STADE DE REIMS - LE HAVRE : 3-0

Diané 8e, Didot 49e, Dossevi 63e



Reims fait parler la poudreuse



 

Sur une pelouse très enneigée et devant la plus petite chambrée de la saison (4.287 spectateurs), Les Rémois ont lavé l'affront du match aller et humilié leurs adversaires du soir. Les conditions de jeu n'y sont sans doute pas totalement étrangères. Le trio Diané, Didot, Dossevi a fait parler la poudreuse...




Le direct


1ère période : football champagne

La surprise de la soirée, c'est que Ladislas Lozano a choisi d'afficher un visage résolument offensif sur un terrain très enneigé, en alignant un audacieux 4-3-3 que ne renierait pas Guy Roux. Pour pimenter le tout, Sylvain Didot évolue au poste de latéral gauche tandis que Miguel Comminges est resté sur le banc.
8e - 1-0 Diané - Il suffisait quasiment de le demander. Ladislas Lozano nous a rendu le Stade de Reims et son jeu pétillant. Et c'est payant ! Légèrement excentré côté gauche aux 40 mètres, Hebbar lance Diané en profondeur. L'Ivoirien hérite du ballon dans la surface. Il se joue de deux défenseurs et trompe imparablement Vencel, qui voit le ballon lui filer sous le ventre.
- Un mot sur l'état du terrain qui est entièrement enneigé, à l'exception des surfaces de réparation et du rond central. La température est sibérienne.
- 15e - Coup-franc côté droit tiré par Cazarelly. Boutal expédie le ballon sur le... poteau.
- 22e - Sur une percée de Nadé, Legrand est obligé de déserter sa cage mais l'attaquant havrais parvient à le dribbler et arme son tir. Barbier dégage sur la ligne. Les Normands, dominés de la tête et des épaules depuis le début du match, ont failli réussir un petit hold-up.
- 30e - Diané est intenable ce soir. Parfois même un peu trop individualiste. A la 28e, dans un soudain accès d'altruisme, il a cependant offert une balle de but à Blayac, mais l'ex-Toulousain n'a pu redresser la course du ballon. Quelques instants plus tard, les Rémois n'ont pas réussi à concrétiser leur domination, après un siège en règle de la cage d'Alexander Vencel. Diané, Blayac puis Dossevi ont tenté leur chance sans succès au milieu d'une forêt de joueurs.
La première demi-heure rémoise aurait mérité un meilleur sort au tableau d'affichage.

- 45e - Les Rémois rejoignent les vestiaires avec un petit but d'avance. La stratégie de Ladislas Lozano - un 4-3-3 pouvant coulisser en 5-3-2 ou 5-2-3 - fonctionne. Mais la pelouse est de plus en plus difficile à jouer.

En première période, d
eux joueurs se sont mis particulièrement en évidence côté rémois : Amara Diané, très à l'aise sur ce terrain extrêmement glissant, et Alexandre Barbier qui, par deux fois, a sauvé la baraque sur des ballons si brûlants qu'ils en ont fait fondre la neige.

19 photos


2ème période : champagne football

49e - 2-0 Didot - Le néo-latéral gauche du Stade, lancé sur son flanc de prédilection, transperce la défense havraise, s'appuie sur Boutal, et trompe Vencel du plat du pied. Enfin du vrai football à Delaune !
- 55e - Les Havrais tentent de jouer leur va-tout et les rémois procèdent en contre. Classique ! Il y a quelques instants, Blayac a raté une belle occasion de plier définitivement le match, en échouant dans un face à face contre Vencel. Mais, le gardien havrais n'est pas né de la dernière neige...

- 60e - Blayac a beaucoup gâché ce soir. Inévitablement, il cède sa place à Viale.
63e - 3-0 Dossevi - Un but dianesque qui achève les Havrais, KO debout. Parti du centre du terrain, Diané dribble un, deux, trois, quatre défenseurs normands... puis Vencel qu'il contourne d'une pichenette. Ce joli geste se transforme en passe décisive pour Dossevi. "L'artiste" n'a plus qu'à pousser le ballon dans la cage déserte. C'est de la folie dans les travées de Delaune. Cette fois, la neige fond pour de bon.
- 75e - Amara Diané et les Rémois continuent leur festival. Vencel multiplie les exploits pour sauver ce qui peut encore l'être. Par deux fois, Diané aurait pu alourdir le score, mais l'arbitre de touche puis le talent du gardien havrais en ont décidé autrement.

- 85e - Vencel est très bon, mais Greg Legrand n'est pas mal non plus. A la 80e, il a interdit aux Havrais de sauver l'honneur en repoussant une tête à bout portant de Biakolo.
Belle victoire rémoise. C'est tellement mieux un match de football avec du jeu...

 

 


Le HAC prend une claque


Pris à froid avant d'être corrigés par des Rémois déchaînés, les "Ciel et marine" ont effectué hier un cinglant retour sur terre. Vencel repousse une frappe à bout portant de Diané, et c'est le HAC qui évite de passer de la correction à l'humiliation (89e). Hier soir à Reims, les Havrais n'ont été que l'ombre d'eux-mêmes, corrigés 3 à 0 par les Champenois. Malgré cet échec, le HAC ne replonge pas dans la zone rouge. Mais le trio de " relégables " est tout près.

