STADE DE REIMS - GUEUGNON : 2-1

Ligue 2 - 4ème journée Vendredi 20 août 2004 - Auguste-Delaune - Arbitre : Eric Broca

Classement : 1

Delmotte 21e (sp), 85e pour REIMS

Hissein 8e pour GUEUGNON

 

Main basse sur la pôle

 


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Ainsi que se plaît à le souligner régulièrement Jean-Pierre Caillot, "les points pris ne sont plus à prendre". Mais, de là à s'installer aux commandes du championnat, à se présenter comme la seule équipe encore invaincue et à afficher la meilleure défense, il y a tout de même une marge. La bande à Lozano a réussi un coup de maître en raflant la pôle position aux grosses écuries de L2. Reims n'avait connu meilleur classement depuis le début des années 80. Alors maintenant, un stade homologué pour la L1... Et vite !

 

Que JLS se rassure, ce n'est qu'une boutade. Il n'est donc pas (encore) nécessaire qu'il place des sacs de sable autour de l'Hôtel de ville. Néanmoins, les "Rouges" vont vite en besogne. Aussi vite que leur entraîneur lorsqu'il s'agit de rééquilibrer le jeu de l'équipe ou de corriger des imperfections. Barbier, un peu fébrile et poussé à la faute par son vis-à-vis (dégagement de la tête manqué qui allait amener le but gueugnonnais) en a fait les frais après un quart d'heure de jeu, en étant remplacé poste pour poste par l'athlétique Ongoly.

Nouveau coup de coaching quelques minutes plus tard pour tenter de neutraliser des Bourguignons omniprésents dans l'entrejeu avec, comme mardi au Mans, le glissement de Delmotte en milieu de terrain et l'entrée de Leroy au poste d'arrière gauche.

Une prise de risque maximale à la hauteur de l'enjeu, car l'excellente équipe gueugnonnaise a donné du fil à retordre aux Rémois et, sans un exploit personnel de Christophe Delmotte (frappe brossée pleine lucarne aux 25 mètres en toute fin de match), les deux formations seraient sans doute rentrées dos à dos aux vestiaires.

Au final, les Stadistes se hissent à leur meilleure place depuis le 8 avril 1983. Une "perf" à déguster sans modération, car les prochaines semaines s'annoncent difficiles avec, notamment, deux périlleux déplacements au Havre (deux victoires à l'extérieur mais un nul et une défaite à domicile) et à Brest. Puis, bien sûr, "le" derby.

 

Willy Kieffer :

le buteur de 1983.

 

Lozano : "On s'est fait bouger" - « Si l'on prend en compte les occasions franches et la détermination que nous avons mise en fin de match, notre succès est mérité. C'est vrai qu'on s'est fait bouger physiquement par cette équipe gueugnonnaise, entreprenante et très compétitrice. Après une début de match totalement manqué à cause d'un manque d'à-propos et de maîtrise en défense, nous avons su rectifier le tir tactiquement. Notre deuxième période a été plus convaincante. Dans la lignée du match disputé au Mans, nous montons toujours en régime après l'heure de jeu. Nous sommes leaders et je pense que c'est une bonne chose. Ce statut ne fera que renforcer notre confiance et nous permettra d'aborder, j'espère, plus sereinement nos prochains rendez-vous ». (extrait de L'union du 21-08-04)


 

 

 

Toujours d'actu

 

L'essentiel - Les Rémois ont remporté, à domicile, le match phare de la soirée face à Gueugnon. La rencontre avait pourtant mal démarré pour les Champenois qui avait vu le Forgeron Hissein ouvrir la marque dès la 8e minute de jeu (1-0). Mais Delmotte a d'abord égalisé sur penalty à la 21e (1-1) avant d'offrir la victoire à son équipe à six minutes de la fin du temps réglementaire (2-1). Ce succès permet à Reims de prendre la première place du classement.

