Les
deux font l'impair
Que
dire de ce nouveau match disputé à Troyes ? Qu'il était aussi
ennuyeux que les 15 précédents... Dans l'Aube, le Stade a poursuivi
son Chemin de Croix, et ce n'est pas une grande surprise.
Inutile de ressasser
le classement après chaque journée. Le mal est profond et, au-delà
de l'aspect affectif, le retour possible de Cédric Fauré n'y changera
vraisemblablement pas grand chose.
En revanche, avant qu'il ne soit trop tard,
il devient urgent de lever les yeux de la pelouse pour regarder un peu haut dans
l'échelle des responsabilités.
Suivez mon regard...
L'essentiel
en direct
Expulsé
samedi dernier à Villeneuve-Saint-Germain, Didier Tholot sera sur le banc
de touche ce soir. La Fédération lui a infligé deux matches
de suspension, mais la sanction ne sera applicable qu'à compter du lundi
1er décembre. L'entraîneur rémois sera donc absent contre
Lens et Dunkerque. Julien Ielsch, lui, purge à Troyes son seul et unique
match de suspension.

La
défaite de Troyes pourrait être celle de trop Gérard
Kancel L'union
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Lire
L'Estac
saura s'en contenter L'Est
Eclair ►
Lire
La
décla du jour : "Y'avait largement la place"
Olivier Létang Mais
alors, seulement si l'on rapporte la dimension des
cages (2.44 / 7.32) à celle du ballon...
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6e
- Beau mouvement rémois conclu par Vincent Gragnic qui ne trouve pas
le cadre. Centre de Didot pour Gragnic, esseulé au second poteau. Le milieu
stadiste ne peut exploiter convenablement le ballon qui s'envole au dessus des
cages de Merville. C'est le premier tir d'un début de partie qui est plutôt
à l'avantage des Rémois. Les Aubois sont particulièrement
apathiques pour le moment.
12e - Première
occasion troyenne par Benoît Lesoimier, à la conclusion d'un contre.
Le ballon est également hors cadre...
13e
- Carton jaune pour Vincent Gragnic à la suite d'une intervention pour
le moins musclée.
17e - Beauvue décale
Marester. Le Troyen rate son centre qui se transforme en un ballon en cloche qui
tombe dans les bras de Liebus.
20e - Sur le flanc
gauche, Obbadi décale Lesoimier qui lance Faussurier. Centre au second
poteau à destination de Jérôme Lafourcade, mais l'attaquant
troyen ne peut redresser la trajectoire du ballon.
Les Troyens, on le voit,
se font légèrement plus pressants depuis quelques minutes... mais
tout est relatif car le match est loin d'atteindre des sommets.
21e
- Frappe de Guidilleye aux 25 mètres. Liébus est contraint de
boxer le ballon en corner.
27e
- Nouveau corner pour les Troyens. Obbadi, comme souvent sur les coups de
pied de coin, est à l'allumage mais son ballon ne trouve pas preneur devant
les buts. Il parvient à Drouin, abandonné au second poteau, qui
prend sa chance. La balle flirte avec la cage de Liébus.
33e
- Première faute de Baldé (sur Claudio Beauvue) et premier carton
jaune. Le public rémois n'est décidément pas le seul à
ne rien pardonner au milieu rémois. Si les arbitres s'y mettent aussi...
37e
- Centre de Marester pour Guidilleye. Tacalfred glisse, mais Deaux parvient
à écarter le danger... et lance un contre, rapidement avorté.
45e
- La mi-temps est la bienvenue au Stade de l'Aube, car on commence à
s'y ennuyer ferme et il fait un froid de canard norvégien. Mais surtout,
Jérôme Lafourcade a failli décrocher le pompon dans les dernières
secondes... C'eût été ennuyeux.
SECONDE
PÉRIODE
51e - Coup-franc plein
axe pour les Troyens, aux abords de la surface. Guillaume frappe, le ballon est
contré par le mur, cafouillé et finalement repris par Lafourcade.
Liébus parvient à s'interposer.
52e
- Diallo Guidileye écope d'un carton jaune.
