VALENCIENNES-REIMS : 1-0

Mater 42e


'Union
Le Forum


Stade : "La passion ne suffit plus"



Mater, le but qui change tout - A ce moment avancé de la première période, VA était en panne d’idées et de solutions face à des Rémois recroquevillés sur leur but. Certes, les hommes d’Antoine Kombouaré avaient tenté d’impulser du mouvement en passant notamment par les ailes, mais ils s’étaient systématiquement heurtés aux barricades dressées par des Champenois pas décidés à ce qu’on leur fasse sauter le bouchon.
Comme souvent en pareil cas, quand la bonne volonté commence à céder le pas à l’impuissance, les petites imprécisions se nourrissent des pannes d’inspiration. Ou l’inverse. Bref, Rudy Mater comme ses camarades donnait l’impression de ne plus savoir quoi faire du ballon. « On n’arrivait pas à trouver les solutions. Cette équipe de Reims n’est pas pour rien la meilleure défense du championnat. Un point lui aurait suffi, ici », analysa-t-il ensuite.
On en était presque à attendre avec impatience la mi-temps quand l’enfant de Dutemple s’avança dans ce couloir droit qu’il aime à arpenter. À l’instant où il arma sa frappe à 35 mètres des buts adverses, Nungesser tout entier s’attendait à ce qu’il balance un long centre dans la boîte, dans l’espoir qu’un pied, une tête, un genou vienne couper la trajectoire.

C’est là que Rudy sortit sa botte secrète. Un tir insensé, venu de nulle part, qui laissa pantois Laurent Weber, le portier rémois, pris à contre-pied. Une heure après, on en était encore à soupeser la part de chance contenue dans ce but quand l’intéressé trancha le débat, en salle de presse : « À l’origine, je veux centrer fort devant le gardien et dans le dos des défenseurs. Au moment où j’arme mon tir, il y a un petit faux rebond. Je prends la balle sur le haut de la semelle, mais quand je la vois partir, je sais qu’elle va rentrer. »

La chance, dit-on, sourit aux audacieux. Rudy Mater est de ceux-là. Avouez qu’il aurait bien eu tort de bouder son bonheur : « Ce beau but compense un peu toutes les frappes qui ne sont pas rentrées depuis le début de saison, comme ma reprise de volée contre Créteil."
Il eut aussi cette vertu qu’il fit « du bien à toute l’équipe ». Rudy Mater ne peut s’empêcher de croiser les doigts : « Si on continue à s’accrocher comme ça, à prendre les matchs les uns après les autres, il y aura peut-être quelque chose au bout."

R.G.

« Eh Max, pour la montée, je vous emmène kiffer rock’n’roll ! » - S’adressant à un Maxence Flachez auteur d’un nouveau match de très haute gamme, Mouss Diouf, le pote d’Antoine Kombouaré, eut les mots pour rire hier soir en salle de presse. Cette invitation pleine de joie du comédien vint enrober un après-match très studieux, sans prétention, avec des analyses très lucides sur le match. Les Valenciennois ont gagné dans la douleur. Sans être bousculés, mais en subissant un peu sur la fin. La victoire était donc bonne à prendre, mais il n’y avait pas lieu de s’enflammer. Car comme de bien entendu, chacun évita de trop regarder le classement de peur de rougir…

 


A chaud

Une fois n'est pas coutume, si l'on en juge par la première mi-temps, les absents n'ont pas eu tort. Muselés par le faux rythme des Rémois, les Valenciennois ont balbutié leur football pendant 42 minutes un peu soporifiques avant d'ouvrir le score sur un but gag signé Rudy Mater.
Excentré côté droit, à 35 mètres de la cage rémoise, le défenseur valenciennois monté aux avant-postes a dévissé son centre, ce qui a eu pour effet de tromper Laurent Weber qui s'était avancé pour anticiper l'action. Le gardien rémois n'a pu que constater les dégâts, alors que Mater, auteur de son tout premier but de la saison, venait de tirer son équipe d'un bien mauvais pas.

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Jean-Pierre Caillot : "On perd sur un but digne de passer dans Vidéo Gag. C'est dommage car nous n'avons jamais été mis en danger et l'équipe était bien place." (extrait site officiel)

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Hormis ce but d'anthologie, deux actions seulement ont "égayé" l'humide soirée nordiste : une tête de Savidan, à la réception d'un corner, qui est passée au-dessus de la barre alors que Weber était battu (25e). Une bourrinade de Delmotte aux 25 mètres qui a frôlé le poteau de Klein, également battu (26e). Quelques minutes auparavant, Delmotte avait aussi tenté sa chance sur corner direct des… 40 mètres.

 

La seconde période s'est engagée sur de mauvaises bases pour les Rémois, contraints de faire le jeu face à des Valenciennois qui, à l'image du Tigre Heitzmann, ont choisi de se ronger les griffes et de laisser venir en attendant le moment propice où ils pourront planter un contre.

