Stade
: "La passion ne suffit plus"
Mater,
le but qui change tout - A ce moment avancé de la première
période, VA était en panne didées et de solutions face
à des Rémois recroquevillés sur leur but. Certes, les hommes
dAntoine Kombouaré avaient tenté dimpulser du mouvement
en passant notamment par les ailes, mais ils sétaient systématiquement
heurtés aux barricades dressées par des Champenois pas décidés
à ce quon leur fasse sauter le bouchon.
Comme souvent en pareil
cas, quand la bonne volonté commence à céder le pas à
limpuissance, les petites imprécisions se nourrissent des pannes
dinspiration. Ou linverse. Bref, Rudy Mater comme ses camarades donnait
limpression de ne plus savoir quoi faire du ballon. « On narrivait
pas à trouver les solutions. Cette équipe de Reims nest pas
pour rien la meilleure défense du championnat. Un point lui aurait suffi,
ici », analysa-t-il ensuite.
On en était presque à attendre
avec impatience la mi-temps quand lenfant de Dutemple savança
dans ce couloir droit quil aime à arpenter. À linstant
où il arma sa frappe à 35 mètres des buts adverses, Nungesser
tout entier sattendait à ce quil balance un long centre dans
la boîte, dans lespoir quun pied, une tête, un genou vienne
couper la trajectoire.
Cest là que Rudy sortit sa botte secrète. Un tir insensé,
venu de nulle part, qui laissa pantois Laurent Weber, le portier rémois,
pris à contre-pied. Une heure après, on en était encore à
soupeser la part de chance contenue dans ce but quand lintéressé
trancha le débat, en salle de presse : « À lorigine,
je veux centrer fort devant le gardien et dans le dos des défenseurs. Au
moment où jarme mon tir, il y a un petit faux rebond. Je prends la
balle sur le haut de la semelle, mais quand je la vois partir, je sais quelle
va rentrer. »
La chance, dit-on, sourit aux audacieux. Rudy Mater est de ceux-là. Avouez
quil aurait bien eu tort de bouder son bonheur : « Ce beau but compense
un peu toutes les frappes qui ne sont pas rentrées depuis le début
de saison, comme ma reprise de volée contre Créteil."
Il
eut aussi cette vertu quil fit « du bien à toute léquipe
». Rudy Mater ne peut sempêcher de croiser les doigts : «
Si on continue à saccrocher comme ça, à prendre les
matchs les uns après les autres, il y aura peut-être quelque chose
au bout."
R.G.
«
Eh Max, pour la montée, je vous emmène kiffer rocknroll
! » - Sadressant à un Maxence Flachez auteur dun
nouveau match de très haute gamme, Mouss Diouf, le pote dAntoine
Kombouaré, eut les mots pour rire hier soir en salle de presse. Cette invitation
pleine de joie du comédien vint enrober un après-match très
studieux, sans prétention, avec des analyses très lucides sur le
match. Les Valenciennois ont gagné dans la douleur. Sans être bousculés,
mais en subissant un peu sur la fin. La victoire était donc bonne à
prendre, mais il ny avait pas lieu de senflammer. Car comme de bien
entendu, chacun évita de trop regarder le classement de peur de rougir
A
chaud
Une
fois n'est pas coutume, si l'on en juge par la première mi-temps, les absents
n'ont pas eu tort. Muselés par le faux rythme des Rémois, les Valenciennois
ont balbutié leur football pendant 42 minutes un peu soporifiques avant
d'ouvrir le score sur un but gag signé Rudy Mater.
Excentré
côté droit, à 35 mètres de la cage rémoise,
le défenseur valenciennois monté aux avant-postes a dévissé
son centre, ce qui a eu pour effet de tromper Laurent Weber qui s'était
avancé pour anticiper l'action. Le gardien rémois n'a pu que constater
les dégâts, alors que Mater, auteur de son tout premier but de la
saison, venait de tirer son équipe d'un bien mauvais pas.
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Jean-Pierre
Caillot : "On perd sur un but digne de passer
dans Vidéo Gag. C'est dommage car nous n'avons jamais été
mis en danger et l'équipe était bien place." (extrait
site officiel)
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Hormis
ce but d'anthologie, deux actions seulement ont "égayé"
l'humide soirée nordiste : une tête de Savidan, à la réception
d'un corner, qui est passée au-dessus de la barre alors que Weber était
battu (25e). Une bourrinade de Delmotte aux 25 mètres qui a frôlé
le poteau de Klein, également battu (26e). Quelques minutes auparavant,
Delmotte avait aussi tenté sa chance sur corner direct des
40 mètres.
La seconde période s'est engagée sur de mauvaises
bases pour les Rémois, contraints de faire le jeu face à des Valenciennois
qui, à l'image du Tigre Heitzmann, ont choisi de se ronger les griffes
et de laisser venir en attendant le moment propice où ils pourront planter
un contre.
