VAUBAN STRASBOURG (CFA2) - REIMS : 1-3

Kermorgant 15e 73e, Ayasse 49e pour Reims
Domenech 32e (sp) pour Vauban



Des efforts mal payés


Alors qu'ils avaient peut-être fait le plus dur en revenant au score, les Strasbourgeois, sur deux coups du sort, ont cédé en deuxième période. Mais ils sortent la tête haute.

C'est Thierry Froger, l'entraîneur rémois, qui le dit lui-même. « Aujourd'hui, on a été loin d'être malheureux. Physiquement, on a su faire la différence, mais ce ne fut pas une partie de plaisir. »
Pourtant tout avait bien commencé pour les Champenois. Sur ce corner (injustement accordé au passage), Kermorgant, de la tête, devance la sortie de Both (15e').
Et puis, hormis cette frappe de Fontenette que le gardien strasbourgeois détourne d'une superbe claquette (25e'), la première période sera jaune. « Ça laisse quelques regrets. On aurait pu faire la différence », regretteront Pascal Droehnlé, le coach de Vauban, et son capitaine Patrice Heiligenstein.

 

Domenech ne tremble pas

Malheureusement, sur cette ouverture de Ernst, Matundo, qui échappe à Cherfa, voit son ballon être repoussé par l'intérieur du poteau droit, mais sans franchir la ligne de but (21e'). Le même joueur ne sera pas plus heureux quelques secondes plus tard quand il sera devancé par Inthassane sur ce centre de Heiligenstein.
En tout cas, ce sont les Strasbourgeois qui font le jeu, gagnent les duels face à des Rémois plus qu'attentistes, fébriles peut-être, le plus souvent malmenés.
Et les joueurs du duo Droehnlé-Maennel égaliseront quand Fauré mettra sa « mimine » sur le ballon en pleine surface sur ce coup franc excentré de Chakrouni. Domenech, très tranquillement, prend le gardien rémois à contre-pied.
Et les Strasbourgeois auraient même pu prendre l'avantage quand Senouci dévie juste ce qu'il faut ce centre de Matundo, mais Inthassane sauve le coup (40e').
Et, curieusement, c'est bien sur un contre des gens de la Ligue 2 que les Strasbourgeois vont se faire cueillir. « Si nous avions pu les accrocher un peu plus longtemps, ils auraient commencé à douter », dit aussi Patrice Heiligenstein. Au départ, une frappe enroulée de ce dernier que le portier champenois cherche bien.

 

Ayasse plus chanceux que Matundo

Sur le contre justement, Ayasse tente sa chance de loin. Le ballon rebondit, puis percute l'intérieur poteau droit de Both. Contrairement à Matundo, le Rémois sera plus chanceux, la balle filant au fond du but.
Vauban, sur ce coup de tête de Beringer, libre de tout marquage, aurait à nouveau pu égaliser (56e') sur ce coup franc de Chakrouni. Les Rémois décident enfin de se réveiller. Fauré (58e'), puis Cherfa (60e'), qui oblige Both à un superbe réflexe sur sa ligne de but, sont tout près de marquer.
Ce n'est que partie remise. Malgré l'expulsion de Giraudon, face à des Strasbourgeois fatigués mais qui continuent à aller de l'avant, les gens de Ligue 2 vont profiter de cette mauvaise relance de Schwoob pour sceller le sort de la rencontre. Kermorgant, à l'entrée de la surface, ajuste Both (74e').

 

«La tête haute»

« On est déçu, c'est vrai, reprend Patrice Heiligenstein. On a des regrets, mais moins que si nous avions été ridicules. Là, on a fait du jeu, on a eu plus d'occasions que les Rémois. On peut sortir la tête haute. »
Quant à Fabrice Beringer, il constate simplement. « Quand tu encaisses trois buts face à une équipe de Ligue 2, il est difficile de créer l'exploit. » Et pourtant...

