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Une
frappe astucieusement dosée sur une déviation lumineuse de Didot
à la 15e, et ce fut l'éclaircie. Comme contre Brest 10 jours plus
tôt, Feret venait de mettre le Stade sur de bons rails. 11 minutes plus
tard, Fauré y allait de son but à la conclusion d'un centre tendu
de Ielsch au second poteau, et l'affaire était entendue. Il avait suffi
aux Rémois d'opérer un pressing haut, et parfois même désordonné,
pour désarçonner le "leader". Le reste n'était
plus que littérature car Crazy Frog est passé maître dans
l'art de tirer le verrou. Totalement surclassée, l'équipe messine
- sur ce match tout du moins - est apparue bien fragile et empruntée. Indigne,
en tout cas, de son rang de prétendant à l'accession.
Metz a subi sa première défaite de la saison,
hier soir en Champagne. Un revers logique pour une équipe qui ne possède
pas encore l'étoffe d'un leader.
La
troisième journée de championnat ne réussit décidément
pas aux Grenats, quand ceux-ci évoluent à l'étage inférieur.
Il y a quatre ans, au coeur d'un week-end du 15 août étouffant, les
joueurs de Jean Fernandez avaient subi une petite correction (3-0) à Toulouse,
dans l'antre des rugbymen du Stade qu'utilisait alors le TFC. Un revers annonciateur
d'une fin d'été difficile.
Hier, dans la fraîcheur champenoise, les Messins de la génération
De Taddeo ont fait connaissance, à leur tour, avec les affres de la défaite.
Sans que cela préjuge pour autant de lendemains qui déchantent.
Simplement, le costume était encore trop grand pour une équipe remaniée
dans toutes ses lignes et leader inattendu de Ligue 2 à l'issue des deux
premières journées. On s'y attendait un peu. Parce que le Stade
de Reims dispose d'atouts supérieurs à Gueugnon et Istres. Parce
qu'également, Metz devra, si le cas de figure vient à se reproduire,
parvenir à entrer progressivement dans la peau d'un véritable leader.
Il reste beaucoup de chemin et de travail pour y arriver. Cela ne surprendra pas
grand-monde. A commencer par les premiers intéressés. Il aura
donc fallu attendre deux matches complets et un gros quart d'heure, 196 minutes
plus précisément, pour voir Metz encaisser son premier but de la
saison. Dans un stade Auguste-Delaune, où deux splendides tribunes sont
sorties de terre en attendant leurs soeurs jumelles, l'année prochaine,
les Grenats pliaient sur la première véritable occasion champenoise:
centre de Bonnal, déviation de Didot et finition tout en finesse de Julien
Féret (16e). Sur ce coup-là, le dispositif lorrain avait pris l'eau. Pour
la première fois de la saison donc, les Grenats se trouvaient dans un cas
de figure inédit, obligés de faire la course poursuite. Un scénario
que le leader avait du mal à maîtriser. Peu d'enchaînements
réussis et surtout de nombreux, trop nombreux duels perdus face à
des Champenois survoltés et cherchant à dessein le rusé Cédric
Fauré à la pointe de l'attaque. L'ancien Toulousain se trouvait
d'ailleurs à point nommé au second poteau pour doubler la mise en
profitant d'un débordement de Ielsch sur le flanc gauche (38e). Deux actions
nettes et deux coups de canif dans le contrat messin de cette soirée. L'emprise
était rémoise en dépit de deux tentatives de Renouard (37e,
41e), finalement aligné au côté de Papiss Cissé. Pris
en défaut derrière, dominé en milieu et peu présent
devant, Metz ne pouvait visiblement espérer mieux en cette première
période. Que se serait-il passé si, dès la reprise, Pascal
Viléo avait sanctionné une faute incontestable de Ielsch sur Franck
Béria (48e) dans la surface? En ne bronchant pas, l'arbitre plombait un
peu plus les actions lorraines. Malgré l'entrée en jeu de Babacar
Gueye puis de Daniel Gomez, Metz ne trouvait jamais la faille. Attaque muette,
deux buts encaissés et première défaite, logique, chez le
voisin champenois. Pierre
HONNERT
Reims
: Liebus - Fontenette, Jeannel, Barbier, Ielsch N'Zigou (Baldé
56°), Bonnal, Tourenne (Giraudont 66°), Didot Feret, Fauré
(Baleguhe 82°) Metz
: Marichez - Béria (Gueye 64°), Delhommeau, Diop, Bassong,
Léoni Diakité, François, Obraniak Renouard
(Gomez 74°), Cissé (Walasiak 83°) Avertissements : Reims : Barbier
(28°), Bonnal (36°), Baleguhe (90+2°) - Metz : Diakité (29°) 8
678 spectateurs |
Thierry
Froger : "De bon augure" - "Le match ne sannonçait
pas facile ce soir, nous avions eu seulement quatre jours de récupération
et ladversaire avait déjà six points. Cétait
une équipe à ne pas lâcher. Cest une très bonne
performance pour nous. Nous avons fait preuve du réalisme qui nous avait
manqué à Bastia et nous avons en plus eu la chance de marquer très
vite. Tout cela est de bon augure pour la suite. En deuxième mi-temps,
Metz est sorti et a poussé davantage, nous mettant plus de pression, sans
pour autant se procurer beaucoup doccasions."
L'Ami
Ricoré Le Championnat des Tribunes,
c'est pas gagné ! Avant la réception de Metz, Reims était
15e de ce challenge sanctionnant l'ambiance régnant dans les stades. Et
pour cause ! A Delaune on a pensé à tout : à booster les
supporters, à fidéliser le public... A tout, sauf à l'essentiel
car, en matière d'animation audio les soirs de matches, les structures
(c'est-à-dire le speaker et sa légendaire force de persuasion pour
animer le rayon des surgelés) n'ont pas évolué depuis le
National. Or, en ce domaine nous sommes partis de bien bas pour ne pas aller très
haut. Cet hiver, si Frédéric Thiriez vient malencontreusement se
geler les moustaches en tribune présidentielle, la Ligue risque même
de nous infliger une amende pour "chauffage" de stade défectueux
de nature à verglacer la pelouse. Et ça nous sort de "l'Ami
supporter" par ci, de "l'Ami supporter" par là,
de "l'Ami supporter" en veux-tu, en voilà... Mais la vraie
question n'est-elle pas : Sommes-nous obligés d'être ses amis
?
Au
fond du trou Quand le match devient un peu ennuyeux, comme ce fut
le cas en seconde période, la grande passion de la Tribune Germain c'est
de comptabiliser le nombre de ballons qui disparaissent au fond du trou béant
creusé à l'emplacement de l'ancienne tribune sud, derrière
le but. Pour les footballeurs qui acceptent de participer à ce challenge,
le jeu consiste.à effleurer la cage adverse (à quelques mètres
près, le jury est tolérant) et à expédier le ballon
au coeur du cratère. Un employé de la sécurité est
ensuite chargé d'aller le rechercher sous les ovations ou les sifflets,
selon le niveau de perspicacité du ramasseur.
En première période, les Messins ont lamentablement échoué
dans cet exercice. Et pour cause : ils n'ont pas armé un seul tir durant
45 minutes. A l'inverse, en seconde période deux Rémois se sont
illustrés. Ieslch, tout d'abord, grâce à une superbe frappe
dévissée sur coup-franc. Puis Fauré, à la suite d'une
bourrinade qui s'apparentait à un tir de roquettes katiouchas. Pour les
non initiés, rappelons que ces armes sommaires sont réputées
pour leur imprécision.
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