|
Feret
25e Maspimby 57e pour Reims Gouffrran 59e, 61e pour Caen
|
|
Quatre
minutes de folie
L E S B U T S
R É M O I S E N V I D E O
Le
Stade n'a
pas été récompensé de ses efforts. En quatre minutes,
le match a basculé. Alors que les Rémois venaient de manquer une
balle de 3-0, les Caennais sont parvenus à revenir au score grâce
à ce diable de Gouffran, un jeune joueur dont on reparlera dans les années
à venir. Le
double visage du Stade Malherbe de Caen - Quel est l'ingrédient majeur
que se doit de posséder une équipe qui patauge dans les bourbiers
de L2 et projette de rejoindre le niveau supérieur ? La force mentale,
symbole de maturité, la « gnac » ou l'envie de ne rien lâcher,
pas besoin de rayer la mention inutile. Comme au Havre (2-2), comme à Guingamp
(1-3), comme à Grenoble (1-1), Caen est revenu au score sous le feu des
projecteurs lundi à Reims. La réactivité ? Peut-être
l'atout majeur de Malherbe cette saison. Au bord du naufrage quand Fauré
a fracassé la barre (58') à 2-0, les Caennais, peut-être remis
en selle par ce brin de réussite qui ne les quitte pas en ce moment, ont
soudainement ressuscité par la grâce de Yoan Gouffran, leur chevalier
noir. Pour inverser le cours du destin en 120 secondes. « On n'avait plus
rien à perdre, alors on s'est lâchés. La talonnade ? Ça
vient comme ça, dans le jeu, je tente, ça rentre » explique
le héros du soir, meilleur buteur caennais (7 buts), qui pète de
nouveau le feu et possède un sens aigu de la litote (« En ce moment,
ça se passe plutôt bien pour moi » dit-il). « Cette réaction
me rend très fier des joueurs, relate le coach Franck Dumas. C'est une
preuve de bien-être, un signe qu'ils sont sûrs d'eux, qu'ils ont de
l'ambition. »
Dumas: « Je plaide coupable
» Malherbe aurait même pu ramener les trois points sur
une fin de match tout feu tout flamme, face à des Rémois lessivés.
Vu le scénario d'ensemble, vu la première mi-temps hyper délicate,
où le SMC s'est fait secouer dans tous les sens, personne ne fera la fine
bouche. « J'ai voulu tenter un coup tactique (un inédit 4-2-3-1)
pour renforcer notre milieu et récupérer plus de deuxièmes
ballons, ça n'a pas marché, je plaide coupable, glisse Dumas. Le
problème, c'est qu'on a perdu beaucoup trop vite le ballon dans ce schéma,
et malgré le surnombre au milieu, on était trop statique dans l'axe.
» Repassé en 4-4-2 après la sortie de Leca sur blessure,
plus équilibré, Caen a peu à peu su renouer le fil. «
Dans le schéma initial, beaucoup de joueurs ne jouaient pas à leur
vrai poste, remarque Titi Deroin, mais c'est quand même nous qui étions
sur le terrain, et qui n'avons pas su faire ce qu'il fallait. » Pour perturber
Malherbe, la recette est désormais bien connue. Grenoble, Strasbourg, Niort
ou Reims l'ont joliment appliquée : presser très haut pour empêcher
Caen de mettre en place son fameux jeu court, le prendre à la gorge, insister
dans le domaine aérien. Pour progresser encore, les Normands devront
apprendre à mieux faire face dans ce genre de contexte. Jusqu'ici, cela
leur a coûté beaucoup de buts loin de leur forteresse de d'Ornano
(13 en 9 matches, quand même), mais les 17 inscrits en réponse ont
évité de fâcheuses conséquences. Le signe d'un vent
portant, sûrement : Caen garde la main dans le trio de tête, cinq
points devant Dijon (4e) qu'il recevra le 22 décembre, après la
venue d'Istres après-demain et la Coupe de France. La trêve sera
t-elle sucrée ? Guillaume
LAINÉ
l
e d i r e c t
PREMIERE
PERIODE 2e - Première
opportunité pour les Rémois sur ce corner. Planté, attentif,
boxe des deux poings le ballon. 3e - Centre
fuyant de Maspimby côté droit pour Reims. La défense centrale
caennaise est vigilante. 9e - Samson s'infiltre
coté gauche et centre pour Mazure au deuxième poteau, mais Barbier
pour Reims repousse le danger de la tête. 12e - Habib Baldé
est averti par M. Chat. 14e - Après
un raté de Tiéné, Feret tente une frappe plein axe, ça
passe de peu à côté du poteau gauche du portier caennais,
Vincent Planté. 17e - Frappe de
Mazure écrasée (et non cadrée) à l'entrée de
la surface de réparation. 18e -
Centre de Tiéné côté gauche, contré par Seube...
