Guingamp
ne lâche plus rien
|
Leugueun,
star d'un soir Patrick Leugueun (au centre, avec
Savinaud, Le Lan et Felipe) a libéré son équipe en marquant
le but de la victoire à la dernière minute du temps réglementaire,
d'une superbe tête plongeante. Une revanche pour ce joueur qui a
été écarté des terrains pendant plus de dix mois.
L'été dernier, Patrick Remi avait voulu le prêter à
Clermont, mais Leugueun avait été recalé à la visite
médicale. Non pas qu'il ait échoué à l'examen d'urine
(même si les études n'ont jamais été son fort), mais
en raison de problèmes récurrents aux adducteurs.
|
Tout
s'est joué sur coups de pied arrêtés au Roudourou. Au moment
même où Thierry Froger avait choisi de jouer la montre et le nul,
l'intenable Richard Soumah, victime d'une dizaine de fautes lors du match, a finalement
obtenu gain de cause sur un coup-franc subtil, suggéré par Victor
Zvunka et parachevé par le miraculé Patrick Leugueun, absent des
terrains depuis dix mois et auteur d'un but par saison.
Certes, Reims s'est
montré à son avantage dans ce match, mais Guingamp en voulait plus
encore... Ce détail a fait la différence.
15e
- Début de match clairement à l'avantage des Rémois qui
ont entamé la rencontre pied au plancher, étouffant dans l'oeuf
le jeu des bretons qui ne s'attendaient pas à une telle entame. Logiquement,
la meilleure action est à mettre à l'actif du Stade, sous la forme
d'un tir de Cédric Fauré, juste au-dessus de la transversale de
Gauclin, ponctuant une superbe phase de jeu du trio d'attaque.
Côté
défense, les choses ne vont pas mal non plus en ce début de match
puisque Barbier ne se contente pas de jouer les chiens de garde auprès
de David Suarez, mais monte aussi (comme Devaux qui, à son âge, va
finir par s'épuiser à ce petit jeu) sur les coups de pied arrêtés.
16e
1-0 Savinaud - Pour faire dans le lieu commun dont d'autres sites (m'a
t-on dit) se sont fait les spécialistes faute d'inspiration, on dira que
dominer n'est pas gagner. Côté défense ce n'était pas
mal non plus ce soir, mais... au centre seulement. Richard Soumah a donc choisi
le côté gauche pour placer une accélération au nez
et à la barbe d'Henrique. Pris de court, le Brésilien a tenté
de se racheter, destabilisant du même coup l'attaquant guingampais dans
la surface. Penalty transformé imparablement par le capitaine breton Nicolas
Savinaud qui a pris Agassa à contre-pied.
30e - L'ouverture
du score contre le cours du jeu n'a évidemment rien changé à
la physionomie du match. Les Guingampais ont même nettement reculé,
procédant par de longs ballons à destination de Suarez, désormais
seul en pointe.
Côté rémois, on mise visiblement sur un
coup de pied arrêté pour refaire son retard. Comme la semaine dernière
face à Boulogne, tous les Rémois montent aux avants-postes en cas
de coup-franc, y compris si la faute a été commise loin du but adverse.
La stratégie est assez pertinente (Barbier et Fauré se sont montrés
dangereux). Le problème, c'est qu'elle est maintenant éventée.
Gare au retour de flammes.
45e
- La tendance du match n'a pas varié d'un Iota au Roudourou, mais le
tableau d'affichage a choisi son camp. Seule "action" véritablement
notable de ce dernier quart-d'heure : une altercation entre l'attaquant brésilien
William (Souza), titularisé pour la première fois au Roudourou,
et Jean-Christophe Devaux, auteur (entre autres gratifications) de quelques tacles
un peu appuyés... et sans doute douloureux.