Jean-Christophe Pasqua

 


LE DIRECT

Reims ne s'est pas fait piéger


C
e n'était pas la folle ambiance au stade de la Porte de Kehl. Les circonstances ne permettaient sans doute pas aux amateurs alsaciens d'espérer piéger les professionnels rémois qui assurent leur qualification pour le 8ème tour. Tirage au sort jeudi 29 novembre. Match le samedi 15 ou le dimanche 16 décembre.

Le petit stade fétiche des Pierrots de Vauban, celui de la Porte de Kehl, est loin d'avoir fait le plein. En championnat de CFA2, Vauban n'attire que 60 à 70 personnes. En Coupe de france, on ne devrait pas excéder les 400 spectateurs, dont une poignée d'irréductibles supporters rémois.
Les Alsaciens, qui évoluent dans une configuration très défensive, subissent le match pour tenter de surprendre les Rémois en contre. Après dix minutes de jeu, quelques pétards mouillés et un corner de chaque côté, mais rien de plus à signaler.

15e 0-1 Kermorgant - Coup-franc rémois détourné en corner. Côté droit, Nabil Taïder joue les artificiers et expédie le ballon sur le crâne de Yann Kermorgant qui n'a plus qu'à donner l'impulsion nécessaire pour le projeter sous la barre transversale. Première action véritablement dangereuse devant la cage de Nicolas Both, et premier but. Reims expédie les affaires courantes.

21e - Contre-attaque menée par Vauban à partir du camp rémois. Matundo échaoppe à tous les Stadistes, remonte le terrain et frappe au but de l'intérieur du droit. Inthasane frôle le ballon qui va s'écraser sur le poteau.
25e - Ayasse sert Fontenette, plein axe, aux 25 mètres. Le latéral droit rémois prend sa chance et expédie un boulet que Both doit sortir d'une claquette. Les Stadistes tentent par tous les moyens de se mettre à l'abri car les Alsaciens prennent confiance et se montrent de plus en plus tranchants en contre.

32e 1-1 Domenech - Faute de Giraudon, coup-franc et... main de Fauré dans la surface. Pernalty ! Domenech exécute la sanction et marque. Inthasane n'a pas esquissé un geste.

36e - Secoués par les circonstances de cette égalisation (penalty contesté par Fauré, mais quel joueur ne conteste pas un penalty), les Rémois tentent de reprendre la main en lançant des raids individuels. Ainsi, Taïder parvient à s'infiltrer au milieu de la défense alsacienne, avant d'échouer devant Both, sorti à sa rencontre.
39e - Rapide contre-Attaque rémoise. Didot centre pour Fauré qui prend le temps de contrôler plutôt que de prendre sa chance en première intention. C'est le geste de trop : Both intervient.

45e - La mi-temps sera la bienvenue car l'égalisation a transfiguré les Alsaciens qui se sont montrés dangereux à plusieurs reprises aux abords de la surface rémoise, où la défense semble un peu fiévreuse.

 


Reportage
à Vauban



D
es efforts
mal payés
(DNA)
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45e - Piqués au vif par la réplique des amateurs alsaciens, le Rémois tentent d'emballer le match d'entrée. Didot montre l'exemple en lançant Taïder qui expédie au-dessus.

49e Ayasse 1-2 -
Comme à Brest deux semaines plus tôt, Thomas Ayasse, lègèrement excentré côté droit, prend sa chance des 30 mètres. Le ballon rebondit devant Both, heurte le poteau et... file au fond des filets. C'est le premier but de l'ex-Toulousain sous le maillot rémois.

