CLERMONT FOOT - REIMS : 4 - 1

Bockhorni 49e, Mendy 61e
Cordonnier 71e Abdoulaye 94e pour Clermont
Fauré 64e pour Reims

Montpied, c'est pas le pied !

61e - La solitude d'un gardien de but... (clic pour agrandir)


Après avoir proposé un niveau d'activité cheminesque - pour ne pas dire r.a.t.piste - en première période, les Clermontois se sont subitement réveillés en seconde, mettant fin au régime spécial concédé aux Rémois durant 45 minutes. Abrogés les avantages qu'ils pensaient acquis ! Quatre occasions, quatre buts. Non, vraiment... Montpied, c'est pas le pied !


Vu d'Auvergne

De plus en plus fort ! En faisant littéralement sauter le bouchon champenois en deuxième mi-temps, hier soir, au Montpied, le Clermont Foot a fait une entrée fracassante sur le podium. C'est la deuxième fois de son histoire que le club apparaît dans ce prestigieux trio en L2. Mais en 2003, c'était après seulement dix journées…
Bien sûr, il a fallu les deux défaites à domicile de Troyes et Grenoble pour que les Clermontois se hissent si haut dans le tableau. Mais aussi une victoire, la leur, qui ne doit rien à personne. Sinon à ces joueurs volontaires en diable qui ont mis un coup d'accélérateur fatal en deuxième période pour aller chercher leur deuxième plus large succès de la saison (4-1 après le 3-0 face à Dijon, 8e j.) et balayer Reims, emporté par le vent clermontois.
Dominés dans l'engagement et l'expression collective, les Rémois n'avaient pas adressé un tir digne de ce nom en première période, au contraire d'Auvergnats bien plus entreprenants, à l'image de Poté et Mendy, qui faisaient quelques différences, ou du duo Diers-Coué, inédit sur l'aile gauche, disponible et créatif.


L
es éléments se déchaînent, Clermont aussi
Mais la prometteuse première demi-heure n'avait débouché, faute d'efficacité dans le dernier geste ou la dernière passe, que sur une occasion de Poté (reprise au-dessus) après un bon travail de Mendy qui avait centré en retrait (8e). Clermont avait aussi multiplié les corners (quatre) ou les coups francs sans réellement menacer Inthasane, couvert par Cherfa sur un centre tendu dangereux de Coué (43e ).
En face, Reims avait eu aussi quelques coups de pied arrêtés mal exploités. Quant à Fauré, et plus encore Kermorgant, les deux armes offensives champenoises, elles ne pétillaient pas beaucoup.
Les éléments se déchaînaient à la reprise et Clermont aussi. Le temps pour Bockhorni, devenu buteur en série, d'inscrire son troisième but de la tête en trois matches, et pour Mendy de faire le break, sous une pluie d'enfer.
Mais, celle-ci stoppait d'un coup peu après et Reims en profitait pour sortir la tête de l'eau sur un coup de patte plein axe de l'inévitable Fauré, qui avait déjà marqué sur ce but nord quatre ans plus tôt avec Toulouse.
Lucide, Clermont ne se faisait pas les mêmes frayeurs que face à Amiens (qui était parvenu à revenir à 2-2 avant de céder sur la fin). Car, sur un nouveau coup de boutoir de l'intenable Poté, que Inthasane enrayait en partant à l'aventure, Cordonnier ajustait la cible de plus de 40 m pour redonner deux buts d'avance aux siens.
Clermont gérait ensuite son avantage et ses efforts sans souci. Abdoulaye corsait même la marque à la dernière seconde sur une merveille de frappe qui déclenchait l'ovation méritée du Montpied. Champagne !
Patrice Campo



Le Direct


C
ôté rémois, en défense Giraudon est toujours sur le flanc et a été rejoint par Barbier, suppléé en charnière centrale par Baldé. Thierry Froger - et on le comprend - n'a pas fait confiance à Jean-Christophe Devaux, qui n'a plus joué en L2 depuis la 4e journée.
Il y a environ 5.000 personnes au stade Gabriel-Montpied pour assister à la rencontre. La tâche s'annonce ardue pour les Rémois... Qu'on en juge : les Clermontois sont invaincus depuis six matches. Et, sur les quinze derniers matches, il n'ont perdu qu'une seule fois.