Ce sera un corner côté gauche. Sur le corner, Planté sort
hasardeusement, Tiéné, au point de pénalty, manque, une nouvelle
fois, complètement son tir. 23e -
Nouveau corner pour Reims. Cédric Fauré, le meilleur buteur du club,
place une tête trop molle pour inquiéter Planté. 25e
- 1-0 Feret - Tiéné pénètre
dans la surface de réparation caennaise et place une frappe puissante,
détournée par Planté... dans les pieds de Feret qui pousse
le ballon au fond. 27e - Choc
impressionnant entre Fauré et Planté. Le portier caennais reste
au sol, touché à la tête et sonné. 37e
- Belle frappe de Lemaitre après un travail de Seube côté
gauche. Sa demi-volée passe néanmoins nettement à gauche
du but de Liébus. 39e - Fauré
a eu l'occasion de doubler la mise pour Reims. Bien lancé sur la gauche,
il tente de placer son tir du gauche entre Planté et le poteau droit. Planté
gagne le duel en repoussant du pied. 43e - Gouffran,
désaxé à 25 mètres et sans solution intéressante,
tente une frappe, c'est dévissé et ça n'inquiète pas
Liébus.
SECONDE PERIODE 46e
- Fauré est lancé dans la profondeur par Seube. Liébus
est le premier sur le ballon et dégage en touche alors qu'il aurait pu,
semble t-il, s'emparer du cuir. 47e - Hengbart
dans les 16 mètres côté droit place un centre tir sur lequel
Liébus se couche bien. 57e
- 2-0 Maspimby - Deuxième but pour Reims ! Feret lance idéalement
Fauré qui dribble le gardien mais ne parvient pas à marquer à
cause du retour de Lemaitre. Tiéné tente à nouveau et c'est
finalement Maspimby qui marque de la tête dans le but vide. 58e
- Fauré manque la balle du 3-0...Sur un centre de Tiéné,
l'attaquant rémois voit sa frappe repoussée par la transversale... 59e
- 2-1 Gouffran - Gouffran pour Caen réduit le score ! Sur un
corner, Gouffran place une tête décroisée au premier poteau
et trompe Liébus. 61e
- 2-2 Gouffran - Gouffran ramène Caen à égalité
! Sur un centre de Deroin, Gouffran dans la surface talonne...et marque. 67e
- Féret, toujours juste dans ses passes, décale Tiéné.
Son tir du gauche est contré. Ce sera un corner pour Reims. 75e
- Bon travail de Mazure qui fixe son défenseur côté
droit et adresse un bon centre en direction du double buteur Gouffran... L'International
français est trop court et Barbier dégage son camp. 79e
- Lemaitre n'est pas loin de donner l'avantage aux Caennais sur un
tir du gauche légèrement excentré, mais sa frappe puissante
passe au-dessus du but rémois. 85e - Tandis que Tagro Baléguhé
remplace Julien Feret, qui a tout donné ce soir, Florentin supplée
Deroin côté caennais. 87e -
Frappe de Mazure à 25 mètres de la cage de Liébus, qui se
couche bien. 89e - Balle de k.o. pour Grandin.
Il s'avance vers Liébus, se décale pour frapper du pied droit. Arrêt
décisif de Liébus.
Reims
- Liébus - Fontenette, Jeannel, Barbier
(cap), Giraudon - Maspimby, Bonnal, Ielsch, Tiéné - Feret, Fauré.
Rempl. : Tingry (g), Comminges, Baldé, Baléguhé, Lundblad.
