1%
de risque, c'était encore trop
1%
de risque pour les uns, c'est 1% de chance pour les autres... Pour l'avoir oublié,
les Rémois - qui avaient déjà été bousculés
au tour précédent - ont passé l'arme à gauche face
aux modestes Cambrésiens, adversaires désignés de la réserve
en championnat. Une nouvelle humiliation en Coupe de France après l'élimination
tout aussi triste de la saison dernière, face à Sannois-St Gratien.
A ce niveau là, Cambrai ou pas, ce n'est même pas une bêtise.
Plutôt une connerie !
Notre
bourreau a 17 ans
Stéphane
Bécart, le bourreau des Rémois,
est un gamin de 17 ans. Appelé pour compléter le groupe, il n'aurait
pas dû jouer. Mais N'Goma a eu le trait de génie de le lancer dans
la bataille à un quart d'heure de la fin. Cinq minutes plus tard, il marquait
le but victorieux des Nordistes. "Lespace dune semaine, jai
vraiment vécu à 17 ans un parfait rêve de gosse, dit-il. Je
suis intronisé dans le onze fanion que je qualifie pour les 32e. Jamais
je naurais imaginé pareil bonheur. Je garderai à jamais ce
souvenir. Sur mon but, je ne me suis pas posé de questions. À la
réception du ballon, je contrôle et je le glisse entre les jambes
du gardien."
Une
journée particulière -
"Tout se passe bien". Il est 14 h 30, et Otis
NGoma, lentraîneur de lACC a un sourire radieux. La séance
tactique du matin, sur la pelouse de La Liberté, sest très
bien déroulée. Les Jaunes et Noirs peuvent donc tranquillement prendre
la direction de Reims.
Larrivée dans le stade (en travaux) qui
na plus de mythique que son nom, Auguste-Delaune, ne semble dailleurs
pas vraiment les impressionner. Et cest David Diliberto, en bon leader habitué
à aller au front, qui emmène ses partenaires à léchauffement.
Les visages cambrésiens sont alors nettement moins détendus que
deux heures plus tôt.
Le premier centre de la partie, signé Lamand,
témoigne dailleurs des intentions cambrésiennes. Jouer sans
complexe pour que le miracle espéré par leur coach se produise.
« Il parait que la Coupe de France nivelle les valeurs, alors voyons voir
» avait déclaré la veille au soir Otis NGoma
Et
à défaut de voir Gillard lever les bras à la demi-heure de
jeu, le technicien cambrésien se contente donc du bon O-O qui réchauffe
le coeur des supporters cambrésiens. Dautant que dans le dernier
quart dheure de cette première période, les Rémois
commencent à se montrer plus pressants.
Heureusement pour lACC,
Ngantchéa a la main ferme.
À la pause, lex-Valenciennois
Philippe Burle, qui a bien failli faire son retour hier soir dans le groupe de
Thierry Froger, apprécie dailleurs labnégation des Nordistes.
« Ils font jeu égal » dit-il. Et le Marseillais dorigine
ne pensait peut-être pas si bien dire. Car après cinq minutes de
jeu difficiles, sitôt le retour des vingt-deux acteurs sur la pelouse, les
Cambrésiens retrouvent leur football.
Propre, construit et menaçant.
Lamand, Kerrouche, Andrade commencent, en effet, à pointer le bout de leur
nez, tandis que Gillard et Boda nen finissent plus de ratisser.
Si les
Rémois ont des opportunités pour ouvrir le score, lAC Cambrai
se comporte donc bien. Si bien même, quOtis NGoma, conscient
que physiquement ses joueurs vont bien finir par souffrir, ne se démonte
pas. À un quart dheure de la fin du match, il lance lappelé
de dernière minute, Stéphane Bécart - un moins de 18 ans
qui évoluait à Paillencourt lan passé - dans le grand
bain. Le coup est osé.
Or, cinq minutes plus tard, le miracle se produit
! Lancé comme il faut par Kerrouche, auteur dun énorme match
hier soir, seul à la pointe de lattaque cambrésienne, le petit
feu follet se retrouve nez à nez avec Rigaud. Et Stéphane Bécart
parvient à passer le ballon sous le corps du portier rémois venu
à sa rencontre !
Ma-gni-fique ! Les Jaunes et Noirs tiennent leur exploit.
Le contrat, passé en début de saison par lentraîneur
nordiste avec ses joueurs, est rempli : lACC est en trente-deuxième
de finale de la Coupe de France !
L
e d i r e c t
C'est
devant des travées particulièrement clairesemées - pour ne
pas dire désertes - que le Stade a disputé ce 8e tour de Coupe de
France, face à la modeste formation de Cambrai (CFA2). 2.000 spectateurs
à vue d'oeil...
