Du
vin de Metz avant le Bordeaux
... en
attendant le champagne ?



Superbe
prestation des Rémois à Metz, contre le leader incontesté
de la Ligue 2. Les Lorrains n'avaient perdu qu'une seule fois cette saison : c'était
à Delaune. A Saint-Symphorien, les Rémois les ont encore accrochés,
les contraignant à céder leur deux premiers points à domicile.
De bon augure avant le choc de mardi prochain en Coupe de la Ligue.
Johan
Liébus attendait ce rendez-vous depuis six mois... Espoir déçu
! Victime d'une gastro-entérite, le portier rémois, formé
à Metz, a finalement dû laisser sa place à l'éternel
Olivier Tingry. Autre surprise, histoire de préserver Ielsch, Thierry Froger
avait choisi de titulariser Henrique, le "footballeur venu d'ailleurs".

Les
buts
2e - 0-1 Alexandre Barbier ouvre
la marque sur corner. Embusqué au premier poteau, le capitaine rémois
coupe parfaitement la trajectoire du ballon frappé par Feret. Enfin, et
c'est une bonne nouvelle, N'Zigou est de retour après plusieurs mois d'indisponibilité.
18e
- 1-1 Long ballon en profondeur de Bassong pour N'Diaye. Barbier déséquilibre
l'attaquant messin. Penalty ! Gueye, d'une frappe pied gauche, prend Tingry à
contre-pied.
26e - 1-2 Tiené redonne
l'avantage aux Rémois sur coup-franc. Grâce à une fausse piste
de Fauré, il trompe Marichez d'une frappe dans la lucarne gauche.
27e
- 2-2 Egalisation de François. Obraniak oblige Tingry, sur coup-franc
direct dans l'angle gauche de la surface, à une parade sur sa ligne. François,
à l'affût et en deux temps, égalise pour Metz.
Première
période : Avalanche de buts...
Les
statistiques étaient claires et nettes avant le coup d'envoi entre Metz
et Reims. Le leader lorrain n'aura aucun mal à s'imposer pour la dixième
fois de la saison à domicile, pour autant de rencontres disputées.
Sauf qu'entre la vérité sur le papier et la réalité
du terrain, il n'y a qu'un pas que les joueurs de Reims ont allègrement
franchis.
Dès la 2e minute, le capitaine de Reims Alexandre Barbier
ouvre le score de la tête, sur corner. C'est un vrai coup de froid sur Saint-Symphorien.
Les joueurs de Francis Taddeo ne s'en laissent pas compter. A la 18e minute, Babacar
Gueye inscrit son 12e but de l'année sur penalty. Dans les minutes suivantes
tout s'accélèrent, Tiene (25e) redonne l'avantage à Reims
sur un coup franc qui n'a rien à envier à Juninho. Dans la foulée
(27e), après un cafouillage dans la surface de réparation Julien
François égalise pour Metz. 2-2 après moins de trente minutes
de jeu, on se demande ou cela va s'arrêter. Pour la première mi-temps
on en reste à ce score de parité. Au vu de l'état de la pelouse,
tout simplement lamentable, le repos va faire beaucoup de bien aux vingt-deux
acteurs.
Seconde
période : Et puis plus rien
La bonne volonté
des jardiniers durant la pause n'y fait rien, c'est un vrai champ de patates qui
fait office de pelouse. Il n'est donc pas aisé de produire du jeu.
Par
conséquent et pour la plus grande tristesse du maigre public de Saint-Symphorien
à avoir fait le déplacement pour ce qui est certainement le dernier
match de Ludovic Obraniak avec le maillot du F.C Metz, le spectacle de la deuxième
mi-temps est bien loin d'atteindre celui des quarante-cinq premières minutes.
Très peu d'occasions de mettre en danger les deux gardiens, Marichez et
Tingry. A la 58e, Gueye a le troisième but au bout du pied pour le F.C
Metz, mais sa frappe trop enlevée va tutoyer les étoiles.
Dans
le dernier quart d'heure, Reims se contente ouvertement de ce résultat
et Thierry Froger fait tourner l'effectif en préparant LE match de la saison
pour les rémois : la demie finale de la Coupe de la Ligue mardi soir à
domicile face à Bordeaux.
Les deux équipes se séparent
sur ce score de parité 2-2. C'est un coup d'arrêt pour Metz qui concède
ce premier nul de la saison à domicile. Pour Reims, c'est un pas de plus
vers les 42 points et le maintien en Ligue 2.

