Le
HAC au petit trot
La
montée en Ligue 2 en poche depuis mardi dernier, les Havrais ont eu du
mal à se mettre en jambes hier soir à Deschaseaux où ils
acceuillaient Reims pour le compte de la 35e journée. Il est vrai qu'avec
ce troisième match en sept jours, trois jours seulement après les
«festivités» de l'accession, les jambes étaient lourdes.
Avec
Ben Idir et Hoarau sur le banc au coup d'envoi, les Ciel et marine ne produisirent
donc pas un spectacle inoubliable au cours d'une première période
sans occasions si ce n'est deux frappes d'Alla et Lesage contre un tir de Féret
côté rémois. Mais le public normand bon enfant et pas trop
regardant jouait bien son rôle quand même.
Le jeu allait s'animer
après le repos avec deux tentatives rémoises de Féret et
Fauré qui obligeaient Revault à s'employer. Puis Jean-Marc Nobilo
décidait d'envoyer du sang neuf. Guillaume Hoarau faisait donc son entrée
(57e), ce qui ne tardait pas à débloquer la situation. Il ne fallait
que douze minutes au goleador maison pour inscrire son 28e but d'une tête
au premier poteau sur un corner délivré par Lesage (1-0).
Du
côté rémois où Liébus avait remplacé
Agassa, blessé, dans les buts, c'est Fauré qui se chargeait toujours
d'animer le jeu pour venir taquiner Revault. Mais le Hac tenait bien son petit
avantage qu'il bonifiait même en toute fin de partie grâce à
un contre mené par Davidas et conclu par Nestor (2-0, 93e).
Une
semaine de pur bonheur
Trois jours après avoir scellé
sa remontée dans l'élite, le HAC a prolongé l'euphorie, hier
soir face à Reims, en renouant avec la victoire après trois matches
nuls. A trois journées de la fin, les « Ciel et marine » possèdent
désormais six points d'avance sur Nantes, lui aussi officiellement en L1
malgré son relatif faux pas contre Montpellier (1-1). Le HAC champion ?
Ça en prend sérieusement le chemin, en tout cas. Malgré l'inévitable
contrecoup psychologique, la fatigue d'un troisième match en sept jours
et un « onze » inédit, Revault et les siens se sont une nouvelle
fois gavés de plaisir.
« Si vous trouvez l'équipe de départ,
c'est fort ». Eh bien non, Jean-Marc Nobilo, nous ne l'avons pas trouvée.
Mais comment pouvions-nous prévoir que le coach laisserait sur le banc
Guillaume Hoarau et Jamel Aït Ben Idir ? Après la fiesta de mardi,
et tous les efforts consentis depuis le début de saison, ces deux «
indéboulonnables » éprouvaient le besoin de souffler. A Châteauroux,
vendredi dernier, puis contre Sedan, 72 heures plus tôt, les Havrais étaient
apparus émoussés, un coup de pompe bien légitime qu'ils se
devaient pourtant de surmonter, histoire de prolonger l'allégresse du début
de semaine et d'offrir une nouvelle soirée champagne à un public
qu'ils ne retrouveront que le 16 mai face à Bastia pour la journée
de clôture.
Tout Deschaseaux attendait un spectacle haut en couleurs,
néanmoins conscient que ses favoris n'avaient peut-être pas les «
cannes » pour le proposer. Dire que la première période fut
insipide est un doux euphémisme, mais à vrai dire, personne n'était
trop regardant. Ça chantait dans les travées et ça poussait
quand le HAC exerçait un semblant de pression : coup franc de Mezague,
largement au-dessus (6e), frappe d'Alla, à côté (39e), frappe
de Lesage, à côté (44e).
Les Rémois, eux, n'avaient
ni les jambes lourdes, ni les cotillons dans les cheveux, mais ils ne se montrèrent
guère plus percutants. Revault n'effectua sa première intervention
qu'une poignée de secondes avant la pause sur une tentative de Féret...
son futur coéquipier ? Le milieu rémois figure en tout cas sur les
tablettes du HAC, la qualité de sa prestation, hier soir, n'étant
bien sûr pas passée inaperçue. C'est encore une fois de lui
que vint le danger peu après la reprise, sur ce tir puissant boxé
par un Revault aérien (52e). Un régal pour les photographes. Si
le cliché était raté, pas de souci, le portier havrais remit
ça onze minutes plus tard pour détourner le terrible coup franc
de Fauré, décoché d'une bonne trentaine de mètres
(63e).
Vint l'heure des changements, de l'entrée en scène des
deux « indéboulonnables ». C'est fou à quel point tout
paraît beaucoup plus facile quand Hoarau et Aït Ben Idir sont là.
Comme le Réunionnais, muet face à Guingamp, Châteauroux et
Sedan, ne reste jamais plus de trois matches sans marquer, on pouvait se douter
qu'il retrouverait le chemin des filets. Il le fit d'une belle tête au premier
poteau à la réception d'un corner de Lesage (1-0, 69e). Le petit
but qu'il fallait pour tout débrider. Liébus, venu s'installer dans
les cages rémoises à la place d'Agassa, gravement blessé
(rupture du tendon d'Achille), dut s'envoler sur une frappe enroulée d'Alassane
(70e). Revault l'imita dans la foulée sur un nouveau coup franc de Fauré
(75e).
Deschaseaux prenait encore une fois son pied. Et au bout du bout du
plaisir, Nestor ponctua magnifiquement cette soirée de gala, en signant
son premier but en L2 après un caviar de Davidas (2-0, 90+3). Elle était
vraiment magique, cette semaine.
Les rentrées décisives de Ben
Idir et de Hoarau
FRANCOIS MANOURY
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