DUNKERQUE (CFA) - REIMS : 2 - 1

Kermorgant 13e
Lecocq 87e, Lambert 90e + 2

L'Amer du Nord


On savait déjà que rien n'allait plus au Stade, mais la situation est sans doute pire qu'on osait décemment l'imaginer. Cette fois, la crise ne couve plus : elle vient d'éclater à la figure du club.

Jean-Pierre Caillot raconte à qui veut l'entendre qu'il pourrait quitter ses fonctions si l'équipe se maintient en L2, mais qu'il restera en place si elle descend en National. Le moins que l'on puisse dire, c'est qu'il ne prend aucun risque à relever ce challenge de dupes. Pourtant, un choc psychologique sans précédent est nécessaire pour espérer sauver ce qui peut l'être encore...

Vu du Nord


Dunkerque s'offre un billet pour les 32es
"Rappelez-nous le bon temps de la D2", suppliait une banderole des supporteurs dunkerquois. Douze années après avoir quitté l'antichambre de l'élite, les spectateurs du stade Tribut ont d'abord cru que la messe serait dite pour les Dunkerquois au bout de douze minutes de jeu.
Tainmont tirait trop précipitamment son coup franc. Le contre rémois s'avérait rapide et assassin. Déviée par le malheureux Maximilien Tessier, la frappe de Yann Kermorgant prenait Allibert à contre-pied (0-1, 12e).
La demi-heure de jeu passée, l'USLD sortait de sa coquille. La peur s'installait dans le camp rémois. Une reprise de Clapson trouvait tout d'abord Liron sur sa route. Puis, Clément Tainmont croisait trop sa frappe.
La seconde période allait s'avérer à sens unique. Obtenant un nombre impressionnant de corners (une quinzaine !), les Maritimes s'avouaient maladroits ou malchanceux. On se disait que ce ne serait pas la soirée de l'USLD... Le coaching de Nicolas Huysman allait se révéler payant. Jordan Lambert et Romain Bacquaert apportaient un brin de fraîcheur avant que le coach dunkerquois ne passe à une défense à trois, en remplaçant Maximilien Tessier par un avant-centre, Stéphane Lecocq. Des options payantes dès la 87e : d'une tête lobée sur un corner de Tainmont, Lecocq arrachait une égalisation méritée (1-1, 87e). Trois minutes plus tard, Tribut exultait !
Sur un dernier corner de Tainmont, Lambert offrait à l'USLD son billet pour les 32es de finale ! Pour une L1 à Tribut en janvier ?

T E M O I G N A G E

Ils étaient
sur le radeau
de la Méduse

Lire




Un très lourd
Tribut


"Dans un stade dunkerquois qui ne lui a jamais réussi, le Stade de Reims s'est fait humilier par l'équipe locale, pensionnaire de CFA. Dans la lignée du reste…"

Lire


CAILLOT

Décla du soir...
"Ce soir, ça s'appelle une faute professionnelle. C'est une honte pour le Stade de Reims."
... sans espoir


L'essentiel en direct


13e- 1-0 Kermorgant -
Alors que les Dunkerquois sont à l'attaque, les Rémois récupèrent le ballon et placent un contre. Fortes lance Kermorgant qui file sur l'aile et centre pour Mandanne. Le Réunionnais tente de placer sa tête mais se troue. Kermorgant, qui avait bien suivi, peut cependant placer un frappe du droit qui est détournée par un défenseur et trompe Eric Allibert.
C'était la première occasion des Stadistes et elle condamne l'ancien portier du Losc à aller ramasser le cuir au fond de ses filets. Les Ch'tis accusent le coup. Reims a (déjà) fait l'essentiel.

45e - Les Rémois virent en tête à la pause mais, après s'être créé deux occasions franches coup sur coup par Gragnic et Mandanne, aucun des deux ne trouvant le cadre, ils se sont montrés de plus en plus frileux au fil des minutes. Et le climat n'y est pour rien. Résultat : les Dunkerquois, qui se sont offerts quelques raids dans le plus pur style britannique en fin de période, ont repris confiance.

60e - Ballotés, les Rémois évoluent désormais exclusivement en contres. Sur l'un d'eux la doublette Kermorgant-Mandanne aurait pu faire mouche, la reprise de volée de Mandanne flirtant avec le montant d'Eric Allibert. De toute évidence, les Stadistes se mettent inutilement en danger en ne prenant pas le jeu à leur compte.

75e - L'enceinte de Dunkerque, ce n'est plus un stade : c'est Fort Chabrol ! Les Rémois plient sous les coups de boutoir d'une formation de CFA désormais décomplexée. Peut-être se fera-t-elle cueillir en contre à force de trop d'enthousiasme ? En attendant les Stadistes passent un sale quart d'heure... d'autant que Johann Truchet a touché le ballon de la main dans la surface. "Involontaire" a jugé l'arbitre. Ce n'était pas tout à fait l'avis de Nicolas Huysman, le bouillant entraîneur nordiste.
80e - Reims passe tout près la correctionnelle sur une frappe superbe de Lambert, décalé côté droit. Liébus sauve les meubles, mais le danger est omniprésent dans la surface rémoise.

87e - 1-1 Lecocq -
Enième corner pour Dunkerque. Tête de Lecocq à la réception et... ballon dans le petit filet de Liébus.
90e + 2 - 2-1 Lambert - Corner coupé par Lambert et nouveau but de Dunkerque.
Après 5 minutes de temps additionnel, Reims quitte la Coupe de France la tête dans les chaussettes. Sans commentaire !