 

Infosport n'aime pas Reims - Dans son éclairage sur la journée de L2, la chaîne du bouquet TPS réussit le tour de force de ne jamais citer le Stade de Reims. Ni dans les résultats, encore moins dans le classement qu'elle a tout bonnement choisi de "zapper". Vive l'info professionnelle.

 

 

 

 

Quand Delmotte fait boum

 

Il arme du gauche et ça fait boum. Delaune chavire.

Le Stade est leader. Et Christophe est un héros. Modeste.


Dans l'une des anciennes formules de Téléfoot, une rubrique intitulée « les buts venus d'ailleurs », captait particulièrement l'attention. On y découvrait les réalisations les plus invraisemblables, des volées acrobatiques aux tirs décochés des 35 mètres, en passant par des contrôles enchaînés dans la surface.
Le deuxième but inscrit vendredi, face à Gueugnon, par Christophe Delmotte, aurait eu largement sa place dans cette émission. Le « coup de pétard » décoché à la 84e minute par le triple champion de France a fait bouillir Delaune. « Quelle patate ! » pouvait-on entendre une bonne heure après la fin de cette troisième sortie à domicile.
A 35 ans, Christophe qui compte désormais 31 buts à son compteur, devient le meilleur buteur des Rouge et Blanc. Il en faut plus pour troubler la sérénité du natif de Comines (Nord).


Christophe, si on vous dit que vous avez été l'homme du match ?
« Disons que j'ai eu de la chance de marquer deux buts. Cette victoire n'était pas évidente car Gueugnon a bien joué. Mais notre succès est mérité, il récompense notre bon dernier quart d'heure ».


Gueugnon vous a surpris ?

« Gueugnon était bien organisé, notamment en première mi-temps, et nous étions hors du coup, sans doute fatigué par ce troisième match en sept jours. C'était aussi le cas de notre adversaire, mais nous, nous devions faire le jeu. Mais le soutien du public en fin de partie nous a permis de renverser la vapeur ».

Racontez-nous ce deuxième but ?
« Je crois que c'est Samy (Boutal) qui fait le décalage. Le défenseur rate son interception et le ballon m'arrive. Je m'applique et je sens tout de suite que la trajectoire est parfaite. Je pense même qu'elle n'a pas varié depuis l'impact jusqu'à la lucarne ».


Vous voilà meilleur buteur de l'équipe.
« C'est anecdotique. J'ai inscrit trois buts dont deux sur pénalty. Ici, c'est moi qui les tire. A la mi-temps, comme j'avais mal à la hanche, j'ai dit au coach que s'il y avait un autre à tirer, je laissais ma place ».


C'est le premier doublé de votre carrière ?
« J'ai réalisé un triplé avec Lyon à Guingamp. Nous avions gagné 4-1 ».


Reims, promu et leader, ça vous fait quoi ?
« Ca peut surprendre, mais c'est la récompense d'un sans faute à domicile. C'est simplement du bonus. On ne se trompe pas d'objectif et on souhaite toujours terminer dans le ventre mou du classement. Mais je sais aussi que tout ce qui est pris n'est plus à prendre ».


Jusqu'où peut aller le Stade de Reims ?
« On a la chance de posséder un groupe homogène où existe une vraie osmose entre jeunes et anciens. Les doutes recensés durant la préparation, notamment après le match de Calais, sont dissipés. On a su en tirer les enseignements positifs et notre travail est récompensé. Je pense qu'on peut encore progresser, notamment dans la construction du jeu. L'équipe est perfectible dans divers domaines et c'est rassurant ».
Gérard KANCEL

 

 

AVANT-MATCH

 

8Un fauteuil pour deux

 


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Les stats parlent d'elles-mêmes. Gueugnon et Reims sont au coude à coude avant cette rencontre à Delaune. Ce soir, le Stade va donc pouvoir s'étalonner contre cette formation typique de la Ligue 2.

 

Photo montage Vincent Lapauw

Mano a mano - Le mano à mano entre Champenois et Bourguignons va se poursuivre ce soir, avec un avantage certain pour les premiers nommés qui jouent à domicile.