7e -
Première alerte pour Reims sur une percée côté gauche de Mendy qui mystifie Henrique et sert Poté, embusqué aux 6 mètres. Une première alerte sans casse, car le ballon du Clermontois n'était pas cadré.
15e - Pas de grandes frayeurs pour le moment. Les Clermontois se sont offerts plusieurs coups de pied arrêtés, sous la forme de corners que, contrairement à leur réputation flatteuse, ils ont mal négocié.
25e - A toi, à moi. Au nombre de mauvaises passes, les Clermontois ne sont pas en reste. En tout cas, l'essentiel de la rencontre se cantonne en milieu de terrain où les deux équipes bégayent parfois un peu leur football. Il faut dire que les conditions de jeu ne sont pas idéales. La pelouse est très grasse et le temps très venteux.
Il fait si frisquet que Thierry Froger est scotché sur son banc,au fond de sa cahute. A moins qu'il ne soit resté aux vestiaires, car on ne l'a pas encore vu sur le bord de la touche.

Première mi-temps footballistiquement décevante à Montpied, où les Clermontois sont loin d'être à la hauteur de leur réputation. Tout cela fait les affaires de Reims qui n'a pas eu à trop s'employer pour maîtriser les timides velléités auvergnates. Le seul moment de flottement de la défense rémoise est intervenu à la suite d'une sortie aérienne ratée d'Inthasane sur l'un des cinq ou six corners clermontois, et le seul instant de frayeur sur une balle contrée par Cherfa qui aurait pu tromper le gardien... Mais, il n'y a pas eu de casse, et c'est l'essentiel.
La pluie vient de faire son apparition, et tout le monde rentre aux vestiaires... Non pas parce qu'il pleut d'ailleurs, mais tout simplement parce que c'est la mi-temps.

46e - Thierry Froger est toujours là, mais on ne risque pas de le voir quitter son banc... C'est un véritable déluge qui vient de s'abattre sur Montpied (merci de vous inquiéter, mais je ne souffre pas. Ce n'est que le nom du stade de Clermont). Trombes d'eau, violentes rafales de vent... De quoi donner envie de changer de métier lorsqu'on est footballeur pro. Crazy Frog, lui, n'a que faire de la météo puisqu'il reste à l'abri quoi qu'il arrive. C'est d'ailleurs un réel atout lorsque l'on rêve de coacher une équipe britannique...

49e 1-0 Bockhorni -
C'est évidemment sur coup de pied arrêté que Clermont vient d'ouvrir le score. Mais, cette fois, les phases de jeu répétées à l'entraînement n'y sont pas (vraiment) pour grand chose... Le corner tiré par Bruno Grougi a en effet été rabattu par le vent, ce qui a eu le don de prendre toute la défense rémoise à revers. Cédric Bockhorni, embusqué au deuxième poteau, a transformé cet incident climatique en avantage numérique.
61e 2-0 Mendy - Servi à la limite du hors-jeu par Grougi, Victor Mendy élimine Inthasane d'un crochet et, du gauche, expédie le ballon dans le but vide.
64e 2-1 Fauré - Réponse du berger à la bergère par Fauré servi, lui aussi, à la limite du hors-jeu par Kermorgant. Après une longue période de disette, "Magic" Cédric se réveille à temps (si l'on ose dire compte tenu des intempéries) et, d'une pichenette, trompe le gardien clermontois.
71e - 3-1 Cordonnier - La rapide réduction du score avait eu l'effet d'une douche froide (si l'on ose dire encore...) sur les Clermontois, mais une erreur d'Inthasane remet cette embellie en cause. Comme ça lui arrive régulièrement, le jeune gardien rémois quitte imprudemment sa surface pour dégager au pied, mais trouve sur sa route Julien Cordonnier. Le capitaine auvergnat prouve qu'il n'est pas si mal chaussé... Des 35 mètres, il expédie en effet le ballon dans la cage désertée par son seul habitant.

85e - Il reste une poignée de minutes à Montpied, mais le match est déjà joué. Les Clermontois ont verrouillé leurs lignes arrières et s'apprêtent à accrocher une troisième place à laquelle ils n'auraient même pas osé rêver en début de saison. Reims, lui, va retrouver sa traditionnelle 13ème ou 14ème place. En attendant, espérons-le, de se qualifier pour les 32èmes de Finale de Coupe de France, dimanche 16 décembre prochain (18h), devant les caméras d'Eurosport.
Car il ne nous reste plus que la Coupe de France pour (espérer) rêver.

94e 4-1 Abdoulaye - Sur un dégagement de Michael Fabre, le défenseur clermontois Bruce Abdoulaye récupère le ballon aux 25 mètres et se joue d'Inthasane. Anecdotique !

Comme aime à le répéter Thierry Froger : "Vous me connaissez. Je suis un entraîneur défensif..." Effectivement, il ne vaut mieux pas qu'il s'avise à jouer l'attaque. Ladislas, sors de ce corps !

>> La feuille de match


Clermont Foot - Reims : 4-1 - Montpied, c'est pas le pied !