Un quart
d'heure de jeu déjà et les Stadistes, qui tentent de s'agiter sous
l'impulsion de Maspimby et Feret, se cassent régulièrement les dents
sur le premier rempart de la défense nordiste. Mais Klein n'ose pas encore
accrocher son hamac. Il pourrait pourtant le faire sans risque car les attaquants
rémois se montrent incapables de profiter de sa grande fébrilité.
Deux
images de ce match :
La première : Sur un contre, Savidan (bien lancé
par Heitzmann) s'offre un face à face avec Weber. Le gardien rémois
repousse, mais le ballon revient dans les pieds de l'attaquant nordiste qui dévisse.
La seconde : Toujours sur un contre, N'Zigou file vers le but valenciennois
mais
marche sur le ballon.
Fin de l'histoire.
Voilà le Loir...
C'est
une rime pauvre. Lundblad entre en effet en jeu à la place de Maspimby,
épuisé par tant d'efforts, par tant d'air brassé sur son
aile
Il reste une toute petite demi-heure de jeu.
C'est
déjà la 75e. Heitzmann part se faire oublier sur son banc, tandis
qu'Antoine Kambouaré renforce sa défense. L'entraîneur valenciennois
sent bien que son équipe n'est pas au top ce soir. Et pourtant, Reims n'a
pas encore su saisir l'aubaine. Ca sent le gâchis à Nungesser.
C'est
la toute fin de rencontre. Et les Valenciennois, à défaut d'être
dominateurs, font du spectacle
Savidan, servi au millimètre par Doumeng,
tente (et réussit) un ciseau retourné, mais le ballon termine dans
les gants de Weber. Dans la foulée, Feret déboule sur l'aile gauche,
centre pour Lundblad qui décroise trop sa tête
Les
Rémois poussent, mais nous sommes déjà dans les arrêts
de jeu.
C'est fini. V.A. l'emporte sur un but gag et fait un pas de plus vers
la Ligue 1.
Reims, quant à lui, cherche toujours un buteur. Il lui reste
peu de temps pour le trouver... et poursuivre un but un peu plus ambitieux que
le maintien dans ce championnat de L2.
Fiche
technique
L'affaire
Heitzmann
Reims
et sa défense de fer
Loin de ses ambitions, l'équipe
champenoise n'aime pourtant pas se laisser faire. Équipe ambitieuse en
juillet (comme au moins quinze autres colocataires de Ligue 2 d'ailleurs
),
le Stade de Reims a hâte de voir le bout de cette saison très décevante.
À huit journées de la fin, son objectif prioritaire en est effet
réduit à vouloir gratter encore quelques points (quatre ou cinq)
pour assurer son maintien. Les envies d'accession étaient déjà
évaporées à l'automne. Et en trente journées de championnat,
l'équipe de Thierry Froger n'est parvenue que deux fois à se hisser
dans la première moitié du classement (septième au soir des
22e et 23e journées). Très maigre.
Actuellement douzième,
la formation champenoise dispose pourtant de nombreux atouts, qui en font un bloc
bien délicat à manoeuvrer.
Si loin de la tête, elle réussit
la performance d'aligner la meilleure défense du championnat (19 buts encaissés,
contre 25 côté valenciennois), autour de l'ex-Lyonnais et Lensois
Christophe Delmotte. Cette caractéristique prouve bien que le groupe ne
s'est jamais démobilisé et a su rester solidaire malgré la
pauvreté des résultats.
A l'opposé, Reims éprouve
de grosses difficultés sur le plan offensif, avec seulement 24 buts inscrits.
Soit autant que le dernier Sète ; et surtout quinze de moins que VA (39
buts). L'épisode du départ de Sébastien Heitzmann pour Valenciennes
début 2006 avait à cet égard été durement ressenti
chez les supporters rémois. À raison, " le tigre " (son
surnom en Champagne) est toujours le meilleur réalisateur du Stade cette
saison avec 9 buts. Il n'a donc pas été remplacé, car le
Suédois Lundblad a du mal à convaincre.
Malgré ces soucis,
Reims reste un adversaire capable de performances très significatives,
comme ce dernier succès à Créteil (0-2) le 12 mars. Loin
du stade Delaune, l'équipe a d'ailleurs su se libérer à Caen
(1-3 le 10 janvier) et à Bastia (0-1, le 26 août). Elle reste sur
trois matchs sans défaite, vient de prendre sept points sur neuf (comme
VA), avec deux victoires contre Brest (1-0), à Créteil (0-2) et
un nul contre Amiens (0-0) lors de la dernière journée.
On peut
donc au minimum imaginer que c'est un nouveau mur en béton armé
qui va être dressé, ce soir à Nungesser, pour contrarier VA
dans ses plans. R.
G.
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