56e - Les Troyens
sont revenus sur la pelouse avec de meilleures (de plus mauvaises, pardon) intentions.
Lafourcade s'offre un face à face avec Liébus qui parvient à
sauver les meubles au prix d'un exploit. Sur le contre, Moimbe est fauché
par Marester qui hérite d'un carton jaune.
Tholot s'énerve sur
la touche... Gare à de nouvelles sanctions !
60e
- Batelli choisit de jouer la carte de l'offensive et de la jeunesse. Il lance
Fabrice N'Sakala et Yahia Kebe en lieu et place de Jérôme Lafourcade
et Benoît Lesoimier.
66e
- Deuxième Carton jaune (synonyme de rouge)
pour Vincent Gragnic à la suite d'une faute sur le jeune Fabrice N'Sakala.
67e
- Côté troyen Guidilleye écope, lui aussi, d'un
deuxième carton jaune pour une faute sur Barbier et rejoint également
le vestiaire.
La rencontre se poursuivra à dix contre dix.
70e
- Buengo 1-0 - Après un coup-franc dangereux,
voici un corner troyen côté gauche. Faussurier est à la manoeuvre
et Titi Buengo, le géant, à la conclusion... Tête décroisée
dans le petit filet. Liébus ne pouvait pas grand chose. Encore un but encaissé
sur coup de pied arrêté !
VDT, qui voit les matches avant tout le monde, avait annoncé qu'il fallait
se méfier de l'attaquant troyen, en pleine bourre depuis quelques semaines.
80e
- Les Rémois, un peu sonnés, s'agitent mais le jeu est très
décousu.
Jeu de chaises musicales : Batelli est prudent. Il fait sortir
Titi Buengo, le buteur, et intègre Gaël Sanz en défense. Les
Troyens ont décidé de subir.
A l'inverse, Didier Tholot lance
N'Diaye et Pollet (comme quoi, il sert Pollet) en lieu et quasiment place de Baldé
et Didot.
85e - Ca va d'un but à l'autre
depuis quelques minutes. Truchet s'est même retrouvé en position
idéale face à Cyril Merville, mais le gardien troyen n'est pas manchot.
Quelques
secondes plus tard, Faussurier a marqué pour Troyes, mais il était
en position de hors-jeu.
90e - A la suite d'une
faute de Faussurier sur Polet, coup-franc plein axe à 23 mètres
face aux buts de Cyril Merville. Kermorgant est à la frappe, mais il manque
le cadre.
C'était la dernière cartouche.
A l'issue de quatre minutes d'arrêts de jeu, Reims s'incline. Ce n'est pas
une énorme surprise, car il n'a pas gagné au stade de l'Aube depuis...
35 ans.
Mais cette année, c'est un peu plus grave qu'à l'habitude.
M'enfin
! L'essentiel sera de faire la fête le week-end prochain, à l'occasion
de la deuxième inauguration (c'est rare !) du futur plus beau stade du
National.
>>>
Voir la feuille de match
PORTRAIT
D'AVANT-MATCH
Attention
! Buengo, c'est tout bon
L'arrivée
de l'Angolais Titi Buengo dans le groupe troyen correspond à un net regain
de l'Estac. Tout sauf un hasard, tant son profil, à la fois point d'appui
et buteur, manquait à l'équipe. A 28 ans, l'ex-Amiénois (et
ex-Saint-Quentinois) avec une panoplie d'attaquant très large, il confirme
que ses plus belles années sont devant lui après un parcours longtemps
freiné par les blessures.
Si le recrutement de l'Estac est parfois mis
en cause, on peut dire que le club troyen ne s'est pas trompé cette saison,
en accueillant Titi Buengo. « Il amène beaucoup de choses, aussi
bien sur le terrain que dans le vestiaire », apprécie Ludovic Batelli.
L'ancien Amiénois fait l'unanimité. Ses qualités d'homme
et de joueur l'ont placé immédiatement parmi les indispensables.