54e - En dépit de l'exploit personnel de Thomas Ayasse, le match est loin d'être terminé. A la suite d'un coup-franc de Chakrouni, Schwoob place sa tête à hauteur du point de penalty. La ballon fuse à droite de la cage d'Inthasane.
57e - Fauré, bien discret dans ce match jusqu'à présent, tente d'imiter Ayasse en plaçant une frappe de mule des 30 mètres. Le ballon manque le cadre.
65e - Carl Tourenne fait son entrée en jeu pour permettre à Sylvain Didot de souffler. Le petit meneur de jeu rémois n'a pas encore une heure trente dans les jambes.
71e - Marc Giraudon avait promis qu'il allait "rentrer dedans". Il est passé aux actes avec tellement de conviction qu'il vient de prendre son deuxième carton jaune, synonyme de rouge. Les Rémois termineront donc le match à 10.
Pour rééquilibrer la défense, Cédric Fauré (en mal d'inspiration) rejoint le banc au profit de Ludovic Liron qui occupera le côté droit. Fontenette glisse à gauche.

73e - 3-1 Kermorgant.
Paradoxalement, cette phase délicate a perturbé les Strasbourgeois qui n'ont pas bronché sur une attaque rémoise menée par Assous et parachevée par kermorgant. Le ballon a fui dans le petit filet comme par enchantement, sans que personne - y compris le gardien - ne bronche.
"Monobut" vient de tripler con capital buts. Mais ce n'est qu'en Coupe. Souhaitons qu'il soit aussi inspiré contre Le Havre la semaine prochaine.

79e - Lotis de deux buts d'avance, les Rémois sont plus rassurés. Zerdab remplace Assous. Froger économise ses troupes.
C'est terminé à Strasbourg où Reims a tranquillement géré la fin de rencontre. Rendez-vous dans trois semaines pour le 8ème tour.

VAUBAN 1 - REIMS 3
Stade de la Porte de Kehl. Mi-temps : 0-1. - 393 spectateurs. Arbitre : M. Moreira assisté de MM. Schurra et Yuksel. Buts : Domenech (33e' sp) pour Vauban ; Kermorgant (15e', 74e'), Ayasse (49e') pour Reims. Avertissements : Schwoob (61e'), Ernst (90e'+2) à Vauban ; Girardon (17e', 71e), Taïder (55e') à Reims. Expulsion : Girardon (71e') à Reims.
VAUBAN : Both - Ernst, Roecklin, Angelino, Beringer, Schwoob - Chakrouni (Boughardayan 81e'), Domenech (Froeliger 73e'), Heiligenstein, Senouci (Hinard 73e') - Matundo.
REIMS : Inthassane - Fontenette, Cherfa, Barbier, Giraudon - Assous (Zerdab 81e'), Ayasse, Taïder, Didot (Tourenne 66e') - Kermorgant, Fauré (Liron 73e').


INTHASANE
FONTENETTE CHERFA BARBIER GIRAUDON
ASSOUS (Zerdab 79e) TAÏDER AYASSE DIDOT (Tourenne 65e)
KERMORGANT FAURÉ (Liron 71e)

 

 
 


VAUBAN STRASBOURG (CFA2) - REIMS


La passion discrète de Droehnlé - Il vient d'atteindre la quarantaine. Pourtant, cela fait déjà treize saisons que Pascal Droehnlé est entraîneur de Vauban dont onze passées sur le banc de l'équipe première. Histoire d'une trajectoire.
Son histoire avec le foot commence à Cronenbourg au bas de l'immeuble où sa famille résidait. « On se retrouvait avec les copains du quartier sur une pelouse pour taper dans le ballon », se souvient Pascal Droehnlé.
Il avait six ou sept ans et jouait sur ce morceau de pré incertain, aux rebonds capricieux, aux cages de fortune faites le plus souvent de sacs d'écoliers.
« Un jour, avec mon frère aîné, on avait construit des vrais buts. On avait scié des troncs d'arbre. Puis, on les avait façonnés. La concierge de l'immeuble, qui ne l'avait pas bien pris, avait fini par tout saccager. J'étais très malheureux. »
Ce qu'elle ne saccagera pas, c'est son amour pour le foot. Dans les pas de son père, il découvrira la Meinau, l'année du titre du Racing, en 1979 donc. « Ça aussi, ça marque. »

"Sans le foot, ma vie aurait été différente"