Dunkerque-Reims : 2-1 - L'Amer du Nord


USLD - REIMS : 2-1 (0-1)
1 500 spectateurs. Arbitres : M. Julien, assisté de MM. Henninot et Zakrani.
- Buts : Lecocq (87e), Lambert (90e) pour Dunkerque ; Kermorgant (12e) pour Reims.
Avertissements aux Dunkerquois Dufrennes (49e), Lefranc (57e), Saint-Louis (74e), Bacquaert (79 e), Lecocq (87e) ; aux Rémois Fortes (49e), Kermorgant (62e), Truchet (65e).
- DUNKERQUE : Allibert, Tessier (cap.) (Lecocq, 82e), Saint-Louis, Denz, Lefranc, J. Huysman, Clapson, Heloise, Gomis (Lambert, 74 e), Dufrennes (Bacquaert, 74e), Tainmont. Entraîneur : Nicolas Huysman.
- REIMS : Liebus, Truchet, Ielsch, Liron, Barbier (cap.), N'Diaye, Fortes (Didot, 66e), Granic (Quellier, 84e), Mandanne, Kermorgant, Balde. Entraîneur : Didier Tholot.

 

 
 

 
DUNKERQUE (CFA) - REIMS

A l'ombre deul'baraque à frites...

 


Nicolas Huysman, entraîneur de Dunkerque.

Les Dunkerquois ne se font pas d'illusions. Depuis près de dix ans, ils ne sont jamais parvenus à éliminer une équipe de niveau supérieur et... pas même une de leur niveau.
Ainsi que le précise la presse locale, estimant qu'ils n'ont pas plus de 20% de chances de l'emporter, ils s'apprêtent surtout à passer une bonne soirée entre amis à l'ombre de la traditionnelle baraque à frites.
Dommage que cette grande saucisse de Salim Arrache manque à l'appel. Mais, entre la bière ch'ti et la Canebière (où il est en week-end prolongé), il n'y a finalement pas grande différence. Rien de plus qu'un attribut qui pourrait faire le bonheur de Stéphane Samson...


Depuis sa descente de D2, en 1996, l'USL Dunkerque (USLD) n'a pas revu la lumière. Elle a dû s'habituer à l'anonymat, a jeté un regard envieux sur les trajectoires de Boulogne et de Calais, ses frères de la Côte, avec qui elle partageait encore le pain du CFA lors de la saison 2004-05. Ce soir, Dunkerque, centenaire en 2009, veut faire parler de lui en créant la sensation, face à Reims (L2).
C'est l'histoire des rendez-vous manqués. Ces dernières saisons, l'USLD n'est jamais passée bien loin de l'accession en National. Placée, jamais gagnante, dans ce championnat qui ne tolère qu'un élu. Passe encore de voir des écuries supérieurement armées comme Boulogne (2005) ou Beauvais (2006) lui brûler la politesse. Mais Dunkerque n'avait rien à envier à Calais (2007) ou Pacy (2008).
L'USLD n'est donc jamais passée. Pas même la saison dernière, après avoir longtemps fait la course en tête. L'ombre semble irrémédiablement escorter les pas des Dunkerquois. Même en Coupe de France. Songez que depuis 2000, les Nordistes n'ont jamais éliminé une équipe de leur niveau ou d'un niveau supérieur !
Il y a bien eu un 32e de finale en 2006 (défaite 3-1 à Clermont-Ferrand) après un parcours paisible, mais on retient presque davantage les camouflets contre Santes (Régionale, en 2000) ou Marquette-lez-Lille, l'an passé.
Alors, aujourd'hui, l'USLD n'espère pas manquer l'occasion de s'illustrer. « On sait ce que peut générer la Coupe. Les clubs aux alentours l'ont vécu. Boulogne ne jouait que devant 1 000 personnes avant son superbe parcours. On avance aussi, avec notre nouveau terrain synthétique(l'USLD dispose désormais d'un centre d'entraînement de qualité). Contre Reims, à nous de donner du coeur. C'est peut-être 80/20 pour Reims, mais il faut déjà se donner 100 % de chances de gagner. Lyon a perdu contre le Bayern, mais ils ont fini sous les applaudissements. Montrons du coeur, après, advienne que pourra », lance Nicolas Huysman.
Cette saison, l'USLD a consenti des efforts pour rejoindre le National. Dunkerque n'a jamais compté autant de contrats fédéraux (7), mais orphelin d'un buteur, peine en CFA (10e à 11 longueurs du leader Montceau).
Le président Jo Dairin, également adjoint au maire, n'est pas prêt à tout pour passer le cap. « On est dans le championnat le plus difficile, à mon sens, avec une seule montée. Aujourd'hui, notre club a à la fois une mission civique et professionnelle. On est entre les deux. Je tiens à cette mission citoyenne. Les collectivités nous donnent plus de 50 % de notre budget (1,6 ME). On doit rendre aussi. » Ce soir, il rêve d'une étincelle. « On sait qu'un exploit peut inverser notre spirale actuelle. On veut encore monter en National à la fin de la saison. »
Dans ce bon vieux Tribut, ce soir, on espère juste apprécier une saucisse-frites, boire une bière ou deux. Et frissonner quelques secondes. Comme au siècle passé.

 
 


Vu des Tribunes : l'actualité du Stade de Reims - Rédaction-conception : Michel HAMEL

www.reimsvdt.com