Davidas en lieu et place de Roda, Mandanne aligné dans un rôle de milieu droit, Nadé seul en pointe et première apparition de Destruhaut dans l'axe de la défense : Philippe Hinschberger avait décidé de faire quelque peu tourner son effectif. Les plans du staff havrais allaient rapidement être contrariés. Alors que le HAC était entré honnêtement dans ce match, Diané, parti à la limite du hors jeu, se frayait un passage entre Destruhaut et Soumaré pour aller crucifier Vencel (1-0, 8e).
Et une mauvaise nouvelle en appelant une autre, Bertin, touché lors d'un choc, dut quitter définitivement l'aire de jeu dans la minute suivante (9e).
Les " Ciel et marine " mirent du temps à se relever. Le centre de Nadé, lancé côté droit par Aït Ben Idir et auteur d'un crochet parfait sur Legrand, aurait pu trouver preneur (21e). Enfin un pic de réaction ! Les Havrais tentaient de se montrer, les Rémois visaient le K-O., mais aucun des vingt-deux acteurs ne parvint à redistribuer les cartes avant la pause, à l'image de Bardon, trop altruiste sur l'ultime percée du HAC de cette première période (41e).

 

La défense craque
A la reprise, Hinschberger décida de faire monter d'un cran Mandanne, en duo avec Nadé. Mais à peine cette retouche effectuée, les dégâts s'accentuèrent.
Didot, en relais avec Dossevi, ajusta Vencel pour le but du break (2-0, 49e). Les Havrais assommés, l'addition se corsa peu après. Un festival de Diané qui se joua de Lécossais puis de Soumaré, conclu par une offrande à Dossevi qui n'eut plus qu'à tromper Vencel à bout portant (3-0, 63e). Lourd mais logique, tant chaque accélération rémoise mettait la défense du HAC en vrac.
La soirée tourna à la démonstration, au point que ce coup franc de Destruhaut, qui obligea Legrand à une splendide claquette, passa presque inaperçu (55e). En revanche, l'étonnante faiblesse du jeu havrais n'échappa à personne. Pas le moindre sursaut d'orgueil dans l'ultime demi-heure, à part une tête de Biakolo repoussée par Legrand (79e). Une réaction est attendue dès vendredi contre Le Mans à Deschaseaux. B. D.



Ce qu'en pense Jean-Pierre Cailot



 


STADE DE REIMS - LE HAVRE



Gare au couHAC !




Le "Gare
au hic !" utilisé pour la présentation du match aller n'avait pas seulement pour objet de mettre l'accent sur le sympathique penchant d'un supporter rémois que l'on ne présente plus.

Il visait surtout à mettre en garde contre un excès d'optimisme après un départ canon des Stadistes en championnat. De fait, le 27 août dernier beaucoup ont noyé leurs illusions dans le rectangle gorgé d'eau de Deschaseaux.
Dans le même esprit - et d'aussi mauvais goût -, le "Gare au couHAC !" du match retour vise à attirer l'attention sur une équipe normande qui n'a plus rien de commun avec sa devancière de 2004.

 


Bien au contraire ! Elle semble désormais capable d'aller s'imposer sur tous les terrains. Le Mercato est passé par là. Deux départs (Dujeux, Akrour) et cinq arrivées (Biakolo, Bardon, Nadé, Destruhaut, Schemmel) plus tard, le groupe havrais est de nouveau conquérant.
"On y va, on fonce et on rentre dans le tas ! " Le message de Philippe Hinschberger est on ne peut plus clair, et donne le ton de ce déplacement, comme une semaine plus tôt en Auvergne. Il y a peu, "Hinsch" avouait qu'il ne savait plus quoi faire pour modifier la donne. Aujourd'hui, il parle d'un groupe "qui a plus de poids, qui est plus malin, plus vicieux, plus technique."
Voilà qui promet une belle empoignade sur la pelouse de Delaune.

 

Vu du Havre


 


Hinsch ne dévoile pas son jeu


Tenus en échec sur leur pelouse par Créteil vendredi soir (1-1), les Havrais tenteront ce soir d'effacer ce contretemps, aux dépens du Stade de Reims.
.


27 août 2004. Deschaseaux est le théâtre d'une passation de pouvoir. Le HAC terrasse le Stade de Reims (3-1), leader au coup d'envoi de la soirée, et s'installe à la place des Rémois en tête du classement. Cinq mois plus tard, le HAC et Reims regardent les ténors combattre sans eux. Les uns ont coulé à pic, les autres dérivent dangereusement.

Exit donc l'exaltation de la première manche, place au stress du dérapage incontrôlé. « Il faut bien se rendre compte qu'on est toujours en danger », rappelle d'ailleurs Philippe Hinschberger. L'US Créteil est venue jeter un léger froid sur l'euphorie née après les succès contre Amiens et Clermont.

