REIMS - DIJON : 1-0

Tiéné 3e

Reims refroidit les ardeurs dijonnaises



L
es Dijonnais rêvaient d'accrocher le Top 3. Ils devront revoir leurs ambitions à la baisse à l'issue de cette 22e journée. Cette victoire acquise dans le froid glacial de Delaune contre la bête noire traditionnelle des Rémois aurait pu faire chaud au coeur si elle ne s'était accompagnée d'une nouvelle blessure grave, celle de Philippe Burle.



BURLE : 8 MOIS D'ABSENCE


On avait tout d'abord craint une fracture du tibia, puis on s'était rassuré en imaginant que ce n'était qu'un gros hématome. En réalité, le tibia et les ligaments sont touchés. On annonce une période d'indisponibilité de l'ordre de 8 mois pour Philippe Burle. Si ce laps de temps se confirme, à bientôt 34 ans on sait ce que cela signifie pour le joueur.

Durement touché en première mi-temps dans un choc avec Vosahlo, Philippe Burle est longtemps resté allongé sur la pelouse, se tordant de douleur. Remplacé par Ielsch, le solide milieu de terrain stadiste a regagné les vestiaires sur une civière.
A la mi-temps, le diagnostic faisait état d'une éventuelle fracture du tibia. Plus tard, les radios se voulaient plus rassurantes. Il n'y avait pas fracture, mais un gros hématome. Un nouvel examen pratiqué lundi a révélé une rupture des ligaments et une fissure du tibia.
Un coup dur pour ce joueur de devoir déjà indisponible en décembre après une entorse du genou. Une nouvelle tuile pour le Stade, déjà privé pour au moins six semaines de Ludovic Jeannel et pour de longs mois de son capitaine Sylvain Didot.

Thierry Froger en veut à l'arbitre - Comme pour s'excuser par avance de la violence de ses propos, Therry Froger précise en préambule : « Je n'ai pas l'habitude de m'exprimer sur le corps arbitral, mais là, c'est trop ».
Et le coach rémois d'expliquer : « Avant le match, on a été embêtés pour une histoire de sous-short. On a reproché à Julien Ielsch de garder son alliance, alors qu'il ne peut pas l'enlever. Mais le rôle de l'arbitre n'est-il pas de protéger les joueurs et le jeu ? C'est ça la réalité. Ce soir, nous perdons un joueur important et celui qui l'a taclé n'est même pas averti. Plusieurs actions très engagées méritaient une sanction et c'est finalement le mauvais joueur (Jarjat) qui se fait expulser ».
.

 

L ' e s s e n t i e l


Gagner de nouveau à Delaune après une longue période de disette, vaincre la bête noire avérée du Stade et, le cas échéant, montrer que Reims n'a pas totalement abdiqué dans la course à l'accession. Tels sont quelques-uns des enjeux définis par Thierry Froger avant le match.
Pour tenir ses engagements, l'entraineur rémois, dont l'équipe aura la chance d'évoluer face à une formation dijonnaise décimée par les blessures, peut finalement compter sur Siaka Tiéné, incertain pour cause de grippe.
Attention ! terrain gelé... Il fait dans les moins deux degrés à Delaune, ce qui a eu pour effet de décourager les spectateurs. En dépit des efforts tarifaires consentis, les supporters n'ont pas eu envie de jouer les bâtonnets glacés. Il y a moins de 6.000 spectateurs (6 360, abonnés absents y compris) dans les travées pour ce qui sera la plus faible affluence de la saison.


3e : 1-0 Tiéné - Départ en fanfare pour les Rémois. Siaka Tiéné, le "grippé" du soir, n'a pas eu besoin d'antibiotiques. Quoique... Premier ballon et première action gagnante pour le repêché de la dernière heure. Mis sur orbitre par Fauré, l'Ivoirien récupère le ballon sur son aile gauche, repique au centre, effectue un double contrôle pied gauche pied droit... et fait mouche. Mouko n'y a vu que du feu. Mais pas de quoi le réchauffer, bien au contraire...

TIÉNÉ : depuis quelques matches, l'international ivoirien semble évoluer à son meilleur niveau. A Metz, contre Bordeaux et vendredi face à Dijon, il a mis en évidence ses qualités de dribbleur, ses accélérations et son sens du but. Le jeune papa, prêté par Saint Ð Étienne, est devenu le maillon fort du flanc gauche. « Depuis le début, je fais mes matches, explique celui qui était incertain la veille du match, aujourd'hui, ça se remarque un peu plus ».


