'ai essayé de l'en dissuader mais je n'y suis pas parvenu. Il n'appartient donc plus à l'effectif de l'ASC.»

Barré par le duo Socrier-Lecocq pour une place de titulaire, El Hajri n'a pas accepté le jeu, classique, de la concurrence. «Elle lui est devenue pesante, estime Gérard Gohel. Mais je respecte sa décision. On n'est pas l'Olympique de Marseille, on essaie de travailler dans le calme absolu et sans esprit de polémique.»

A 23 ans, Jawad El Hajri se retrouve donc sans club jusqu'à la fin de la saison. « Mais il n'aura pas de mal à retrouver un autre effectif», assure le président de l'ASC. Sans doute. Si l'ancien guingampais ne traîne pas son coup de tête cherbourgeois comme une vieille casserole. Bénédicte Renou (LML)

 

 

Le match aller