STADE DE REIMS - LIBOURNE : 2-0
Mercredi 13 août 2003 - 3ème journée de National - 5.192 spectateurs - Arbitre : M. Fidri
HADDADOU 37e - LAQUAIT 86e
A l'arrache
Usés par les efforts consentis pour venir à bout des "bûcherons" vosgiens quatre jours plus tôt, les Rémois l'ont emporté "à l'arrache" contre les "Pingouins" girondins (on ne choisit pas son surnom). Mais, comme le souligne Emmanuel Bibault, le "gros test est pour la semaine prochaine à Cannes", face à des Azuréens en mauvaise posture et condamnés à vaincre.
Un Stade vraiment... neuf
Choc des extrêmes entre le Stade, 6 points au compteur, et Libourne-Saint-Seurin,
aucun. En apparence, aurait répondu Ladislas Lozano qui ne se fiait pas
à ces mathématiques de début de saison.
Avec la blessure
d'Oliveras s'ajoutant à celles de Louiron puis Barbier, le coach rémois
avait été contraint une nouvelle fois de repenser son système
défensif. Profitant du retour de Leroy (à gauche), il avait placé
Comminges, plein de jus, à droite.
Autre innovation, la première
titularisation de Diané, récompensé de ses bonnes apparitions,
en pointe.
Haddadou
malin
D'entrée, les Rémois prenaient la direction
des opérations et mettaient la pression. D'abord par le côté
gauche avec trois déboulés dans les cinq premières minutes.
Deux coups francs et un centre sur lequel Boutal était un poil court de
la tête.
Les Libournais sous pression, peinaient considérablement
dans la relance. En tout cas ne s'embarrassaient pas à l'image de Kouassi
dont le dégagement était près de sortir du stade (10e) !
La
première incursion girondine dans la surface adverse n'intervenait qu'au
quart d'heure, sans dommage pour Balijon (malgré la charge de Marchano).
Mais
les hommes de Jean-Marc Furlan montraient en quelques occasions une capacité
à partir rapidement en contre.
Aux alentours de la demi-heure, les visiteurs
s'enhardissaient. Ou profitaient-ils du net fléchissement des Rouge et
Blanc subitement plus à la peine, notamment au milieu et battus dans les
duels ?
Castant se retrouvait par deux fois en bonne position. Sa première
frappe passait de peu à côté (34e). La seconde était
contrée in extremis par Arnaud (36e).
La construction faisait défaut
chez les hommes de Lozano. Comme souvent dans ces cas-là, la solution venait
par un coup de pied arrêté. L'entreprenant Petitjean obtenait un
coup franc sur le côté gauche. Haddadou, malin, surprenait Daguet.
Le
portier attendait un centre et partait trop tard pour éviter l'ouverture
du score (1-0, 38e).
Ce but, le deuxième de l'ex-Manceau, redonnait
des couleurs aux Marnais qui se procuraient deux autres opportunités avant
la pause. Boutal écrasait sa reprise sur un centre de François (43e)
puis un corner de Petitjean filait dangereusement devant le but (45e + 2).
Entretemps,
Balijon avait toutefois dû y aller d'une manchette, par précaution,
sur un essai de Marchano (44e).
Encore
une barre
Les Stadistes inquiétaient à nouveau leurs
supporters au retour des vestiaires. Plusieurs fois les Bleus les déstabilisaient.
Arnaud devait à nouveau intervenir devant Castant (53e). Il y avait
surtout une frappe de Thèze sur la barre (56e) (Reims tient sa moyenne
dans ce domaine). Balijon sortait dans les pieds de Girardin dans la foulée.
Les
Rémois, une nouvelle fois, réussissaient à subir sans céder
mais n'exploitaient pas les espaces qui, immanquablement, se créaient.
Petitjean était devancé par Daguet (57e) et le coup franc de François
était capté par le portier (63e).
Libourne, méritant,
aurait pu décrocher une égalisation qui n'aurait pas été
usurpée mais Girardin gâchait la balle de break consécutive
à une tergiversation d'Ongoly (77e).
Et comme face à Pau et à
Raon, le Stade allait assommer son adversaire. Son « classique ».
