 Ce samedi, le VAM (Villeneuve d’Ascq Métropole) va vivre un moment historique.
Qualifié pour la première fois au huitième tour de la Coupe de France, il reçoit le Stade de Reims, pensionnaire de Ligue 2... à qui il a fallu expliquer où se trouvait le stade.
"Ah bon, il n’a pas de nom ?" Ben si, Jean-Jacques, on vient de vous le dire. Mais ce sont deux prénoms... Certes, et ils forment un nom.
C’est une discussion digne du Dîner de cons qui a agité ces derniers jours les coulisses de ce huitième de finale de Coupe de France.
Parce que pour beaucoup de clubs de foot pro, un stade à Villeneuve s'appelle soit Pierre-Mauroy, soit Stadium. Mais pas Jean-Jacques.
Or, c’est bien là que le légendaire Stade de Reims est convié ce samedi. Tout comme les nombreux journalistes qui s’intéressent à la rencontre et qui, eux aussi, ont davantage leurs habitudes dans les deux autres grands écrins villeneuvois.
"J’ai appris que le match serait retransmis sur Eurosport 2", explique Aboubacar Sankharé, l’entraîneur des seniors, dont le téléphone qui sonne sans répit depuis quinze jours frôle le burn-out. "C’est du jamais vu. On nous a appelés de partout dans la région, mais aussi de Paris pour nous féliciter, nous encourager ou encore se renseigner sur nous."
Les médias régionaux et nationaux ont défilé toute la semaine pour venir découvrir cette particularité étonnante dans une ville de 65 000 habitants : en plus d’accueillir le LOSC, Villeneuve-d’Ascq possède pas moins de trois clubs de football amateurs.
Ancien joueur professionnel à Lens et Toulouse, le coach est rompu aux relations avec les médias. Mais dans son sillage, les nombreux bénévoles ont dû s’habituer à cette soudaine lumière. "Même si ça apporte une visibilité énorme à la ville, c’est assez subit, confie Aboubacar. Alors nous répondons avec humilité, en nous appuyant sur nos valeurs pour faire au mieux. Chacun respecte sa fonction et celle des autres."
En ne perdant pas de vue que l’objectif principal est de briller ce samedi, à partir de 13 h 45, sur la pelouse de ce stade qui n’a pas de nom. Enfin deux prénoms. Enfin bon. Rendez-vous au stade Jean-Jacques quoi !
Jean et Jacques
Jean Colvé était le fils du président fondateur du club. Employé de banque, il est décédé en mars 1961, à 24 ans, dans un accident de la route au passage à niveau de la rue de la Station.
Jacques Vaillant était militaire, officier et pilote de l’air. Il a trouvé la mort en décembre 1954, dans un accident d’avion au-dessus de la frontière franco-allemande. Il avait 21 ans.
En guise d’hommage, leurs deux prénoms ont été assemblés pour baptiser le stade du FC Annappes, devenu ensuite OVAM, puis VAM.
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