En
Avant ou en arrière ?

Pour
savoir au premier coup d'il si le Stade va bien ou pas, il y a un indicateur
infaillible : les mauvais jeux de mots de L'Union. Dès que la titraille
devient conventionnelle et l'analyse aussi sérieuse que dans L'Equipe,
il est généralement grand temps de sortir les mouchoirs.
Partant
de ce constat, il semblait judicieux d'exhumer ce vieux titre éculé
qui barrait le haut de page de la rubrique des sports au match aller. Ce jour
là, on était allé de l'avant, et En Avant était parti
en arrière. Allez y comprendre quelque chose
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En
y regardant de plus près, nous ne sommes d'ailleurs pas si loin du climat
de l'époque et rien, ni personne, n'a vraiment changé. Seule différence
notable, un nouveau speaker officie sur la pelouse de Delaune avant les matches.
Et c'est plutôt un progrès.
Ca n'a l'air de rien de prime abord,
mais ça prouve tout de même que certaines choses vont dans le bon
sens. Tout n'est donc pas aussi négatif en cette fin de saison. Il suffit
de cultiver un certain sens de l'observation avant et après les rencontres
pour relever ces petits signes avant-coureurs de notre évolution vers un
professionnalisme clairement affirmé. Or, c'est en valorisant les détails
de ce type que l'on parviendra à briser la sinistrose ambiante. Que chacun
suive cet exemple.
Pour le reste, il faut bien avouer que les indicateurs n'inclinent
pas à la franche rigolade. On peut les retourner dans tous les sens, les
décortiquer, les maquiller même, tous sans exception sont calamiteux
: défense, attaque, forme, extérieur, domicile
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J'ai
cependant décelé un paramètre positif. Guingamp
est la meilleure équipe à domicile et nous sommes la 17e à
l'extérieur. Nos adversaires étant archi favoris, la pression sera
donc sur leurs épaules. Challengers désignés, les Rémois
joueront au contraire l'esprit libre puisqu'ils n'auront rien à perdre.
Alors
! convaincus ?
Non !?
J'admets que ça n'a rien d'étonnant.
Comme
dirait Sylvain Didot, "le miracle serait de prendre un point".
Or, lui sera sur le terrain
Ce n'est donc pas très rassurant.
Je
n'ose même pas vous proposer de demander au Pape de prier pour nous, il
n'a pas l'air très aimable. On est tellement vernis en ce moment qu'il
serait capable de nous balancer un taquet.
A
lire également : l'interview de Didot traduite en champenois

Sur
une planche savonneuse - Les
statistiques ne plaident pas en faveur du Stade dont la progression, depuis l'après-trêve,
fait naître de grosses inquiétudes. Il faut savoir que :
- Reims
n'a pris que 11 points sur les 42 en jeu
depuis le 10 janvier 2005 (7 défaites, 5 nuls, 2 victoires).
- Reims
a encaissé 23 buts et en a marqué 9.
- 14e à la trêve
avec 25 points et 6 unités de plus que le premier relégable, il
se situe aujourd'hui à la 15e place avec 3 points de mieux que le 18e.
-
Reims possède la défense la plus perméable de la L2 : 48
buts encaissés en 33 rencontres, soit une moyenne de 1,45 but par match.
-
Reims possède la troisième plus mauvaise attaque : 28 buts en 33
matches, soit 0,85 but par rencontre.
(extrait
de L'union du 18-04-05)
MA
PETITE ENTREPRISE CONNAÎT PARFOIS LA CRISE
Sylvain
Didot : "Ca secoue en interne..."
"Le
mois de janvier nous laissait envisager une fin de saison facile". Mais Reims,
"en raison de blessures, de changements de postes et de problèmes
internes", traverse à nouveau une période de crise. C'est en
substance ce qu'explique Sylvain Didot, l'enfant de Paimpol, de retour chez les
siens.