Tout naturellement, il fera ses classes. Au Sporting Schiltigheim, à l'AS Strasbourg, puis à Vauban. Fréquentera la première section de sports-études au lycée Jean-Monnet. « J'y ai connu Marc Siffert. Peut-être l'entraîneur qui m'a le plus marqué et j'ai appris avec des gens comme Berthommier à l'ASS, Duguépéroux ou Kaelbel à Vauban. »
Attaquant doué sur le terrain, il est timide, déjà très réservé en dehors. Et n'ose pas franchir le pas. « J'ai fréquenté toutes les sélections d'Alsace chez les jeunes. Le Racing est venu à la maison pour me convaincre de le rejoindre. J'ai refusé. C'est un regret. Je n'avais pas assez confiance en moi. Mentalement, je n'étais pas assez fort. »
Un peu plus tard, Sedan le contactera, il effectuera même un stage de dix jours à Nice. Un stage qui restera sans suite.
A 18 ans, il jouait déjà en CFA 4 avec l'ASS, dispute même un 32e de finale de la Coupe de France.
Puis ce sera avec Vauban, un autre 32e de finale, à la Meinau cette fois face au FCM. « Malgré la défaite, c'est un grand souvenir. »
Et puis, il y aura la blessure. Il avait 26 ans et son genou droit lâche. Ligaments croisés. Il file deux saisons à Ittenheim pour jouer entre copains. « Je n'ai jamais pu retrouver mon niveau. Je suis revenu à Vauban. On avait besoin d'un entraîneur pour la réserve. Entraîner, je n'avais d'abord pas ça dans le sang. »
Deux ans plus tard, on le retrouve pourtant promu à la tête de l'équipe I. A même pas 30 ans, le voilà plus jeune entraîneur de la DH.
Ça fait onze saisons que ça dure. Avec deux coupes d'Alsace au tableau d'honneur, des montées en CFA 2, en CFA, une descente aussi, un 32e de finale de Coupe de France en 1998. « Sans le foot, ma vie aurait été différente », constate-t-il.
En bref, c'est grâce à lui qu'il a rencontré son épouse, qu'il a croisé la route de Laurent Maennel, son adjoint, « un ami de trente ans » comme il le dit avec le sourire. « On partage les même valeurs alors que nos caractères sont à l'opposé. Il est extraverti, je suis réservé. On se complète parfaitement. »

"Je suis plus regardant sur la valeur humaine que sur la qualité sportive d'un joueur"

Et puis comment ne pas parler d'Émile Stahl qui a construit Vauban. « C'est plus qu'un dirigeant pour moi. La marque jaune dont on parle pour Vauban c'est lui. Il construit les hommes autant que son club. Avec moi, il a été dur, vexant même parfois, mais il sait féliciter. Surtout, après coup, tu te rends compte qu'il t'a transmis son ambition. Il ne s'en prend qu'aux gens qu'il estime. Je lui dois beaucoup, sportivement comme professionnellement. »
Alors, Pascal Droehnlé passe son temps à transmettre des valeurs jamais désuètes à Vauban.
« On peut les résumer en cinq mots : professionnalisme, sérieux, rigueur, travail et respect. C'est aussi ce que demande Serge Comtesse qui, avec des moyens et une approche différents de M. Stahl, a pris le relais. »
Il le dit sans retenue, l'homme l'intéresse plus que le joueur. « Il m'est arrivé d'être déçu. Mais je continue à miser sur les gens. Je suis plus regardant sur l'aspect humain que sur la valeur intrinsèque d'un joueur quand je le recrute. Et je peux dire que je me régale à entraîner des gens comme Heiligenstein, Schwoob, Domenech, Beringer. »
Et puis, si Laurent Maennel est très expressif sur un banc de touche, Pascal Droehnlé est là aussi à l'opposé. « Je reste très zen. Mais, intérieurement, je suis stressé. Je suis assez angoissé de nature », lâche-t-il dans un sourire. « Mais je prends aussi du plaisir. C'est un honneur d'avoir les clés techniques de ce club. »
Ainsi va Pascal Droehnlé, presque trop discret, mais sûr de sa route. « Pour me sentir bien, j'ai besoin d'un équilibre entre ma vie familiale, ma carrière professionnelle et le foot. »
Il l'a visiblement trouvé. Imprudent, il s'est même pris à rêver de faire tomber Reims dimanche. Comme quoi, tout peut arriver...
J.-C.P. (et non pas...)

