STADE DE REIMS - MONTPELLIER : 0-2

Mendy 14e, Lafourcade 87e  


Il n'y a pas de fumée sans feu

Les supporters montpelliérains peuvent faire la fête et mettre le feu. Côté rémois, à l'inverse, c'est l'effet douche froide. Mais déjà, le feu couve dans les travées.

Vous étiez prévenus. Après le bon résultat acquis à Châteauroux, on savait que Reims serait en danger sur sa pelouse face à Montpellier, une équipe qui jusqu'à présent ne gagne qu'à l'extérieur. Ce qui était moins prévisible, c'est que Reims se mette en danger tout seul.
Panne d'inspiration, panne de finition, panne de mental, panne de coaching… C'en était trop pour espérer ne serait-ce que l'ombre d'un partage des points.
La belle affaire, direz-vous… Il y a peu, Angers et Niort ont subi le même sort face aux Montpelliérains sans que cela ne déclenche de révolution de palais, et les deux clubs sont aujourd'hui en train d'inverser la spirale négative dans laquelle ils étaient alors plongés.
De fait, pas question de céder à la sinistrose, sauf que cette défaite à domicile ravive de bien mauvais souvenirs. C'est en effet la première depuis le 16 mai 2003 et un certain Reims-Toulouse qui allait propulser le Stade à l'étage inférieur. Or, comme il y a deux saisons, nous voilà de nouveau en train de refaire nos comptes, le regard rivé sur le fameux trait rouge. Et nous n'en sommes qu'à deux points. Un souffle…


"Amarate" spécial vendanges
Un souffle qui pourrait vite devenir un courant d'air si nous ne prenions garde à corriger certains détails avant Dijon puis Troyes. Il va donc falloir que tout le monde se remette en question, et pas seulement les joueurs.
Car, entre "Amarate" Diané qui vendange les occasions à la pelle (4 dans ce seul match) et Ladislas Lozano qui donne parfois l'impression de coacher sur jeu vidéo, il semble qu'il y ait un peu de travail à faire.
Une chose est sûre, "Amarate" n'est pas encore le "nouveau Drogba" que certains avaient un peu vite annoncé. Quant au "TGV de Roye", c'est tout juste s'il ne s'est pas transformé en train de banlieue au fil des matches en L2. Peut-être y a-t-il tout simplement un problème de passage à niveau… Sinon, comment expliquer cette baisse de rendement que l'on entrevoit depuis le début de saison. Par une certaine forme de "suffisance" peut-être.


Ladis a perdu la notice
Le sujet est délicat, pour ne pas dire polémique. Dans le même esprit, il en est un autre, celui de Ladislas Lozano, sur lequel il est difficile se prononcer sans disposer de tous les éléments d'analyse. Or, il doit bien exister des inconnues, des vices cachés, des dates de péremption maquillées peut-être…
Sinon, comment expliquer que Alexande Barbier se retrouve de nouveau titularisé en défense centrale en lieu et place de Theddy Ongoly, incontestable depuis plusieurs matches. Surtout lorsqu'on se décide finalement à faire entrer le grand Thed à la 43e… quand le mal est fait.
Sinon, comment expliquer qu'après 29 minutes de jeu seulement, on se prive sciemment de l'athlétique Jérémy Blayac, le seul joueur de l'équipe qui semble présenter de véritables capacités de finisseur. Surtout pour le remplacer par le petit Arnaud Ribas, un feu follet qui n'a vraiment affolé personne côté héraultais.
Mais, à l'exception d'un premier quart d'heure rémois de feu, concrétisé par un but de… Montpellier, les Stadistes n'ont guère été affolants hier soir, puisqu'ils se sont avérés incapables de percuter le bloc défensif adverse.
Pour le reste, que dire sinon répéter que le Stade souffre cruellement de l'absence d'un buteur de métier. Cela non plus n'est pas sans nous rappeler la saison 2002-2003.

 



Décidément, Montpellier adore les voyages

Le titre auquel vous n'avez pas échappé : "Automne, ô désespoir !"  l'union
Sélection Ecole du Rire



Un stade en démolition, une lumière blafarde, des tribunes provisoires. Le décor n'est certes pas très engageant pour le visiteur.
En revanche, l'ambiance est chaude. A Reims, on aime le foot. Surtout depuis le retour en Ligue 2, synonyme d'espoir. Un espoir conforté par un début de saison prometteur.
Hier soir, c'était donc la fête au stade Auguste Delaune, ou ce qu'il en reste ! La visite de l'ex-pensionnaire de L1 avait évidemment attiré la grande foule. Le présumé ogre contre le petit poucet, cela fait toujours recette.
Au terme des dix première minutes, on se demanda d'ailleurs si les rôles n'avaient pas été inversés. Les Rémois empoignèrent en effet le match à bras le corps, imposant une pression constante à un adversaire à l'évidence pas très à l'aise face à ces gamins intrépides et sans complexes.
L'affaire faillit d'ailleurs rapidement tourner au vinaigre. Boutal et surtout Diané dont la frappe heurta le poteau de Viviani après un centre parfait d'Haddadou firent régner un vent de panique dans la surface montpelliéraine transformée en terrain miné.
La bonne fortune frappa heureusement à la porte des Héraultais, récompensés à l'issue d'un corner frappé par Darbion, "coupé" au premier poteau par la tête de Mendy. Ce but surprise scia les Rémois. Carotti loupa même d'un cheveu la balle du KO avant que Diané ne croise trop son ballon.
L'attaquant ivorien fut encore à l'origine d'une situation chaude dès la reprise. Seul face à Viviani, il expédia pourtant au dessus de la transversale un centre d'Haddadou. Cette énième opportunité vendangée montra les limites actuelles du Stade de Reims. Jusque là indulgent, le public manifesta sa réprobation devant ce gâchis dont les retombées eurent des conséquéences dramatiques.
Le tir tendu décoché de la droite par Yachir (54e) suite à une transversale de Moullec servit d'avertissement sans frais.
Si les Champenois furent maladroits, l'objectivité oblige à dire que Viviani participa grandement à leur malheur. Le gardien languedocien rassura sa défense. Et ses prises de balles impeccables dans les airs finirent par décourager les attaquants locaux.
Intraitable dans les airs, Viviani, le fut également au sol notamment lorsqu'il se coucha sur un ballon de Diané. Dix minutes plus tard, il récidiva en écartant d'une manchette un missile de Barbier qui prenait le chemin de la lucarne. Cette action marqua la fin des velléités rémoises.
Montpellier ajouta même un deuxième but assassin en contre. Maintenant, il ne reste plus qu'à régaler la Mosson.