 
 

CLERMONT - REIMS


Ollé-Nicolle : "Touche pas à mon Poté !"


Mickaël Poté est le troisième joueur clermontois le plus utilisé en L2 derrière Michaël Fabre et Franck Chaussidière. Il a joué les dix-sept matches et n'a été remplaçant qu'une fois. Déjà auteur de deux buts, le transfuge de Cannes s'est rapidement rendu indispensable. Celui dont Ollé-Nicolle salue la rapide adaptation à la L2 ­ " Il était le meilleur à son poste en National, il a logiquement franchi le cap " ­ évolue en pointe ou sur l'aile droite. À 23 ans, il en redemande.

Mickaël, l'équipe tourne bien et vous aussi. Tout va bien ?

Oui, je suis content. Je suis venu à Clermont pour jouer. Le coach me fait confiance. J'essaie d'être le plus régulier possible même si on ne peut pas toujours être à 100 %.

Vous êtes-vous adapté aux exigences de la L2 ?

Oui et non. Ce qui change par rapport au National, c'est qu'on est beaucoup plus observé, attendu. Il faut à chaque fois trouver quelque chose qui va permettre de faire la différence. Ce championnat est très relevé avec toutes ces équipes qui ont connu la L1.

Où vous sentez-vous le plus à l'aise ? À droite ou en pointe ?

Je ne suis pas compliqué. tant que je joue, ça me va (rires). Quand on joue à trois attaquants, ça ne me dérange pas d'évoluer à droite. Au début, physiquement, je n'étais pas encore prêt pour jouer sur l'aile. Puis j'ai pris le rythme. D'autant que le coach me demande de défendre aussi, de faire la navette. C'est enrichissant, ça permet d'avoir plusieurs cordes à son arc. Grâce à cette polyvalence, je joue. Quand on est mort de faim, il faut tout faire. Et j'ai très faim !

Quel sera votre objectif face à Reims, ce soir ?

Il faut continuer notre bonne série, c'est-à-dire, d'abord ne pas perdre. Depuis le départ, on avance avec humilité. Les autres équipes commencent un peu à nous connaître. On montre ce qu'on est capables de faire, qu'on est à notre place, il faut continuer. Essayer de ne pas prendre de but aussi. C'est notre force.

Si vous gagnez, avec 30 points, vous serez un sérieux candidat à la montée. Y pensez-vous ?

Non, il ne faut pas s'emballer. Même si on est bien partis. Prenons d'abord les 42 points du maintien. Après, ce sera une autre histoire.

Jouer en L1, est-ce un rêve ou un véritable objectif ?
En juin, j'avais quelques contacts en L1 (Auxerre, Lorient). Je n'ai pas donné suite car je ne veux pas brûler les étapes. Je dois encore progresser. Mais la L1 est un vrai objectif. Je ferai tout pour l'atteindre. Si ça peut se faire à Clermont, je signe tout de suite ! On sent que, au niveau où on est, il ne manquerait pas grand chose. Mais on n'en est vraiment pas encore là.
Patrice Campo

 

Paroles d'entraîneurs :

> Didier Ollé-Nicolle : "Nos derniers matches au Montpied ont été construits et remportés dans la difficulté. Il faudra encore répondre présent au niveau du jeu et du mental pour venir à bout de Reims, équipe très athlétique. Je dois encore modifier l'équipe mais ça fait partie de la vie d'un groupe à cette période de l'année. Il est important que ceux qui ont moins joué aient la possibilité de se montrer, d'apporter un peu de fraîcheur".
> Thierry Froger :
"Depuis trois ou quatre matches, on s'appuie sur un meilleur collectif. Il faut confirmer face à une équipe de Clermont très bonne à domicile, qui est toujours dans l'euphorie de la saison dernière. Souvent, ça tient jusqu'à Noël. Nous, on aimerait aussi enclencher une telle dynamique".

 



Ces balles arrêtées qui font avancer...
Le Clermont Foot s’est hissé à la sixième place de L2 en partie grâce à son exceptionnelle efficacité sur coups de pied arrêtés.
La tendance s’est accentuée sur les deux dernières journées. Face à Amiens (4-2) puis à Sedan (2-2), le Clermont Foot a inscrit cinq de ses six derniers buts sur coups de pied arrêtés.
Le but de la tête de Bockhorni dans les arrêts de jeu, face aux Ardennais, était la copie conforme de celui inscrit face aux Amiénois trois semaines plus tôt. Seul le passeur avait changé, Grougi suppléant Chaussidière.


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Vu des Tribunes : l'actualité du Stade de Reims - Rédaction-conception : Michel HAMEL

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