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Clic
sur l'image pour l'agrandir
"Pour
trouver les paysans, suivez la flèche". Tifo génialement
réalisé et chambrage maximal pour le premier derby du troisième
millénaire. Une initiative appréciée à sa juste valeur
par un public de Delaune hilare. Et ce n'est pas tous les jours ! Mais, le football
ce n'est pas fait pour rigoler, surtout quand les caméras d'Eurosport sont
de la partie. "Aseptisator" a donc fait donner la Sécurité
au pas de course pour ramener les fauteurs de troubles à la raison.
Pourtant,
pas de quoi en faire une affaire d'Etat
Tout cela est plutôt bon enfant,
et les "paysans" ne sont pas en reste. Depuis leur parcage, les sangliers
ardennais affirment en effet avoir découvert les vestiges d'une civilisation
disparue. En revanche, la qualificatif de "burlesque" employé
pour le stade Auguste-Delaune est très contestable. En Champagne, on dit
plutôt "tchernobylien".
Hommage
à l'auteur 14-12-2005
- Beaucoup
l'ignorent, mais l'auteur de l'exceptionnelle photo du tifo "Sedan paysans",
c'est lui ! Ironie
du sort, il s'agit d'un ancien supporter sedanais plutôt versatile d'ailleurs
puisqu'il est Rémois de naissance et s'intéresse de nouveau au Stade
depuis le retour du club parmi l'élite. Autrefois connu des internautes
sous le pseudonyme de "Fifty One FC", ce supporter a aussi écrit
un épisode de la saga de Dany
le Rouge et vient tout juste de se convertir au... taoïsme. Autant
d'abnégation pourrait bien le faire passer à la postérité. |

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Les sangliers ont la peau dure
Mais,
place aux choses sérieuses. Côté terrain, le derby a également
été à la hauteur de nos attentes. Les Rémois ont tenu
à dragée haute à cette bonne équipe sedanaise, et
c'est l'essentiel. Cependant, il faut bien avouer qu'on a craint le pire pour
eux dans le premier quart d'heure. Les Sedanais leur ont véritablement
donné le tournis, et auraient pu logiquement ouvrir le score sans un sauvetage
miraculeux de Theddy Ongoly sur la ligne de but. Un hyper mega Ongoly, dont on
vous disait dimanche dernier qu'il remplacerait avantageusement Barbier (sur le
fil du rasoir depuis le début de la saison) et qui a effectivement livré
une très grande partie en défense centrale. A
son image, l'ensemble de l'équipe rémoise s'est montrée très
combative tout au long de la rencontre mais, cette fois encore, elle a révélé
ses limites en attaque, en l'absence d'un véritable finisseur. Quoi
qu'il en soit, pour certains, au nombre d'occasions franches elle méritait
de gagner. Pour d'autres, le nul est équitable car les victoires aux points
n'existent pas encore en football et (multiples occasions franches ou pas) l'absence
de buts est forcément l'expression d'une carence. C'est l'éternel
problème de la bouteille à moitié vide ou à moitié
pleine, du Boussad Houche à moitié mauvais ou à moitié
bon
Le Stade aurait sans doute connu un meilleur sort si Ribas n'avait
pas cherché à flamber, et s'était contenté de frapper
le ballon de la tête plutôt que de tenter une reprise de volée;
si une volée de Didot, détournée par Regnault, avait heurté
l'intérieur de la transversale et non l'extérieur; si Boutal avait
réussi réussi à rabattre de la tête ce qui était
une balle de but
A l'inverse, les Stadistes auraient sans doute sombré
si, en tout début de rencontre, Ongoly n'était pas parvenu à
détourner sur la ligne la frappe de Mokaké
Bref, comme le font remarquer les Sedanais, "avant tout, un derby ça
ne se perd pas". Mission accomplie.
Révélation
-
Depuis des mois, chacun était persuadé que la sono du stade était
défaillante, tant le speaker était inaudible. Mais, vendredi soir,
il avait convié Laurent Robin - le courageux sapeur-pompier qui se bat
contre la maladie de West - à présenter son action et son site internet
(http://tour-chloe.org).
Et là, ô divine surprise, il est apparu que Laurent Robin était
parfaitement audible
Puis, les crachouillis ont repris de plus belle. Moralité
: il est inutile de réaliser de lourds investissements. Ce ne sont pas
les installations qu'il faut remplacer. 
On refait le match
 Malgré
le recul et la digestion des données perçues en direct, le 39e derby
champardennais revu en vidéo, dégage une intensité physique,
un degré d'engagement et un niveau technique de haute tenue. Plusieurs
observateurs ont reconnu que ce Reims-Sedan demeure, pour l'instant, le match
de L2 télévisé le plus passionnant. Retour à froid
sur une chaude opposition.
CONTEXTE
«
Nous avons eu plus de 22.000 demandes de billets. Malheureusement, nous ne pouvions
accueillir que 8.000 spectateurs », a rappelé Jean-Pierre Caillot.
Dommage que cette première manche entre voisins se soit déroulée
devant une si petite chambrée. Delaune, défiguré, n'a
pas offert le décor adéquat pour ce type d'affrontement. La retransmission
télévisée a longtemps été menacée. Au
bout du compte, personne ne s'est senti à l'aise dans les catacombes de
ce stade mythique. Heureusement que la pelouse elle, est restée impeccable.