De Reims, Jacques FRENE




Visages contrastés à Delaune : les supporters héraultais exultent,

les Ultrem replient leur bâche en signe de protestation.

 

STADE DE REIMS - MONTPELLIER



Montpellier ne vient pa
s

en... héros


 

Janvier 1998. Un match de Coupe de France contre Montpellier agit comme un révélateur de l'état désastreux du stade Auguste-Delaune. La Commission de sécurité interdit aux Rémois d'évoluer à domicile. Louis Nicollin, jouant les faux magnanimes prend de haut le Stade de Reims, alors pensionnaire de CFA2, lançant à la radio : "Nous aussi on a été un petit, et on sait ce que c'est. Donc si Reims veut jouer à Sedan ou à Troyes, il n'y a pas de problème". En fait, la rencontre se jouera finalement à Montpellier, qui s'imposera 3-0.

En Champagne, nul passionné n'a oublié cette petite phrase de "Loulou", ni son attitude peu chevaleresque lorsqu'il s'est agi de décider "sérieusement" du lieu de la rencontre.
Voilà pourquoi le marasme dans lequel évolue le club de l'Hérault depuis le début de saison n'attriste personne du côté de Reims. Incapable de faire la loi sur sa pelouse (où il n'a encore jamais gagné), Montpellier est cependant beaucoup plus dangereux à l'extérieur puisqu'il s'est déjà imposé à Angers et Niort, grâce à des contres assassins.
La méfiance sera donc de règle dans une équipe rémoise où Delmotte sera encore absent. Diané, en revanche, fera sa rentrée.

 

 

 




Sélection Ecole du Rire Avec Theddy, tout est dit  l'union



Mais quel mal ronge Montpellier ?

Montpellier espérait se rassurer contre Créteil.

C'est raté. Impressions à chaud…



Drôle de championnat que cette Ligue 2 où les 11 derniers se tiennent en trois points et les 9 premiers en 5 points, où l'on a encore comptabilisé six nuls et atteint péniblement la moyenne des deux buts par match au cours de la 9e journée.
Ce qui fit dire à Guy David, mardi soir, qu'il ne s'agissait là que des prémices "d'un championnat de fou où tout le monde est capable de faire des résultats contre tout le monde."

L'entraîneur cristolien se félicitait forcément du point pris par son équipe dans les entrailles d'un stade de la Mosson sonnant le vide.

Heureusement que l'enthousiasme intact de la Butte était là pour égayer quelques mètres carrés de la grisaille ambiante.

Pour sabrer le champagne d'une victoire en forme de bulle d'oxygène, il faudra attendre. Et il n'est pas dit que Reims soit le lieu le plus indiqué pour cela.
Toujours 17e avec 9 points, Montpellier a en effet délivré une copie moins convaincante que vendredi dernier à Clermont, mettant en lumière les caractéristiques de son nouveau caractère. Neuf buts encaissés en autant de rencontres - dont 2 seulement au cours des quatre matches de l'ère Domergue - voilà qui est bien et en fait une honnête 5e défense du championnat. Six buts marqués - dont trois seulement au cours des huit derniers matchs - et le bonnet d'âne de l'offensive en L2 : voilà bien le noeud du problème.
Récurrent syndrome de la cage vierge, déjà vu et revu à la Mosson, direz-vous.
En bon capitaine, voué à la navigation au long cours, Bruno Carotti se veut rassurant, évoque "des progrès dans la lecture du jeu mais l'absence de ces petites choses qui font la différence."
"Le groupe apprend à revivre, laissez-lui du temps" martèle Domergue. Aimé Jacquet lui ferait pourtant remarquer que son équipe manque cruellement de "percussion". Absence de profondeur dans le jeu et surtout de joueurs capables de faire la différence.
L'ombre de Bamogo (15 buts l'an passé) plane. Mansaré n'apporte pas dans l'axe ce que l'on espérait de lui, Cissé fut décevant mardi soir, Lafourcade reste une alternative parmi d'autres, et après ? Compte tenu de la méforme de l'ex-niçois Georges Ba, erreur de casting du recrutement, les solutions de rechange ne courent pas les travées du domaine de Grammont.
Yachir a sans doute marqué des points par rapport à Darbion côté gauche, mais Domergue doit commencer à mesurer la nécessité d'un renfort dans ce domaine.
Conserver Pataca et Doumeng, mieux négocier la possible venue de Delaye eurent été des idées pas si mauvaises pour densifier le potentiel offensif dans une L2 où seule la technicité fera la différence, après l'envie.
Celle des joueurs ne semble pas être sujette à caution, mais il ne faudrait pas que l'absence de résultats altère celle de la poignée de supporters encore "accros"ce club. Richard Gougis