«C'est un coup d'arrêt, dans la mesure où ce match se déroulait à Deschaseaux. Mais si on avait inversé le résultat de Clermont et celui de vendredi dernier, on aurait parlé de suite logique. A l'arrivée, ça fait sept points en trois matches, et c'est ce rythme qu'il faut maintenir.»

Les Cristoliens n'ont donc pas entamé le moral de l'entraîneur havrais. «J'ai la sensation que d'être encore sous la menace ne fait que renforcer l'état d'esprit du groupe.» A Reims, c'est une quatrième soirée consécutive sans défaite que le HAC visera en tout premier lieu. Quatre matches sans connaître l'échec, un record à battre cette saison pour les Havrais. L'égaler serait déjà le signe que le club doyen sait à nouveau voyager.

«A priori, on va aborder Reims en étant plus costauds qu'à Clermont.» Et pour cause, ce soir sur la pelouse de Delaune, Destruhaut, du haut de ses 191 centimètres, reprendra en main une charnière centrale empruntée vendredi dernier. « Il y aura d'autres changements », annonce Hinschberger. Non pas que l'entraîneur havrais ait décidé de changer une énième fois ses plans, mais certains de ses hommes semblent ressentir le besoin de souffler. Rappelons que deux matches sont au programme de la semaine (réception de Le Mans vendredi).

Toutefois, à l'heure de mettre le cap sur la Champagne, «Hinsch » n'avait pas encore arrêté son onze de base. A priori, sa préférence devrait aller vers un schéma plus solide que pétillant, avec une pointe à une seule tête et un entrejeu où la part belle devrait être faite aux spécialistes de la récupération. «Mais ça ne veut pas dire qu'on y va pour jouer petits bras», prévient Hinschberger. Benoît Donckele


25-01-05 -Philippe Hinschberger a reconduit le même groupe de 16 joueurs que contre Créteil mais il se pourrait qu'il y ait des modifications dans le 11 qui débutera le match. On pourrait peut-être voir Christophe Destruhaut débuter le match mais à la place de qui, le coach havrais n'a pas donné plus de détails. Le Groupe : Vencel - Blondel - Schemmel - Destruhaut - Soumaré - Lecossais - Diarra - Davidas - Bertin - Aït Ben Idir - Roda - Bardon -Nadé - Jager - Mandanne - Biakolo (info : www.hac.asso.fr)

 


Au Hac, Biak a la gniacque

 

Ecarté du groupe niortais en décembre, Biakolo est venu se refaire une santé au Havre où il peut désormais respirer à pleins poumons l'air délicatement iodé du complexe pétrochimique planté aux portes de l'agglomération.

L'homme a soif de stabilité, mais sa carrière l'a déjà emmené dans cinq clubs différents. Et il n'a que 22 ans. Montpellier, Inter Milan, Charleroi, Niort et le HAC. Déjà des milliers de kilomètres au compteur de son carnet de route, et une carrière qui ne fait que commencer. Ou presque.
Stéphane Biakolo n'avait que 18 ans, lorsqu'il a signé à l'Inter Milan. "J'étais au centre de formation de Montpellier. Peut-être que je suis parti un peu tôt, mais le club ne m'avait rien proposé."
En bouclant ses valises, Biakolo savait qu'un premier contrat pro long de cinq ans l'attendait. Une mine d'or pour ce jeune homme qui débarqua aux côtés des Blanc, Cauet, Vieri, Zanetti et autres stars interistes. C'était l'été 2000. "Au début, c'était Marcello Lippi l'entraîneur. Nous, les jeunes, on s'entraînait avec les pros jusqu'à ce qu'il se fasse limoger."
Six mois plus tard, Marco Tardelli prit les rênes et décida d'écarter la génération "Biakolo". Alors l'aventure italienne fut écourtée. Il s'envola pour la Belgique pour atterrir à Charleroi, sous les ordres d'Enzo Scifo. "Là, ça s'est très mal passé. Scifo me voulait, il comptait sur moi, mais je n'ai jamais été accepté. Il y avait trop de clans." Douze matches plus tard (1 but) et de vrais débuts dans la cour des grands en terre belge, "Biak" estima que le temps d'un retour aux sources était venu.

L'appel d'Hinschberger

Et l'été 2002, c'est à Niort qu'il décida de renouer avec le football français, là où il fit peut-être sa plus précieuse rencontre. Dans les Deux-Sèvres, Philippe Hinschberger le remit en selle. Cinquante-six matches, quinze buts, et une solide confiance entre les deux hommes. Au point que Biakolo n'hésita pas un seul instant lorsqu'il apprit que l'entraîneur havrais en avait fait l'une de ses priorités du mercato. "Je voulais retrouver l'entraîneur qui m'a relancé. Moi, je marche beaucoup à l'affectif."

En froid avec Vincent Dufour - qui l'a évincé au profit de Pascal Gastien - "Biak" s'est vite mis d'accord avec le HAC. Pour l'heure, son contrat court jusqu'en juin. Toutefois, si le HAC se maintient, il verra son bail avec le club doyen être prolongé de deux saisons. Benoît Donckele




Le dernier choc
Par une nuit d'été
27 août 2004