PIERRE
MÉNÈS :
"Caillot
ment comme
un arracheur de dents..."
Franche,
directe, sortie du cœur. Voilà une formule de Pierre Ménès
comme on les aime. Et la suite n'est pas piquée des hannetons… L'ancien
Directeur de la Communication du Stade de Reims répond point par point
aux allégations de Jean-Pierre Caillot, le président du moment.
-
Gérard Kancel : "Jean-Pierre Caillot, à lire votre ancien
collaborateur, si le Stade en est là aujourd'hui, c'est à cause
de votre radinerie".
- Jean-Pierre Caillot : "Je m'étouffe.
Pierre Menès a-t-il oublié le montant de son salaire et de ses demandes
de remboursement de frais ?"
Jean-Pierre
Caillot n'a pas été le seul à s'étouffer. A la lecture
de cet échange entre notre président de club favori et un "collègue
(de l'Union) jamais de mon côté" (sic), Pierre Ménès
a fait exploser son potentiomètre.
"Puisque l'on veut parler
chiffres, sachez que mon salaire mensuel était de 6.000 euros, lance
l'ancien Directeur de la Communication du Stade de Reims. J'invite Jean-Pierre
Caillot a publier mes notes de frais, s'il ose. Ainsi, chacun pourra juger sur
pièces. Et, pour faire bonne mesure, je l'invite à les comparer
avec celles d'Olivier Létang et Fabrice Harvey sur la même période.
Et
d'ajouter : "La saison où j'étais à Reims, j'ai aussi
fait 59.000 km avec ma voiture personnelle".
"Sébastien
Heitzmann, sacrifié sur l'autel de la pingrerie"
Pierre
Ménès revient également sur "L'affaire Heitzmann",
dont il réaffirme qu'il a bien été sacrifié sur l'autel
de la pingrerie lors du mercato d'hiver 2005. D'un côté, en effet,
son départ rapportait 100.000 euros. De l'autre, il affaiblissait suffisamment
l'équipe (alors 7ème) pour que le club puisse faire l'économie
des primes dues en cas de classement dans la première moitié du
championnat.
Pierre Ménès admet que Jean-Pierre Caillot dit
vrai sur un point : Heitzmann avait un réel problème relationnel
avec Thierry Froger et le staff. "En revanche, précise-t-il,
Fabrice Harvey s'est montré moins délicat lorsqu'il m'a érigé
en bouc-émissaire, faisant croire au joueur qu'il devait quitter le club
à ma demande."
"Caillot
n'y connaît rien au foot"
Les violentes attaques de Jean-Pierre
Caillot dans la presse régionale ont été motivées
par une petite phrase assassine de Pierre Ménès. Il l'a réédite
et… en démontre le bien-fondé.
"Quand je dis que
Jean-Pierre Caillot n'y connaît rien au foot, j'ai tout de même quelques
bonnes raisons de le penser", affirme-t-il. (1)
Deux
simples exemples :
- en 2006 quand je lui ai parlé de Salim Arrache,
à l'époque en L2 à Strasbourg (adversaire du Stade), il est
tombé des nues. Il n'en avait jamais entendu parler.
- quand je lui
ai présenté Jérôme Lemoigne, alors milieu de terrain
du Sporting Toulon, le club a considéré "qu'il n'avait pas
le niveau L2". Résultat, la saison suivante il évoluait en
L1 avec Sedan.
Il ne semble d'ailleurs pas mieux éclairé aujourd'hui,
puisqu'il considère la descente en National comme un simple "accident".
"Oui,
Karembeu voulait venir à Reims"
Et
les joueurs recrutés par Pierre Ménès ? Justement, le chroniqueur
de RTL "tient" à en parler.
Le Suédois Jon
Lundblad tout d'abord. Mal utilisé dans le jeu, cet attaquant de type britannique
n'a jamais eu réellement sa chance.