Décoiffant - On a la passion ou on ne l'a pas. Serge Comtesse, fondateur du réseau de franchise du même nom et président de Vauban, a ainsi écourté de presque une semaine ses vacances à Bali pour pouvoir assister à la rencontre de son équipe face au Stade de Reims. Il n'est pas permis à tous les présidents d'être en vacances permanentes pour pouvoir suivre leur équipe sur tous les terrains.
Le parcours de Vauban - Vauban a éliminé Gerstheim (1-0), Ostwald (4-0), CS Neuhof (1-1, 3-0 aux tab) puis Ingwiller (5-0).



Tête à tête

Devaux fait toujours la tête - Ecarté du groupe depuis le 17 août dernier, l'ex-Strasbourgeois Jean-Christophe Devaux n'était pas de l'équipe alignée contre la CFA2 de Vauban. Cette fois, il a "ressenti une douleur à la cuisse" qui l'aurait contraint à déclarer forfait. Finalement, c'est plutôt une bonne nouvelle pour la défense rémoise.

Mise aux poings - "Mardi dernier, ça a chauffé entre Assous et Deaux. L'ancien Cristolien (note vdt : discrètement surnommé "J't'éclate la tête" par des joueurs qui tiennent à préserver leur anonymat) était à l'origine de l'incident et a dû faire amende honorable devant le groupe. « On a géré cela en interne », avoue Thierry Froger qui espère que c'était le dernier écart de son milieu de tempérament" (l'union).



Vauban met le cap sur la Coupe - Vauban défie le mythique Stade de Reims au stade de la Porte de Kehl. Souvenirs de Coupe de France avec Patrice Heiligenstein, bientôt 31 ans et capitaine des Strasbourgeois.
Sans trop exagérer, on peut dire que Patrice Heiligenstein est né à Vauban. En tout cas, pas loin. Il fréquente le stade de la Porte de Kehl depuis près de 23 ans. « Je ne sais plus l'âge exact auquel j'ai commencé. »


Patrice Heiligenstein
capitaine de Vauban


Donc, il en a connu des aventures en Coupe de France. A son palmarès aussi, trois coupes d'Alsace soulevées (1995, 1997 et 2003).
Et son maillot est imbibé, imprégné de ces aventures. « On est les héritiers de la grande époque. On nous compare souvent. Il faut être digne de ce passé. Ce n'est pas pesant, c'est une fierté. »