Pour avoir tenté
de destabiliser le jeune Brésilien, notre vieux briscard de défenseur
a bien failli prendre un coup de tête. Normal, direz-vous quant on s'appelle
Devaux. L'arbitre a mis tout le monde d'accord avec un carton jaune de chaque
côté... mais William a frôlé le rouge. Il sera vertement
sermonné par Victor Zvunka lors du retour aux vestiaires.
 Mi-temps
- Victor Zvunka sermonne vertement William, son attaquant brésilien, qui
a perdu ses nerfs face à Devaux. |
Victor
Zvunka (entraîneur de Guingamp) : "C'est
la première fois de la saison que l'on réussit cette performance.
Cette fois, on a su être efficaces et concentrés jusqu"à
la fin. C'était le match typique de L2 avec des joueurs très athlétiques
qu'il fallait priver de deuxièmes ballons. En fin de rencontre, la rentrée
de Kader Touré m'a permis de redéployer mon équipe en 4-5-1
pour renforcer le milieu de terrain et apporter plus de variété
et de profondeur dans le jeu. Ca a payé !"
Thierry
Froger (entraîneur miraculé de Reims) : "Les
détails nous ont été contraires contre une équipe
de Guingamp dynamique et qui allait de lavant. À la fin du match,
on était certes sous pression mais pas en danger. Les joueurs ont manqué
de concentration à un moment important. Pourtant, il y a eu de linvestissement,
de bonnes choses dans le contenu. Mais cest ça aussi le haut
niveau et cela explique en partie pourquoi on se situe dans la deuxième
partie de tableau de ce championnat."
|
46e
- Thierry Froger, qui se vantait d'être invaincu à l'extérieur
(en championnat) depuis la reprise en janvier, n'entend pas être pris à
défaut. Abandonnant ses préjugés au vestiaire, l'entraîneur
le plus défensif de Ligue 2 muscle son attaque en écartant Henrique,
héros malheureux de la première période (encore un lieu commun),
au profit de Nabil Taïder. S'ensuit un petit jeu de chaises musicales qui
voit Baldé glisser sur côté gauche et Taïder s'installer
au centre.
53e
1-1 Barbier - L'entrée en jeu de Taïder a donné
de la qualité aux coups de pied arrêtés rémois et le
résultat s'est pas fait attendre. Le ballon de Taïder, repris par
Kermorgant, génère un cafouillage monstre dans la surface guingampaise,
dont profite Alexante Barbier, noyé dans une forêt de joueurs. Reims
égalise logiquement.
|
|
 Besoin
d'analyses ? La
défaite à Guingamp a relancé le débat sur la capacité
de l'équipe de Thierry Froger à préserver un résultat. Qu'en
est-il en réalité ? ►
Lire | Une
chronique de Paolo92 | |
|
 |
70e
- Est-ce l'effet du chouchen ? Les Rémois continuent sur leur lancée
au Roudourou. Ainsi, il a fallu que Gauclin s'y reprenne à deux fois sur
une frappe mortelle à ras de terre de Fauré, relâchée
dans les pieds de Feret, curieusement très présent en cette fin
de saison. On sait d'ailleurs qu'il est particulièrement apprécié
par le staff breton.
En
face, pour faire bonne mesure, Agassa a dû sortir dans les pieds d'Eduardo.
85e
- Il y a de l'électricité dans l'air au Roudourou, en cette
fin de match. Il faut sans doute aller en chercher la raison dans le comportement
exemplaire de l'hermétique défense rémoise, qui ne laisse
aucun espace aux attaquants bretons, visiblement très agacés par
cette situation.
89e
Leugueun 2-1 - Il fallait un exploit pour que Guingamp gagne ce match.
Il est arrivé à la 89e sous la forme d'un coup-franc de Soumah,
dont l'exécution a été directement commandité par
Zvunka. Balle piquée pour Le Lan, petite combinaison
qui trompe la défense rémoise et, à l'arrivée, une
tête plongeante gagnante de Patrick Leugueun... un joueur qui faisait sa
rentrée après dix mois d'absence. A titre d'anecdote, sachez que
Leugueun ne marque qu'un but par saison. C'était ce soir...