Mais ne disait-on pas cela avant le déplacement de Clermont qui a tourné, finalement, à la confusion des Auvergnats. Et dans le camp Gueugnonnais chacun a affûté ses armes pour que la belle série continue.
Le seul problème dans cette affaire est que Reims n'est pas Clermont. Ladislas Lozano a misé sur la continuité en ne recrutant qu'à dose homéopathique.

 

L'impossible rencontre

entre Frétard, l'ex-Rouge de la dream team 2002

et Hebbar l'ex-Jaune des Forgerons.

Gravement blessé à la jambe droite, le "Marcassin"

sera en effet absent des terrains pendant plusieurs mois.

 

Meilleur à chaque match
Et le technicien Champenois a vu juste puisque son équipe obtient non seulement des résultats mais le style employé a séduit tous les observateurs. Il n'est d'ailleurs pas surpris par la tournure des événements : « Ce n'est pas de la prétention, seulement de l'ambition. Les garçons ont de la qualité avec des joueurs d'expérience et de la jeunesse. C'est un équilibre. L'équipe a donc des possibilités, que nous n'avons pas totalement exploitées au Mans. Mais, c'est à nous d'apprendre sur chaque match et de rectifier le tir pour être à chaque fois un peu meilleur. C'est notre ambition de la saison. »

Gueugnon n'aura donc pas à faire à une formation suffisante ou prétentieuse comme le souligne l'ex capitaine du Mans Denis Arnaud, l'une des excellentes recrues Rémoise :«Il faut rester humbles et concentrés. C'est notre mot d'ordre. Même si l'état d'esprit affiché est encourageant pour l'avenir, il faut se souvenir de la saison passée où pas mal d'équipes, notamment les promus, avaient effectué un bon début avant de se planter par la suite. »


Récupération
On croirait entendre Thierry Froger ou Philippe Correia. L'un parle de progrès, l'autre de sécurité défensive : « Tant que nous ne prendrons pas plus de but il ne pourra rien nous arriver. »

Un avis partagé par Alexis NGambi, très satisfait du comportement de l'équipe : « Cela va bien en défense. Nous avons effectué de belles choses. A titre personnel je me sens bien et je crois que je suis en progrès. »
Reste à savoir quel sera l'état physique des deux équipes ce soir. Les deux entraîneurs ont tout misé sur la récupération. «La préparation sera légère pour avoir le maximum de forces vendredi, prévient-il. Car nous avons entamé notre potentiel physique au Mans » précise Lozano. « Les joueurs sont fatigués. Nous avons eu une seule séance d'entraînement. C'est toujours le troisième match de la semaine qui est le plus difficile à gérer» réplique Thierry Froger.


Le duo Hebbar - Diané
Le coach forgeron qui est bien placé pour avoir des échos venant du Mans, dernier déplacement des Rémois, est d'autant plus inquiet « qu'ils ont fait un gros match là-bas. » dit-il avec une certaine forme de respect mêlée d'inquiétude. Chacun a pu constater que le gros point fort de l'équipe est le duo Hebbar - Diané, deux hommes que l'on connaît bien à Gueugnon. Le premier puisqu'il usait encore ses crampons au mois de mai dernier au stade Jean Laville. Le second, car il a été le bourreau du FCG en Coupe de France en marquant deux buts. Hebbar est fin technicien rusé et réaliste. Le second est rapide, puissant et très adroit devant le but.

Ce seront les deux hommes à neutraliser impérativement si Gueugnon ne veut pas revenir bredouille de ce très périlleux déplacement. Mais, s'ils parviennent à les mettre sous l'éteignoir, Reims commencera par tourner en rond, avant de commencer à douter, puis, qui sait ? par céder comme l'a fait Clermont la semaine dernière. Toujours est-il qu'il s'agit du premier tournant de la saison puisque Reims et Gueugnon tutoient les sommets. Le perdant, s'il y en a un, peut rentrer momentanément dans le rang. Gilbert Batut


 

 

 