Après un quart d'heure de jeu, la domination est très clairement rémoise. Sans mauvais jeux de mots, on peut même dire que ça chauffe devant les buts de Mouko. Là encore, pas de quoi réchauffer Julian Grelot, l'arbitre au nom prédestiné. Pas de quoi réchauffer non plus une pelouse qui en aurait pourtant bien besoin : elle est en effet jonchée de morceaux de glace.

allez-stade-de-reims
Burle au tapis - Après avoir chuté lourdement, Philippe Burle ne se relève pas et doit être évacué sur une civière. L'état du terrain y est sans doute pour quelque chose. Le milieu défensif rémois souffre le martyr, se plaignant de la jambe. Il est immédiatement dirigé sur l'hôpital.


Les Rémois rentrent aux vestaires avec un petit avantage au score qu'ils n'ont pas volé, tant la première période a été engagée. Les Bourguignons ne s'en laissent pas compter et c'est un véritable défi physique que doivent relever les joueurs de Thierry Froger. Tour à tour, Tourenne et Feret auraient pu se blesser à la suite d'actions "musclées" des Dijonnais. Or, s'il est possible de remplacer sans grand risque le premier nommé, Reims ne peut se passer des services du second...

TOURENNE : enfin un match plein de l'ancien capitaine de l'Estac. Cette fois, dans un contexte houleux, Carl n'a pas failli. Toujours actif dans les points chauds, il a su aussi garder son sang froid, ce qui n'avait pas été le cas contre Bordeaux. Ses conseils ont été bénéfiques dans la répartition des rôles au milieu du terrain.


Il y a de l'électricité dans l'air à Delaune ce soir, et le noyau de supporters inconditionnels qui garnit les tribunes donne de la voix, tantôt pour invectiver les joueurs dijonnais, tantôt pour invectiver les arbitres, jugés coupables de mauvaises appréciations. De fait, l'un des arbitres de touche a des congères dans les yeux. A deux reprises déjà, il a stoppé des actions rémoises particulièrement incisives (de fauré puis Feret) sur des hors-jeu imaginaires.

CADRES EN RETRAIT : à l'image de Féret et Nzigou à la recherche de leur forme d'avant hiver et souffrant plus que les autres de l'état pitoyable de la pelouse de Delaune, à l'image de Fauré, volontaire mais en panne d'adresse, Reims alterne le bon et le moins bon. Pour l'heure, rien d'alarmant, l'équipe reste même sur une bonne série en championnat qui lui ouvre de belles perspectives.


Jusqu'à l'ultime seconde de la première période, Tourenne a continué de jouer les punching-balls (à près de 35 ans, viendrait-il de se découvrir une vocation ?) tandis que Giraudon (c'est moins drôle) a hérité d'un coup de coude en pleine face au beau milieu de la surface de réparation dijonnaise. L'arbitre a sifflé, mais pour... renvoyer tout le monde aux vestiaires.


Deuxième période
Thierry Froger annonce clairement la couleur dès le début de la seconde période. On joue depuis 8 minutes, pas plus, quand il décide de remplacer NZigou par Fontenette. Objectif : préserver le maigre avantage acquis en première période. Attention ! Cette stratégie avait coûté deux points au match aller. Mais les circonstances sont différentes, il est vrai, car les Rémois mènent au score et leurs contres peuvent s'avérer meurtriers. C'est en tout cas le pari que fait Crazy Frog.
Réponse du berger à la bergère : Rudy Garcia abat ses cartes offensives... un peu maigres tout de même ce soir, tant son attaque est décimée.

allez-stade-de-reims

Il fait de plus en plus froid à Delaune. Les Spectateurs rêvent sans doute d'un bon feu de bois. Tout du moins peut-on l'imaginer. En tout cas, il ne fera pas bon prendre la route du retour sur le coup de 22 heures, car la neige a fait son apparition.
En attendant, à l'heure de jeu ça s'agite sur la pelouse où le ballon file d'un but à l'autre. On pourrait même suggérer que ça sent le KO... ou le penalty car on tombe beaucoup dans la surface dijonnaise depuis quelques minutes. Beaucoup trop peut-être...
- 80e minute : Thierry Froger ne prend pas de risque. Tiéné, pas tout à fait guéri, a parfaitement rempli sa mission. Il préfère donc l'économiser en lançant dans la bataille Tagro Baléguhé, le buteur qui s'économise. Tout est histoire de formulation.
83e - Carton rouge pour le Dijonnais Florian Jarjat pour un tacle très appuyé sur Fontenette. Dans la foulée, Mouko - qui avait déserté sa cage pour venir livrer sa pensée à l'arbitre à l'autre bout du terrain - hérite d'un carton jaune.
L'affaire est entendue à Delaune. Reims a terrassé sa bête noire, mais ce ne fut ni sans difficulté, ni sans dégâts.