"Ce n'était pas un
Ouzbèque, lance Pierre Ménès. Il faisait partie de l'écurie
IMG McCormack, la plus grosse société d'agents au monde. En France,
il était représenté par Patrick M'Boma et Bruno Satin. Côté
salaire, c'était plutôt un bon rapport qualité/prix : 8.000
euros la première année 10.000 la deuxième… à condition
de bien l'utiliser.
Ce que Jean-Pierre Caillot oublie aussi de dire, c'est
que Lundblad est resté une semaine à l'essai à Reims et qu'il
a disputé un match amical complet avec la réserve à Troyes.
Ca permettait de le juger, me semble-t-il. Je note qu'avec les bouts de matches
qu'il a disputés il a marqué deux buts, dont un de la tête
à Steve Mandanda."
Pour ce qui est du Marseillais José
Delfim, comment aurait-il pu coûter "autant en salaire que l'ensemble
de l'effectif" puisqu'il était en fin de contrat, et n'a d'ailleurs
jamais retrouvé de club de très haut niveau ensuite.
Enfin,
Christian Karembeu. "C'est vrai, je l'ai proposé au club. Et pour
cause ! Il souhaitait se rapprocher de Paris pour des raisons familiales et, surtout,
ne faisait absolument pas une affaire d'argent de sa venue à Reims.
Mais
Jean-Pierre Caillot a eu peur que les projecteurs médiatiques soient braqués
sur le club. Qu'il ne fasse trop de lumière."
Quant à
l'affaire des Brésiliens
qui selon Jean-Pierre Caillot "avaient tout juste le niveau DH", Pierre
Ménès s'en est déjà expliqué dans une
interview donnée à VDT en septembre 2006.
"L'un
d'eux, Luiz Pinheiro dit Paquito, a évolué ensuite à Lucerne
qui, semble-t-il, vaut tout de même mieux qu'une DH.
Les deux autres,
André et Rubio, ont débarqués en plein hiver, en provenance
de Salvador de Baya où il faisait 40°. Ils n'ont pas réussi
à s'adapter mais, au total, ils n'auront coûté au club que
5 jours dans un hôtel deux étoiles de Tinqueux, et un billet retour
Paris-Sao Paulo. L'aller avait même été pris en charge par
l'agent de Juhnino, José Fuentes, qui les avait recommandés."
Pierre
Ménès balaie très rapidement les autres points, car il s'en
est déjà expliqué très précisément sur
VDT. Le sponsor, c'était Coca Cola. Pierre Ménès avait reçu
l'accord le jour même de son limogeage et, par voie de conséquence,
la marque n'a pas souhaité donner suite aux relances d'Olivier Létang.
Quant
au Centre de formation, il a fait l'objet d'une convention établie par
l'étude de Me Ecolivet, un avocat parisien. Le club a simplement fait marche
arrière au dernier moment, car l'investisseur, en contrepartie de son financement,
exigeait de percevoir 30% sur les ventes de joueurs issus du centre. Mais, ça
"Jean-Pierre Caillot le savait depuis le début".
>>>
L'interview de 2006
On le voit. Le temps passe, mais
les coulisses du club sont toujours aussi frémissantes. Les prochains épisodes
s'annoncent d'ailleurs tout aussi passionnants mais, promis, ces pages s'écriront
sans Pierre Ménès.
"C'est la dernière fois que
je m'exprime sur le Stade de Reims, affirme-t-il. Je n'y ai plus d'attaches
particulières, à l'exception de Julien Ieslch et Alexandre Barbier
et, pour moi, la page est définitivement tournée."
Faute
d'exposition médiatique, le Stade va, de toute façon, retrouver
ses vrais amis : ceux du championnat de National, au premier rang desquels Firmin
Miquel, Lieutenant de réserve de son état et président du
club de Luzenac (632 habitants). Sûr qu'ils poseront moins de problèmes...
Propos
recueillis par Michel HAMEL
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(1)
Je me suis
laissé dire qu'il n'était pas le seul à s'être forgé
cette opinion. Mais, - vous me connaissez - je ne suis pas du genre à balancer
des noms d'anciens internationaux français en pâture aux supporters.