Le match le plus long de l'histoire de la Coupe

Cette grande époque, c'est celle où Vauban dominait le foot français amateur. L'époque aussi où il avait battu, avec le RC Agathois, le record du match le plus long de l'histoire de la Coupe de France. C'était en février 1964. A Montélimar, puis à Villefranche et ensuite à Imphy, les deux équipes s'étaient neutralisées (1-1 à chaque fois).
A Saint-Ouen, après prolongation, les Strasbourgeois s'imposaient (2-1) et filaient en 8es finale. Au total, ce match avait duré 420 minutes et... 20 jours.
« Quand tu joues à Vauban, tu n'as qu'une obligation. C'est le message de Émile Stahl. Si tu sors du terrain le maillot mouillé, on ne te reprochera rien. »
Donc, depuis ce temps, Patrice Heiligenstein est Vaubanesque. Une marque jaune indélébile. « Je suis là à vie », se contente-t-il de dire.
Tellement là qu'il porte le brassard de capitaine. Tellement là qu'il rappelle aux plus jeunes ce qu'est Vauban. Ses principes, ses valeurs. Et la Coupe de France, dont Vauban est friand, en fait partie. « On t'inculque ça ici. »
Des souvenirs de Coupe de France, il en a des dizaines. Comme ce jour de 1998 quand Vauban, alors en DH, avait éliminé Viry-Chatillon (CFA) en 64es de finale (2-1).
« Avec Laurent Maennel, qui était alors mon capitaine, on en parle en rigolant. Sur le but décisif, je tire le corner et il met la tête victorieuse. Encore aujourd'hui, il estime que mon ballon était trop enlevé et qu'il avait dû se détendre superbement pour le reprendre. Dans mon souvenir, c'était une galette et il n'avait eu qu'à pousser le ballon au fond du but. On ne sera jamais d'accord », rigole Patrice Heiligenstein.
Il se souvient aussi du tour suivant, perdu face aux Nationaux de Boulogne/Mer (1-2). « C'est mon plus beau souvenir. Quand on est entré sur notre pelouse, je me souviens de ce que nous avait dit Laurent Maennel : "c'est pas beau ça ?" Les tribunes étaient pleines. A 22 ans, je n'en avais pas assez profité. Je pensais vivre d'autres 32es finale. J'en rêve encore. »
En octobre 2002, il avait même croisé la route de ceux qui allaient vite devenir les géants verts. « Le Sporting nous avait battus avant d'atteindre les quarts de finale et de jouer devant une Meinau pleine. Je n'ai pas envié les Schilikois, ce n'est pas moi ça. Mais je reste frustré de ne pas avoir vécu une telle aventure.»

« On a eu l'impression de jouer la Ligue des champions »

Le parfum de la Coupe, il en parle avec gourmandise. « Ça resserre les liens d'un groupe. Cette saison, on a battu Gerstheim après prolongation et le CS Neuhof aux tirs au but. Cette compétition forge un moral. Elle sort de l'ordinaire. »
Alors forcément, Patrice Heiligenstein évoque l'aventure réunionnaise de Vauban, déjà au 7e tour, il y a deux ans. Une sorte de résumé de la Coupe de France, des sentiments exacerbés qu'elle provoque.
« On a parcouru 26 000 kilomètres pour faire un seul match. On a vécu une semaine comme des professionnels. Tous les matins, un car luxueux nous cherchait à l'hôtel pour nous emmener sur notre terrain d'entraînement. On passait à la télé locale tous les jours. C'était fou. On avait l'impression de jouer la Ligue des champions. Ça nous faisait sourire. »
Et puis, il se souvient de l'accueil (forcément chaud) du public de l'AS Chaudron, au stade Jean-Ivoula de Saint-Denis. « Quand on est allés s'échauffer avant le match, 8 500 personnes nous avaient sifflés. Un moment fort, intense. Jean Djorkaeff assistait au match. »
Malheureusement, l'histoire s'arrêtera là pour les Strasbourgeois. « On est passés au travers. Moi, au coup de sifflet final, je me suis isolé avant de rejoindre le vestiaire. Pour la première et seule fois de ma carrière, j'ai vraiment pleuré après une défaite. »
On lui souhaite d'autres larmes après le match de Reims. Elles couleraient de joie, cette fois.
Jean-Christophe Pasqua

 

Pascal Droehnle (entraîneur de Vauban) : "Nous avons touché le gros lot en tombant sur le Stade de Reims, une équipe de légende. Nous sommes en plus particulièrement heureux de recevoir les Rémois. Mon seul regret c'est qu'à cause de la trêve internationale, nous ne pourrons pas les superviser. Il faut que l'on soit à la hauteur. Ce tour n'est pas une finalité".
Thierry Froger (entraîneur miraculé du Stade) : "La Coupe de France nous intéresse. Elle peut nous permettre de compenser notre élimination prématurée en Coupe de la Ligue. On sait que le Stade de Reims aime particulièrement cette compétition, l'objectif
sera de passer ce tour afin de nous rapprocher des 32es afin de tirer une Ligue 1".


 
 


Vu des Tribunes : l'actualité du Stade de Reims - Rédaction-conception : Michel HAMEL

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