R é a c t i o n s   d e   s u p p o r t e r s

 

"Douche froide"

"Match le plus froid de la saison á Delaune, mais après une douche chaude s´est oublié... En revanche, la douche froide du match, c´est la blessure de Burle á créditer d´une belle entame de jeu. Bon rétablissement à lui. J´espère qu'on va faire le nécessaire pour compléter notre entrejeu.
Le n°18 dijonnais (ndlr : Abesse Ba) n´aurait jamais du finir le match, entre le tacle de boucher sur Feret en milieu de terrain et suite au grand pont du même Feret qui se fait bousculer.
Gros match de Feret que j´ai trouvé technique sur un terrain gelé, chose qu il n´avait pas réussi contre Bastia. Fauré n´a pas retrouvé le chemin du but, mais passe décisive pour Tiené. J´aimerais bien qu'il marque pour la confiance. Tiené auteur d´un but plein de sang-froid trouve de plus en plus sa place sur le côté gauche, après de bonnes prestations à Metz et contre Bordeaux. La défense, rien á dire. Match solide de Henrique et Baldé. Ielsch et Tourenne se sont battus dans l´entrejeu.
On fait encore tomber une grosse équipe à Delaune mais, sur la vue de ce match, j´ai du mal à comprendre ce que fait Dijon à cette place au classement.
Enfin, arbitrage scandaleux en 1ère mi temps, entre des fautes pas sifflées ou non sanctionnées (le grand pont de Feret sur le n°18 et le tacle de boucher du n°18 sur Feret) et des hors-jeux imaginaires qui auraient dû nous faire mener 2 voire 3-0 à la mi-temps." Dambury51

 

 


Le couac
de la 3e minute


Lire

 


Reims (stade Auguste-Delaune). - Stade de Reims-Dijon Football Côte-d'Or : 1-0 (1-0). Temps de jeu : 97'39'' (48'26'' + 49'13''). Arbitre : M. Grelot, assisté de MM. Le Veux et Philippe. 6369 spectateurs. But pour Reims : Tiéné (3e).
Avertissement à Reims : Henrique (51e) ; à Dijon : Ba (55e), Mouko (84e). Expulsion à Dijon : Jarjat (83e).
Reims : Liébus - Henrique, Baldé, Barbier (cap), Giraudon - Tourenne, Burle (Ielsch, 21e), Tiéné (Baléguhé, 79e), Nzigou (Fontenette, 53e) - Féret - Fauré. Non entrés en jeu : Akouzar, Tingry. Entr. : Thierry Froger.
Dijon : Mouko - Ponge (Loties, 66e), Ba (cap), Vosahlo, Jarjat - Linarès - Masson, Larcier (Boudarène, 57e), Asuar (Yenga, 57e), Masson - Mangione. Non entrés en jeu : Abwo, Perraud. Entr. : Rudi Garcia.

 

 

REIMS - DIJON


 



Les outsiders ont très faim - Un Reims-Dijon n'est pas un match anodin. Les blocs concoctés par Thierry Froger et Rudi Garcia se valent par leur compacité et leur volonté de ne rien lâcher. Les chocs sont donc souvent très serrés, même si la tendance des résultats en Ligue 2 est nettement en faveur des Dijonnais (4 victoires, 1 défaite).
Le match aller, gagné 1-0 par le DFCO grâce à une percée de Christophe Avezac, avait paradoxalement démontré toute la qualité de Rémois qui ont brillé depuis. Eliminés par Bordeaux en demi-finale de la coupe de la Ligue, ils ont réussi un parcours qui a mis en valeur le duo Féret-Fauré et la discipline tactique de l'ensemble. Leur motivation ce soir ne fera aucun doute. D'abord parce qu'ils comptent cinq longueurs de retard sur Dijon et qu'une défaite leur enlèverait probablement de l'espoir de ravir la troisième place à Strasbourg. Ensuite parce qu'ils restent sur deux défaites à domicile face à ces mêmes Dijonnais, dont un mémorable 0-5 il y a deux ans !
Quand le cinquième à domicile affronte le deuxième à l'extérieur, on peut s'attendre à beaucoup d'incertitude, mais le DFCO a ses propres raisons d'être présent pour ce rendez-vous. Il y a bien sûr la chasse au podium, menée conjointement avec les redoutables Havrais. Il y a aussi une capacité à bien voyager qui s'est un peu tarie. Les hommes de Rudi Garcia restent en effet sur deux défaites à l'extérieur, 3-0 à Ajaccio et 3-2 à Caen.

