Stade de Reims VDT (webzine)

Attaque-défense non stop hier soir à Delaune face à des Cherbourgeois venus en Champagne, non pas pour jouer au football mais pour éviter le naufrage. Pour ce déplacement périlleux, Patrice Garande, l'entraîneur de l'équipe manchoise, avait eu la mauvaise idée de bâtir une sorte de Mur de l'Atlantique, sous la forme de 10 joueurs repliés dans leurs 16 mètres pour protéger leur gardien.

Dans cette partie à sens unique, les Rémois auront eu le mérite de ne pas se décourager, remettant sans cesse l'ouvrage sur le métier (et le ballon dans le paquet). L'ouverture est venue tardivement, sur un centre de Petitjean repris victorieusement par Louiron. Et, comme un bonheur n'arrive jamais seul, au même instant Wasquehal (adversaire du Stade vendredi prochain) égalisait à Brest. Résultat : Reims conforte sa première place.

"On a tout essayé" - « On s'était préparé à cela. On savait qu'il faudrait être patient, trouver les pénétrations sur les côtés afin d'ouvrir le score et ainsi débloquer le jeu. Mais comme l'ouverture du score est arrivée tardivement, le jeu n'a jamais été débloqué. C'est un peu dommage de se présenter avec un tel plan de jeu mais je le respecte car il est mis en place de façon intelligente et sans agressivité déplacée, que ce soit sur le terrain ou sur le banc. Mais pour la progression d'un groupe, le beau jeu et le respect des spectateurs, je préfère notre attitude. C'est vrai qu'on a paru brouillons car on essayait et on n'avait pas le droit à l'erreur, chaque erreur technique était sanctionnée par une perte de balle. Il faut féliciter l'équipe qui n'a jamais renoncé, elle a essayé d'attaquer par l'axe, par les côtés. » Ladislas Lozano (l'union - 06-03-03).

Ce samedi, Arnaud Ribas, suspendu, ne sera pas de la fête contre Cherbourg. Un mal pour un bien, car l'attaquant rémois est à la limite de la rupture depuis quelques matches.

Reims n'est sûrement pas l'adversaire idéal pour Cherbourg à la recherche d'un nouveau souffle. Arrivé de Ligue 2 en début de saison, le groupe emmené par Ladislas Lozano s'est approprié la première place du championnat, en alternance avec Brest, autre prétendant au trône. Malgré tout, deux clubs ont joué les tombeurs devant Reims : Cannes (4-3) et Louhans Cuiseaux (3-0). Le tout pour un seul nul, samedi dernier, devant Romorantin (1-1).

« Je ne suis pas déçu de ce résultat, précise Ladislas Lozano, même si le fait de ne pas gagner nous laisse sur notre faim. On a joué contre une équipe qui mérite toutes les qualités qu'on lui a attribuées depuis le début de ce championnat. » Le but encaissé a résonné comme un coup de tonnerre dans les rangs rémois. « C'est difficile à assumer, surtout quand on joue un troisième match en l'espace d'une semaine. Ce qui n'était pas le cas pour Romorantin », ajoute le technicien local. « On s'en est rendu compte dans le dernier quart d'heure par un manque de lucidité dont nous faisons part. Des passes et des contrôles manqués. »

Néanmoins, Ladislas Lozano a tenu à féliciter ses joueurs. « Un championnat se gagne et un objectif s'obtient dans la durée. Alors, il faut rester réaliste et ne pas avoir les yeux plus gros que le ventre. Samedi, on n'avait peut-être pas tous les moyens pour forcer la décision, donc, le résultat est somme toute logique. Nous restons premiers en ayant toujours cinq point d'avance sur le quatrième qui, lui, ne monte pas, poursuit Lozano. Alors, il y a quand même du positif. »

Autre fait non négligeable pour le groupe rémois : la rentrée d'Arnaud Ribas en provenance d'Angoulême a été positive. « Arnaud mérite actuellement sa qualification. Elle a donné plus d'homogénéité au groupe. Mais il a un problème à la cuisse qu'il faut gérer, en faisant attention de ne pas le casser. Notre jeu demandait du changement, il est intervenu avec succès, même si cela ne s'est pas traduit par une prise d'avantage au niveau du score. » Mauvaise nouvelle pour Reims, mais bonne pour Cherbourg : Ribas devra répondre d'une suspension ce samedi. « Nous aurons de nouveau des problèmes avec l'effectif... »

Actuellement leader de ce championnat de National, le club rémois se surprend lui-même. « Le mois de septembre était pour nous le mois de tous les dangers, reconnaît Lozano. Qui l'aurait cru et qui l'aurait pronostiqué ? On avait de quoi être effrayé devant le calendrier dément qui nous attendait. »

Hormis Valenciennes, bon dernier du groupe, Reims s'est offert Ajaccio (3-0) et Brest (1-3), des équipes qui ont mis à mal le clan cherbourgeois. Et le nul obtenu Romorentin est un avertissement pour le groupe de Patrice Garande, puisque cette dernière équipe sera le prochain adversaire des joueurs du Nord-Cotentin à Postaire. « Nous sommes aujourd'hui dans un cadre bien défini de notre intervention, analyse Lozano. Ce cadre est un cadre positif, performant au niveau de l'efficacité et de la mentalité. C'est le plus important à mes yeux. »

La venue de Cherbourg, Ladislas Lozano ne la prend pas à la légère. « Leur dernier match face à Brest, même s'il se solde par une défaite, reste très honorable. Obtenir un 2-3 face à une telle équipe est une bonne performance. Et puis, je pense qu'il leur manque le petit déclic qui leur permettra de se refaire une santé. On ne doit surtout pas prendre leur venue comme un match gagné... » Pour Cherbourg, obtenir un score de parité à Reims serait déjà un exploit. Alors une victoire... Philippe LAISNÉ

Patrice Garande (entraîneur de Cherbourg) - : "Sans illusion ? Si c'était le cas, on ne se déplacerait même pas. Je refuse de tomber dans les clichés consistant à dire qu'on n'a aucune chance, au vu des circonstances actuelles et des différences de budgets entre nos deux clubs. Je sais en revanche qu'il nous faut stopper l'hémorragie en défense, arrêter de prendre des buts comme on en prend, notamment sur coups de pieds arrêtés. Personne n'a encore gagné à Reims. Nous n'avons pas de quoi nous mettre la pression sur un match de ce type. On n'y a rien à perdre, et surtout tout à y gagner. »

Attention, jeu dur ! Pour avoir longtemps évolué en CFA avec Calais, Ladislas Lozano a l'avantage de bien connaître certaines équipes, telles que Cherbourg. Son "staff calaisien" également... "Oui Michel, on en parle chez le Kiné, et pour cause ! On se souvient en 2001 de la rencontre à Cherbourg en barrage : provocation, carton rouge et infirmerie bien remplie au retour. Certes, avec la montée à l'époque mais bien servi par cette équipe qui ne lâche rien et qui est très physique. C'était en 2001... mais prendre garde quand même. @micalement". Philippe (Calais)

"Vu des Tribunes" : l'actu du Stade - Rédaction-conception : Michel HAMEL