Entr. : Froger. Caen
- Planté
- Hengbart, Traoré, Sorbon, Seube (cap) - Leca, Proment, Raineau ou Lemaître,
Deroin - Gouffran, Mazure. Rempl. : Costil (g), Florentin, Lemaître ou Raineau,
Grandin, Samson. Entr. : Dumas.
|
|
Le
mois du blanc
►
Lire
Chronique
de Paolo 92 | |
|
|
La
revanche de la Courge 4
décembre 2006
Rennes
ne ne lui avait pas fait confiance, Cherbourg l'a repêché et Niort
relancé. Celui que Thierry Froger qualifiait de "Courge" il y
a un an encore est aujourd'hui aux portes de la Ligue 1. Un exemple à suivre
pour ceux que le football a tendance à condamner trop vite.
Lancé
il y a trois ans à Cherbourg par l'actuel entraîneur-adjoint caennais
Patrice Garande, l'attaquant breton de Reims est devenu l'un des meilleurs joueurs
de L2. En 2005, quand Julien Féret débarque à Reims, le
coach champenois Thierry Froger trouve un drôle de terme pour qualifier
l'arrivant : « Il n'avait pas de muscle, il n'arrivait même pas à
terminer ses matches, c'était une courge ! »
Au centre de formation de Rennes, là où le footballeur Féret
a grandi, on ne devait pas être loin de penser la même chose. «
Je sortais d'un contrat Espoir, se remémore l'attaquant, mais ils ne m'ont
pas gardé. J'étais alors dans le flou le plus total, je ne savais
même pas si j'allais continuer. » Nous étions à
l'été 2003, et seul Patrice Garande, entraîneur de Cherbourg
en National, croit alors au destin de ce Briochin très timide. «
Même s'il était un peu lymphatique, son talent sautait aux yeux,
raconte l'actuel adjoint de Franck Dumas au Stade Malherbe Caen. Julien est un
garçon d'une rare intelligence, un leader de jeu, et sûrement un
futur très bon joueur de L1. » Lors de la saison 2003-2004, le
néo-Cherbourgeois dispute 36 matches et s'épanouit dans des proportions
insoupçonnées. « Je suis un Breton pur jus, une vraie tête
de mule, mais Patrice m'a forcé à apprendre les exigences du haut
niveau. Jusque-là, j'étais peut-être un peu trop gentil, tout
le monde me disait que je devais me faire mal. C'est à Cherbourg que je
l'ai compris. » Trois ans plus tard, Julien Féret a poursuivi
sa métamorphose, découvert la L2 avec Niort en 2004, avant d'imposer
son toucher de balle au coeur de la Champagne. Il est aussi resté régulièrement
en contact avec Garande et se rappellera à son bon souvenir, demain soir
au stade Delaune. « Patrice me suit de près, on se recroise souvent,
mais si je peux faire quelques misères à son équipe de Caen,
je ne vais pas m'en priver ! » Avec cinq buts et trois passes décisives
au compteur depuis le début de la saison, cet attaquant décroché,
sorte de « neuf et demi », forme avec Cédric Fauré un
duo qui rime et qui fait peur. Aujourd'hui, le Breton de 24 ans est considéré
comme l'un des deux ou trois meilleurs joueurs de L2. « Mon jeu est fait
d'éclats, cela contribue peut-être à ce que l'on me mette
en avant », susurre t-il. Ardemment convoité par Lens à
l'intersaison, Féret n'a pas encore obtenu de bon de sortie vers cette
L1 qu'il projette de vite découvrir : « Mon seul objectif, c'est
de jouer dans l'élite et je fais tout pour ça. Depuis trois ans,
j'ai beaucoup évolué, beaucoup progressé sur le plan physique,
en endurance. Cela me permet de privilégier le mouvement au contact avec
l'adversaire, de compenser mon manque de poids (1,87 m pour 72 kg). » Lundi
soir, Malherbe aura tout intérêt à se méfier d'une
« courge » devenue anguille virevoltante. Guillaume
LAINÉ
| Les
derniers chocs |
| | D |
22
août 2006 | | E |
10
janvier 2006 | | D |
12
août 2005 | | D |
1er
mars 2003 | | E |
28
sept. 2002 |
| | |