Hebbar
58e - Blayac 78e - Boutal 81e pour REIMS Fauré 27e - Bah 89e pour GUINGAMP |
|
A
l'arrache

Pris
à la gorge, les Stadistes ont su desserrer l'étau sous l'impulsion
d'un Sylvain Didot omniprésent. Même si Amara Diané, plus
combatif qu'à l'accoutumée,
est toujours en mal d'efficacité, tous les Rémois sont à
créditer d'un bon match, y compris Boussad Houche, l'invité de dernière
heure de la défense centrale. Reims s'écarte provisoirement de la
zone rouge.
Inutile de se voiler la face. On faisait semblant d'y croire mais, en vérité,
on se contentait de l'espérer sans trop y croire. Incompréhension,
tristesse, dépit, inquiétude et (bien pire) résignation s'entremêlaient
dans les travées de Delaune, samedi soir. La Méano semblait même
plus dynamique qu'à l'habitude. En réalité, elle était
seulement un peu stressée.
Voilà à quoi ressemblait le
stade sur le coup de 20 heures. La seule chose sur laquelle tout le monde s'accordait,
c'est que ce Reims-Guingamp était un match couperet, au sens propre (pour
certains) comme au figuré. Là encore, tout était dans le
non-dit, alors que des frémissements révélateurs étaient
perceptibles depuis plusieurs jours dans le petit monde du football hexagonal.
Non,
la venue des Costarmoricains n'avait vraiment rien d'une sinécure.
Le speaker de Delaune "ramait" plus encore qu'à l'accoutumée,
les Red Girls s'étaient subitement délavées au point de passer
complètement inaperçues, le vocabulaire footbalistique des ex-Wifried
Boys fismois s'était appauvri au point de ne plus compter qu'une dizaine
d'expressions (contre 12 auparavant), toutes bâties autour du terme "enc.".
Même les jeux de mots de L'Union avaient perdu de leur saveur. Bref, samedi
soir ce n'était pas l'extase.
"Samy"
sur le banc
Au
dernier moment, Ladislas Lozano, qui fonctionne à l'inspiration, avait
changé ses plans, choisissant de renforcer sa défense en titularisant
Denis Arnaud aux dépens de Samuel Boutal.
Au fond, même si Boussad
Houche occupe le poste de n°5 avec brio chaque semaine... en DH, ne pas le
laisser livré à lui-même devant Fauré et Dagano était
un rien réconfortant, tout comme la mise en place d'une défense
à cinq.
Seul,
"Samy" n'a guère goûté la plaisanterie. Du coup,
le "papy ronchon" a fait sa mauvaise tête et n'a pas traîné
dans les vestiaires après la rencontre. Lancé dans le match à
la 77e, il a cependant inscrit un but rageur. Comme quoi, changer les habitudes
peut être utile
Il en est un, en revanche, qui a toujours un
peu de mal à sortir de la routine, c'est Amara Diané. Qu'on en juge
! 9e: excellent ballon d'Hebbar mais reprise dévissée, 11e: service
aérien millimétré sur un corner mais tête non cadrée,
13e: balle dans le dos de la défense et hésitation coupable devant
le gardien
L'Ivoirien donne immanquablement le sentiment de ne pas aller
au bout de ses actions, comme s'il voulait absolument éviter tout risque
de blessure. Pourquoi ? Simple détail pour lequel la réponse peut
attendre quelques semaines.
Peu importe après tout, puisque Viale se
bat, que Dossevi court, que Blayac fait sobre mais efficace et, surtout, que toute
l'équipe s'arrache les tripes, comme ce fut le cas contre Guingamp où
elle n'a jamais baissé de pied durant 90 minutes.
Action,
réaction
Mais, on connaît ses travers. A se procurer des occasions sans marquer,
elle s'expose à des contres vengeurs. Et l'inévitable s'est produit
à la 27e lorsque, pour la première et dernière fois du match,
Dagano est parvenu à prendre le meilleur sur Delmotte. Percée sur
l'aile droite, centre au deuxième poteau et tête imparable de Fauré,
bien esseulé. 1-0. Silence dans le stade et l'indicible sentiment qu'il
ne serait pas possible d'inverser le score.
De
fait, les Stadistes ont traîné comme des âmes en peine jusqu'à
la mi-temps. Mais quel feu d'artifice au retour des vestiaires. C'est tout d'abord
Hebbar, qui part plein axe, percute la défense, profite d'un, de deux,
de trois contres favorables et crucifie Carrasso. 1-1 à la 58e. Delaune
respire. Et le Stade ne relâche pas la pression. Blayac (78e) et Boutal
(81e) parachèvent l'uvre esquissée pour un retournement de
situation inespéré.
La réduction du score par les Guingampais
à la fin du temps réglementaire est purement anecdotique au plan
comptable, mais pas au plan du jeu car les Bretons ont marqué sur leurs
deux seules occasions, signe que tous les problèmes ne se sont pas évaporés.
En revanche, il y a un léger mieux dû à la présence
de Christophe Delmotte en défense centrale et, surtout, à la mise
en uvre d'une défense à 5 éléments au sein de
laquelle Boussad Houche n'a d'ailleurs pas démérité, en dépit
de sa lenteur d'exécution. Très appliqué, il a notamment
signé quelques longues et précises relances sur Amara Diané,
qui ont créé le danger dans la surface guingampaise.
Je
compte, tu comptes, il compte
Samedi soir, le Stade a livré une bien belle partie, se battant sur tous
les ballons, ne renonçant jamais. Mais, sans vouloir jouer les rabat-joie,
il semble difficile qu'il puisse rééditer une telle performance
régulièrement sans entamer ses réserves physiques. Comme
son nom l'indique, le championnat n'est pas la coupe.
Pas
question pour autant de bouder notre plaisir. Ce week-end, JPC va dormir comme
un bébé en rêvant aux 24 points (c'est-à-dire quatre
de plus) qu'il veut glaner avant la mi-championnat pour rester dans les temps.
Nos adversaires : Niort et Clermont à l'extérieur, Amiens à
domicile. Pas simple. Mais que ça ne nous empêche surtout pas faire
de beaux rêves. Après tous ces moments de tension, un bon bol d'évasion
ne peut faire de mal.
D'ailleurs,
le groupe rémois est lui aussi parti passer trois jours à Vittel,
histoire de se ressourcer.

Les Ultrem
contre le Calaisien : ça continue...
.
Ladislas
Lozano - « Avant de parler du
match, je tiens à faire une déclaration liminaire. Je n'ai pas attendu
d'avoir 53 ans pour venir me faire insulter à Reims. Ces gens,
que je ne nommerai pas, ne me méritent pas et ne méritent
pas le Stade de Reims.». (l'union 14-11-04)
Rappelé
à l'ordre par le président Caillot, Ladislas Lozano en a pourtant
remis une couche contre les Ultrem après le match. De la provocation savamment
calculée qui ressemble à s'y méprendre à l'attitude
adoptée face aux supporters du Wydad (Maroc) en 2001. Dans quel objectif
? On n'ose l'imaginer. Allez, ça ne vaut pas plus qu'un bas de page. Au
"prési" de régler l'affaire avec son employé, après
tout...

La banderole plus sage mais
tout aussi explicite
que seuls les joueurs pouvaient voir.