Un quart d'heure de jeu déjà et les Stadistes, qui tentent de s'agiter sous l'impulsion de Maspimby et Feret, se cassent régulièrement les dents sur le premier rempart de la défense nordiste. Mais Klein n'ose pas encore accrocher son hamac. Il pourrait pourtant le faire sans risque car les attaquants rémois se montrent incapables de profiter de sa grande fébrilité.
Deux images de ce match :
La première : Sur un contre, Savidan (bien lancé par Heitzmann) s'offre un face à face avec Weber. Le gardien rémois repousse, mais le ballon revient dans les pieds de l'attaquant nordiste qui dévisse.
La seconde : Toujours sur un contre, N'Zigou file vers le but valenciennois mais… marche sur le ballon.
Fin de l'histoire.
Voilà le Loir...
C'est une rime pauvre. Lundblad entre en effet en jeu à la place de Maspimby, épuisé par tant d'efforts, par tant d'air brassé sur son aile… Il reste une toute petite demi-heure de jeu.

C'est déjà la 75e. Heitzmann part se faire oublier sur son banc, tandis qu'Antoine Kambouaré renforce sa défense. L'entraîneur valenciennois sent bien que son équipe n'est pas au top ce soir. Et pourtant, Reims n'a pas encore su saisir l'aubaine. Ca sent le gâchis à Nungesser.

C'est la toute fin de rencontre. Et les Valenciennois, à défaut d'être dominateurs, font du spectacle… Savidan, servi au millimètre par Doumeng, tente (et réussit) un ciseau retourné, mais le ballon termine dans les gants de Weber. Dans la foulée, Feret déboule sur l'aile gauche, centre pour Lundblad qui décroise trop sa tête…

Les Rémois poussent, mais nous sommes déjà dans les arrêts de jeu.
C'est fini. V.A. l'emporte sur un but gag et fait un pas de plus vers la Ligue 1.
Reims, quant à lui, cherche toujours un buteur. Il lui reste peu de temps pour le trouver... et poursuivre un but un peu plus ambitieux que le maintien dans ce championnat de L2.
Fiche technique


L'affaire Heitzmann

 

Reims et sa défense de fer
Loin de ses ambitions, l'équipe champenoise n'aime pourtant pas se laisser faire. Équipe ambitieuse en juillet (comme au moins quinze autres colocataires de Ligue 2 d'ailleurs…), le Stade de Reims a hâte de voir le bout de cette saison très décevante. À huit journées de la fin, son objectif prioritaire en est effet réduit à vouloir gratter encore quelques points (quatre ou cinq) pour assurer son maintien. Les envies d'accession étaient déjà évaporées à l'automne. Et en trente journées de championnat, l'équipe de Thierry Froger n'est parvenue que deux fois à se hisser dans la première moitié du classement (septième au soir des 22e et 23e journées). Très maigre.
Actuellement douzième, la formation champenoise dispose pourtant de nombreux atouts, qui en font un bloc bien délicat à manoeuvrer.
Si loin de la tête, elle réussit la performance d'aligner la meilleure défense du championnat (19 buts encaissés, contre 25 côté valenciennois), autour de l'ex-Lyonnais et Lensois Christophe Delmotte. Cette caractéristique prouve bien que le groupe ne s'est jamais démobilisé et a su rester solidaire malgré la pauvreté des résultats.
A l'opposé, Reims éprouve de grosses difficultés sur le plan offensif, avec seulement 24 buts inscrits. Soit autant que le dernier Sète ; et surtout quinze de moins que VA (39 buts). L'épisode du départ de Sébastien Heitzmann pour Valenciennes début 2006 avait à cet égard été durement ressenti chez les supporters rémois. À raison, " le tigre " (son surnom en Champagne) est toujours le meilleur réalisateur du Stade cette saison avec 9 buts. Il n'a donc pas été remplacé, car le Suédois Lundblad a du mal à convaincre.
Malgré ces soucis, Reims reste un adversaire capable de performances très significatives, comme ce dernier succès à Créteil (0-2) le 12 mars. Loin du stade Delaune, l'équipe a d'ailleurs su se libérer à Caen (1-3 le 10 janvier) et à Bastia (0-1, le 26 août). Elle reste sur trois matchs sans défaite, vient de prendre sept points sur neuf (comme VA), avec deux victoires contre Brest (1-0), à Créteil (0-2) et un nul contre Amiens (0-0) lors de la dernière journée.
On peut donc au minimum imaginer que c'est un nouveau mur en béton armé qui va être dressé, ce soir à Nungesser, pour contrarier VA dans ses plans. R. G.



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Vu des Tribunes : l'actualité du Stade de Reims - Rédaction-conception : Michel HAMEL

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