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La
passion discrète de Droehnlé - Il vient d'atteindre la
quarantaine. Pourtant, cela fait déjà treize saisons que Pascal
Droehnlé est entraîneur de Vauban dont onze passées sur le
banc de l'équipe première. Histoire d'une trajectoire.
Son histoire
avec le foot commence à Cronenbourg au bas de l'immeuble où sa famille
résidait. « On se retrouvait avec les copains du quartier sur une
pelouse pour taper dans le ballon », se souvient Pascal Droehnlé.
Il avait six ou sept ans et jouait sur ce morceau de pré incertain, aux
rebonds capricieux, aux cages de fortune faites le plus souvent de sacs d'écoliers.
« Un jour, avec mon frère aîné, on avait construit des
vrais buts. On avait scié des troncs d'arbre. Puis, on les avait façonnés.
La concierge de l'immeuble, qui ne l'avait pas bien pris, avait fini par tout
saccager. J'étais très malheureux. »
Ce qu'elle ne saccagera
pas, c'est son amour pour le foot. Dans les pas de son père, il découvrira
la Meinau, l'année du titre du Racing, en 1979 donc. « Ça
aussi, ça marque. »
"Sans le
foot, ma vie aurait été différente"
Tout
naturellement, il fera ses classes. Au Sporting Schiltigheim, à l'AS Strasbourg,
puis à Vauban. Fréquentera la première section de sports-études
au lycée Jean-Monnet. « J'y ai connu Marc Siffert. Peut-être
l'entraîneur qui m'a le plus marqué et j'ai appris avec des gens
comme Berthommier à l'ASS, Duguépéroux ou Kaelbel à
Vauban. »
Attaquant doué sur le terrain, il est timide, déjà
très réservé en dehors. Et n'ose pas franchir le pas. «
J'ai fréquenté toutes les sélections d'Alsace chez les jeunes.
Le Racing est venu à la maison pour me convaincre de le rejoindre. J'ai
refusé. C'est un regret. Je n'avais pas assez confiance en moi. Mentalement,
je n'étais pas assez fort. »
Un peu plus tard, Sedan le contactera,
il effectuera même un stage de dix jours à Nice. Un stage qui restera
sans suite.
A 18 ans, il jouait déjà en CFA 4 avec l'ASS, dispute
même un 32e de finale de la Coupe de France.
Puis ce sera avec Vauban,
un autre 32e de finale, à la Meinau cette fois face au FCM. « Malgré
la défaite, c'est un grand souvenir. »
Et puis, il y aura la
blessure. Il avait 26 ans et son genou droit lâche. Ligaments croisés.
Il file deux saisons à Ittenheim pour jouer entre copains. « Je n'ai
jamais pu retrouver mon niveau. Je suis revenu à Vauban. On avait besoin
d'un entraîneur pour la réserve. Entraîner, je n'avais d'abord
pas ça dans le sang. »
Deux ans plus tard, on le retrouve pourtant
promu à la tête de l'équipe I. A même pas 30 ans, le
voilà plus jeune entraîneur de la DH.
Ça fait onze saisons
que ça dure. Avec deux coupes d'Alsace au tableau d'honneur, des montées
en CFA 2, en CFA, une descente aussi, un 32e de finale de Coupe de France en 1998.
« Sans le foot, ma vie aurait été différente »,
constate-t-il.
En bref, c'est grâce à lui qu'il a rencontré
son épouse, qu'il a croisé la route de Laurent Maennel, son adjoint,
« un ami de trente ans » comme il le dit avec le sourire. «
On partage les même valeurs alors que nos caractères sont à
l'opposé. Il est extraverti, je suis réservé. On se complète
parfaitement. »
"Je suis plus regardant
sur la valeur humaine que sur la qualité sportive d'un joueur"
Et puis comment ne pas parler d'Émile Stahl qui a construit Vauban. «
C'est plus qu'un dirigeant pour moi. La marque jaune dont on parle pour Vauban
c'est lui. Il construit les hommes autant que son club. Avec moi, il a été
dur, vexant même parfois, mais il sait féliciter. Surtout, après
coup, tu te rends compte qu'il t'a transmis son ambition. Il ne s'en prend qu'aux
gens qu'il estime. Je lui dois beaucoup, sportivement comme professionnellement.
»
Alors, Pascal Droehnlé passe son temps à transmettre
des valeurs jamais désuètes à Vauban.