Le peu d'intérêt suscité par le
match n'est pas une surprise, d'autant que les conditions météo
- une pluie persistante aussi fine que glaciale - n'inclinaient pas à mettre
un doigt de pied dehors. Cambrai souhaitait que cette rencontre se dispute chez
lui, où l'engouement aurait été tout autre, mais la raison
a prévalu côté rémois. Avec deux
matches sensibles à suivre (Rennes mercredi en Coupe de la Ligue, Bastia
samedi en championnat), il fallait s'économiser. Les titulaires traditionnels
sont d'ailleurs sur le banc.
A
l'issue du premier quart d'heure de jeu, le constat qui s'impose c'est que les
absents n'ont pas eu tort, car il se passe peu de choses sur la pelouse de Delaune.
Un triangle un peu trop grand pour les habits cambrésiens. Comme prévu,
l'entraîneur nordiste (qui livre ses stratégies à qui veut
l'entendre) a jugé que la meilleure défense était l'attaque.
Il n'a oublié qu'un détail : les Rémois évoluent trois
divisions au-dessus. Dans ces conditions, des attaques désordonnées
n'ont jamais eu le don de les inquiéter.
Côté Stade, on
a gentiment géré le début de rencontre, en misant sur l'usure
des adversaires pour monter progressivement en puissance. En attendant, c'est
sur coup de pied arrêté que l'on espère faire la différence
: un coup-franc par çi, un corner par là suffisent au bonheur des
Rémois. Barbier aurait même pu plier le match à la 12e sur
un corner tiré côté gauche, mais Dagado est parvenu à
extraire le ballon sur la ligne.
A la demi-heure de jeu, la situation n'a
toujours pas évolué d'un iota. Rien. Désespérément
rien à se mettre sous les crampons côté rémois. Le
jeu se cantonne en milieu de terrain, où les pompes oranges resplendissantes
de Bonnal brillent de tous leurs feux. A propos du gang des pompes oranges, il
faut noter que Giraudon a tout de même frappé un coup-franc aux 25
mètres, sans danger pour le portier nordiste.
En revanche, côté
nordiste on a frôlé le bonheur à la suite d'une attaque côté
droit, mal repoussée par la défense champenoise qui a failli surprendre
son propre gardien. On a tout de même touché du bois sur l'action...
C'est dire s'il s'en est fallu de quelques millimètres pour que le cuir
ne termine au fond des filets.
Du coup, ce sont des Cambrésiens tout
revigorés qui se lancent à l'assaut de ce dernier quart d'heure
de la première période, où les deux pointes rémoises
du soir (Baléguhé, Lundblad) ne brillent guère. Mais, pas
d'inquiétude : si besoin, pour décanter la situation Thierry Froger
fera sans doute appel aux "Féfé Flingueurs", qui se les
gèlent sur le banc dans leurs imposantes doudounes. Nous n'en sommes pas
là.
Quoique ! Si Baléguhé continue à s'emmêler
les pieds comme il l'a fait à deux reprises aux alentours de la 40e, il
va falloir y songer. Un duel perdu contre le gardien, un tir dévissé
ensuite dans des conditions similaires... Comme dirait Jean-Pierre Caillot avec
son "franc"-parler bethenyat habituel : "Je me demande bien ce
qu'il a bouffé à midi pour s'emmêler les pinces comme ça.
Sûrement des spaghetti." (moi j'aurais dit "s'emmêler les
"pâtes", mais chacun son humour).
Voilà la mi-temps.
Pas trop tôt. Vivement les quarts de finale, car la météo
sera plus clémente.
SECONDE
PÉRIODE : COACHING GAGNANT POUR... CAMBRAI
Thierry
Froger taille dans le vif. Marc Giraudon, lieutenant du gang des pompes oranges,
et Carl "Baranne" Tourenne restent au vestiaire pour laisser la place
à Fontenette et Iesch. Une frappe de mule du pitt-bull (je sais, il y a
comme une anomalie) a vite fait de donner le ton. Fini la rigolade chez les défenseurs
cambrésiens.
Cela dit, il va peut-être falloir songer à
cadrer car je me vois mal passer la nuit ici. Pourvu encore que ça rentre
du bon côté, car les frappes ne sont pas l'apanage des Rémois.
Or, ce n'est tout de même que Rigaud dans les caisses ce soir...
Déjà
l'heure de jeu... Et "Denver" Baléguhé n'a toujours pas
trouvé le bon timing : tirs approximatifs, têtes improbables... Il
va finir par sortir en continuant à réfléchir à ses
réglages... Et, le connaissant, ça risque même de lui prendre
tout le week-end.
