REIMS - METZ : 2-0

Feret 15e, Fauré 36e

 




Feret montre la voie


Une frappe astucieusement dosée sur une déviation lumineuse de Didot à la 15e, et ce fut l'éclaircie. Comme contre Brest 10 jours plus tôt, Feret venait de mettre le Stade sur de bons rails. 11 minutes plus tard, Fauré y allait de son but à la conclusion d'un centre tendu de Ielsch au second poteau, et l'affaire était entendue. Il avait suffi aux Rémois d'opérer un pressing haut, et parfois même désordonné, pour désarçonner le "leader". Le reste n'était plus que littérature car Crazy Frog est passé maître dans l'art de tirer le verrou. Totalement surclassée, l'équipe messine - sur ce match tout du moins - est apparue bien fragile et empruntée. Indigne, en tout cas, de son rang de prétendant à l'accession.



Metz a subi sa première défaite de la saison, hier soir en Champagne. Un revers logique pour une équipe qui ne possède pas encore l'étoffe d'un leader.


La troisième journée de championnat ne réussit décidément pas aux Grenats, quand ceux-ci évoluent à l'étage inférieur. Il y a quatre ans, au coeur d'un week-end du 15 août étouffant, les joueurs de Jean Fernandez avaient subi une petite correction (3-0) à Toulouse, dans l'antre des rugbymen du Stade qu'utilisait alors le TFC. Un revers annonciateur d'une fin d'été difficile.

Hier, dans la fraîcheur champenoise, les Messins de la génération De Taddeo ont fait connaissance, à leur tour, avec les affres de la défaite. Sans que cela préjuge pour autant de lendemains qui déchantent. Simplement, le costume était encore trop grand pour une équipe remaniée dans toutes ses lignes et leader inattendu de Ligue 2 à l'issue des deux premières journées.
On s'y attendait un peu. Parce que le Stade de Reims dispose d'atouts supérieurs à Gueugnon et Istres. Parce qu'également, Metz devra, si le cas de figure vient à se reproduire, parvenir à entrer progressivement dans la peau d'un véritable leader. Il reste beaucoup de chemin et de travail pour y arriver. Cela ne surprendra pas grand-monde. A commencer par les premiers intéressés.
Il aura donc fallu attendre deux matches complets et un gros quart d'heure, 196 minutes plus précisément, pour voir Metz encaisser son premier but de la saison. Dans un stade Auguste-Delaune, où deux splendides tribunes sont sorties de terre en attendant leurs soeurs jumelles, l'année prochaine, les Grenats pliaient sur la première véritable occasion champenoise: centre de Bonnal, déviation de Didot et finition tout en finesse de Julien Féret (16e). Sur ce coup-là, le dispositif lorrain avait pris l'eau.
Pour la première fois de la saison donc, les Grenats se trouvaient dans un cas de figure inédit, obligés de faire la course poursuite. Un scénario que le leader avait du mal à maîtriser. Peu d'enchaînements réussis et surtout de nombreux, trop nombreux duels perdus face à des Champenois survoltés et cherchant à dessein le rusé Cédric Fauré à la pointe de l'attaque. L'ancien Toulousain se trouvait d'ailleurs à point nommé au second poteau pour doubler la mise en profitant d'un débordement de Ielsch sur le flanc gauche (38e). Deux actions nettes et deux coups de canif dans le contrat messin de cette soirée. L'emprise était rémoise en dépit de deux tentatives de Renouard (37e, 41e), finalement aligné au côté de Papiss Cissé. Pris en défaut derrière, dominé en milieu et peu présent devant, Metz ne pouvait visiblement espérer mieux en cette première période.
Que se serait-il passé si, dès la reprise, Pascal Viléo avait sanctionné une faute incontestable de Ielsch sur Franck Béria (48e) dans la surface? En ne bronchant pas, l'arbitre plombait un peu plus les actions lorraines. Malgré l'entrée en jeu de Babacar Gueye puis de Daniel Gomez, Metz ne trouvait jamais la faille. Attaque muette, deux buts encaissés et première défaite, logique, chez le voisin champenois.

Pierre HONNERT


Reims : Liebus - Fontenette, Jeannel, Barbier, Ielsch – N'Zigou (Baldé 56°), Bonnal, Tourenne (Giraudont 66°), Didot – Feret, Fauré (Baleguhe 82°)
Metz : Marichez - Béria (Gueye 64°), Delhommeau, Diop, Bassong, Léoni – Diakité, François, Obraniak – Renouard (Gomez 74°), Cissé (Walasiak 83°)
Avertissements : Reims : Barbier (28°), Bonnal (36°), Baleguhe (90+2°) - Metz : Diakité (29°)
8 678 spectateurs



Thierry Froger : "De bon augure" - "Le match ne s’annonçait pas facile ce soir, nous avions eu seulement quatre jours de récupération et l’adversaire avait déjà six points. C’était une équipe à ne pas lâcher. C’est une très bonne performance pour nous. Nous avons fait preuve du réalisme qui nous avait manqué à Bastia et nous avons en plus eu la chance de marquer très vite. Tout cela est de bon augure pour la suite. En deuxième mi-temps, Metz est sorti et a poussé davantage, nous mettant plus de pression, sans pour autant se procurer beaucoup d’occasions."

 


L'Ami Ricoré

Le Championnat des Tribunes, c'est pas gagné ! Avant la réception de Metz, Reims était 15e de ce challenge sanctionnant l'ambiance régnant dans les stades. Et pour cause ! A Delaune on a pensé à tout : à booster les supporters, à fidéliser le public... A tout, sauf à l'essentiel car, en matière d'animation audio les soirs de matches, les structures (c'est-à-dire le speaker et sa légendaire force de persuasion pour animer le rayon des surgelés) n'ont pas évolué depuis le National. Or, en ce domaine nous sommes partis de bien bas pour ne pas aller très haut. Cet hiver, si Frédéric Thiriez vient malencontreusement se geler les moustaches en tribune présidentielle, la Ligue risque même de nous infliger une amende pour "chauffage" de stade défectueux de nature à verglacer la pelouse. Et ça nous sort de "l'Ami supporter" par ci, de "l'Ami supporter" par là, de "l'Ami supporter" en veux-tu, en voilà... Mais la vraie question n'est-elle pas : Sommes-nous obligés d'être ses amis ?



Au fond du trou
Quand le match devient un peu ennuyeux, comme ce fut le cas en seconde période, la grande passion de la Tribune Germain c'est de comptabiliser le nombre de ballons qui disparaissent au fond du trou béant creusé à l'emplacement de l'ancienne tribune sud, derrière le but.
Pour les footballeurs qui acceptent de participer à ce challenge, le jeu consiste.à effleurer la cage adverse (à quelques mètres près, le jury est tolérant) et à expédier le ballon au coeur du cratère. Un employé de la sécurité est ensuite chargé d'aller le rechercher sous les ovations ou les sifflets, selon le niveau de perspicacité du ramasseur.

En première période, les Messins ont lamentablement échoué dans cet exercice. Et pour cause : ils n'ont pas armé un seul tir durant 45 minutes. A l'inverse, en seconde période deux Rémois se sont illustrés. Ieslch, tout d'abord, grâce à une superbe frappe dévissée sur coup-franc. Puis Fauré, à la suite d'une bourrinade qui s'apparentait à un tir de roquettes katiouchas. Pour les non initiés, rappelons que ces armes sommaires sont réputées pour leur imprécision.



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Vu des Tribunes : l'actualité du Stade de Reims - Rédaction-conception : Michel HAMEL

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