Imperméabilité requise

Malgré la qualité de jeu affichée lors de ce dernier match, le coach dijonnais ne pouvait se satisfaire de cette aussi soudaine qu'inhabituelle perméabilité défensive. Les boulons ont donc été resserrés durant la trêve. Les résultats ont suivi avec deux succès 1-0, face à Istres en championnat et contre Troyes (L1) en amical. Mais comme Reims promet de disposer d'autres arguments offensifs, Rudi Garcia reste méfiant : « Il faudra à la fois bien défendre collectivement et annihiler leur duo de choc en attaque, sans jouer tous derrière car ce n'est pas notre style. »

L'entraîneur du DFCO avoue se demander comment son adversaire du soir aura digéré son rêve envolé d'une finale au stade de France. Il saura aussi ce soir à l'issue du match si les nombreuses absences dans ses rangs (trois blessés, deux suspendus) auront constitué un réel handicap ou si les ressources de son groupe lui auront permis de passer sans dommage cet écueil.
Une chose est certaine, aucune de ces deux équipes ne perd quand elle ouvre le score. Le premier but, si premier but il y a, sera donc l'enjeu d'une lutte farouche. Dans la glorieuse enceinte d'Auguste-Delaune, toujours en mue vers une superbe forme moderne, le public est annoncé nombreux, les supporters dijonnais seront là aussi. Il ne manque plus qu'un autre de ces scénarios haletants pour rendre cette soirée mémorable.
Philippe CROLY-LABOURDETTE


Reims - Liébus, Tingry, Fontenette, Henrique, Barbier, Baldé, Giraudon, Tourenne, Akouzar, Burle, Tiéné, Ielsch, Maspimby, Baléguhé, N'Zigou, Féret, Fauré.

Dijon - Mouko, Perraud, Vosahlo, Lotiès, Ba, Jarjat, Ponge, Asuar, Larcier, Boudarène, Linarès, Masson, Avezac, Abwo, Mangione, Yenga.



Prêt à plumer la chouette - Vite remis de sa défaite en demi-finale de la coupe de la Ligue face à Bordeaux, c'est avec une grande motivation que le Stade de Reims de Julien Feret, l'homme en forme d'Auguste-Delaune, accueille demain le Dijon FCO.

Avec Cédri.c Fauré, il forme l'un des duos offensifs les plus séduisants du championnat, avec 16 des 26 buts de leur équipe à eux deux. A 24 ans, Julien Feret est l'étoile montante du Stade de Reims et porte dans son sillage un groupe champenois qui réalise l'une de ses meilleures saisons depuis son retour en Ligue 2.
Une formation qui a bien failli connaître la plus grande joie de son ère moderne, la semaine dernière en demi-finale de la coupe de la ligue face à Bordeaux (défaite 2-1 à domicile), mais qui a vite dû se remettre à l'ouvrage une fois les rêves de Stade de France envolés.
« Nous sommes un peu dans l'inconnu et nous avons vite dû reprendre le travail, à un rythme auquel nous ne sommes pas toujours habitués », avoue le milieu de terrain champenois.
« Nous n'avions jamais connu un tel événement et toute la ville était en ébullition. Nous avons forcément des regrets, mais lorsque l'on analyse la rencontre, on se rend compte que la victoire de Bordeaux est logique. Ce n'était pas forcément une question de niveau technique ou d'envie, mais plutôt une question d'expérience. Nous n'avons pas assez osé et, aux moments clés du match, ils ont parfaitement su gérer la pression. On ne joue pas la ligue des champions par hasard et nous l'avons appris à nos dépens. »

 


Dijonnais glacés - Victimes des intempéries, les Dijonnais ne peuvent s'entraîner
dans des conditions optimales. C'est le moment où jamais de les refroidir.


Dijon dans les mémoires
Une défaite qui n'a pourtant pas entamé la confiance des troupes de Thierry Froger, qui s'apprêtent à recevoir un DFCO d'ailleurs ramputé de plusieurs cadres
« Depuis que l'on parle davantage de nous, nous sentons un certain engouement de la part des supporters et des médias », poursuit Julien Ferret. « Le fait que le stade Auguste-Delaune soit équipé d'une nouvelle tribune attire aussi la curiosité et cela nous fait plaisir de redonner vie à un club qui possède une telle histoire. Mais nous ne devons pas brûler les étapes.
Même si nous pouvons nous comparer à Dijon, je pense que leur projet est plus en avance que le nôtre... »
Des Dijonnais qui restent dans toutes les mémoires champenoises pour être l'équipe qui a infligé la plus grosse défaite de toute l'histoire du Stade de Reims à domicile, le 11 mars 2005 (0-5). Autant dire qu'ils seront attendus de pied ferme.
« Je connais très bien l'équipe de Dijon car je l'ai affrontée avec Cherbourg, Niort et Reims », explique Julien Feret. « Pour nous, ce match est très important car cas de victoire, nous viendrions titiller les équipes de tête. Nous aimerions enchaîner une bonne série de matches et cela commence dès demain. »

Bertrand LHOTE


 

Vu des Tribunes : l'actualité du Stade de Reims - Rédaction-conception : Michel HAMEL

www.reimsvdt.com