ARRIVÉE : SAISON 2004-2005 (Ligue 2) GARDIEN
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Interview
digestion difficile |
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Greg le Missionnaire Sélection
Ecole du Rire des plus
mauvais jeux de mots
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octobre 2004, avant Dijon-Reims - Grégory
Legrand, le portier n° 2 stadiste, retrouve ce soir une ambiance dijonnaise
qu'il a appréciée. Et une pelouse où il a brillé en
Coupe de France. La première recrue stadiste de l'intersaison,
n'est pas le dernier à croire en l'éclosion d'un groupe dont il
savoure la sérénité. A 29 ans, le natif d'Haubourdin qui
a croisé la route de Ladislas Lozano à Créteil, attend patiemment
son heure. Doublure de talent, il assume sans animosité son statut, puisant
dans le travail quotidien des raisons de croire en un avenir plus lumineux.
Grégory, il y a quatre mois vous étiez
encore dijonnais. Quels souvenirs gardez-vous de votre passage en Bourgogne ?
« Globalement satisfaisants. La déception engendrée en championnat
a été effacée par une belle carrière en Coupe de France
».
La
Coupe a sauvé votre saison ? «
Tout à fait. J'avais disputé les six premiers matches de championnat.
Durant cette période, l'équipe éprouvait des difficultés
à trouver ses marques, malgré cela le coach continuait à
me faire confiance. Mais j'ai été malade au mauvais moment et j'ai
été remplacé par Bérel Mouko qui a réussi de
bons matches. Ca devenait difficile pour l'entraîneur de ne pas le titulariser
».
Comment avez-vous vécu cette mise à l'écart
? « Au début, c'était très dur à
digérer car je n'avais pas été écarté sur ma
valeur. Je faisais même un peu la gueule. Heureusement, il y a eu la Coupe
de France où je redevenais titulaire. Cette belle aventure m'a permis de
démontrer mon potentiel. Je me devais de briller pour moi, mais aussi pour
le groupe».
Et vous êtes devenu le M. Pénalty de la
Coupe. « C'était ma première participation
en Coupe et nous avons atteint la demi-finale. J'ai bénéficié
d'une grande part de réussite pour arrêter des tirs contre Saint-Etienne
et Reims. C'est un exercice très particulier, très aléatoire.
Gardien de but, je n'avais rien à perdre. Je devais juste choisir un côté
pour plonger ».
«
A Reims, la pression est palpable »
Pourquoi avoir quitté Dijon pour Reims ?
« A Dijon, les dirigeants ne me proposaient pas grand-chose. C'était
différent à Reims où je sentais la mise en place d'un grand
projet. Je me devais d'assurer mon avenir. De plus, à Reims, je me rapprochais
de mon nord natal ».
Où se situe la plus grande différence entre
les deux clubs ? « Sans conteste au niveau de l'engouement
populaire. A Dijon, il y a beaucoup d'autres disciplines sportives qui divisent
les supporters. Reims est une ville de football, grâce à son passé
exceptionnel. On perçoit une attente, la pression populaire est palpable.
Le jour où le club disposera de son nouveau stade, je pense que ça
vaudra le coup d'y être ».
Vous êtes le portier n° 2, n'est-ce pas frustrant
de rester tout le temps sur le banc ? « J'ai le même
objectif que les autres et je suis tout autant concerné par la progression
de l'équipe. Même si je ne joue pas beaucoup, je dois rester concentré.
Le plus important demeure l'équipe. Entre les trois gardiens, la concurrence
est saine. On rigole bien à l'entraînement ».
Expulsé contre Grenoble pour votre première
titularisation, n'avez-vous pas laissé passer votre chance ?
« Je ne vois pas les choses comme cela ? Le coach avait choisi de me faire
jouer et moi je voulais lui rendre sa confiance. Le carton rouge était
extrêmement sévère. Lorsque j'ai percuté Dalmat hors
de ma surface, je pensais récolter un carton jaune. L'arbitre était
mal placé. Il était même troublé. Pour tenter de se
racheter, il a exclu tout aussi sévèrement un Grenoblois. En discutant
avec un autre arbitre, j'ai su qu'il s'était trompé. Il a même
du mal à motiver sa décision sur la feuille de match. Quant à
moi, tout cela ne m'a pas découragé. Arnaud est revenu, mais le
plus important c'est d'être prêt à jouer ».
Ce soir, vous retrouvez Dijon, son ambiance, des copains.