AMBIANCE
Dans
un tel chantier, les supporters firent contre mauvaise fortune, bon cœur. Un tifo
géant pour les fans rouge et blanc, une réplique aussi bruyante
et colorée des visiteurs 08. Comme sur la pelouse, l'affrontement fut percutant
et loyal. Bref, un derby presque familial. AVERTISSEMENTS
L'arbitre, M. Layec, n'a commis aucune bévue visible. Avec calme et sourire,
il s'impliqua parfaitement dans ce match à enjeu et su discerner les fautes
volontaires des actions de jeu. Les trois cartons jaunes reçus par les
Rémois sont justifiés : tacle glissé de Boutal sur Hénin,
accrochage volontaire de Houche sur Deschamps et intervention dangereuse de Comminges
sur Belhadj. Jambay, Arnaud et Ongoly peuvent s'estimer chanceux d'avoir échappé
à la même sanction. BLESSURES
Une profonde entaille au talon droit pour Cédric Sabin lui occasionnant
une visite à la clinique Courlancy toute proche et la pause de quatorze
points de sutures : tel est le résultat d'un duel aérien entre le
Martiniquais du CSSA et l'international congolais Theddy Ongoly. En retombant,
le défenseur rémois vit son pied droit accrocher l'arrière
de la jambe droite de son adversaire direct. Juste après l'heure de
jeu, en voulant faire une talonnade défensive, Christophe Delmotte s'est
tenu immédiatement l'arrière de la cuisse gauche, avant de quitter
la pelouse. OCCASIONS Si le
derby fut âpre, ouvert et parfois spectaculaire, les véritables occasions
de but se comptent sur les doigts d'une main. Les deux plus dangereuses se situent
en première mi-temps (tir croisé de Mokaké sauvé sur
la ligne par Ongoly et reprise de volée de Didot claquée sur sa
barre par Regnault). Boutal, Ribas, Hebbar, Deschamps et Lorthioir se sont
également retrouvés en bonne position pour conclure. COACHING
Lozano, on le sait, ne fait pas de sentiment. Devant les difficultés rencontrées
par Jérémy Blayac à perturber la sérénité
des défenseurs axiaux sedanais, le coach rémois n'hésita
pas à le remplacer au bout de 37 minutes. Le coaching de « Ladis
» redonna un certain souffle à son team, sans toutefois lui offrir
les trois points, Arnaud Ribas ne parvenant pas, lui non plus, à trouver
l'ouverture. INDIVIDUALITÉS
« Un derby est un match d'hommes », rappelait Lozano. Dans ce contexte
viril, tous les acteurs n'ont pas réussi à hausser leur niveau de
jeu. A Reims, trois joueurs ont survolé les débats : Theddy
Ongoly, Thomas Dossevi et Bousaïd Houche. Côté sedanais, Patrick
Regnault, David Ducourtioux, Hamada Jambay, Nadir Belhadj et Marcus Mokaké
ont, en vain, tenté de tirer le reste de la troupe sur la voie du succès.
Gérard Kancel Ladislas
LOZANO : « Après une entame hésitante, on a su rectifier
le tir. On a tellement pris la mesure qu'on s'est créé les premières
occasions les plus franches. Je suis finalement déçu du résultat
par rapport au volume de jeu proposé ». Theddy ONGOLY : «
L'homme du match ? Non, disons que je me suis senti à l'aise dans ce derby.
On voulait surtout ne pas encaisser de but. Avec Denis, on alternait dans le marquage
en prenant soit Mokaké, soit Deschamps. Je ne me considère pas comme
un titulaire, je fais partie d'un groupe et je continue à me battre à
l'entraînement pour gagner ma place ». Miguel COMMINGES :
« Ce fut un bon match, pas un très bon parce qu'on n'a pas gagné.
On a su être présents sur 90 minutes. Il faut savoir se contenter
d'un point parce qu'on aurait aussi pu perdre sur un contre ». Arnaud
BALIJON : « Il y a des 0-0 moches, c'est souvent le cas lors des derbies.
Là, il y a eu des situations chaudes des deux côtés. J'aurais
préféré gagner 1-0 mais le nul me semble équitable.
Il n'y a pas à crier au scandale ». Malik HEBBAR : «
La soirée aurait été parfaite si nous avions gagné.
Nous avons eu les opportunités en étant très solidaires et
en faisant preuve d'engagement. On peut encore faire mieux dans la construction,
même s'il s'agit sans doute de notre match le plus rempli ». Samuel
BOUTAL : « C'était un match de qualité, du haut niveau
de Ligue 2. Sedan a eu deux ou trois balles qui auraient pu nous faire très
mal. Nous avons eu aussi des possibilités. Cela se joue sur des détails.
Il faut continuer à travailler, mais il y a du mieux ». Mohamed
HADDADOU : « Dans le premier quart d'heure on se cherchait et on a eu
du mal dans le placement. Ensuite, on a livré des combats sur tout le terrain.
C'était un vrai et beau derby, avec de l'intensité, de l'engagement,
mais beaucoup de respect ». Denis ARNAUD : « Les équipes
ont eu envie de produire du jeu. Il nous a manqué un brin de confiance
pour conclure. Le vrai point positif, c'est que l'équipe a été
solidaire. Elle a joué pour le collectif. C'est la voie à suivre
pour nos prochains matches ». Emmanuel COQUELET : « Je
n'étais pas revenu à Delaune depuis le match pour la montée
en Ligue 2, il y a trois ans je crois. Ce soir, j'ai assisté à un
match très rythmé. Sedan a fait preuve de maîtrise, mais Reims
a bien réagi. Chacun a eu ses occasions et le nul est logique ».
Franck MAZUEL : « C'était un bon derby. Chaque équipe
a eu sa période faste. Reims a poussé, mais Sedan a su bien gérer
les temps forts ». Recueilli par G.K. et Ph.L.
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