Thierry
Froger :
«
Les conditions de jeu étaient difficiles ce soir. C'était un match
engagé, nous avons fait le maximum. Nous avons montré une grosse
motivation. Le deuxième but que nous encaissons est malgré tout
rageant car nous l'encaissons trop rapidement après le nôtre. Nous
sommes heureux d'avoir été à la hauteur du leader ce soir."
AVANT-MATCH
: LA SEULE DÉFAITE MESSINE

Unique
souvenir - Lorsqu'il se présente
à Reims, le mardi 8 août 2006, pour la troisième étape
de son tour de la Ligue 2, le FC Metz ressemble au stade Delaune : en réfection.
Le chantier a bien débuté : pose de la première pierre réussie
à Gueugnon, passage avec succès de la deuxième couche face
à Istres.
"C'était notre troisième match, nous en
avions gagné deux, peut-être que l'on se voyait plus beau qu'on ne
l'était vraiment à l'époque", témoigne Christophe
Marichez, capitaine et gardien de but, deux fois contraint d'aller chercher le
ballon au fond de ses filets ce soir-là. Résultat : une défaite,
2 à 0, et un sentiment d'impuissance en première mi-temps atténué
par le léger mieux de la seconde.
Commentaire de l'envoyé spécial
du Républicain Lorrain: "Un revers logique pour une équipe
qui ne possède pas encore l'étoffe d'un leader". Ce n'était
qu'une photographie à l'instant T, comme dirait l'autre...
"En
première mi-temps, se souvient Marichez, nous sommes tombés dans
le panneau, le piège typique de la Ligue 2: Reims nous a bougés
et nous, nous avons subi."
Au lendemain de ce premier accroc dans le
tapis, Francis De Taddeo tirait déjà une conclusion annonciatrice
des discours à venir: "Il faudra être un peu plus vicieux, un
peu plus féroce, mettre un peu plus d'impact. Nous avons été
beaucoup trop gentils. Ils (les Rémois) nous ont trop bougés dans
les duels." Depuis, Metz n'a plus jamais perdu sur le front du championnat,
comptabilisant notamment quatre victoires et cinq nuls en déplacement.
"A l'époque, resitue l'entraîneur messin, j'étais
loin de m'imaginer quel parcours nous allions ensuite accomplir. J'insistais,
à l'époque, sur l'importance de ne pas être décrochés
à la trêve, donc de compter entre vingt-cinq et trente points. Des
matches, donc, on en perdrait; et puisque nous venions de gagner les deux premiers,
nous disposions d'un droit à l'erreur."
Finalement, à la
trêve, Metz comptait quarante-sept points, soit quatorze de plus que Le
Havre, quatrième! Et, ajoute De Taddeo, "cette défaite étant
la seule, elle est presque devenue anecdotique".
Survenu très
tôt dans la saison, ce revers a surtout présenté plusieurs
effets bénéfiques. "Reims nous avait par exemple permis de
voir quels pièges nous attendaient à l'extérieur", estime
Francis De Taddeo. Dès lors, en effet, Metz a musclé son jeu et
ses ambitions, se dotant d'une solidité enviable et trouvant le goût
du combat: "A Reims, nous avons compris qu'à l'extérieur, l'équipe
qui n'avait pas le ballon avait souvent raison, en définitive. Ce qui présente
l'avantage de prendre des points, et l'inconvénient de ne pas paraître
très glamour."
Il serait un rien exagéré, pourtant,
d'affirmer que l'on apprend plus dans la défaite que dans la victoire,
même trois jours après l'élimination face à Lille (0-2)
en Coupe de France: en championnat, les Messins ne perdent qu'une fois l'an, le
8 août. Cent cinquante sept jours plus tard, en effet, le leader de Ligue
2 a aussi beaucoup, beaucoup appris dans la victoire.
S.
V.