« Moké, Masson, Vidalon et quelques autres. On se téléphone
de temps en temps ». Recueilli par Gérard
Kancel
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Son
arrivée à Reims |
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Greg
le Millionnaire Grégory
Legrand - Gardien
26-05-04
- Psychologiquement
parlant, Ladislas Lozano aurait pu mieux faire. Le premier renfort de la saison
n'est pas de nature à frapper les esprits. Pire ! L'entraîneur rémois
a cédé à un mauvais penchant classique dans le football qui
incite à recruter les joueurs qui vous ont impressionné lors des
confrontations directes de la saison précédente. C'est ainsi que
Frédéric Boniface avait atterri à Reims il y a deux saisons. Or,
Grégory Legrand,
le gardien remplaçant de Dijon qui débarque à Reims, est
celui qui a participé à notre élimination en Coupe de France...
lors d'une séance de tirs au but plutôt mal négociée
par Ladislas Lozano (remplacement "étonnant" de Balijon par Tingry
dans les tous dernières secondes du match).
Ce
jour là, Grégory Legrand avait effectivement arrêté
trois tirs rémois pour ce qui fut l'une de ses rares titularisations de
la saison. Voué à devenir le gardien numéro un de Dijon en
début de saison, il avait en effet cédé définitivement
sa place six matches... et trois énormes bourdes plus tard. Arnaud
Balijon peut donc dormir tranquille. "Nabil", son père, aussi.
Sauf miracle, Legrand ne lui fera pas d'ombre. D'autant qu'à près
de 30 ans il n'a rien d'un espoir. Il
ne reste plus qu'à souhaiter qu'après cette mise en bouche particulièrement
fade, le plat de résistance soit un peu plus copieux. Petit détail,
Ladislas Lozano a croisé Grégory Legrand à Créteil. Il
a dit - "La
Coupe de France, c'est ma bouffée d'oxygène. J'ai débuté
le Championnat en tant que titulaire, puis l'entraîneur a fait des choix.
Je me suis donc concentré sur la Coupe. Cela m'a permis de jouer des rencontres
de prestige, face à Lens, Amiens, Saint-Etienne... Je n'ai aucun esprit
de revanche." LA
VERSION OFFICIELLE Lauréat
malheureux d'un concours de circonstances Ce
soir-là, le mercredi 11 février dernier, héros bourguignon,
il fut le bourreau du Stade de Reims. Mohamed Haddadou, dans le temps additionnel,
Samuel Boutal et Allann Petitjean, lors de la série de tirs au but, avaient
trouvé sur leur route ce drôle de gaillard, fou et sobre à
la fois, tout heureux d'offrir à Dijon les quarts de finale de la Coupe
de France. Mais ce n'est pas parce qu'il a fait barrage à Reims que
les dirigeants stadistes ont décidé de l'enrôler. Ladislas
Lozano le rappelait hier : " Je l'ai rencontré à Créteil
lors de la saison 2001-2002. Il était le n° 2 derrière Duchesne.
Dès mon arrivée, je lui ai fait confiance et il me l'a rendue ".
Pour le technicien rouge et blanc, cette première recrue va se situer au
même niveau qu'Arnaud Balijon : " Ils sont jeunes tous les deux et
possèdent une grande marge de progression. On peut se réjouir de
pouvoir compter sur deux gardiens d'avenir dans l'effectif pro ".
Via Charleville Qui plus est, Nordiste
tous les deux. Natif d'Haubourdin, Grégory Legrand, fils unique d'un père
gardien de but en foot entreprise, a effectué la plus grande partie de
sa formation chez les Dogues lillois. " J'y ai signé mon premier contrat
pro ". Évoluant le plus souvent avec la réserve, il décide
de rejoindre Créteil en 2000-2001 où il s'affirme en D2 jusqu'à
l'arrivée de Stéphane Porato qui le repousse sur le banc. "
Il me restait une année de contrat, mais j'ai préféré
partir. Le challenge de Dijon me plaisait ", rappelle ce grand blond qui
évolua trois mois à l'Olympique de Charleville en 1997-1998.
Titulaire lors des six premières journées de National, il cède
ses gants à Mouko l'espace d'un match ("j'avais
une gastro ") mais ne
retrouva jamais sa place en championnat. "Un
concours de circonstances, selon mon coach, Rudi Garcia".
Il se contenta de briller lors de l'épopée Coupe de France face
à Saint-Etienne, Lens, Reims et Amiens, avant de tomber avec les honneurs
en demi-finale à Châteauroux. Du Stade de Reims, il se souvient
d'un match à Delaune avec Créteil (0-0 en 2002-2003) duquel il ressortit
avec une lèvre ouverte et une épaule meurtrie. " Ce club a
une bonne réputation et un formidable public ", croit-il savoir.
Grégory Legrand n'a pas prévu de vacances : un bonheur ne venant
jamais seul, son épouse donnera naissance à une deuxième
enfant ce vendredi à Lille. G.K.
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