C'est Laquait, bien servi par Moukila, qui se chargeait cette fois d'ôter
les derniers espoirs girondins (2-0, 85e). Avec neuf points sur neuf possible,
et une cage toujours inviolée, Reims reste co-leader, avec Brest.
Christophe
Hébert
Un signe qui ne trompe pas
Sans
tourner encore à plein régime, Reims parvient à faire le
plein. Le propre des équipes qui réussissent ?
Sans
être une garantie absolue, un bon début de parcours augure souvent
d'une saison réussie. Les Rémois sont en droit de nourrir de sérieux
espoirs. Mercredi face à Libourne-Saint-Seurin, ils ont décroché
leur troisième succès (2-0) en autant de rencontres après
ceux obtenus face à Pau (2-0) et à Raon-L'Etape (3-0).
Et ce
qui fait certainement le plus chaud au cœur du groupe rouge et blanc, c'est cette
sensation que l'équipe est encore loin de tourner à plein régime.
Car
on peut voir dans cette faculté à faire le plein de points sans
archi-dominer l'adversaire, en traversant même parfois de grandes plages
de moins bien, le propre des « grandes » équipes. Ladislas
Lozano s'en réjouit : « On sait faire le dos rond quand ça
fonctionne moins et, quand on l'attend le moins, l'équipe retrouve le fil
du match ».
Et marque. « Cela s'appelle l'efficacité ».
Ce fut le cas face au promu girondin. Après un début de partie entièrement
à son avantage, avec une grosse pression, le Stade commença à
faiblir.
Repères
de travail
Mais Mohamed Haddadou, et son coup d'œil, passa par là,
ouvrant le score sur un coup franc excentré direct (38e). « Les deux
premiers coups francs, je les avais mis au deuxième poteau. J'ai vu le
gardien qui anticipait. En frappant assez fort et bien placé, j'ai provoqué
la chance », raconte celui qui devient meilleur compteur maison avec deux
réalisations mais qui s'est malheureusement blessé (voir ci-dessous).
Après
avoir mieux fini la première mi-temps, les équipiers de David François
(qui ne passa pas loin du deuxième jaune !) furent bousculés par
leurs hôtes en début de seconde, avec notamment Ð comme lors
des deux premiers matches Ð un tir sur la barre de Balijon. « Il est
difficile de rivaliser avec une équipe quasi-inchangée par rapport
à la saison dernière et au collectif logiquement plus affirmé
que le nôtre », observe l'entraîneur rémois.
Outre
la qualité certaine de l'adversaire, Ladislas Lozano estime qu'un «
manque de fraîcheur physique et de confiance collective pour sortir plus
haut et garder le ballon en zone adverse » auquel il faut ajouter un «
défaut d'agressivité dans la récupération au milieu
» expliquent ces périodes de flottement. « Cela donne des repères
de travail pour la suite ».
Le coach dut aussi rééquilibrer
un jeu qui penchait à gauche. Avec un Allan Petitjean entreprenant et un
Miguel Comminges à son affaire bien que n'étant pas sur son côté
naturel : « On l'a recruté pour cette faculté à jouer
à droite ou à gauche ».
Cannes,
intéressant
Très agressif, il n'hésita à
monter : « Le coach me le demande et j'aime le faire quand mes capacités
physiques me le permettent ». Et d'ajouter : « On a parfois été
mis en difficulté, il a notamment fallu gérer leurs joueurs excentrés,
ce qu'on a bien fait ».
La défense, à nouveau remaniée
par la force des choses, tint d'ailleurs dans l'ensemble plutôt bien le
coup.
Et comme face à Pau et Raon, le Stade, après avoir laissé
passer l'orage, porta le coup de grâce, par Stéphane Laquait (85e).
Certains
diront peut-être que ces trois victoires n'ont pas été acquises
face à des « gros » mais aucune équipe n'est jamais
facile à battre (n'est-ce pas Wasquehal qui vient d'être défait
chez lui par Pau ?). Le déplacement mardi prochain à Cannes, un
prétendant à la montée qui tarde à démarrer
(un petit point), arrive à. point nommé pour mieux s'étalonner.
Christophe
Hébert
Vu des Tribunes : l'actualité du Stade de Reims - Rédaction-conception : Michel HAMEL |