Sa capacité à jouer pour les autres, à peser sur les défenses,
en font l'un des tout meilleurs de L2 au poste d'attaquant. Surtout, sa vitesse
d'exécution est parfois stupéfiante pour un tel gabarit (1,90 m,
85 kg).
« J'ai beaucoup travaillé pour en arriver là,
indique l'international angolais qui avait participé à la Coupe
du monde 2006. J'avais tout ça en moi avant. Mais il a fallu pas mal d'années
pour l'exprimer. A Amiens, j'ai vraiment fait un travail individualisé
pour jouer sur mes points forts. »
Arrivé en France à
8 ans à Amiens, il a fait ses classes dans plusieurs petits clubs de quartier,
avant deux saisons à l'ASC (17 à 19 ans) pas totalement concluantes
puisqu'il devra repasser par le CFA (Saint-Quentin) pour atterrir dans le monde
pro, à Wasquehal en 2001. Mais tout jeune perçait déjà
une volonté hors norme. Cyrille Merville, qui l'a connu tout jeune en Picardie,
n'a pas oublié : « Il nous faisait rigoler avec ses Pumas trouées
devant. Mais c'était le gars capable d'aller courir à 22 h dans
les rues d'Amiens pour s'affûter encore plus. »
Pour parvenir
à une éclosion définitive la saison dernière (14 buts
à Amiens), il lui aura fallu également surmonter deux graves fractures
(tibia-péroné en 2003, malléole en 2005).
"Un
mental d'acier"
Le sort a paru s'acharner lorsqu'il fut victime
d'une lésion à l'aponévrose pour son tout premier match amical
avec l'Estac. Mais ça n'a pas cassé sa dynamique. « Je suis
content parce que je sens une certaine forme de continuité avec la saison
dernière. J'ai gagné en confiance. C'est d'ailleurs incroyable de
voir comment ma réflexion a évolué. Il y a deux ans, le ballon
me brûlait les pieds, je me mettais la pression et j'avais tendance à
ne jouer que pour les autres.
Maintenant,
je m'éparpille moins, j'arrive à mieux me situer et je sais quand
il faut que je prenne ma chance. »
Son retour fracassant ne doit rien
au hasard. « En juillet-août, tous les jours, il est venu à
la piscine, du lundi au dimanche, témoigne Momo Boulacheb qui s'occupe
de la remise en forme des blessés dans l'eau. Il savait qu'il allait souffrir,
mais il ne s'est jamais plaint. Il a vraiment un mental d'acier. En plus, il arrive
toujours en chantant ! »
La bonne humeur rythme ses journées.
« Il est toujours positif et enthousiaste, et c'est communicatif »,
assure Batelli. « C'est vraiment le boute-en-train, ajoute Merville. Il
a une grande joie de vivre. En même temps, il sait dire les choses. C'est
un régal d'avoir un coéquipier comme lui. Et un bon modèle
pour les jeunes. Il tire l'équipe vers le haut. »
« C'est
ma nature d'aller vers les gens, sourit l'intéressé. La vie réserve
beaucoup de surprises. J'ai la chance d'avoir ma famille à mes côtés,
je fais un métier formidable, voilà, c'est tout. »
La
L1 sur le tard ?
Avec toutes ces qualités, « Titi
» peut-il modifier le cours d'une carrière labellisée uniquement
L2 (Wasquehal, Créteil, Grenoble, Clermont, Amiens, Troyes) ? Rien ne l'interdit,
bien au contraire. « Dans sa tête, il est encore très frais,
et physiquement, il a du coffre », juge Merville.
S'il a su diversifier
son jeu, il n'oublie pas de jouer d'abord avec son corps. « J'aime l'idée
d'épuiser les défenseurs, de jouer tous les ballons pour les pousser
à la faute. Je dois encore progresser sur mon démarrage pour passer
le plus souvent possible devant le défenseur ».
« Il est
parfois encore un peu pataud, dit Batelli. Mais il cherche sans cesse à
s'améliorer. Je crois qu'il peut se projeter sur la L1. » Lui s'est
fixé une seule idée directrice : « Je ne vais rien changer
à ce que je fais, et on verra. »
(Avec Libération Champagne)