Sylvain
Didot revient au bercail. Il y revient presque la peur au ventre avec Reims qui
va mal depuis la fin janvier (10 matchs sans victoire dont six défaites)
et qui flirte dangereusement avec les relégables après avoir cru
en sa bonne étoile au début de l'année. La dégringolade
est cruelle et le match de demain à Roudourou est donc d'une importance
capitale pour Sylvain et ses petits copains rémois.
"C'est super
pour moi de jouer à Guingamp. Je l'ai fait une première fois en
tant que professionnel avec Toulouse. Mais je suis content d'y revenir encore.
J'ai beaucoup d'amis à Guingamp où j'ai été formé.
Je pense à Yvon Schmitt et à Laurent, son fils, qui est aussi mon
agent".
A 30 ans, Sylvain Didot, le Paimpolais né à Lannion
où ses parents, Annie et Yvon, tiennent le superbe hôtel Arcadia
route de Perros-Guirec, se fait un réel plaisir de revenir au Pays.
Un
beau coup d'épée dans l'eau
Mais ce plaisir aurait
pu être plus grand encore. Car Reims, leader après quatre journées,
a connu des moments difficiles quelques semaines plus tard. "On a eu un gros
trou en octobre-novembre", se souvient Sylvain. Un épisode sans, effectivement,
puisque les Rémois étaient relégables à la mi-novembre.
La
suite a certes été meilleure, du moins jusqu'à la fin d'un
mois de janvier "qui nous laissait envisager une fin de saison facile".
Mais Reims, "en raison de blessures, de changements de postes et de problèmes
internes", traverse à nouveau une période très difficile
avec, depuis la fin janvier, une série de dix matchs sans victoire.
Ladislas
Lozano n'y a pas résisté. Le président Caillot vient de le
"virer" pour confier la responsabilité technique de son club
à son adjoint, Jean-Claude Cloet et à Fabrice Harvey qui a joué
au feu Saint-Brieuc Côtes-d'Armor.
"C'est la première fois
que je vis ça, confie Sylvain qui ne veut pas s'étendre sur le sujet.
Chacun avait sa part de responsabilité, à commencer par nous, les
joueurs, qui sommes sur le terrain".
Au lieu du choc psychologique recherché,
le président rémois a réalisé un beau coup d'épée
dans l'eau : son duo vient subir un terrible revers chez lui (0-4) face à
Nancy !
"Le
miracle serait de prendre un point"
"On prend cinq
et quatre buts chez nous. On a une différence de buts qui nous pénalise
par rapport à nos concurrents pour le maintien. Notre avance a fondu comme
neige au soleil. Il est temps de tirer la sonnette d'alarme et de serrer les dents",
poursuit Sylvain.
Avec deux points d'avance seulement sur Angers, le 17e ,
Reims n'arrive pas à Guingamp au meilleur moment. "On a gagné
au match aller mais Guingamp jouait à l'extérieur où il ne
réussit pas bien. Actuellement, ils se lâchent et s'amusent pour
bien finir. On espère qu'ils ne vont pas trop le faire contre nous. On
sait que ce match peut être très difficile pour nous mais on ne va
pas venir pour autant en victimes résignées. Le miracle serait de
prendre un point", annonce Sylvain.
Un point qui serait sans doute un
bon point dans le cadre du maintien que souhaite le Paimpolais. "Je me plais
bien ici. Je joue et je fais une bonne saison. Donc j'aimerais qu'on se maintienne".
Car
si Reims descend en National, Sylvain bénéficiera d'une clause libératoire
qu'il préférerait ne pas avoir à faire jouer, même
si elle lui permettra peut-être de se rapprocher de sa Bretagne natale.
Mais
en attendant, Cloet et Harvey peuvent pleinement compter sur lui pour tenter de
surprendre, devant sa famille, ses amis Guingampais. Jean-Michel
Le Roux
"Lozano
a calé"

Dix
matches sans victoire et une dernière défaite 4-0 sur leur pelouse
face à Nancy : les Rémois ont très mal débuté
la dernière ligne droite du championnat. " Quand Guingamp était
venu jouer chez nous, nous n'étions pas très bien non plus avec
seulement un point d'avance sur le premier relégable, rappelle Sylvain
Didot. Mais aujourd'hui, on n'en a que deux et surtout il ne reste que cinq journées..."
Une
situation difficile qu'il avait déjà connue l'an passé avec
Toulouse et qui s'était bien terminée. "Mais le contexte n'était
pas le même, se méfie-t-il. On avait connu la spirale contraire à
celle de cette année."
En Champagne, le changement d'entraîneur
la semaine passée (Jean-Claude Cloet a succédé à Ladislas
Lozano) n'a pas changé grand-chose avec cette pénible défaite
face à Nancy. "On tirera les conclusions en fin de championnat sur
le bienfait ou non de ce changement. Depuis plusieurs semaines, le coach ne se
sentait plus apte à faire avancer le groupe. Mais les premiers responsables,
ce sont nous qui sommes sur le terrain."
Joueur le plus utilisé
depuis le début de la saison (31 titularisations), le milieu de terrain
s'est vite imposé comme un élément clé de la formation
rémoise. Jamais avare d'effort, le Breton tente de transmettre sa hargne
et son envie à ses partenaires. "Mon expérience est remise
en question à tous les matches, relativise-t-il. Après mes deux
années à Toulouse, j'étais venu ici pour confirmer. L'année
ne sera vraiment bonne qu'en cas de maintien."
La place de leaders qu'occupaient
les promus après cinq journées paraît bien loin. Les Rémois
se sont englués au coeur de l'hiver. "On a fait un bon mois de janvier
puis on a calé. On a perdu sans mal jouer sur des terrains gras où
il a fallu faire beaucoup d'efforts. A côté, on devait se contenter
de s'entraîner sur synthétique à cause de la neige. "Le
doute avait vite fait de s'installer dans les esprits. "En faisant des erreurs
d'inattention énorme, on jette nos matches d'entrée, regrette-t-il.
On a aussi un déficit offensif et on pêche au niveau physique...
Bref, c'est le feu."
Difficile dans ce cas de trouver des arguments pour
rivaliser avec une équipe guingampaise qui n'a pour habitude que de laisser
des miettes à ses adversaires à domicile... "Essayons d'abord
de nous rassurer en étant solide. Et livrons enfin un vrai match... Un
point, ça serait déjà pas mal."
Stopper cette maudite
spirale permettrait à Sylvain Didot et à ses partenaires de se préparer
au copieux dessert qui les attend puisqu'ils vont affronter trois adversaires
directs pour le maintien : Niort, Clermont et Créteil. "Ça
s'annonce très chaud", conclut le Breton.
Céline GOURMELON