ETAT D'URGENCE
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La "mission commando" d'Olivier Guégan est-elle sur le point de prendre fin ? Malgré des résultats calamiteux depuis 4 mois, le coach rémois n'a pas perdu la confiance de son vestiaire, mais sa popularité dans la Cité des Sacres s'est effritée de façon vertigineuse. Le public du stade Delaune a non seulement demandé la démission du technicien, mais il a aussi scandé de façon ironique le nom de son prédécesseur Jean-Luc Vasseur pour signifier que les résultats très passables de la saison dernière, étaient peut-être un peu moins pires que ceux du Stade de Reims version Guégan ! C'est dire...
Alors que vont faire les dirigeants du club ? Il n'a certainement pas échappé à Jean-Pierre Caillot que certains des slogans hostiles lancés en tribunes lui étaient aussi personnellement destinés. Reims peut choisir de remercier son entraîneur : après ses homologues de Marseille, Troyes, Lille, Lyon ou encore Montpellier, Olivier Guégan serait donc le sixième coach de Ligue 1 à perdre son banc cette saison.
Mais le président du Stade de Reims pourrait aussi décider de conserver son technicien en renforçant le staff. L'hypothèse d'un entraîneur-bis n'est pas exclue. Reste à savoir si un coach actuellement au chômage accepterait de partager la direction de l'équipe avec Olivier Guégan ? En tout état de cause avec ce scénario, il ne s'agirait pas d'un entraîneur de premier plan.
Reste une dernière option : ne rien changer dans l'encadrement, et tout miser sur le mercato hivernal en faisant signer de bonnes recrues. On sait qu'Olivier Guégan visait le Turc Erging qui s'est finalement engagé avec Guingamp, une autre équipe en grande difficulté pour le maintien. Sur un marché des transferts qui reste très calme, le Stade de Reims ne semble pas en position de force pour attirer des joueurs capables de faire la différence.
Affluence décevante malgré les places offertes
Et pourtant il y a urgence, car contrairement à ce que dit l'entraîneur rémois, le contenu de la première période face au TFC était extrêmement passable. Certes, les rouge et blanc menaient 1-0 à la pause, mais face à une équipe toulousaine en manque total d'inspiration, les pensionnaires du stade Delaune ont produit bien trop de déchets.
En deuxième période les Stadistes se sont même sabordés, offrant un triplé à Ben Yedder. Au regard du contenu qu'ils proposent, les Rémois méritent actuellement de descendre en Ligue 2. C'est peut-être aussi le sentiment des supporters, puisque hier, malgré les deux places offertes à chaque abonné pour se faire pardonner de ses mauvais résultats, le Stade de Reims n'a attiré que 13.000 spectateurs. Un manque d'attractivité qui fait peut-être aussi mal, sinon plus, que les demandes de démissions chantées par les supporters qui ont assisté au match.
"Toulouse n'a pas montré grand chose... à part ça" (Olivier Guégan)
Alors qu’une tête de Devaux, mitonnée aux petits oignons (12ème minute) avait donné une pointe d’espoir au Stade de Reims, à la 66e une double bévue de Placide, sur un centre pourtant anodin, a fait ressurgir le spectre de l’inéluctable descente aux enfers. Même si, depuis 15 minutes déjà, Ben Yedder (51e) avait remis les pendules à l’heure dans ce sommet des profondeurs, en accompagnant au fond des filets un ballon de Akpa-Akpro.
En fin de match, les Rémois - fantomatiques depuis de longues minutes - ont bu la coupe jusqu’à la lie, en encaissant un troisième but quasi anecdotique signé du même Ben Yedder (90’).
Réaction d'Olivier Guégan en conférence de presse, juste après cette nouvelle déroute : "Toulouse n'a pas montré grand chose... à part ça". Calamiteux... La Méthode Coué, consistant à dénigrer l'adversaire plutôt que de balayer devant sa porte, a rarement permis d'inverser une spirale négative. Encore moins de booster un groupe en perdition...
Il faudra attendre le résultat de Marseille-Guingamp, ce dimanche soir, pour savoir si le Stade de Reims bascule du mauvais côté de la ligne rouge dès ce week-end… Nouveau match au couteau, samedi prochain, à Ajaccio.
En attendant, la direction stadiste va-t-elle enfin prendre les bonnes décisions, avant qu’il ne soit (beaucoup) trop tard ? C’est la seule question qui mérite d’être posée. |