« On peut
les résumer en cinq mots : professionnalisme, sérieux, rigueur,
travail et respect. C'est aussi ce que demande Serge Comtesse qui, avec des moyens
et une approche différents de M. Stahl, a pris le relais. »
Il
le dit sans retenue, l'homme l'intéresse plus que le joueur. « Il
m'est arrivé d'être déçu. Mais je continue à
miser sur les gens. Je suis plus regardant sur l'aspect humain que sur la valeur
intrinsèque d'un joueur quand je le recrute. Et je peux dire que je me
régale à entraîner des gens comme Heiligenstein, Schwoob,
Domenech, Beringer. »
Et puis, si Laurent Maennel est très expressif
sur un banc de touche, Pascal Droehnlé est là aussi à l'opposé.
« Je reste très zen. Mais, intérieurement, je suis stressé.
Je suis assez angoissé de nature », lâche-t-il dans un sourire.
« Mais je prends aussi du plaisir. C'est un honneur d'avoir les clés
techniques de ce club. »
Ainsi va Pascal Droehnlé, presque trop
discret, mais sûr de sa route. « Pour me sentir bien, j'ai besoin
d'un équilibre entre ma vie familiale, ma carrière professionnelle
et le foot. »
Il l'a visiblement trouvé. Imprudent, il s'est
même pris à rêver de faire tomber Reims dimanche. Comme quoi,
tout peut arriver...
J.-C.P.
(et non pas...)
Décoiffant
- On a la passion ou on ne l'a pas. Serge Comtesse, fondateur du réseau
de franchise du même nom et président de Vauban, a ainsi écourté
de presque une semaine ses vacances à Bali pour pouvoir assister à
la rencontre de son équipe face au Stade de Reims. Il n'est pas permis
à tous les présidents d'être en vacances permanentes pour
pouvoir suivre leur équipe sur tous les terrains.
Le
parcours de Vauban - Vauban a éliminé Gerstheim (1-0),
Ostwald (4-0), CS Neuhof (1-1, 3-0 aux tab) puis Ingwiller (5-0).
Tête
à tête
Devaux
fait toujours la tête - Ecarté du groupe depuis le 17 août
dernier, l'ex-Strasbourgeois Jean-Christophe Devaux n'était pas de l'équipe
alignée contre la CFA2 de Vauban. Cette fois, il a "ressenti une douleur
à la cuisse" qui l'aurait contraint à déclarer forfait.
Finalement, c'est plutôt une bonne nouvelle pour la défense rémoise.
Mise
aux poings -
"Mardi dernier, ça a chauffé entre Assous et Deaux. L'ancien
Cristolien (note vdt : discrètement surnommé "J't'éclate
la tête" par des joueurs qui tiennent à préserver leur
anonymat) était à l'origine de l'incident et a dû faire amende
honorable devant le groupe. « On a géré cela en interne »,
avoue Thierry Froger qui espère que c'était le dernier écart
de son milieu de tempérament" (l'union).
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Vauban
met le cap sur la Coupe - Vauban défie
le mythique Stade de Reims au stade de la Porte de Kehl. Souvenirs de Coupe de
France avec Patrice Heiligenstein, bientôt 31 ans et capitaine des Strasbourgeois.
Sans
trop exagérer, on peut dire que Patrice Heiligenstein est né à
Vauban. En tout cas, pas loin. Il fréquente le stade de la Porte de Kehl
depuis près de 23 ans. « Je ne sais plus l'âge exact auquel
j'ai commencé. »
Patrice
Heiligenstein
capitaine de Vauban
Donc,
il en a connu des aventures en Coupe de France. A son palmarès aussi, trois
coupes d'Alsace soulevées (1995, 1997 et 2003).
Et son maillot est imbibé,
imprégné de ces aventures. « On est les héritiers de
la grande époque. On nous compare souvent. Il faut être digne de
ce passé. Ce n'est pas pesant, c'est une fierté. »
Le
match le plus long de l'histoire de la Coupe
Cette grande époque,
c'est celle où Vauban dominait le foot français amateur. L'époque
aussi où il avait battu, avec le RC Agathois, le record du match le plus
long de l'histoire de la Coupe de France. C'était en février 1964.
A Montélimar, puis à Villefranche et ensuite à Imphy, les
deux équipes s'étaient neutralisées (1-1 à chaque
fois).
A Saint-Ouen, après prolongation, les Strasbourgeois s'imposaient
(2-1) et filaient en 8es finale. Au total, ce match avait duré 420 minutes
et... 20 jours.
« Quand tu joues à Vauban, tu n'as qu'une obligation.