Les ambitions cachées de Lozano


Vous restez sur une série de résultats très positifs. A quoi les attribuez-vous ?
" C'est la concrétisation d'un bon début de championnat comme nous l'espérions. Mais vous savez qu'entre l'espérance et la concrétisation il y a une marge. Nous avons su faire les efforts nécessaires lors de chaque match pour obtenir un résultat positif. Et nous espérons bien le faire également contre Gueugnon et dans les matchs qui viennent. "

 

Mais quelles sont vos ambitions réelles ?
" Je vais vous dire ce que je dis à tous vos collègues : Le Président a parlé d'une position au classement dans la première moitié du tableau. Moi, je ne me positionne pas sur ce paramètre - là. Je ne souhaite pas indiquer quoi que ce soit sur le maintien, le nombre de points, telle place. Ce que j'ai dit aux joueurs, par contre, c'est que je voulais être à la tête d'une équipe costaud, forte et sérieuse au niveau de la compétition. C'est l'image que l'équipe donne actuellement. En jouant des matchs équilibrés comme nous le faisons actuellement nous serons plus souvent avec le sourire aux lèvres que tristes. "


Vous bénéficierez d'un avantage psychologique sur Gueugnon que vous aviez écrasé (3/1) à Jean Laville en Coupe de France l'hiver dernier. Sera-t-il déterminant ?
" Cela peut être le cas s'il y a une majorité de joueurs qui évoluaient déjà la saison dernière comme mardi soir au Mans. Je n'avais que trois joueurs qui n'étaient pas là l'an passé. C'est une grosse différence par rapport à un club comme Brest, un autre promu, qui a chamboulé son effectif. Notre projet s'inscrit dans la continuité. Les changements ne sont pas des bouleversements. C'est un élément positif sur lequel on peut s'accrocher. Mais dans le football c'est toujours une remise en cause permanente. Rien n'est jamais acquis. Même si nous en parlons nous savons, moi le premier, qu'il faudra faire beaucoup d'efforts pour battre cette équipe de Gueugnon, qui, elle aussi, fait un très beau début de championnat. A nous de nous étalonner aussi contre eux. " Gilbert Batut

 

 

Rétro, c'est trop

Kamel Ramdani : du taf sur l'aile gauche ! Arrivé l'an dernier à Gueugnon, ce jeune milieu de 23 ans est devenu au fil des mois un élément incontournable du onze de départ forgeron. Talentueux, cet élément évolue depuis peu de temps au haut niveau et a donc faim, de ballons. Il y a un an, Ramdani écumait les terrains amateurs avec Vaux-en-Velin, et mardi soir, il a bloqué le côté gauche de Gueugnon et empêché nombre d'attaques de l'US Créteil de fonctionner. Joueur valeureux, Ramdani effectue un travail qui mérite d'être salué, et en cette journée où les attaquants ont été peu en verve, il était important de sauter sur l'occasion pour parler d'un joueur de l'ombre. Irréprochable mardi soir, Ramdani s'adapte de plus en plus aux exigences du football professionnel et à ses cadences infernales mais n'oublie pas d'y ajouter une dose de folie, comme vendredi face à Amiens, lorsqu'il effectue un slalom à la Maradona. S'il y a besoin d'un joueur symbole de la jeune équipe gueugnonnaise qui effectue un bon début de saison (7 points sur 9 possibles), il suffit de citer le nom de ce jeune milieu de terrain. (Maxifoot)


Pas content - " Le transfert de Casartelli est un peu logique mais les autres Hebbar et Maspimby n'ont pas été tout à fait corrects. Ils avaient pris un engagement auprès du club qui avait fait des efforts. Ils m'ont téléphoné de leur propre initiative mais ils n'ont pas respecté leur parole. Ils ont changé d'avis au dernier moment. C'est le football. " Thierry Froger, entraîneur de Gueugnon.

Ndlr : simple échange de bons procédés. L'an dernier, Jérôme Frétard avait rejoint Gueugnon après avoir promis aux dirigeants rémois de rester au sein de l'effectif appelé à évoluer en National, afin de favoriser la remontée rapide du club en Ligue 2.