On
entre dans le dernier quart d'heure. Et je dois bien vous avouer que je perds
patience. Je n'ai pas prévu d'y passer la soirée... On a vu quoi
en seconde période jusqu'à présent, côté balles
cadrées ? Allez, une tête de Baléguhé captée
par le gardien nordiste et une frappe sèche des Cambrésiens sur
laquelle Rigaud s'est couché.
Cette fois, il faut arrêter la plaisanterie
et faire entrer des attaquants de métier. Enfin, au moins un car nous n'avons
plus le choix : Cédric Fauré que, ceci dit au passage, Strasbourg
dément avoir approché (de près en tout cas, dixit les DNA).
75e
- Enfin une bonne nouvelle. La première depuis 18 h : Fauré est
maintenant sur la pelouse. Il remplace Lundblad, totalement transparent ce soir
(les Rémois auraient pu jouer à 12 sans que l'arbitre ne s'en inquiète)
et qui sort sous les acclamations (boutade) après avoir manqué l'immanquable
sur son seul ballon dangereux du match. Héritant d'une balle cafouillée,
il n'a pas été capable de concrétiser face au gardien cambrésien
qui va sûrement attribuer le résultat de l'action aux trois cierges
qu'il a dû cramer hier soir. Il ne connaît pas très bien notre
Jon... Comme quoi la perception d'un miracle tient parfois à peu de choses.
81e
- 0-1 - But de Cambrai sur un contre parachevé par Stéphane
Bécart, lancé dans le grand bain quelques minutes plus tôt
seulement. Et l'attaquant de CFA2, lui, ne rate pas son face à face. Je
vous avais bien dit que nous n'avions pas Liébus dans les caisses ce soir...
Et
le pire, c'est que ce but a donné des ailes aux Nordistes qui multiplient
maintenant les offensives. Si, au moins, ils pouvaient être trop gourmands...
Malheureusement,
ça n'en prend pas le chemin. C'est fait ! Cambrai humilie le Stade à
Delaune. Maintenant, direction Rennes... mais là il y aura les caméras
de France 4. Ca change tout, parfois...
Le
fil de match
7e
: reprise
de Baldé sur un mouvement collectif rémois, Bataille sauve les meubles
in extremis de la poitrine.
13e : la reprise de volée de Jeannel,
consécutive à un corner de Bonnal, taquine la transversale nordiste.
15e
: Barbier reprend de la tête un nouveau coup de pied en coin de Tourenne.
Boda joue les pompiers de service sur sa ligne.
26e : Ngantchea se couche
avec à-propos sur un coup franc enveloppé de Bonnal.
28e :
Infiltration de Gillard sur le flanc gauche. Son centre tir dévié
par un défenseur atterrit sur le haut de la barre de Rigaud.
30e
: le Champenois Lunblad vendange au point de penalty une balle parfaite de
Baleguhe.
33e : escapade de Gillard. Sa passe en retrait provoque un
cafouillage. Andrade, à la réception, privilégie le collectif
pour Faussau. Giraudon intercepte et enraye laction.
36e : Ngantchea
est décisif dans un face-à-face à bout portant avec Baleguhe,
pourtant idéalement servi par son capitaine Barbier.
40e : une
frappe en pivot de Baleguhe, auteur dun slalom dans la surface, passe de
peu à côté.
Au retour des vestiaires, Ngantchea, bien sûr
ses appuis, cueille un lob de Baleguhe.
53e : Lamand, sans complexe,
pénètre dans le rectangle. On croit au but. Il dévisse son
tir seul devant Rigaud.
58e : Ngantchea annihile tranquillement une
tête de Baleguhe. Aussitôt, Djohoré surgit et empêche
Lunblad douvrir les hostilités.
64e : Rigaud bloque un
bolide de Faussau décoché aux 20 m. Faussau, mis sur orbite par
Gillard, arrive en solitaire devant Rigaud, qui évite le pire.
75e
: Ngantchéa détourne à bout portant un essai de Lunblad,
oublié dans la surface.
81e : incroyable mais vrai ! Le jeune
espoir Becart, à peine entré en jeu, exploite un décalage
millimétré de Kerrouche. Il glisse la sphère dans les filets.
85e
: sur une récupération de Kerrouche, Becart soffre un
numéro technique. Rigaud lui barre la route du deuxième but.
87e
: Merci Ngantchéa, il ruine les derniers espoirs du stade de Reims
en stoppant une tête smashée de Baleguhe. Lultime rempart récidive
des prouesses au bout de quatre minutes de temps additionnel.
Les
Cambraisiens ont des vertus curatives
Cambrai-Reims
(CFA2) :
Le
match qui a sonné le glas de Triqueneaux
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