C'est le message de Émile Stahl. Si tu sors du terrain le maillot mouillé,
on ne te reprochera rien. »
Donc, depuis ce temps, Patrice Heiligenstein
est Vaubanesque. Une marque jaune indélébile. « Je suis là
à vie », se contente-t-il de dire.
Tellement là qu'il porte
le brassard de capitaine. Tellement là qu'il rappelle aux plus jeunes ce
qu'est Vauban. Ses principes, ses valeurs. Et la Coupe de France, dont Vauban
est friand, en fait partie. « On t'inculque ça ici. »
Des
souvenirs de Coupe de France, il en a des dizaines. Comme ce jour de 1998 quand
Vauban, alors en DH, avait éliminé Viry-Chatillon (CFA) en 64es
de finale (2-1).
« Avec Laurent Maennel, qui était alors mon capitaine,
on en parle en rigolant. Sur le but décisif, je tire le corner et il met
la tête victorieuse. Encore aujourd'hui, il estime que mon ballon était
trop enlevé et qu'il avait dû se détendre superbement pour
le reprendre. Dans mon souvenir, c'était une galette et il n'avait eu qu'à
pousser le ballon au fond du but. On ne sera jamais d'accord », rigole Patrice
Heiligenstein.
Il se souvient aussi du tour suivant, perdu face aux Nationaux
de Boulogne/Mer (1-2). « C'est mon plus beau souvenir. Quand on est entré
sur notre pelouse, je me souviens de ce que nous avait dit Laurent Maennel : "c'est
pas beau ça ?" Les tribunes étaient pleines. A 22 ans, je n'en
avais pas assez profité. Je pensais vivre d'autres 32es finale. J'en rêve
encore. »
En octobre 2002, il avait même croisé la route
de ceux qui allaient vite devenir les géants verts. « Le Sporting
nous avait battus avant d'atteindre les quarts de finale et de jouer devant une
Meinau pleine. Je n'ai pas envié les Schilikois, ce n'est pas moi ça.
Mais je reste frustré de ne pas avoir vécu une telle aventure.»
«
On a eu l'impression de jouer la Ligue des champions »
Le parfum
de la Coupe, il en parle avec gourmandise. « Ça resserre les liens
d'un groupe. Cette saison, on a battu Gerstheim après prolongation et le
CS Neuhof aux tirs au but. Cette compétition forge un moral. Elle sort
de l'ordinaire. »
Alors forcément, Patrice Heiligenstein évoque
l'aventure réunionnaise de Vauban, déjà au 7e tour, il y
a deux ans. Une sorte de résumé de la Coupe de France, des sentiments
exacerbés qu'elle provoque.
« On a parcouru 26 000 kilomètres
pour faire un seul match. On a vécu une semaine comme des professionnels.
Tous les matins, un car luxueux nous cherchait à l'hôtel pour nous
emmener sur notre terrain d'entraînement. On passait à la télé
locale tous les jours. C'était fou. On avait l'impression de jouer la Ligue
des champions. Ça nous faisait sourire. »
Et puis, il se souvient
de l'accueil (forcément chaud) du public de l'AS Chaudron, au stade Jean-Ivoula
de Saint-Denis. « Quand on est allés s'échauffer avant le
match, 8 500 personnes nous avaient sifflés. Un moment fort, intense. Jean
Djorkaeff assistait au match. »
Malheureusement, l'histoire s'arrêtera
là pour les Strasbourgeois. « On est passés au travers. Moi,
au coup de sifflet final, je me suis isolé avant de rejoindre le vestiaire.
Pour la première et seule fois de ma carrière, j'ai vraiment pleuré
après une défaite. »
On lui souhaite d'autres larmes après
le match de Reims. Elles couleraient de joie, cette fois.
Jean-Christophe
Pasqua
Pascal
Droehnle
(entraîneur de Vauban) : "Nous avons
touché le gros lot en tombant sur le Stade de Reims, une équipe
de légende. Nous sommes en plus particulièrement heureux de recevoir
les Rémois. Mon seul regret c'est qu'à cause de la trêve internationale,
nous ne pourrons pas les superviser. Il faut que l'on soit à la hauteur.
Ce tour n'est pas une finalité". Thierry
Froger (entraîneur miraculé du Stade) : "La
Coupe de France nous intéresse. Elle peut nous permettre de compenser notre
élimination prématurée en Coupe de la Ligue. On sait que
le Stade de Reims aime particulièrement cette compétition, l'objectif
sera de passer ce tour afin de nous rapprocher des 32es afin de tirer une
Ligue 1". | |