Vendredi 12 mars 2004
Allez Reims ! Les supporters du Stade dans la rue
Réunis en collectif les supporters du Stade de Reims sont en colère. Ils vont descendre dans la rue ce samedi car le retard dans les travaux à Delaune risque fort de pénaliser l'équipe dans quelques mois.
«ASSEZ de promesses. Des actes. » Samedi 13 mars à 16 h 30,
le collectif des supporters du Stade de Reims regroupant des indépendants,
des membres du Kop Rouge et blanc et des Ultrem appelle tous les amoureux du
Stade à venir manifester place d'Erlon pour exiger de la mairie qu'elle
se bouge enfin pour démarrer les travaux de reconstruction de Delaune
II arrêtés depuis juste un an (lire aussi notre dossier du jeudi
4 mars).
Après un défilé en ville qui devrait passer place de la
préfecture, place du Forum, les manifestants déposeront à
la mairie une pétition forte de plus de 5.000 signatures. Seront-ils
reçus par le maire Jean-Louis Schneiter ? C'est peu probable (lire par
ailleurs).
Ils se rendront ensuite à Delaune où les Rouge et blanc accueillent
à 20 heures l'équipe de Brest pour un match à quatre points.
Ca
recommence.
L'histoire à Reims est un éternel recommencement. Le 6 octobre
2001, au lendemain d'une rencontre Reims-Brest, déjà, plus de
400 supporters étaient déjà descendus dans la rue et s'étaient
rendus à la mairie pour exprimer leur colère et remettre une pétition
forte de 4.270 signatures. A l'époque, il s'agissait de faire pression
sur le maire qui avait refusé les impératifs de la Ligue qui demandait
à la ville, - pour que l'équipe puisse accéder en D2 -,
de porter la capacité du stade Delaune à 10.000 places pour les
deux saisons à venir et d'avoir 26.000 places à terme dans le
nouvel équipement prévu pour 2007 (avec 22.000 places pour un
montant de 31,8M ). Plus de deux ans après, le contexte a un peu
changé, mais la colère des supporters n'est pas moins forte.
Trop de menaces
« Le début des travaux a été repoussé à
maintes reprises et l'on attend toujours. Le maire s'entête dans son projet
et se moque de la loi. Il ne respecte pas le plan d'occupation des sols en ce
qui concerne le nombre de places de stationnement », rappelle le collectif.
Plus grave car plus urgent : « La Ligue risque fort », selon les
supporters, « de ne pas permettre à l'équipe de jouer à
Delaune en L2 puisque le stade n'aura pas les 12.000 places qu'impose le règlement.
En cas de match de coupe le Stade devrait encore aller jouer ailleurs et subira
encore un important préjudice financier ».
Enfin,
les menaces que fait courir sur Delaune le recours du préfet qui demande
l'annulation du permis de construire de Delaune II sont une bombe à retardement
qui pourrait rendre l'équipement neuf inutilisable !
Alors face à toutes ces menaces, le collectif de supporter attend enfin
que la mairie prenne le problème à bras le corps au moment où
l'équipe, grâce à ses résultats est près de
rejoindre l'élite. Il demande l'installation d'une tribune provisoire
côté Nord, ce qui pourrait faciliter l'octroi d'une dérogation
du stade. « Le Stade de Reims ne pourrait pas se remettre si de nouvelles
difficultés surgissaient. »
L'ancien stadiste Robert Pires a signé la pétition. Il «
demande qu'au niveau de la mairie il se passe quelque chose. » Le Rémois
Patrick Poivre d'Arvor qui « supporte toujours activement le Stade »
demande au collectif de le tenir informé de la situation. Allez Reims.
Alain MOYAT
.
Jean-Louis Schneiter : "On tiendra les délais"
Comme en octobre 2001, les supporters risquent fort de ne pas pouvoir rencontrer
le maire samedi. « Je ne suis pas là. De plus, je n'ai pas reçu
de demande d'audience à ce jour », nous répond Jean-Louis
Schneiter peu prolixe quand il s'agit de parler du dossier de Delaune qui, à
son avis, suit son cours.
« Il y a un code des marchés publics. Le premier marché
a été infructueux car trop cher. Un deuxième appel d'offres
a été lancé en décembre 2003, les enveloppes vont
être ouvertes au milieu de ce mois. On tiendra les délais car on
a réduit le nombre de tranche. »
Sur le recours du préfet qui estime que dans le projet de Delaune II
il n'y a pas assez de places de parking, le maire affiche la même confiance.
« Nous sommes en pleine discussion avec le préfet. On lui apporte
la preuve qu'on peut stationner. On ne peut pas en dire plus tant qu'on a pas
son accord. »
Persuadé que la manifestation « ne fera pas avancer les choses
», le maire tient toutefois à préciser qu'il a demandé
à ses services de faire le recensement des stades qui en France ne sont
pas aux normes. Une consolation ? « Non, mais à Reims la situation
est sans doute moins alarmante que dans d'autres villes où les spectateurs
sont debout par milliers et dont le stade a toutefois l'aval de la Ligue. »
A.M.
"Vu des Tribunes" : l'actu du Stade - Rédaction-conception : Michel HAMEL