Voilà
qui aura le don de mettre notre Thierry de méchante humeur. Il était
déjà en train de répéter sa déclaration d'après-match...
Zvunka, lui, ne pensait qu'au jeu... et y participait.
>>>
voir la feuille de match
Ouest-France |
Le Télégramme |
Parole
de Breton
Champagne
Patrick ! Ce soir au Roudourou, Reims se présentait
avec deux costarmoricains à savoir Féret et Didot et un avant-centre
dont le départ avait laissé des regrets du côté des
supporters du Roudourou. Fauré fut à surveiller comme le lait sur
le feu, ce qui fit impeccablement Felipe Saad ! En ce qui concerne Cédric,
il a paru plus nerveux qu'à l'accoutumée et a été
l'auteur de quelques vilains gestes. En fait, il a été à
l'image de son équipe, tantôt rugueuse et truqueuse, tantôt
inspirée et au jeu bien léché.
La
première période fut assez équilibrée, Reims dominant
en ce début de match. Sur une percée somptueuse, Soumah obligea
son garde du corps à le faucher dans la surface, penalty indiscutable et
indiscuté transformé par Captain Savinaud.
La première
période fut ensuite légèrement dominée par en Avant,
mais le match fut heurté. Victime d'un mauvais geste, William perdit quelque
peu son calme et fut à deux doigts d'être expulsé, ce qui
lui valut une remontée de bretelle intense de son coach à la mi-temps.
La deuxième mi-temps vit Reims nous dominer notamment en milieu de terrain
, où l'absence de Colleau s'est faite ressentir. Reims nous a alors bousculés
et a alterné un jeu bien léché avec quelques gestes d'anti-jeu
et d'intimidation. Indigne fut le traitement infligé à William en
début de période afin de la faire expulser.
Notre adversaire
prit ensuite l'ascendant et nous domina en faisant passer quelques frissons dans
l'échine des supporters guingampais. Sur un coup-franc obtenu avec malice
(vice ?) par Fauré, Reims égalisa par Barbier. EAG tremblant à
quasiment chaque coup de pied arrêté, par ailleurs remarquablement
tiré par Kermorgant.
En Avant s'est alors ressaisi petit à petit
mais sans appuyer pour arracher une victoire. Sur une énième percée,
Soumah se débarrassa une fois encore de son garde du corps qui n'eut d'autre
solution que de le stopper de façon illicite. Ultime coup-franc qui vit
Soumah passer à Le Lan, ce dernier centra alors au second poteau, le ballon
rebondit à terre puis fut catapulté dans les filets par Leugueun
d'une superbe tête plongeante.
Quel final, En Avant venait d'arracher
in-extremis une belle et âpre victoire. Quel symbole de voir que celui qui
a libéré notre équipe est un joueur qui n'avait pas joué
depuis 11 mois, qui revient après une très longue blessure, et quel
retour ! Mentions à Felipe et Soumah, je citerai aussi Le Lan pour son
gros match du soir.
Une victoire arrachée à un adversaire de
qualité, trois énormes points !
>
En Avant Guingamp bat Stade de Reims 2-1 (1-0).
9.237 spectateurs. Arbitre : M. Grégoire. Buts : pour Guingamp, Savinaud
(16e sur penalty), Leugueun (89e) ; pour Reims, Barbier (54e). Avertissements
: au Guingampais William (43e) ; aux Rémois Devaux (43e), Fauré
(76e), Kermorgant (79e).
GUINGAMP : Gauclin ; Leugueun, Savinaud (cap),
Felipe, Le Lan ; Eduardo, Pelé, Pinto-Borgès, Soumah ; William (Touré,
66e), Suarez.
REIMS : Agassa ; Henrique (Taïder, 46e), Barbier,
Devaux, Giraudon ; Balde, Burle (Ayasse, 86e), Didot (cap) ; Féret ; Kermorgant,
Fauré.